Marco Rubio se trouve au Panama pour discuter des revendications de Trump concernant le canal

Cchef de la diplomatie américaine, Marco Rubio (Photo AFP)
Cchef de la diplomatie américaine, Marco Rubio (Photo AFP)
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Publié le Dimanche 02 février 2025

Marco Rubio se trouve au Panama pour discuter des revendications de Trump concernant le canal

  • Le nouveau chef de la diplomatie américaine, Marco Rubio, est arrivé samedi au Panama où il compte défendre les intérêts des États-Unis, et en premier lieu les revendications de Donald Trump concernant le canal de Panama.
  • Sa visite a aussi commencé le jour même où le président américain a imposé des droits de douane contre le Mexique, le Canada et la Chine, provoquant une réponse cinglante de la part de Mexico, qu'il a accusé de liens avec le narcotrafic.

PANAMA : Le nouveau chef de la diplomatie américaine, Marco Rubio, est arrivé samedi au Panama où il compte défendre les intérêts des États-Unis, et en premier lieu les revendications de Donald Trump concernant le canal de Panama.

L'immigration, priorité absolue de la Maison Blanche, sera au cœur de la tournée entamée par le secrétaire d'État américain. Après le Panama, il se rendra ensuite au Salvador, au Guatemala, au Costa Rica et en République dominicaine.

Sa visite a aussi commencé le jour même où le président américain a imposé des droits de douane contre le Mexique, le Canada et la Chine, provoquant une réponse cinglante de la part de Mexico, qu'il a accusé de liens avec le narcotrafic.

Mais le sujet principal de sa première étape est le tollé provoqué dès le jour de son investiture, le 20 janvier, par Donald Trump qui a déclaré vouloir « reprendre » le contrôle du canal de Panama, un carrefour maritime stratégique pour le commerce mondial.

Construite par les États-Unis et inaugurée en 1914, cette voie navigable entre l'Atlantique et le Pacifique a été transférée au Panama en 1999.

Il en a remis une couche vendredi. « Ils ont déjà proposé de faire beaucoup de choses, mais nous pensons qu'il est approprié que nous le reprenions », a-t-il déclaré à la presse.

M. Trump, qui se plaint d'une concurrence déloyale en ce qui concerne le transit des navires américains, a souligné que le Panama avait enlevé les panneaux en chinois pour dissimuler le fait qu'il avait « totalement violé l'accord » sur le canal.

- Sujets « communs » -

Pendant sa visite, Marco Rubio se rendra le long de l'axe stratégique et sera reçu dimanche par le président José Raúl Mulino, a indiqué un haut responsable américain.

Les autorités panaméennes ont déjà prévenu qu'il n'y avait rien à négocier.

« En ce qui concerne le canal, c'est impossible, je ne peux pas négocier, et encore moins ouvrir un processus de négociation sur le canal, c'est scellé, le canal appartient au Panama », a déclaré jeudi José Raúl Mulino.

Il a toutefois affirmé qu'il existait des sujets « communs » comme la crise migratoire, la lutte contre le narcotrafic, le crime organisé et le blanchiment d'argent qui peuvent être abordés avec les États-Unis.

« Je pense que le président a été très clair sur sa volonté d'administrer à nouveau le canal. Il est évident que les Panaméens ne sont pas très favorables à cette idée », a déclaré Marco Rubio jeudi sur la radio SiriusXM, évoquant une « menace directe » de la Chine pour les États-Unis.

« Si, lors d'un conflit, le gouvernement chinois leur dit de fermer le canal de Panama, ils n'auront d'autre choix que de s'y soumettre. C'est une menace directe », a-t-il insisté.

- « Nouvelle ère » -

Reste à voir comment Marco Rubio mettra en œuvre la promesse de Donald Trump.

Le choix de l'Amérique centrale pour son premier déplacement ne doit rien au hasard pour ce fils d'immigrés cubains.

« Qu'il s'agisse des migrations, de la sécurité ou du commerce, aucune autre région du monde n'a autant d'impact sur la vie quotidienne des Américains que le continent américain », a-t-il fait valoir vendredi auprès de journalistes. Mauricio Claver-Carone, chargé de l'Amérique latine au département d'État, ajoutait : Mauricio Claver-Carone.

