Le Hamas a libéré trois otages israéliens à Gaza

Des militants du Jihad islamique escortent l'Israélo-Russe Sasha Trupanov avant de le remettre à une équipe de la Croix-Rouge à Khan Yunis, dans le sud de la bande de Gaza, le 15 février 2025, dans le cadre du sixième échange d'otages et de prisonniers.  (Photo Eyad BABA / AFP)
Des militants du Jihad islamique escortent l'Israélo-Russe Sasha Trupanov avant de le remettre à une équipe de la Croix-Rouge à Khan Yunis, dans le sud de la bande de Gaza, le 15 février 2025, dans le cadre du sixième échange d'otages et de prisonniers. (Photo Eyad BABA / AFP)
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Publié le Samedi 15 février 2025

Le Hamas a libéré trois otages israéliens à Gaza

  • Des combattants du Hamas armés ont libéré samedi trois otages israéliens dans la bande de Gaza, lors du sixième échange contre des prisonniers palestiniens depuis le début de la trêve, qui a frôlé cette semaine le point de rupture.
  • Leur libération intervient alors que le secrétaire d'État américain, Mario Rubio, doit arriver samedi soir en Israël.

KHAN- YOUNES, TERRITOIRES OCCUPES : Des combattants du Hamas armés ont libéré samedi trois otages israéliens dans la bande de Gaza, lors du sixième échange contre des prisonniers palestiniens depuis le début de la trêve, qui a frôlé cette semaine le point de rupture.

Après quasiment 500 jours de captivité, Sacha Trupanov, un Israélo-Russe de 29 ans, Yaïr Horn, un Israélo-Argentin de 46 ans, et Sagui Dekel-Chen, un Israélo-Américain de 36 ans, ont été exhibés sur un podium à Khan Younès, entourés de combattants armés et cagoulés du Hamas et du Jihad islamique, un groupe palestinien allié.

Les trois hommes ont été contraints de s'exprimer quelques instants au micro devant la foule, lors d'une mise en scène similaire à celle de chaque libération. Ils ont ensuite été remis au Comité international de la Croix-Rouge (CICR), qui les a transmis à l'armée israélienne. Ils doivent être transférés en Israël pour y subir des examens médicaux dans des hôpitaux.

Les trois hommes avaient été enlevés lors d'une attaque d'une ampleur et d'une violence sans précédent menée le 7 octobre 2023 par le mouvement islamiste Hamas depuis la bande de Gaza voisine, et qui a déclenché la guerre dans le territoire palestinien.

Leur libération intervient alors que le secrétaire d'État américain, Mario Rubio, doit arriver samedi soir en Israël.

L'Égypte et le Qatar ont joué les médiateurs pour préserver la trêve, après des menaces du Hamas de suspendre les libérations et d'Israël de reprendre la guerre. Les deux camps s'accusent mutuellement de violations de l'accord de cessez-le-feu entré en vigueur le 19 janvier.

Comme à chaque libération d'otages, des centaines de combattants cagoulés et armés du Hamas ont formé un cordon autour d'un podium à Khan Younès, dans le sud du territoire palestinien ravagé par 15 mois de guerre.

Une grande affiche y est accrochée avec le logo des Brigades Ezzedine Al-Qassam, la branche armée du Hamas, et plusieurs messages politiques en arabe, en anglais et en hébreu. L'un d'eux affirme : « Pas de déplacement sauf vers Jérusalem », en allusion au refus des Palestiniens d'un projet américain de déplacer les habitants de Gaza hors du territoire.

Les combattants du Hamas et du Jihad islamique se tenaient devant une foule de badauds, tandis que des chants nationaux étaient diffusés via des haut-parleurs.

- « Très inquiet » -

En Israël, l'inquiétude est vive quant à l'état physique et psychologique des trois hommes. Un ancien captif de 65 ans, Keith Siegel, libéré le 1er février, affirme avoir été « affamé et torturé ».

Le CICR avait exprimé « sa grande inquiétude concernant les conditions de vie » des captifs après avoir appelé à ce que les libérations se déroulent de façon « digne ».

À Tel-Aviv, des Israéliens, drapeau national en main, patientent devant des écrans géants pour assister en direct à la libération des otages.

Lors de la précédente libération, le 8 février, le Hamas avait contraint trois otages très affaiblis à saluer une foule de Gazaouis lors d'une mise en scène qui avait provoqué la colère en Israël.

