Le secteur immobilier saoudien est prêt pour la croissance, selon les dirigeants du REFF

 Le Forum sur l'avenir de l'immobilier (REFF) se tient du 27 au 29 janvier à Riyad (AN).
Le Forum sur l'avenir de l'immobilier (REFF) se tient du 27 au 29 janvier à Riyad (AN).
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Publié le Mardi 28 janvier 2025

Le secteur immobilier saoudien est prêt pour la croissance, selon les dirigeants du REFF

  • Les leaders du secteur, les décideurs politiques et les investisseurs se sont réunis lors du Forum sur l'avenir de l'immobilier (REFF) à Riyad
  • "Les plus grands projets du PIF dans le Royaume se trouvent dans la région d'Asir"

RIYAD : Les leaders du secteur, les décideurs politiques et les investisseurs se sont réunis lors du Forum sur l'avenir de l'immobilier (REFF) à Riyad, où des annonces clés ont mis en évidence l'importance que l'Arabie saoudite accorde au développement immobilier, aux stratégies d'investissement et à l'expansion du tourisme.

S'appuyant sur ces initiatives, le gouverneur de la région d'Asir, le prince Turki Ben Talal, a révélé que le Fonds d'investissement public (PIF) avait neuf projets en cours de développement, dont quatre ont déjà été lancés et cinq sont en cours de réalisation.

"Les plus grands projets du PIF dans le Royaume se trouvent dans la région d'Asir", a déclaré le gouverneur, ajoutant que cela s'accompagne d'un portefeuille d'investissement évalué à 30 milliards de riyals saoudiens (7,9 milliards de dollars).

En ce qui concerne l'hôtellerie, le gouverneur a souligné que la province d'Asir compte actuellement entre 6 000 et 8 000 chambres d'hôtel approuvées et autorisées.

Dans la foulée, il a également annoncé que le ministère des Sports a officiellement reconnu la candidature de sa capitale Abha à la Coupe du monde comme étant la meilleure du Royaume.

Parallèlement, le prince Saud Ben Talal, gouverneur d'Al-Ahsa et directeur général par intérim de l'Autorité de développement d'Al-Ahsa, a présenté des plans d'expansion du secteur hôtelier dans la région.

"Nous avons dans notre pipeline plus de sept ou huit hôtels et plus de 25 gîtes ruraux. Parmi les principaux développements, on compte trois hôtels cinq étoiles : Hilton, Radisson Blu et Hilton Garden Inn", a-t-il déclaré.

Le ministre saoudien du Tourisme, Ahmed Al-Khateeb, a souligné la croissance rapide du secteur de l'hôtellerie, révélant que le Royaume compte actuellement 475 000 chambres d'hôtel, avec des projections pour atteindre 675 000 d'ici à 2030.

En ce qui concerne l'hyper-tourisme, il a évoqué l'impact de l'expansion de l'aéroport international du roi Salmane et de Riyadh Air, prévoyant qu'au moins 50% du tourisme du Royaume sera centré sur la capitale, tout en assurant que les efforts ne pousseront pas ce chiffre au-delà de 80-90%.
Le projet d'extension de l'aéroport international du roi Salmane constitue une étape clé dans la croissance de l'aviation en Arabie saoudite, qui s'aligne sur les objectifs de la Vision 2030 du pays.

La première phase de l'extension du terminal 1 de l'aéroport international du roi Khalid de Riyad a été inaugurée le 8 janvier, augmentant la capacité de l'aéroport pour accueillir jusqu'à 7 millions de passagers par an.

Cette phase fait suite à l'achèvement des terminaux 3 et 4 en novembre 2022.

L'aéroport a toujours été reconnu comme le centre le plus performant du Royaume, respectant les normes les plus strictes en matière de conformité et d'exploitation.

Dans le secteur financier, le président de l'Autorité du marché des capitaux, Mohammed el-Kuwaiz, a souligné l'importance croissante accordée au marché de l'investissement immobilier en Arabie saoudite.