Donald Trump dénonce régulièrement une « invasion » de migrants venant de ces pays.

Maureen Meyer, du Washington Office on Latin America, une organisation américaine qui promeut les droits humains dans la région, souligne que « chacun de ces pays a un intérêt personnel à entretenir de bonnes relations avec l'administration Trump ».

La Colombie peut en témoigner. Le président Trump a brandi dimanche dernier l'arme douanière contre Bogota pour avoir refoulé des migrants expulsés par les États-Unis, obtenant finalement gain de cause.

 


« Retourne d'où tu viens » : la téléréalité britannique aborde le sujet sensible de l'immigration

Chloe Dobbs, commentatrice politique britannique de droite, pose pour un portrait à Londres le 6 février 2025. Le nouveau format de télé-réalité britannique a suscité la controverse en tentant de décrire le voyage éprouvant des réfugiés au Royaume-Uni, à travers les yeux de six Britanniques. (Photo par Ben STANSALL / AFP)
Chloe Dobbs, commentatrice politique britannique de droite, pose pour un portrait à Londres le 6 février 2025. Le nouveau format de télé-réalité britannique a suscité la controverse en tentant de décrire le voyage éprouvant des réfugiés au Royaume-Uni, à travers les yeux de six Britanniques. (Photo par Ben STANSALL / AFP)
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  • Diffusée depuis lundi sur la chaîne publique Channel 4, l'émission, baptisée « Go Back Where You Came From » (Retourne d'où tu viens), a déjà attiré de nombreuses critiques.
  • L'ONG Amnesty International UK a qualifié un tel programme « sensationnaliste » sur un sujet aussi sensible politiquement de « profondément décevant ».

LONDRES : Reproduire une traversée sur une embarcation de fortune et expérimenter la misère en Somalie : une émission de téléréalité britannique, qui prétend faire vivre à six candidats le périple de migrants vers l'Europe, suscite une vive polémique.

Diffusée depuis lundi sur la chaîne publique Channel 4, l'émission, baptisée « Go Back Where You Came From » (Retourne d'où tu viens), a déjà attiré de nombreuses critiques. L'ONG Amnesty International UK a qualifié un tel programme « sensationnaliste » sur un sujet aussi sensible politiquement de « profondément décevant ».

Durant les quatre épisodes du programme, diffusés au rythme d'un par semaine, les six candidats, dont quatre sont fermement opposés à l'immigration et deux plutôt favorables, vont « expérimenter certains des plus importants dangers que rencontrent des réfugiés dans leur voyage » vers l'Europe, selon le résumé de Channel 4.

Au début de leur périple, les candidats se trouvent à Raqqa, en Syrie, et à Mogadiscio, en Somalie. Ils visitent des marchés locaux et jouent au football avec des enfants qui vont ensuite fouiller les décharges pour tenter d'y trouver de quoi survivre.

Dans le premier épisode, le candidat Dave Marshall, 35 ans, filmé au pied des falaises de Douvres avant son départ, appelle la Navy britannique à bombarder les migrants dans la Manche. Une autre, Chloe Dobbs, chroniqueuse politique de 24 ans, affirme que « sans contrôle de l'immigration, le Royaume-Uni va devenir un enfer rempli de gens en burqa ».

Ces dernières années, les gouvernements britanniques successifs ont tenté d'endiguer l'arrivée clandestine de migrants par la Manche. Près de 37 000 personnes sont parvenues à entrer ainsi au Royaume-Uni en 2024, soit 25 % de plus qu'en 2023. Au moins 78 personnes sont mortes dans ces traversées, selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).

- mieux qu'un documentaire « ennuyant » !

« L'émission explore les diverses opinions, parfois polarisées dans notre société, sous un angle nouveau », a défendu un porte-parole du programme.

Mais pour Myria Georgiou, professeure de communication à la London School of Economics, le « succès » des émissions de téléréalité « dépend totalement de leur capacité à diffuser des opinions choquantes ».

« Je suis certaine que les candidats participent pour voir les opinions les plus extrêmes », a-t-elle déclaré à l'AFP.

