Budget : le PS ne votera pas la censure, Bayrou dégaine le premier 49.3

Le Premier ministre français François Bayrou assiste à une séance parlementaire sur le projet de loi de finances 2025 et le budget de la sécurité sociale à l'Assemblée nationale, à Paris, le 3 février 2025. (Photo par Bertrand GUAY / AFP)
Le Premier ministre français François Bayrou assiste à une séance parlementaire sur le projet de loi de finances 2025 et le budget de la sécurité sociale à l'Assemblée nationale, à Paris, le 3 février 2025. (Photo par Bertrand GUAY / AFP)
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Publié le Lundi 03 février 2025

Budget : le PS ne votera pas la censure, Bayrou dégaine le premier 49.3

  • e PS a tranché, ses députés s'abstiendront de voter la censure du gouvernement de François Bayrou sur le budget de l'État, pour lequel le Premier ministre a utilisé, lundi, le premier article 49.3 de son mandat.
  • Deux mois après la chute du gouvernement Barnier, François Bayrou semble donc assuré de rester à Matignon, même si le Rassemblement national décidait de voter la censure.

PARIS : Le PS a tranché, ses députés s'abstiendront de voter la censure du gouvernement de François Bayrou sur le budget de l'État, pour lequel le Premier ministre a utilisé, lundi, le premier article 49.3 de son mandat.

Deux mois après la chute du gouvernement Barnier, François Bayrou semble donc assuré de rester à Matignon, même si le Rassemblement national décidait de voter la censure.

« Aucun pays ne peut vivre sans budget et la France moins que tout autre », a-t-il argué à la tribune de l'hémicycle, engageant la responsabilité de son gouvernement sur le projet de budget 2025, un texte de compromis qui a été élaboré vendredi par une commission mixte paritaire (CMP) réunissant 14 députés et sénateurs.

Les Insoumis ont répondu comme attendu en annonçant une motion de censure, qui n'aura toutefois aucune chance d'aboutir sans les voix des députés du Parti socialiste. Le bureau national du parti à la rose a tranché : il ne votera pas pour faire chuter François Bayrou.

« Le projet de loi de finances pour 2025 demeure un budget de droite », a affirmé le groupe PS dans un communiqué, invoquant « l'esprit de responsabilité » et « l'intérêt du pays » pour « ne pas censurer le gouvernement au moment où la France attend de disposer d’un budget ».

Selon le groupe PS, l'ensemble des 66 députés suivront la décision du Bureau national, et cette position s'appliquera tant au budget de l'État qu'à celui de la Sécurité sociale. Une décision importante, puisque François Bayrou doit de nouveau avoir recours au 49.3 lundi après-midi sur le budget de la Sécurité sociale.

« Le vote de non-censure par le PS consomme son ralliement au gouvernement Bayrou », a tancé dans une note de blog le chef de file de LFI Jean-Luc Mélenchon, quand le président de la commission des Finances de LFI, Éric Coquerel, a dénoncé un texte « encore plus austéritaire et plus nocif pour le pays que ce que projetait Michel Barnier ».

Si le PS a « arraché des concessions » sur le budget de l'État, Boris Vallaud, le chef de file des députés socialistes, a reconnu dimanche qu'elles « restaient largement insuffisantes ».

« Mais nous savons aussi que ce pays a besoin d'un budget et nous entendons les inquiétudes et les craintes des entreprises, des collectivités ou des associations », avait-il ajouté.

Deux lignes s'affrontaient au sein du parti : d'un côté, ceux qui ne veulent pas laisser le pays sans budget, comme le demande l'ancien Premier ministre Lionel Jospin ; de l'autre, ceux qui veulent censurer au nom des valeurs, notamment depuis que M. Bayrou a utilisé le terme de « sentiment de submersion » migratoire, cher à l'extrême droite.

Le PS déposera d'ailleurs de sa propre initiative une motion de censure spontanée (article 49.2) en réaction à ces propos, mais celle-ci semble ne pas avoir la moindre chance d'être adoptée par le RN.
« Ils savent bien que ce sera une balle à blanc », a réagi Éric Coquerel.