"Aujourd'hui, nous avons environ 55 dossiers d'introduction en bourse (IPO) sur le marché financier, couvrant différentes tailles et entreprises. Environ 20% de ces dossiers concernent des sociétés immobilières de différents types", a-t-il déclaré.

Il a souligné la diversité croissante des services immobiliers, y compris les promoteurs et les négociants, ce qui correspond à l'objectif du Royaume de garantir le financement dans tous les secteurs productifs.

M. el-Kuwaiz a également donné un aperçu des meilleures pratiques en matière de cotation des entreprises : "Le meilleur moment pour introduire une société en bourse est lorsque sa situation financière est stable et que ses besoins de financement sont clairs".

« Si vous êtes prêt à partager des informations comme s’ils étaient des partenaires, à les impliquer dans la prise de décision comme s’ils l’étaient, et à gérer les conflits d’intérêts comme s’ils l’étaient, alors vous êtes le bienvenu », a-t-il ajouté. 

Dans une décision historique, il a également annoncé que les sociétés cotées en bourse qui possèdent des propriétés à La Mecque et à Médine peuvent désormais accueillir des investisseurs étrangers, et ce à partir de ce moment. "Au nom de la CMA, nous félicitons ces sociétés", a-t-il déclaré.

Les étrangers peuvent désormais investir dans les sociétés cotées en bourse saoudiennes qui possèdent des biens immobiliers à La Mecque et à Médine, avec une participation non saoudienne limitée à 49%. La CMA a déclaré dans un communiqué de presse que cette mesure renforçait la compétitivité du marché et soutenait la Vision 2030.

Le REFF, qui se tiendra du 27 au 29 janvier à l'hôtel Four Seasons de Riyad, a pour objectif de servir de plateforme mondiale pour façonner l'avenir de l'immobilier.

Avec plus de 300 intervenants venus de 85 pays, l'événement se concentrera sur les innovations, les efforts de durabilité et les stratégies d'investissement qui animent le secteur sous le thème "Un avenir pour l'humanité : Transformer les rêves en réalité".
 


Taxe Zucman : «truc absurde», «jalousie à la française», selon le patron de Bpifrance

Nicolas Dufourcq, patron de Bpifrance, la banque publique d'investissement, a critiqué avec virulence mercredi l'idée d'une taxe Zucman, évoquant un "truc absurde", et "une histoire de jalousie à la française". (AFP)
Nicolas Dufourcq, patron de Bpifrance, la banque publique d'investissement, a critiqué avec virulence mercredi l'idée d'une taxe Zucman, évoquant un "truc absurde", et "une histoire de jalousie à la française". (AFP)
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  • M. Dufourcq, qui était interrogé sur RMC, a estimé que la taxe, dont le principe est d'imposer chaque année les contribuables dont la fortune dépasse 100 millions d'euros à hauteur de 2% de celle-ci, était "un truc complètement absurde"
  • Notant qu'avec la taxe Zucman, ils "paieraient tous en papier (en actions, NDLR) leurs 2%", M. Dufourcq a observé : "C'est moi, c'est la Bpifrance qui va gérer ce papier"

PARIS: Nicolas Dufourcq, patron de Bpifrance, la banque publique d'investissement, a critiqué avec virulence mercredi l'idée d'une taxe Zucman, évoquant un "truc absurde", et "une histoire de jalousie à la française".

M. Dufourcq, qui était interrogé sur RMC, a estimé que la taxe, dont le principe est d'imposer chaque année les contribuables dont la fortune dépasse 100 millions d'euros à hauteur de 2% de celle-ci, était "un truc complètement absurde", mais qui selon lui "n'arrivera pas".

Mais "ça panique les entrepreneurs : ils ont construit leur boîte et on vient leur expliquer qu'on va leur en prendre 2% tous les ans. Pourquoi pas 3? Pourquoi pas 4? C'est invraisemblable!", a-t-il déclaré.

