KABOUL : Les talibans ont pris samedi le contrôle de l'hôtel de luxe Serena, établissement réputé du centre-ville de Kaboul et jusqu'ici détenu par la fondation Aga Khan, a annoncé la chaîne hôtelière.
L'hôtel, connu de tous à Kaboul, a été la cible de plusieurs attaques de la part des talibans avant qu'ils ne reprennent le pouvoir en 2021.
Les activités de l'établissement, ouvert en 2005, « s'arrêtent à compter du 1^(er) février » et sont reprises par la société publique d'hôtellerie », a indiqué vendredi le groupe hôtelier dans un communiqué.
L'hôtel, décrit comme « emblématique » de la capitale afghane, n'apparaît plus dans les destinations proposées par la chaîne hôtelière sur son site.
Contactées par l'AFP, les autorités talibanes n'ont pas souhaité s'exprimer pour l'instant.
La fondation Aga Khan, basée en Suisse, n'a pas répondu aux sollicitations de l'AFP.
Après le retour au pouvoir des talibans en août 2021, les États-Unis et le Royaume-Uni avaient demandé à leurs ressortissants d'éviter les hôtels de luxe de Kaboul, notamment le Serena, arguant d'une menace sécuritaire.
Un attentat suicide y avait eu lieu en janvier 2008, alors que le ministre norvégien des Affaires étrangères se trouvait à l'intérieur, faisant six morts, dont un Américain et un journaliste norvégien.
L'actuel ministre taliban de l'Intérieur, Sirajuddin Haqqani, est accusé d'être derrière cette attaque.
L'établissement a de nouveau été attaqué en mars 2014 par un commando armé taliban qui a abattu neuf personnes, dont un journaliste de l'AFP et sa famille.
Il restait un lieu incontournable pour les visiteurs étrangers et les diplomates de passage.
« Endroit accueillant pour les visiteurs d'État, les diplomates, les responsables gouvernementaux, les hommes d'affaires, les familles et les voyageurs du monde entier, l'hôtel a en outre joué un rôle vital pour développer les opportunités économiques des communautés et entreprises locales », a estimé la chaîne hôtelière Serena dans son communiqué.
« Il a également été pionnier en donnant des emplois de responsabilité aux femmes », a-t-elle ajouté.