Si certains spectateurs et des associations ont salué le choix de Channel 4 de diffuser ce programme en première partie de soirée, d'autres ont exprimé leur indignation. L'ONG Refugee Council, qui soutient les réfugiés, a également salué cette initiative, qu'elle juge « bienvenue ».

« Certains des propos et opinions exprimés dans le premier épisode ont mis beaucoup de gens mal à l'aise. Mais au moins un candidat affirme maintenant que son expérience l'a rendu plus sensible à la situation des réfugiés », a-t-elle réagi sur X.

Pour Chloe Dobbs, il s'agit d'« un show très amusant que beaucoup de gens voudront regarder ». Probablement « beaucoup plus qu'un documentaire traditionnel et ennuyeux ».

- « Nauséabonde » -

Dans un bâtiment endommagé de Raqqa, l'ancienne « capitale » du groupe jihadiste État islamique (EI), une famille propose à Dave et deux autres candidats de les loger pour la nuit. « C'est très aimable à vous de nous accueillir dans votre maison », répond Dave sans ironie.

Dans l'un des « défis » qu'ils doivent relever, les candidats simulent une traversée maritime sur une petite embarcation.

L'épreuve a été un moment de bascule pour Chloé, qui avait auparavant estimé que certains migrants y voyaient une expérience « amusante ».

« C'est à ce moment-là que ça m'a vraiment frappé. Mon Dieu, les gens doivent vraiment être désespérés pour monter à bord de ces bateaux », explique-t-elle.

Mais cette simulation a également choqué en France, où le président de la région Hauts-de-France, Xavier Bertrand, l'a jugée « nauséabonde ».

« Des centaines de personnes sont mortes en tentant de rejoindre l'Angleterre ces dernières années. Cette situation est un drame humanitaire, pas un jeu », a-t-il dénoncé sur X, en appelant Channel 4 à déprogrammer l'émission.

Ce programme est inspiré d'un programme australien diffusé au début des années 2010, à une époque où la classe politique était divisée sur la manière de lutter contre les arrivées illégales de migrants par bateau.

Pour Myria Georgiou, le retour de l'émission dix ans plus tard au Royaume-Uni n'est pas anodin, car « des dirigeants politiques, au niveau national comme mondial, ont banalisé les opinions les plus outrancières ».

Et « la politique étant devenue un divertissement, il n'est pas surprenant que le divertissement devienne politique ».


Washington annonce une vente d'armes à Israël pour plus de 7 milliards de dollars

Le président américain Donald Trump (R) écoute le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s'exprimer lors d'une conférence de presse dans la salle Est de la Maison Blanche à Washington, DC, le 4 février 2025. (AFP)
Le président américain Donald Trump (R) écoute le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s'exprimer lors d'une conférence de presse dans la salle Est de la Maison Blanche à Washington, DC, le 4 février 2025. (AFP)
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  • Les Etats-Unis ont annoncé vendredi avoir approuvé la vente de bombes, munitions et missiles d'une valeur totale de 7,4 milliards de dollars à Israël, qui a utilisé des armes américaines dans la guerre dans la bande de Gaza
  • Ce contrat d'armement comprend la vente de bombes, de kits de guidage et de fusées pour un montant de 6,75 milliards de dollars, ainsi que de missiles Hellfire pour 660 millions de dollars

WASHINGTON: Les Etats-Unis ont annoncé vendredi avoir approuvé la vente de bombes, munitions et missiles d'une valeur totale de 7,4 milliards de dollars à Israël, qui a utilisé des armes américaines dans la guerre dans la bande de Gaza.

Ce contrat d'armement comprend la vente de bombes, de kits de guidage et de fusées pour un montant de 6,75 milliards de dollars, ainsi que de missiles Hellfire pour 660 millions de dollars, selon l'Agence américaine de coopération en matière de défense et de sécurité (DSCA).

La vente proposée de bombes "améliore la capacité d'Israël à faire face aux menaces actuelles et futures, renforce sa défense nationale et sert de moyen de dissuasion face aux menaces régionales", indique l'agence dans un communiqué.

Elle a été approuvée par le département d'Etat et notifiée au Congrès américain, comme l'exige la loi américaine.

L'annonce intervient alors que le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, s'est trouvé toute la semaine à Washington où il s'est félicité de ses retrouvailles avec Donald Trump et de son soutien indéfectible à Israël.