Notant qu'avec la taxe Zucman, ils "paieraient tous en papier (en actions, NDLR) leurs 2%", M. Dufourcq a observé : "C'est moi, c'est la Bpifrance qui va gérer ce papier" : "Donc demain j'aurai 2% du capital de LVMH, dans 20 ans 20%, 20% du capital de Pinault-Printemps-Redoute (Kering, NDLR), 20% du capital de Free. C'est délirant, c'est communiste en réalité, comment est-ce qu'on peut encore sortir des énormités comme ça en France!?"

"Ces gens-là tirent la France. Il faut les aider (...) au lieu de leur dire qu'on va leur piquer 2% de leur fortune".

Il a observé que "si on pique la totalité de celle de Bernard Arnault, ça finance 10 mois d'assurance-maladie", mais qu'après "il n'y a plus d'Arnault".

"Il n'y a pas de trésor caché", a estimé M. Dufourcq, qui pense que cette taxe "n'arrivera jamais", et n'est évoquée que "pour hystériser le débat" politique.

Pour lui, il s'agit "d'une pure histoire de jalousie à la française, une haine du riche, qui est soi-disant le nouveau noble", rappelant les origines modestes de François Pinault ou Xavier Niel: "c'est la société française qui a réussi, on devrait leur dresser des statues".

"Il y a effectivement des fortunes qui passent dans leur holding des dépenses personnelles", a-t-il remarqué, "c'est ça qu'il faut traquer, et c'est ce sur quoi le ministère des Finances, je pense, travaille aujourd'hui".

Mais il y a aussi "beaucoup de Français qui passent en note de frais leurs dépenses personnelles", a-t-il observé. "Regardez le nombre qui demandent les tickets dans les restaus", pour se les faire rembourser.


IA: Google investit 5 milliards de livres au Royaume-Uni avant la visite de Trump

Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays. (AFP)
Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays. (AFP)
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  • Le Royaume-Uni s'apprête à accueillir Donald Trump pour une deuxième visite d'Etat mercredi et jeudi, après une première visite en 2019 lors de son premier mandat
  • Le président américain sera accompagné par plusieurs grands patrons, notamment de la tech. Des annonces d'investissements sont attendues ainsi que la signature d'un accord technologique avec Londres

LONDRES: Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays.

Cette somme financera "les dépenses d'investissement, de recherche et développement" de l'entreprise dans le pays, ce qui englobe Google DeepMind (le laboratoire d'IA du géant californien), a indiqué le groupe dans un communiqué.

Google ouvre mardi un centre de données à Waltham Cross, au nord de Londres, dans lequel il avait déjà annoncé l'an dernier injecter un milliard de dollars (850 millions d'euros). La somme annoncée mardi viendra aussi compléter ce financement, a précisé un porte-parole de l'entreprise à l'AFP.

Le Royaume-Uni s'apprête à accueillir Donald Trump pour une deuxième visite d'Etat mercredi et jeudi, après une première visite en 2019 lors de son premier mandat.

Le président américain sera accompagné par plusieurs grands patrons, notamment de la tech. Des annonces d'investissements sont attendues ainsi que la signature d'un accord technologique avec Londres.

Selon un responsable américain, qui s'exprimait auprès de journalistes, dont l'AFP, en amont de la visite, les annonces se porteront à "plus de dix milliards, peut-être des dizaines de milliards" de dollars.

Le gouvernement britannique avait déjà dévoilé dimanche plus d'un milliard de livres d'investissements de banques américaines dans le pays, là aussi en amont de la visite d'Etat du président Trump.

Et l'exécutif britannique a annoncé lundi que Londres et Washington allaient signer un accord pour accélérer les délais d'autorisation et de validation des projets nucléaires entre les deux pays.

Depuis le début de la guerre en Ukraine, Londres redouble d'efforts pour se dégager des hydrocarbures et a fait du nucléaire l'une de ses priorités.

Le partenariat avec Washington, baptisé "Atlantic Partnership for Advanced Nuclear Energy", doit lui aussi être formellement signé lors de la visite d'État de Donald Trump.