Sept détenus palestiniens alors libérés par Israël ont pour leur part été hospitalisés en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, « en raison de la brutalité » de leur détention, selon le Club des prisonniers.

Parmi les détenus palestiniens qui doivent être relâchés ce samedi, 36 ont été « condamnés à la perpétuité », dont 24 seront expulsés, d'après cette source.

La première phase de la trêve, d'une durée initiale de 42 jours, a déjà permis la libération de 16 otages israéliens contre 765 prisonniers palestiniens.

Au total, 33 otages et 1 900 détenus doivent être libérés durant cette phase.

- Y aura-t-il une reprise des pourparlers ? -

La suite du cessez-le-feu reste incertaine, les négociations sur la deuxième phase n'ayant pas encore commencé.

Le Hamas a déclaré s'attendre à ce que ces pourparlers commencent « en début de semaine prochaine ». Les médiateurs, à savoir le Qatar, les États-Unis et l'Égypte, espèrent les entamer « la semaine prochaine à Doha », selon une source proche des négociations.

La deuxième étape de l'accord est censée permettre la libération de tous les otages et la fin définitive de la guerre, avant une dernière phase consacrée à la reconstruction de Gaza, un chantier gigantesque estimé à plus de 53 milliards de dollars par l'ONU.

D'après une source proche des négociations, les médiateurs ont assuré au Hamas qu'Israël « autoriserait l'entrée des caravanes et des équipements lourds une fois le processus d'échange de prisonniers achevé ».

Concernant le sort à long terme de Gaza, un sommet de cinq pays arabes est prévu le 20 février à Ryad afin de répondre au plan du président américain Donald Trump, décrié à l'échelle internationale mais salué par Israël. Ce plan prévoit la prise de contrôle du territoire palestinien par les États-Unis et le déplacement de sa population en Égypte et en Jordanie, ce que ces deux pays ont refusé.

L'attaque du Hamas du 7 octobre a fait 1 211 morts du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles et incluant les otages morts ou tués en captivité à Gaza.

L'offensive israélienne menée en représailles à Gaza a fait au moins 48 222 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

 


Le chef d'état-major libyen est mort dans un "accident" d'avion en Turquie (officiel)

Photo prise et diffusée par le ministère turc de la Défense le 23 décembre 2025, montrant le chef d'état-major libyen, le général Muhammad Ali Ahmad Al-Haddad. (AFP/ministère turc de la Défense)
Photo prise et diffusée par le ministère turc de la Défense le 23 décembre 2025, montrant le chef d'état-major libyen, le général Muhammad Ali Ahmad Al-Haddad. (AFP/ministère turc de la Défense)
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  • Le chef d’état-major libyen Mohamed al-Haddad et plusieurs hauts responsables militaires sont morts dans un accident d’avion après leur départ d’Ankara
  • Les autorités turques évoquent une urgence liée à un dysfonctionnement électrique ; la Libye observe trois jours de deuil national et a dépêché une délégation pour enquêter

TRIPOLI: Le chef d'état-major libyen et plusieurs autres responsables militaires sont morts dans un "accident" d'avion après avoir quitté la capitale turque Ankara, où ils étaient en visite, a annoncé mardi soir le Premier ministre libyen, Abdelhamid Dbeibah.

"C'est avec une profonde tristesse et une grande affliction que nous avons appris la nouvelle du décès du chef d'état-major général de l'armée libyenne, le général de corps d'armée Mohamed Al-Haddad (...), à la suite d'une tragédie et d'un accident douloureux lors de (son) retour d'une mission officielle dans la ville turque d'Ankara", a déclaré M. Dbeibah sur sa page officielle sur Facebook.

Les autorités turques ont annoncé que l'épave de l'avion qui le transportait avait été retrouvée. Elles avaient auparavant indiqué que le contact avait été perdu avec l'appareil moins de 40 minutes après son décollage d'Ankara.

Le général Mohamad al-Haddad, originaire de Misrata (ouest), avait été nommé à ce poste en août 2020 par l'ancien chef du gouvernement Fayez al-Sarraj.

Plusieurs autres responsables militaires se trouvaient à bord selon le Premier ministre libyen: le chef d'état-major de l'armée de terre, le général Al-Fitouri Ghraybel, le directeur de l'Autorité de l'industrie militaire, Mahmoud Al-Qatioui, et le conseiller du chef d'état-major, Mohamed Al-Assaoui Diab.

