Le Liban demande au comité de surveillance du cessez-le-feu de veiller à ce qu'Israël respecte ses engagements

Des sauveteurs se précipitent sur le site d'une frappe aérienne israélienne qui a visé une zone du village de Nabatieh, dans le sud du Liban, le 28 janvier 2025. (AFP)
Des sauveteurs se précipitent sur le site d'une frappe aérienne israélienne qui a visé une zone du village de Nabatieh, dans le sud du Liban, le 28 janvier 2025. (AFP)
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Publié le Jeudi 30 janvier 2025

Le Liban demande au comité de surveillance du cessez-le-feu de veiller à ce qu'Israël respecte ses engagements

  • Les attaques ont fait 20 blessés lors de la frappe sur Nabatieh al-Fawqa et 10 blessés lors de l'attaque sur la route Zawtar-Nabatieh al-Fawqa, selon le ministère libanais de la Santé
  •  Ces deux attaques sont les premiers actes d'agression depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu le 27 novembre

BEYROUTH: Najib Mikati, Premier ministre intérimaire du Liban, a dénoncé deux frappes aériennes israéliennes sur la ville de Nabatieh mardi soir.

Ces attaques ont fait 20 blessés lors de la frappe sur Nabatieh al-Fawqa et 10 blessés lors de l'attaque sur la route Zawtar-Nabatieh al-Fawqa, selon le ministère libanais de la Santé.

Ces deux attaques sont les premiers actes d'agression depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu le 27 novembre. Le cessez-le-feu a été prolongé, à la demande d'Israël et avec l'approbation des États-Unis, jusqu'au 18 février.

M. Mikati a déclaré que cette agression constituait «une violation supplémentaire de la souveraineté libanaise et une violation flagrante des accords de cessez-le-feu et des dispositions de la résolution 1701».

Il a contacté le chef américain du comité de cinq membres chargé de superviser l'application de l'accord de cessez-le-feu, le général Jasper Jeffers, en lui demandant d'adopter une «position ferme pour veiller à ce qu'Israël remplisse ses obligations en vertu du droit international».

Depuis dimanche, les habitants des zones frontalières retournent dans leurs villages en prévision de l'extension de la date limite du retrait israélien.

Mais les forces israéliennes qui se sont infiltrées dans la région ont réagi en tirant des coups de feu et en utilisant des bombes fumigènes et assourdissantes, faisant des dizaines de victimes et de blessés.

L'armée israélienne a déclaré qu'elle «redéployait ses forces sur des sites dans le sud du Liban pour permettre le déploiement progressif et efficace de l'armée libanaise et pour éliminer le Hezbollah».

L'armée israélienne a indiqué que les deux frappes aériennes menées mardi soir à Nabatieh et dans ses environs visaient «un camion et un véhicule appartenant au Hezbollah qui transportaient des armes dans les régions de Shaqif et de Nabatieh». L'objectif de ces deux raids était d'éliminer une menace. Le camion et le véhicule ont été pris pour cible après que l'armée israélienne les a surveillés alors qu'ils transportaient des armes.

L'armée israélienne a déclaré dans un communiqué qu'elle était «déterminée à opérer conformément aux accords entre Israël et le Liban, malgré les tentatives du Hezbollah de revenir dans le sud du Liban» et qu'elle «agira pour éliminer toute menace contre Israël et ses citoyens».

Ori Gordin, chef du Commandement Nord en Israël, a déclaré: «Le Hezbollah a été vaincu et s'il tente de riposter, nous l'éliminerons ainsi que ses dirigeants.»

Mercredi, les incursions israéliennes dans l'espace aérien libanais et dans les villages du sud ont continué à empêcher les civils de retourner chez eux.

Les chars de l'armée israélienne ont tenté d'avancer dans la région de Mfailha, à l'ouest de la ville de Mays el-Jabal, où des véhicules et du personnel de l'armée libanaise leur ont fait face.

L'agence de presse nationale a rapporté que «les forces de l'ennemi israélien ont avancé à une distance de 100 mètres de la position de l'armée libanaise à l'entrée ouest de Mays el-Jabal» et qu'«un bulldozer a dégagé et élevé des barrières au milieu de la route après avoir passé le poste de la Finul sous la protection d'un char Merkava qui tirait devant lui».

