Le ministre saoudien des AE annonce une visite historique au Liban

Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, s'exprime lors du FEM à Davos, le 21 janvier 2025. (AFP)
Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, s'exprime lors du FEM à Davos, le 21 janvier 2025. (AFP)
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Publié le Mercredi 22 janvier 2025

Le ministre saoudien des AE annonce une visite historique au Liban

  •  Il s'agit du premier voyage de ce genre d'un ministre saoudien des Affaires étrangères depuis plus d'une décennie
  •  Il a fait cette annonce lors d'une table ronde sur la diplomatie à l'occasion de la réunion annuelle du Forum économique mondial dans la station balnéaire suisse

DAVOS: Le prince Faisal ben Farhane a déclaré, mardi à Davos, qu'il se rendrait au Liban plus tard cette semaine. Il s'agit du premier voyage de ce genre d'un ministre saoudien des Affaires étrangères depuis plus d'une décennie.

Il a fait cette annonce lors d'une table ronde sur la diplomatie à l'occasion de la réunion annuelle du Forum économique mondial dans la station balnéaire suisse.

Ce voyage d'une journée, qui aura lieu jeudi, marquera la première visite d'un haut responsable saoudien au Liban depuis 2015, après des années de relations tendues en raison de l'alignement perçu du Liban sur l'Iran, de son rôle dans la contrebande de drogue vers les pays du Golfe et de l'instabilité persistante.

Le prince Faisal a décrit la récente élection d'un président au Liban, après un vide politique prolongé, comme une évolution très positive.

Il a déclaré que le Royaume se félicitait de la formation potentielle d'un gouvernement, mais a souligné la nécessité de véritables réformes et d'une approche tournée vers l'avenir pour garantir des progrès durables.

Il a réaffirmé que l'avenir du Liban était entre les mains de son peuple, l'exhortant à prendre des décisions qui orientent le pays dans une nouvelle direction.

Un véhicule des Casques bleus de l'ONU (Finul) circule dans une rue de Marjeyoun, au Liban-Sud, le 20 janvier 2025. (AFP)

«Il faudrait que de vraies actions et de vraies réformes soient mises en place, en plus de favoriser un engagement pour un Liban tourné vers l'avenir et non vers le passé», a déclaré le prince Faisal.

«L'approche du Royaume dépendra donc de ces réformes, mais ce qui se passe actuellement au Liban me permet d'être très optimiste.»

«Nous avons toujours dit que c'était aux Libanais de décider et de faire les choix nécessaires pour que le Liban avance dans une autre direction.»

Le prince Faisal s'est également déclaré «prudemment optimiste» quant à l'avenir de la Syrie, citant les signes encourageants de la nouvelle administration à Damas et la résilience du peuple syrien.

Il a insisté sur la nécessité de la patience et de l'engagement des communautés régionale et internationale pour aider à reconstruire les institutions brisées du pays et créer un avenir meilleur pour les Syriens.

«Je dirais certainement que je suis prudemment optimiste. Je pourrais même aller plus loin, car vous avez, tout d'abord, une administration qui dit les bonnes choses en privé et en public, qui fait beaucoup de bonnes choses, mais vous avez aussi un peuple syrien qui est remarquablement plein de ressources et de capacités», a-t-il déclaré.

Il a exhorté à la collaboration en s'appuyant sur les récentes évolutions positives, soulignant la responsabilité collective de contribuer au redressement de la Syrie, compte tenu notamment de la volonté de la nouvelle administration de Damas de s'engager de manière constructive avec les partenaires régionaux et mondiaux.

«La réalité est qu'ils ont hérité d'un pays brisé, sans véritables institutions, et qu'ils doivent tout reconstruire à partir de zéro, ce qui n'est pas facile», a-t-il déclaré.

«C'est donc à nous, en premier lieu, dans la région, mais aussi à la communauté internationale, de nous engager, de renforcer cette évolution positive et d'aider la Syrie et le peuple syrien à envisager un avenir nettement meilleur.»

Le prince Faisal a souligné l'importance de lever le lourd fardeau des sanctions imposées en raison des actions du régime précédent, notant quelques progrès avec des dérogations des États-Unis et de l'Europe.

Un garçon portant des piles de pain sur la tête passe devant une école endommagée à Alep, en Syrie, le 21 janvier 2025. (Reuters)

Le prince Faisal s'est également montré positif à l'égard de la région dans son ensemble, y compris le Royaume.

«Nous sommes certes dans une région qui regorge de facteurs de risque, mais nous sommes aussi dans une région qui a un énorme potentiel», a-t-il déclaré au groupe d'experts.

«Je dirais que même si l'année très difficile est derrière nous, nous avons montré que nous pouvons être résilients en tant que région et que nous pouvons nous tourner vers l'avenir, qu'il s'agisse du Royaume ou des pays du CCG, et de leur capacité à rester sur la bonne voie en ce qui concerne leurs programmes économiques», a-t-il ajouté.

Il a souligné l'importance d'éviter les conflits, en particulier à la lumière des tensions entre l'Iran et Israël, et a exprimé son optimisme quant à la nouvelle administration américaine sous la présidence de Donald Trump.

