Les «non» de l'Egypte et de la Jordanie à un transfert des Palestiniens de Gaza

"Jamais il ne peut y avoir de compromis sur les principes fondamentaux de la position historique de l'Egypte sur la cause palestinienne", a déclaré M. Sissi. (AFP)
"Jamais il ne peut y avoir de compromis sur les principes fondamentaux de la position historique de l'Egypte sur la cause palestinienne", a déclaré M. Sissi. (AFP)
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Publié le Jeudi 30 janvier 2025

Les «non» de l'Egypte et de la Jordanie à un transfert des Palestiniens de Gaza

  • Le chef de l'Etat égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, et le roi Abdallah II de Jordanie ont catégoriquement rejeté mercredi l'idée avancée par le président américain Donald Trump de transférer chez eux les Palestiniens de Gaza
  • Le même jour, le souverain hachémite a souligné dans un communiqué "la position ferme de la Jordanie sur la nécessité de maintenir les Palestiniens sur leurs terres et de leur permettre d'obtenir leurs droits légitimes"

LE CAIRE: Le chef de l'Etat égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, et le roi Abdallah II de Jordanie ont catégoriquement rejeté mercredi l'idée avancée par le président américain Donald Trump de transférer chez eux les Palestiniens de Gaza.

"La déportation et le déplacement des Palestiniens de leur terre est une injustice à laquelle nous ne prendrons pas part", a déclaré le président égyptien, lors d'une conférence de presse au Caire avec le président kényan William Ruto.

Le même jour, le souverain hachémite a souligné dans un communiqué "la position ferme de la Jordanie sur la nécessité de maintenir les Palestiniens sur leurs terres et de leur permettre d'obtenir leurs droits légitimes, conformément à la solution à deux États".

Alors que la quasi-totalité des 2,4 millions d'habitants de la bande de Gaza, assiégée par Israël, ont été déplacés par la guerre, le président américain avait avancé samedi l'idée de les envoyer en Jordanie et en Egypte afin, selon lui, de "faire le ménage" dans le territoire palestinien.

Après plus de 15 mois de guerre entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza, où un cessez-le-feu est en vigueur depuis le 19 janvier, Donald Trump a comparé le territoire palestinien à un "site de démolition", disant avoir parlé de la situation au roi Jordanie et ajoutant qu'il ferait de même avec le président égyptien.

"J'espère qu'ils en prendront. On les a beaucoup aidés et je suis sûr qu'il nous aidera", a indiqué M. Trump à propos du chef de l'Etat égyptien.

"C'est un ami. Il vit dans une partie très difficile du monde pour être honnête. Mais je pense qu'il le fera et je pense que le roi de Jordanie le fera aussi", a-t-il dit.

Mais c'est un autre son de cloche qu'a entendu mercredi le président américain.

"Pas de compromis" possible 

"Jamais il ne peut y avoir de compromis sur les principes fondamentaux de la position historique de l'Egypte sur la cause palestinienne", a déclaré M. Sissi.

Il a cité les principes intangibles de son pays, qui incluent "l'établissement d'un Etat palestinien et la préservation de ses composantes essentielles, en particulier son peuple et son territoire".

Il a affirmé que sa position était partagée par le peuple égyptien.

"Si je leur demandais cela, ils descendraient tous dans la rue et diraient: +Non, ne participez pas à l'injustice+".

Le président égyptien a cependant ajouté que son pays, allié des Etats-Unis, était "déterminé à travailler avec le président Trump, qui cherche à parvenir à la paix souhaitée sur la base de la solution à deux Etats", israélien et palestinien.

"Nous pensons que le président Trump est capable d'atteindre cet objectif tant attendu d'établir une paix juste et durable au Moyen-Orient".

Lundi, Donald Trump a réaffirmé que les Gazaouis "pourraient vivre dans des zones beaucoup plus sûres et peut-être beaucoup plus confortables".

Sa proposition a déclenché une volée de dénonciations au Moyen-Orient et en Europe.

Le président Sissi a averti à plusieurs reprises qu'un tel déplacement était une "ligne rouge", affirmant que tout projet de déplacement des Gazaouis vers le Sinaï égyptien transformerait la péninsule en base d'attaques contre Israël.

"Pas de déracinement" des Palestiniens 

La Jordanie a aussi fustigé ces projets, le roi Abdallah II réaffirmant mercredi que "les Palestiniens doivent rester sur leur terre".

"La Jordanie est pour les Jordaniens et la Palestine est pour les Palestiniens", a déclaré dimanche le ministre jordanien des Affaires étrangères, Ayman Safadi.

La Ligue arabe a fait écho aux déclarations du Caire, déclarant dimanche que "le déplacement forcé et l'expulsion de personnes de leur terre ne peuvent être qualifiés que de nettoyage ethnique".

L'Egypte a été le seul pays, avec Israël, à bénéficier d'une exemption au gel de l'aide étrangère décidé par M. Trump cette semaine.

 


Le prince héritier saoudien félicite Mark Carney pour sa nomination au poste de Premier ministre du Canada

Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, à gauche, et le Premier ministre canadien Mark Carney (SPA/ The Canadian Press via AP).
Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, à gauche, et le Premier ministre canadien Mark Carney (SPA/ The Canadian Press via AP).
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RIYAD : Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane a félicité Mark Carney vendredi, à l'occasion de la formation du nouveau gouvernement qu'il dirige et de sa prestation de serment constitutionnel en tant que Premier ministre du Canada, a rapporté l'agence de presse saoudienne.