L'armée israélienne a capturé quatre citoyens, dont une femme, qui inspectaient leur maison à la périphérie de la ville de Maroun al-Ras. Elle a également ouvert le feu sur deux autres personnes, les blessant alors qu'elles tentaient d'avancer dans la ville.

Les forces israéliennes ont arrêté une ambulance à Maroun al-Ras qui tentait de transporter les blessés. L'armée israélienne a ensuite relâché trois des quatre citoyens capturés.

Un drone israélien a tenté d'entraver le retour des résidents le long de la route Shaqra-Majdal Selm-Hula en larguant des grenades assourdissantes sur une foule, blessant cinq civils, tandis que sur la route Taybeh-Qantara, un véhicule israélien a tiré des coups de feu en l'air pour intimider les résidents.

Sur les réseaux sociaux, des vidéos ont montré des membres de l'armée libanaise visitant des tunnels au sud du fleuve Litani qu'ils avaient repris au Hezbollah. Les tunnels contenaient plusieurs camions et du matériel de fabrication, mais pas d'armes.

L'armée libanaise a confirmé que «des unités de l'armée se sont déplacées dans les zones frontalières au sud du Litani à la suite du retrait de l'ennemi israélien, en coordination avec le comité du quintette qui supervise l'accord de cessez-le-feu».

L'accord de cessez-le-feu prévoit «le démantèlement de toutes les infrastructures et de tous les sites militaires, ainsi que la confiscation de toutes les armes non autorisées qui contredisent ces engagements, en commençant par la zone située au sud du Litani».

Pendant ce temps, l'armée israélienne a poursuivi sa stratégie de la terre brûlée en démolissant des bâtiments dans la ville de Kfar Kila et en détruisant au bulldozer des maisons, des arbres anciens et des infrastructures à Hula, Mays el-Jabal et Markaba.

Les habitants de Kfar Kila ont installé une tente sur la route de Khardali, à la jonction entre Deir Mimas et Qlaiaa, annonçant qu'ils comptaient y rester jusqu'à ce que l'armée israélienne quitte la zone et leur permette de rentrer chez eux.

Le ministère libanais de la Santé a déclaré que les attaques israéliennes contre les civils qui tentaient d'entrer à Yaroun avaient fait six blessés.

Mohammad Raad, chef du bloc parlementaire du Hezbollah, a déclaré: «Le droit de notre peuple au Liban de faire face à l'occupation et à ses attaques est un droit légitime qu'il peut exercer au moment et à l'endroit qu'il juge appropriés.»

«Le mépris international chronique à l'égard des transgressions d'Israël et de sa persistance dans l'agression l'a conduit à agir avec hostilité, au mépris de toutes les lois.»

De son côté, Salim al-Sayegh, membre du bloc parlementaire des Kataeb, a déclaré: «La frappe aérienne israélienne sur Nabatieh indique que la guerre avec le Liban n'est pas terminée; elle reste une guerre ouverte.»

«Si cette trêve s'effondre, nous devrons faire face à ses conséquences avec amertume et réalisme. Nous avons déjà commencé à faire face à ses conséquences aujourd'hui, hier et peut-être demain.»

M. Al-Sayegh a appelé à «une lecture précise de la situation, car il y a une tentative d'entraîner le Liban dans une arène de conflit à la lumière de l'équilibre des forces existant».

«Je crains que cela ne se transforme en un nouveau cycle de violence qui commencerait dans le sud et conduirait au chaos dans tout le Liban.»

