DAVOS: Le ministre syrien des Affaires étrangères a estimé mercredi que la levée des sanctions économiques contre la Syrie, imposées du temps du président Bachar al-Assad, constituerait la "clé" pour la stabilité de ce pays ravagé par la guerre.
Assaad al-Chaibani a tenu ces propos lors du Forum économique mondial de Davos, en Suisse, plus d'un mois après l'arrivée au pouvoir d'une coalition de groupes islamistes qui ont chassé Bachar al-Assad.
"La levée des sanctions économiques est la clé de la stabilité en Syrie", a affirmé le ministre syrien lors d'une discussion avec l'ancien Premier ministre britannique Tony Blair à Davos.
Les puissances occidentales, notamment les Etats-Unis et l'Union européenne, avaient imposé des sanctions au gouvernement de Bachar al-Assad après la répression des manifestations prodémocratie de 2011, qui a déclenché la guerre civile ayant fait plus d'un demi-million de morts et déplacé des millions de Syriens.
"La raison de ces sanctions se trouve désormais à Moscou", a déclaré M. Chaibani, en faisant référence au président déchu qui s'est réfugié en Russie.
Il a ajouté que "le peuple syrien ne devrait pas être puni" par ces sanctions.
"Nous avons hérité d'un Etat en ruine du régime Assad, il n'y a aucun système économique", a-t-il poursuivi, exprimant l'espoir qu'"à l'avenir, l'économie sera ouverte".
Plus tôt mercredi, M. Chaibani a indiqué au quotidien britannique Financial Times qu'un comité avait été créé pour étudier "la situation économique et les infrastructures de la Syrie et qu'il se concentrerait sur les efforts de privatisation, notamment dans les secteurs du pétrole, du coton et des usines de meubles".
La Syrie "examinera des partenariats public-privé pour encourager les investissements dans les aéroports, les chemins de fer et les routes", a-t-il ajouté.
De nombreuses capitales, dont Washington, ont déclaré attendre de juger sur leurs actes les nouvelles autorités dominées par le groupe islamiste radical Hayat Tahrir al-Sham (HTS), l'ancienne branche syrienne d'Al-Qaïda, avant d'assouplir les sanctions.
Le 12 janvier, l'Arabie saoudite avait appelé à lever les sanctions à l'issue d'une réunion à Ryad de chefs de la diplomatie européens et du Moyen-Orient sur la Syrie.