Le prince héritier a exprimé ses meilleurs vœux de succès et d'orientation à M. Carney et au peuple ami du Canada, pour plus de progrès et de prospérité, a ajouté l'agence de presse saoudienne.

M. Carney, ancien banquier central, a succédé à Justin Trudeau au poste de premier ministre du Canada, ce dernier ayant annoncé sa démission en janvier.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Liban propose un plan de protection sociale

Le Premier ministre libanais Nawaf Salam arrive à une session plénière pour un vote de confiance à Beyrouth, au Liban, le 26 février 2025. (Reuters)
Le Premier ministre libanais Nawaf Salam arrive à une session plénière pour un vote de confiance à Beyrouth, au Liban, le 26 février 2025. (Reuters)
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  • La protection des pauvres est essentielle à la stabilité civique, affirme le premier ministre libanais lors d'un dialogue majeur

BEYROUTH : Le Premier ministre libanais Nawaf Salam a déclaré vendredi que la priorité du gouvernement était de restaurer la confiance dans le pays en privilégiant les politiques sociales et les réformes économiques.

Ces remarques ont été faites lors d'une réunion élargie au Grand Sérail, la résidence officielle de M. Salam, sur les filets de sécurité sociale au Liban, sous le thème "La prochaine phase de réforme".

L'événement, organisé par la ministre des Affaires sociales Hanine Al-Sayyed, a rassemblé un grand nombre de diplomates et de responsables d'agences affiliées aux Nations Unies.


Lancement réussi du satellite "Al-Munther" de Bahreïn

Bahreïn a lancé samedi Al-Munther, son premier satellite conçu et développé au niveau national. (BNA)
Bahreïn a lancé samedi Al-Munther, son premier satellite conçu et développé au niveau national. (BNA)
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  • Le projet est dirigé par l'Agence nationale des sciences spatiales

MANAMA : Bahreïn a lancé samedi Al-Munther, son premier satellite conçu et développé au niveau national.

Le projet, dirigé par l'Agence nationale des sciences spatiales (NSSA), représente une étape majeure dans les ambitions spatiales de Bahreïn.

L'engin, un CubeSat 3U, est le premier satellite de la région à intégrer l'intelligence artificielle pour le traitement des images à bord, établissant ainsi une nouvelle référence en matière d'innovation technologique.

Une étape clé 

« La mise en orbite réussie du satellite Al-Munther de Bahreïn marque une étape clé dans le voyage spatial du royaume. Je suis extrêmement fier des réalisations de l'équipe de l'Agence nationale des sciences spatiales, qui a réussi à placer "Al-Munther" en orbite, ouvrant ainsi la voie aux opérations initiales et aux tests des systèmes en orbite », a déclaré Mohammed Ibrahim Al Aseeri, directeur général de la NSSA.

M. Al Aseeri a souligné que le satellite "Al-Munther" est une réalisation nationale remarquable, entièrement conçue et développée par des talents bahreïniens. L'équipe de la NSSA a joué un rôle clé dans l'innovation, la conception et la construction de ses charges utiles, laissant une marque pionnière sur l'industrie spatiale mondiale en pleine évolution.

"Conçu et développé entièrement par des Bahreïnis, Al-Munther est une réalisation nationale importante. Ce succès reflète notre engagement envers la vision royale de positionner Bahreïn en tant que leader dans le domaine spatial et soutient le développement national, la Vision économique 2030 de Bahreïn et les objectifs de développement durable des Nations unies", a ajouté M. Al Aseeri.

Équipé de charges utiles avancées, il comprend une caméra d'observation de la Terre, un système de cybersécurité et une fonction de diffusion unique qui transmettra l'hymne national de Bahreïn et un message du roi Hamad ben Isa Al-Khalifa depuis l'espace.

Le satellite opérera sur une orbite héliosynchrone à une altitude de 550 km et devrait avoir une durée de vie estimée à deux ans.

Le lancement est prévu à bord d'une fusée Falcon 9 de SpaceX depuis le complexe de lancement spatial de Vandenberg en Californie.

Renforcement des capacités spatiales de Bahreïn

Reem Abdulla Senan, responsable des opérations de communication par satellite, a souligné une autre réalisation clé de la mission : "L'une des réalisations les plus importantes de la mission Al-Munther est le développement d'un système logiciel exploité par le Bahreïn pour gérer le satellite et ses charges utiles. Cette étape ne fait pas seulement progresser la nationalisation des technologies spatiales, elle renforce également l'autonomie de Bahreïn en matière d'exploitation de satellites. Le logiciel permet au satellite d'exécuter efficacement les tâches qui lui sont assignées, notamment la collecte, le traitement et la transmission des données vers la Terre, ce qui garantit l'exécution sans faille des objectifs de la mission et la gestion efficace des diverses charges utiles embarquées".

Elle a ajouté que la station terrestre établie à Bahreïn jouera un rôle essentiel dans la supervision des opérations d'Al-Munther : "La station nous permet de gérer le satellite avec une grande précision, de soutenir les futures missions spatiales et même de recevoir des données d'autres satellites libres opérant sur les mêmes fréquences. La réussite du premier contact entre le satellite et la station au sol après le lancement marquera un moment décisif : elle confirmera que le système de communication fonctionne comme prévu et marquera le début structuré des opérations scientifiques."

Al-Munther, qui signifie héraut ou messager, symbolise la vision tournée vers l'avenir et l'engagement de Bahreïn en faveur de l'innovation, et souligne sa volonté de mettre en place une infrastructure spatiale durable, d'encourager la recherche et le développement et de pousser les générations futures à progresser dans les domaines de la science et de la technologie.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com