Le RN décidera mercredi.

Lundi, ce sont plutôt les partisans d'une non-censure qui s'étaient fait entendre. « Ce n'est évidemment pas un budget de gauche pour la Sécurité sociale, mais il est assurément plus acceptable que le budget Barnier », a estimé Jérôme Guedj dans Les Échos.

L'exécutif a fermé la porte à de nouvelles concessions sur le budget de l'État. La porte-parole du gouvernement, Sophie Primas, a confirmé sur France 2 que le texte soumis au 49.3 sera celui issu de la CMP.

Une hausse du Smic « n'est pas à l'ordre du jour », a déclaré la ministre du Travail Catherine Vautrin, qui a renvoyé la question à « une conférence sociale plus large », après le conclave sur les retraites.

Le RN, dont les voix sont également nécessaires pour aboutir à une censure, devait trancher lundi, mais a reporté sa réunion à mercredi en début d'après-midi, selon un cadre du groupe présidé par Marine Le Pen.

Dimanche, le député RN Jean-Philippe Tanguy a affirmé que le budget proposé était « pire que l'absence de budget », et qu'il souhaitait sa censure. Mais c'est à Marine Le Pen et à Jordan Bardella qu'il appartiendra de trancher. 


La présidente du Louvre déterminée à mener à bien la modernisation du musée

 La présidente-directrice du Louvre, musée le plus visité au monde, a assuré vendredi "avoir pris toute la mesure" des problèmes de sécurité du musée, après le vol retentissant de bijoux de la Couronne et un rapport très critique de la Cour des comptes. (AFP)
La présidente-directrice du Louvre, musée le plus visité au monde, a assuré vendredi "avoir pris toute la mesure" des problèmes de sécurité du musée, après le vol retentissant de bijoux de la Couronne et un rapport très critique de la Cour des comptes. (AFP)
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  • "J'ai pris toute la mesure de nos problèmes de sécurité", a déclaré Laurence des Cars, en précisant que le plan de sécurisation du Louvre, ou "schéma directeur" des équipements de sûreté, rentrait "en application aujourd'hui"
  • Il consiste en "toute une série de travaux d'améliorations, notamment en matière de vidéosurveillance", qui constitue "un des points faibles" du musée, comme l'a rappelé la présidente

PARIS: La présidente-directrice du Louvre, musée le plus visité au monde, a assuré vendredi "avoir pris toute la mesure" des problèmes de sécurité du musée, après le vol retentissant de bijoux de la Couronne et un rapport très critique de la Cour des comptes.

"J'ai pris toute la mesure de nos problèmes de sécurité", a déclaré Laurence des Cars, en précisant que le plan de sécurisation du Louvre, ou "schéma directeur" des équipements de sûreté, rentrait "en application aujourd'hui".

Il consiste en "toute une série de travaux d'améliorations, notamment en matière de vidéosurveillance", qui constitue "un des points faibles" du musée, comme l'a rappelé la présidente, qui en avait déjà fait état lors de son audition devant la commission de la Culture du Sénat fin octobre.

"Je veux remercier la confiance qui m'est accordée" pour "porter la transformation du Louvre, qui a plus que jamais besoin de transformation, de modernisation, pour devenir pleinement un musée du XXIe siècle. Ce qu'il n'est pas aujourd'hui", a ajouté la présidente, dont la démission avait été refusée après le vol.

Laurence des Cars, en poste depuis septembre 2021, a convoqué un conseil d'administration d'urgence vendredi pour revoir la gouvernance du musée le plus visité du monde.

Le 19 octobre, des malfaiteurs avaient réussi à s'introduire au Louvre et à dérober des joyaux d'une valeur de 88 millions d'euros, qui restent introuvables. Quatre suspects ont été mis en examen et écroués.

La Cour des comptes a étrillé jeudi le grand musée parisien dans un rapport en estimant qu'il avait "privilégié des opérations visibles et attractives" au détriment de la sécurité.

Entre 2018 et 2024, le Louvre a consacré 26,7 millions d'euros à des travaux d'entretien et de mise aux normes et 105,4 millions d'euros "pour l'acquisition d'œuvres", selon le rapport.