Il a insisté sur la nécessité de déployer l'armée libanaise et d'établir son autorité dans les zones contestées, avant de recourir à la résistance si l'accord n'est pas respecté.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Tunisie: l'ambassadeur UE convoqué par le président Saied pour «non respect des règles du travail diplomatique» 

Le président tunisien Kais Saied a convoqué mardi Giuseppe Perrone, ambassadeur de l'Union européenne, pour "lui exprimer une protestation ferme concernant le non-respect des règles diplomatiques", selon un bref communiqué officiel diffusé mercredi à l'aube qui ne précise pas les faits reprochés. (AFP)
Le président tunisien Kais Saied a convoqué mardi Giuseppe Perrone, ambassadeur de l'Union européenne, pour "lui exprimer une protestation ferme concernant le non-respect des règles diplomatiques", selon un bref communiqué officiel diffusé mercredi à l'aube qui ne précise pas les faits reprochés. (AFP)
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  • Le président Saied a exprimé à son interlocuteur son rejet du "recours à des pratiques en dehors des cadres officiels reconnus par les usages diplomatiques"
  • L'UGTT, ancienne co-lauréate du Prix Nobel de la Paix en 2015 pour sa contribution à la phase de démocratisation de la Tunisie, après la révolution de 2011 et la chute du président Zine El Abidine Ben Ali, revendique plus de 700.000 adhérents

TUNISIE: Le président tunisien Kais Saied a convoqué mardi Giuseppe Perrone, ambassadeur de l'Union européenne, pour "lui exprimer une protestation ferme concernant le non-respect des règles diplomatiques", selon un bref communiqué officiel diffusé mercredi à l'aube qui ne précise pas les faits reprochés.

Le président Saied a également exprimé à son interlocuteur son rejet du "recours à des pratiques en dehors des cadres officiels reconnus par les usages diplomatiques".

Lundi, M. Perrone avait reçu Noureddine Taboubi, chef du principal syndicat tunisien UGTT -- qui a récemment menacé de déclencher une grève générale pour obtenir des hausses salariales -- et avait salué "le rôle important" de l'organisation "en faveur du dialogue social et du développement économique" en Tunisie, selon un communiqué de la délégation européenne à Tunis.

L'UGTT, ancienne co-lauréate du Prix Nobel de la Paix en 2015 pour sa contribution à la phase de démocratisation de la Tunisie, après la révolution de 2011 et la chute du président Zine El Abidine Ben Ali, revendique plus de 700.000 adhérents.

Le diplomate européen avait "réaffirmé sa volonté de poursuivre le dialogue avec l'UGTT et de continuer à soutenir la Tunisie sur les plans social et économique, dans divers secteurs", selon la même source. De son côté, le secrétaire général de l'UGTT avait appelé à renforcer et développer la coopération entre la Tunisie et l'Union européenne.

La semaine passée, M. Taboubi a présidé une réunion de l'UGTT où il a apporté son soutien à différents mouvements de grève en cours dans le secteur privé pour réclamer des augmentations de salaires. Il a salué le succès d'une grève générale ayant eu lieu dans la grande ville de Sfax (centre-est) et menacé d'organiser prochainement une grande grève au niveau national.

"L'organisation se dirige vers une grève générale pour défendre les acquis matériels et sociaux des travailleurs face aux difficultés quotidiennes".

M. Taboubi a dénoncé "une baisse du pouvoir d'achat" des Tunisiens face à "des conditions de vie précaires sur le plan des transports, de la santé et de la maladie", défendant "leur droit syndical à se défendre" afin d'obtenir "un salaire décent qui leur fait défaut actuellement".

Le salaire minimum en Tunisie est d'environ 520 dinars (150 euros) pour 48 heures par semaine. Le taux d'inflation reste très élevé notamment pour les produits alimentaires. Il est récemment revenu à environ 5% après avoir atteint un pic de 10% en 2023.


L'armée israélienne annonce le lancement d'une «vaste opération» dans le nord de la Cisjordanie

L'armée israélienne a annoncé mercredi le lancement d'une "vaste opération" contre des groupes armés palestiniens dans le nord de la Cisjordanie occupée. (AFP)
L'armée israélienne a annoncé mercredi le lancement d'une "vaste opération" contre des groupes armés palestiniens dans le nord de la Cisjordanie occupée. (AFP)
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  • "Pendant la nuit (de mardi à mercredi), les forces [israéliennes] ont commencé à opérer dans le cadre d'une vaste opération antiterroriste dans la région du nord" de la Cisjordanie, indique un communiqué militaire israélien
  • Les forces israéliennes, "ne permettront pas au terrorisme de s'[y] implanter", ajoute l'armée israélienne

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé mercredi le lancement d'une "vaste opération" contre des groupes armés palestiniens dans le nord de la Cisjordanie occupée.