«Je ne vois pas l'administration américaine entrante comme contribuant au risque de guerre. Au contraire, je pense que le président Trump a été très clair sur le fait qu'il ne favorisait pas les conflits», a-t-il déclaré.

«J'espère que l'approche sera également acceptée du côté iranien en abordant le programme nucléaire, en étant prêt à s'engager avec l'administration entrante d'une manière qui puisse nous aider à rester sur la voie de cet élan positif.»

Mohammed ben Abdelrahman ben Jassim al-Thani, Premier ministre et ministre des Affaires étrangères du Qatar, faisait également partie du panel. Il a exprimé l'espoir que le cessez-le-feu à Gaza entre Israël et le Hamas apporterait un soulagement bien nécessaire au peuple palestinien.

Le Premier ministre du Qatar, cheikh Mohammed ben Abdelrahman ben Jassim al-Thani, s'entretient avec le président-directeur général du WEF, Borge Brende, lors de la réunion annuelle de Davos, le 21 janvier 2025. (AFP)

«Soyons optimistes (sur le cessez-le-feu). Le chemin est encore long compte tenu de ce qui s'est passé tout au long des 15 derniers mois de négociation de ce conflit très difficile», a-t-il déclaré.

«Cela nous a montré que tout peut être résolu par des pourparlers et par l'engagement, par des négociations, et nous avons commencé cette semaine avec de bonnes nouvelles.»

«Nous avons vu l'aide humanitaire arriver, nous avons vu des otages rentrer chez eux et nous espérons qu'il s'agira maintenant d'un système équitable vers la stabilité.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com
 


Tunisie: l'ambassadeur UE convoqué par le président Saied pour «non respect des règles du travail diplomatique» 

Le président tunisien Kais Saied a convoqué mardi Giuseppe Perrone, ambassadeur de l'Union européenne, pour "lui exprimer une protestation ferme concernant le non-respect des règles diplomatiques", selon un bref communiqué officiel diffusé mercredi à l'aube qui ne précise pas les faits reprochés. (AFP)
Le président tunisien Kais Saied a convoqué mardi Giuseppe Perrone, ambassadeur de l'Union européenne, pour "lui exprimer une protestation ferme concernant le non-respect des règles diplomatiques", selon un bref communiqué officiel diffusé mercredi à l'aube qui ne précise pas les faits reprochés. (AFP)
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  • Le président Saied a exprimé à son interlocuteur son rejet du "recours à des pratiques en dehors des cadres officiels reconnus par les usages diplomatiques"
  • L'UGTT, ancienne co-lauréate du Prix Nobel de la Paix en 2015 pour sa contribution à la phase de démocratisation de la Tunisie, après la révolution de 2011 et la chute du président Zine El Abidine Ben Ali, revendique plus de 700.000 adhérents

TUNISIE: Le président tunisien Kais Saied a convoqué mardi Giuseppe Perrone, ambassadeur de l'Union européenne, pour "lui exprimer une protestation ferme concernant le non-respect des règles diplomatiques", selon un bref communiqué officiel diffusé mercredi à l'aube qui ne précise pas les faits reprochés.

Le président Saied a également exprimé à son interlocuteur son rejet du "recours à des pratiques en dehors des cadres officiels reconnus par les usages diplomatiques".

Lundi, M. Perrone avait reçu Noureddine Taboubi, chef du principal syndicat tunisien UGTT -- qui a récemment menacé de déclencher une grève générale pour obtenir des hausses salariales -- et avait salué "le rôle important" de l'organisation "en faveur du dialogue social et du développement économique" en Tunisie, selon un communiqué de la délégation européenne à Tunis.

L'UGTT, ancienne co-lauréate du Prix Nobel de la Paix en 2015 pour sa contribution à la phase de démocratisation de la Tunisie, après la révolution de 2011 et la chute du président Zine El Abidine Ben Ali, revendique plus de 700.000 adhérents.

Le diplomate européen avait "réaffirmé sa volonté de poursuivre le dialogue avec l'UGTT et de continuer à soutenir la Tunisie sur les plans social et économique, dans divers secteurs", selon la même source. De son côté, le secrétaire général de l'UGTT avait appelé à renforcer et développer la coopération entre la Tunisie et l'Union européenne.

La semaine passée, M. Taboubi a présidé une réunion de l'UGTT où il a apporté son soutien à différents mouvements de grève en cours dans le secteur privé pour réclamer des augmentations de salaires. Il a salué le succès d'une grève générale ayant eu lieu dans la grande ville de Sfax (centre-est) et menacé d'organiser prochainement une grande grève au niveau national.

"L'organisation se dirige vers une grève générale pour défendre les acquis matériels et sociaux des travailleurs face aux difficultés quotidiennes".

M. Taboubi a dénoncé "une baisse du pouvoir d'achat" des Tunisiens face à "des conditions de vie précaires sur le plan des transports, de la santé et de la maladie", défendant "leur droit syndical à se défendre" afin d'obtenir "un salaire décent qui leur fait défaut actuellement".