Mais, pour Laurence des Cars, "le Louvre est un tout" dans "lequel il ne faut pas opposer les travaux aux acquisitions des oeuvres, l'accueil de tous les publics". "Nous avons assuré l'ensemble de nos missions".

 


Un jeune homme tué par arme blanche dans une rixe à Clermont-Ferrand

Un jeune homme a été tué par arme blanche lors d'une rixe dans la nuit de jeudi à vendredi à Clermont-Ferrand et l'auteur des coups est en fuite, a indiqué le procureur à l'AFP. (AFP)
Un jeune homme a été tué par arme blanche lors d'une rixe dans la nuit de jeudi à vendredi à Clermont-Ferrand et l'auteur des coups est en fuite, a indiqué le procureur à l'AFP. (AFP)
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  • A un moment, l'un des protagonistes est parti chercher un couteau. A son retour, il a frappé au thorax un jeune homme qui n'a pas pu être ranimé par les secours, a précisé le magistrat
  • La victime était âgée de 20 ans et son meurtrier s'est enfui avec l'arme du crime, selon une source policière

CLERMONT-FERRAND: Un jeune homme a été tué par arme blanche lors d'une rixe dans la nuit de jeudi à vendredi à Clermont-Ferrand et l'auteur des coups est en fuite, a indiqué le procureur à l'AFP.

Une rixe est survenue entre deux groupes de personnes dans le centre de la ville en fin de soirée pour un motif encore inconnu, a expliqué Eric Serfass.

A un moment, l'un des protagonistes est parti chercher un couteau. A son retour, il a frappé au thorax un jeune homme qui n'a pas pu être ranimé par les secours, a précisé le magistrat.

La victime était âgée de 20 ans et son meurtrier s'est enfui avec l'arme du crime, selon une source policière.

Il n'y a pas eu d'autres blessés et aucune interpellation n'a encore eu lieu, selon le procureur.

Une enquête pour homicide volontaire est ouverte.


Présidentielle: Le Pen «annoncera sa décision» après son procès en appel, sans attendre la cassation

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  • Le Rassemblement national sera fixé sur le nom de sa candidate (ou de son candidat) avant les prochaines vacances d'été
  • Tel est en tout cas l'agenda fixé par Mme Le Pen dans un entretien au mensuel conservateur Causeur, publié jeudi

PARIS: Candidate déclarée à la prochaine présidentielle malgré son inéligibilité, Marine Le Pen affirme qu'elle ne se présentera "évidemment pas" si sa peine est confirmée en appel et qu'elle "annoncera donc (sa) décision" dans la foulée, sans attendre une éventuelle cassation.

Le Rassemblement national sera fixé sur le nom de sa candidate (ou de son candidat) avant les prochaines vacances d'été. Tel est en tout cas l'agenda fixé par Mme Le Pen dans un entretien au mensuel conservateur Causeur, publié jeudi.

Condamnée en première instance - dans l'affaire des assistants parlementaires européens - à une peine d'inéligibilité de cinq ans avec application immédiate, la triple candidate à l'élection présidentielle admet qu'elle ne pourra "évidemment pas" se représenter une quatrième fois si cette peine devait être confirmée en appel.

"Je prendrai ma décision de me présenter ou non lors du rendu de l'arrêt de la cour d'appel", ajoute-t-elle, évacuant l'hypothèse d'un suspense prolongé en cas de pourvoi en cassation. "On ne sait pas quand une telle décision serait rendue et on ne peut pas se lancer dans une campagne présidentielle au dernier moment", explique-t-elle.

Son second procès étant programmé du 13 janvier au 12 février 2026, avec un délibéré attendu quatre mois plus tard, "j'annoncerai donc ma décision cet été", précise celle qui s'était hissée au second tour en 2017 et en 2022 face à Emmanuel Macron.

Un calendrier choisi aussi "pour ne pas hypothéquer la candidature de Jordan Bardella dans le cas où il devrait y aller", souligne-t-elle, confirmant ainsi le statut de dauphin du jeune président du parti à la flamme.