Mardi, lors d'une conférence de presse conjointe, les deux dirigeants ont mis en avant la décision de Donald Trump de lever tout obstacle à la livraison à Israël de bombes de 2.000 livres (quelque 900 kg), suspendue par le président Joe Biden au prétexte que leur utilisation causerait une "grande tragédie humaine".

Un accord de cessez-le-feu est entré en vigueur dans la bande de Gaza le 19 janvier, la veille de l'investiture du président Trump, visant, à terme, à mettre fin à la guerre dans ce territoire palestinien, déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.


Donald Trump veut "absorber notre pays et c'est une réalité", dit le Premier ministre canadien

Le Premier ministre canadien Justin Trudeau prononce un discours d'ouverture à Evergreen Brick Works le 7 février 2025 à Toronto, Canada. (AFP)
Le Premier ministre canadien Justin Trudeau prononce un discours d'ouverture à Evergreen Brick Works le 7 février 2025 à Toronto, Canada. (AFP)
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  • L'idée de Donald Trump de faire du Canada le 51e Etat américain est motivée par la richesse du sous-sol canadien et représente une menace à prendre au sérieux, a déclaré vendredi le Premier ministre Justin Trudeau
  • Le président des Etats-Unis veut "absorber notre pays et c'est une réalité", a affirmé Justin Trudeau selon plusieurs médias canadiens

TORONTO: L'idée de Donald Trump de faire du Canada le 51e Etat américain est motivée par la richesse du sous-sol canadien et représente une menace à prendre au sérieux, a déclaré vendredi le Premier ministre Justin Trudeau.

Le président des Etats-Unis veut "absorber notre pays et c'est une réalité", a affirmé Justin Trudeau selon plusieurs médias canadiens, alors qu'il s'adressait en privé à des chefs d'entreprises pendant un sommet économique à Toronto, organisé pour faire face à la menace américaine d'imposer des droits de douane de 25% sur des produits canadiens.

"Non seulement l'administration Trump sait combien de minéraux cruciaux nous possédons, mais c'est peut-être même la raison pour laquelle il continue de parler de nous absorber et de faire de nous le 51e État" américain, a-t-il déclaré.

"Ils sont très conscients de nos ressources (naturelles), de ce que nous avons et ils veulent vraiment pouvoir en bénéficier", a poursuivi M. Trudeau.

Ces derniers mois, le président américain a à de nombreuses reprises évoqué la possibilité pour les Etats-Unis et le Canada de fusionner et a menacé de faire usage de la "force économique" pour annexer son voisin du nord, un allié dont les Etats-Unis "subventionnent" la protection, selon lui.

Les élus canadiens ont d'abord perçu ces propos comme une blague, avant de durcir le ton. Justin Trudeau assurait début janvier que "jamais, au grand jamais, le Canada ne fera partie des Etats-Unis".

Interrogé sur les propos vendredi de Justin Trudeau, le ministre canadien de l'Industrie François-Philippe Champagne a répété à l'AFP que "personne ne pouvait remettre en cause la souveraineté du Canada".

"Nos amis américains comprennent qu'ils ont besoin du Canada pour leur sécurité économique, leur sécurité énergétique et leur sécurité nationale", a-t-il dit.

Des droits de douane américains devaient entrer en vigueur mardi mais Donald Trump a accordé au Canada un sursis de 30 jours.

Il les a justifiés comme un moyen de forcer le Canada à lutter contre le trafic de fentanyl, puissant opoïde qui cause une grave crise sanitaire aux Etats-Unis, et contre les arrivées de migrants illégaux aux Etats-Unis. Mais il s'est également plaint du déficit commercial américain avec le Canada.

Justin Trudeau a déclaré vendredi qu'Ottawa continuerait de travailler pour répondre aux préoccupations de M. Trump concernant le fentanyl et le passage de migrants clandestins à la frontière, même si le Canada ne contribuait pas de manière significative à ces problèmes.

Au-delà des menaces douanières, le Premier ministre canadien a ajouté que son pays devrait se préparer à "ce qui pourrait être une situation politique à long terme plus difficile avec les États-Unis".