"Pendant la nuit (de mardi à mercredi), les forces [israéliennes] ont commencé à opérer dans le cadre d'une vaste opération antiterroriste dans la région du nord" de la Cisjordanie, indique un communiqué militaire israélien.

Les forces israéliennes, "ne permettront pas au terrorisme de s'[y] implanter", ajoute l'armée israélienne.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967.

Interrogée par l'AFP, l'armée israélienne a indiqué qu'il ne s'agissait pas d'un déploiement dans le cadre de son "opération antiterroriste" lancée en janvier 2025 et visant principalement les camps de réfugiés palestiniens de la région, mais d'une "nouvelle opération".

Elle n'a pas fourni plus de détails dans l'immédiat.

Les violences ont explosé en Cisjordanie depuis le début de la guerre à Gaza déclenchée par l'attaque sanglante du mouvement islamiste palestinien Hamas le 7 octobre 2023 sur le sud d'Israël.

Depuis le 7-Octobre, plus d'un millier de Palestiniens, parmi lesquels de nombreux combattants, mais aussi beaucoup de civils, y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon un décompte de l'AFP à partir de données de l'Autorité palestinienne.

Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, au moins 43 Israéliens, parmi lesquels des civils et des soldats, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Les violences n'ont pas cessé en Cisjordanie depuis l'entrée en vigueur de la trêve à Gaza le 10 octobre.

Le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha) a recensé en octobre un pic des "attaques de colons ayant causé des victimes, des dommages matériels ou les deux" en près de deux décennies de collecte de données dans ce territoire palestinien.

Le 10 novembre, un Israélien a été tué et trois autres ont été blessés lors d'une attaque au couteau menée par deux Palestiniens rapidement abattus par des soldats près de Bethléem, dans le sud de la Cisjordanie.


Le Conseil de sécurité de l'ONU en Syrie et au Liban la semaine prochaine

 Le Conseil de sécurité de l'ONU se rendra la semaine prochaine en Syrie et au Liban, a indiqué mardi la mission slovène qui présidera le Conseil en décembre. (AFP)
Le Conseil de sécurité de l'ONU se rendra la semaine prochaine en Syrie et au Liban, a indiqué mardi la mission slovène qui présidera le Conseil en décembre. (AFP)
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  • Alors que l'ONU tente de se réimplanter en Syrie, le Conseil a récemment levé ses sanctions contre le nouveau dirigeant du pays, l'appelant à mettre en oeuvre une transition inclusive
  • Le 5 décembre, le Conseil sera ensuite à Beyrouth, avant de se rendre le lendemain à la rencontre des Casques bleus de la force de maintien de la paix de l'ONU au sud du Liban (Finul), qui doit quitter le pays fin 2027

NATIONS-UNIES: Le Conseil de sécurité de l'ONU se rendra la semaine prochaine en Syrie et au Liban, a indiqué mardi la mission slovène qui présidera le Conseil en décembre.

Quelques jours avant le premier anniversaire de la chute de l'ancien président syrien Bachar al-Assad, les ambassadeurs des quinze Etats membres doivent se rendre le 4 décembre à Damas où ils devraient rencontrer notamment les nouvelles autorités, dont le président par intérim Ahmad al-Chareh, et des représentants de la société civile, a précisé la mission à des journalistes.

Alors que l'ONU tente de se réimplanter en Syrie, le Conseil a récemment levé ses sanctions contre le nouveau dirigeant du pays, l'appelant à mettre en oeuvre une transition inclusive.

Le 5 décembre, le Conseil sera ensuite à Beyrouth, avant de se rendre le lendemain à la rencontre des Casques bleus de la force de maintien de la paix de l'ONU au sud du Liban (Finul), qui doit quitter le pays fin 2027 après avoir fait tampon entre Israël et le Liban depuis mars 1978.

Ce déplacement intervient alors qu'Israël a poursuivi ses frappes au Liban malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 pour mettre fin à un conflit avec le mouvement libanais Hezbollah, un allié du groupe islamiste palestinien Hamas.