Le salaire minimum en Tunisie est d'environ 520 dinars (150 euros) pour 48 heures par semaine. Le taux d'inflation reste très élevé notamment pour les produits alimentaires. Il est récemment revenu à environ 5% après avoir atteint un pic de 10% en 2023.


L'armée israélienne annonce le lancement d'une «vaste opération» dans le nord de la Cisjordanie

L'armée israélienne a annoncé mercredi le lancement d'une "vaste opération" contre des groupes armés palestiniens dans le nord de la Cisjordanie occupée. (AFP)
L'armée israélienne a annoncé mercredi le lancement d'une "vaste opération" contre des groupes armés palestiniens dans le nord de la Cisjordanie occupée. (AFP)
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  • "Pendant la nuit (de mardi à mercredi), les forces [israéliennes] ont commencé à opérer dans le cadre d'une vaste opération antiterroriste dans la région du nord" de la Cisjordanie, indique un communiqué militaire israélien
  • Les forces israéliennes, "ne permettront pas au terrorisme de s'[y] implanter", ajoute l'armée israélienne

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé mercredi le lancement d'une "vaste opération" contre des groupes armés palestiniens dans le nord de la Cisjordanie occupée.

"Pendant la nuit (de mardi à mercredi), les forces [israéliennes] ont commencé à opérer dans le cadre d'une vaste opération antiterroriste dans la région du nord" de la Cisjordanie, indique un communiqué militaire israélien.

Les forces israéliennes, "ne permettront pas au terrorisme de s'[y] implanter", ajoute l'armée israélienne.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967.

Interrogée par l'AFP, l'armée israélienne a indiqué qu'il ne s'agissait pas d'un déploiement dans le cadre de son "opération antiterroriste" lancée en janvier 2025 et visant principalement les camps de réfugiés palestiniens de la région, mais d'une "nouvelle opération".

Elle n'a pas fourni plus de détails dans l'immédiat.

Les violences ont explosé en Cisjordanie depuis le début de la guerre à Gaza déclenchée par l'attaque sanglante du mouvement islamiste palestinien Hamas le 7 octobre 2023 sur le sud d'Israël.

Depuis le 7-Octobre, plus d'un millier de Palestiniens, parmi lesquels de nombreux combattants, mais aussi beaucoup de civils, y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon un décompte de l'AFP à partir de données de l'Autorité palestinienne.

Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, au moins 43 Israéliens, parmi lesquels des civils et des soldats, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Les violences n'ont pas cessé en Cisjordanie depuis l'entrée en vigueur de la trêve à Gaza le 10 octobre.

Le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha) a recensé en octobre un pic des "attaques de colons ayant causé des victimes, des dommages matériels ou les deux" en près de deux décennies de collecte de données dans ce territoire palestinien.

Le 10 novembre, un Israélien a été tué et trois autres ont été blessés lors d'une attaque au couteau menée par deux Palestiniens rapidement abattus par des soldats près de Bethléem, dans le sud de la Cisjordanie.


Le Conseil de sécurité de l'ONU en Syrie et au Liban la semaine prochaine

 Le Conseil de sécurité de l'ONU se rendra la semaine prochaine en Syrie et au Liban, a indiqué mardi la mission slovène qui présidera le Conseil en décembre. (AFP)
Le Conseil de sécurité de l'ONU se rendra la semaine prochaine en Syrie et au Liban, a indiqué mardi la mission slovène qui présidera le Conseil en décembre. (AFP)
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  • Alors que l'ONU tente de se réimplanter en Syrie, le Conseil a récemment levé ses sanctions contre le nouveau dirigeant du pays, l'appelant à mettre en oeuvre une transition inclusive
  • Le 5 décembre, le Conseil sera ensuite à Beyrouth, avant de se rendre le lendemain à la rencontre des Casques bleus de la force de maintien de la paix de l'ONU au sud du Liban (Finul), qui doit quitter le pays fin 2027

NATIONS-UNIES: Le Conseil de sécurité de l'ONU se rendra la semaine prochaine en Syrie et au Liban, a indiqué mardi la mission slovène qui présidera le Conseil en décembre.

Quelques jours avant le premier anniversaire de la chute de l'ancien président syrien Bachar al-Assad, les ambassadeurs des quinze Etats membres doivent se rendre le 4 décembre à Damas où ils devraient rencontrer notamment les nouvelles autorités, dont le président par intérim Ahmad al-Chareh, et des représentants de la société civile, a précisé la mission à des journalistes.

Alors que l'ONU tente de se réimplanter en Syrie, le Conseil a récemment levé ses sanctions contre le nouveau dirigeant du pays, l'appelant à mettre en oeuvre une transition inclusive.

Le 5 décembre, le Conseil sera ensuite à Beyrouth, avant de se rendre le lendemain à la rencontre des Casques bleus de la force de maintien de la paix de l'ONU au sud du Liban (Finul), qui doit quitter le pays fin 2027 après avoir fait tampon entre Israël et le Liban depuis mars 1978.

Ce déplacement intervient alors qu'Israël a poursuivi ses frappes au Liban malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 pour mettre fin à un conflit avec le mouvement libanais Hezbollah, un allié du groupe islamiste palestinien Hamas.