 


La note française menacée de passer en catégorie inférieure dès vendredi

La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne. (AFP)
La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne. (AFP)
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  • La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne
  • Les marchés donnent déjà à la France une "notation implicite" bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie

PARIS: Fitch sera-t-elle vendredi la première agence de notation à faire passer la note souveraine française en catégorie inférieure? Les économistes, qui le pensaient il y a quelques jours, discernent des raisons d'en douter, mais ce ne pourrait être que partie remise.

Fitch ouvre le bal des revues d'automne des agences de notation. Toutes, au vu de l'état des finances publiques françaises et de la crise politique persistante depuis la dissolution, classent la France AA- ou équivalent (qualité de dette "haute ou bonne"), avec, pour certaines comme Fitch, une "perspective négative".

Ce qui préfigure une dégradation: en ce cas, la France basculerait en catégorie A (qualité "moyenne supérieure"), et devrait verser à ceux qui investissent dans sa dette une prime de risque supérieure, accroissant d'autant les remboursements de cette dette.

Pour Eric Dor, directeur des études économiques à l'IESEG School of Management, une dégradation serait "logique". D'abord parce que la situation politique n'aide pas à mettre en œuvre "un plan crédible d'assainissement budgétaire", comme Fitch l'exigeait en mars.

Mais aussi pour effacer "une incohérence" : 17 pays européens sont moins bien notés que la France alors qu'ils ont - à très peu d'exceptions près - des ratios de finances publiques meilleurs que les 5,8% du PIB de déficit public et 113% du PIB de dette publique enregistrés en France en 2024.

Coup d'envoi 

Depuis mardi, la nomination rapide à Matignon de Sébastien Lecornu pour succéder à François Bayrou, tombé la veille lors du vote de confiance, ravive l'espoir d'un budget 2026 présenté en temps et heure.

Lucile Bembaron, économiste chez Asterès, juge ainsi "plausible" que Fitch "attende davantage de visibilité politique" pour agir.

D'autant, remarque Hadrien Camatte, économiste France chez Natixis, que les finances publiques n'ont pas enregistré cette année de nouveau dérapage inattendu, et que "la croissance résiste".

L'Insee a même annoncé jeudi qu'en dépit du "manque de confiance" généralisé, celle-ci pourrait dépasser la prévision du gouvernement sortant - 0,7% - pour atteindre 0,8% cette année.

Anthony Morlet-Lavidalie, responsable France à l'institut Rexecode, observe aussi que Fitch, la plus petite des trois principales agences internationales de notation, "donne rarement le coup d'envoi" des dégradations.

Mais il estime "très probable" que la principale agence, S&P Global, abaissera le pouce lors de sa propre revue, le 28 novembre.

Selon ses calculs, la France ne sera en effet pas en mesure de réduire à moins de 5% son déficit public l'an prochain, contre les 4,6% qu'espérait François Bayrou.

Les économistes affirment cependant qu'une dégradation ne troublerait pas les marchés, "qui l'ont déjà intégrée", relève Maxime Darmet, économiste senior chez Allianz Trade.

Syndrome 

La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne.

Les marchés donnent déjà à la France une "notation implicite" bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie.

Il craint des taux qui resteraient "durablement très élevés", provoquant "un étranglement progressif", avec des intérêts à rembourser captant "une part significative de la dépense publique, alors qu'on a des besoins considérables sur d'autres postes".

L'économiste décrit une France en proie au "syndrome du mauvais élève".

"Lorsqu'on avait 20/20", explique-t-il - la France était jusqu'à 2012 notée AAA, note maximale qu'a toujours l'Allemagne - "on faisait tout pour s'y maintenir. Maintenant on dit que 17/20 (AA-) ça reste une très bonne note. Bientôt ce sera +tant qu'on est au-dessus de la moyenne, c'est pas si mal+. Quand on est la France, en zone euro, on devrait quand même être un peu plus ambitieux que cela!", dit-il à l'AFP.

Pour autant, même abaissée à A+, "la dette française resterait de très bonne qualité", relativise M. Camatte, préférant souligner "la forte épargne des ménages et une position des entreprises qui reste très saine".