Un photographe, Mohamed Omar Ahmed Mahjoub, les accompagnait.

M. Dbeibah a déploré une "grande perte pour la patrie"". "Nous avons perdu des hommes qui ont servi leur pays avec loyauté et dévouement", a-t-il noté.

Le gouvernement d'union nationale (GNU) de M. Dbeibah, basé à Tripoli et reconnu par la communauté internationale, a décrété un deuil national de trois jours.

Il a aussi demandé au ministère de la Défense d'envoyer une délégation officielle à Ankara pour faire la lumière sur les circonstances de l'incident, selon un communiqué du gouvernement.

L'appareil "a signalé une urgence due à un dysfonctionnement électrique au contrôle aérien et a demandé un atterrissage d'urgence", a précisé la présidence turque.

Le maréchal Khalifa Haftar, l'homme fort de l'Est libyen, a de son côté présenté ses condoléances et dit sa "profonde tristesse".


Le ministre israélien de la Défense promet de ne "jamais quitter" Gaza

Des enfants jouent dans le camp de Nuseirat pour Palestiniens déplacés, dans le centre de la bande de Gaza, le 22 décembre 2025. (Photo : Eyad Baba / AFP)
Des enfants jouent dans le camp de Nuseirat pour Palestiniens déplacés, dans le centre de la bande de Gaza, le 22 décembre 2025. (Photo : Eyad Baba / AFP)
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  • Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré qu’Israël « ne quitterait jamais Gaza » et évoqué la création d’avant-postes, avant que son ministère ne précise qu’il n’y a aucune intention de recolonisation
  • Ces propos interviennent alors qu’une trêve fragile est en vigueur et que les médiateurs appellent à la mise en œuvre du plan Trump, qui prévoit un retrait complet israélien de Gaza

JERUSALEM: Le ministre de la Défense israélien Israël Katz a affirmé mardi qu'Israël "ne quitterait jamais Gaza", évoquant la possible création d'avant-postes dans le territoire palestinien ravagé par la guerre, avant que ses services ne modèrent ses propos.

"Nous sommes au cœur de Gaza et nous ne quitterons jamais Gaza", a déclaré M. Katz en déplacement dans la colonie de Beit-El en Cisjordanie occupée, lors d'un discours filmé par des médias israéliens.

"Nous sommes là-bas pour empêcher ce qui s'est passé" de se reproduire, a-t-il ajouté, en référence à l'attaque meurtrière du Hamas palestinien en Israël le 7 octobre 2023.

M. Katz a évoqué l'installation d'avant-postes dans le nord de Gaza, pour remplacer des colonies évacuées par Israël lors de son retrait unilatéral de 2005, citant le modèle de "Nahal", associant présence militaire et implantation agricole.

"Au moment opportun (...) nous établirons dans le nord de Gaza, des avant-postes Nahal à la place des communautés (des anciennes colonies) qui ont été déracinées", a-t-il dit.

Ses services ont rapidement tempéré ses propos, assurant qu'ils "s'inscrivaient exclusivement dans un contexte sécuritaire."

"Le gouvernement n'a aucune intention d'établir des colonies dans la bande de Gaza", selon un communiqué.

Les déclarations du ministre interviennent dans le contexte d'une fragile trêve entrée en vigueur le 10 octobre entre Israël et le Hamas, sous l'égide de Washington et de médiateurs régionaux.

Les pays médiateurs --Qatar et Égypte-- appellent à la mise en œuvre de la deuxième phase du plan de paix du président américain Donald Trump. Cette étape prévoit notamment un retrait complet des forces israéliennes de la bande de Gaza, et le plan stipule qu'"Israël ne va ni occuper ni annexer Gaza."

Les propos de M. Katz ont suscité de vives critiques dans l'opposition.

"Le gouvernement vote d'une main en faveur du plan Trump, et de l'autre il vend des fables sur des centres de peuplement isolés à Gaza", a assené sur X Gadi Eizenkot, ancien ministre et ancien chef d'état-major.

Jeudi dernier, quelques dizaines d'Israéliens ont pénétré illégalement dans la bande de Gaza, en violation des consignes de l'armée, et y ont planté symboliquement un drapeau israélien, pour appeler à la réoccupation et à la recolonisation du territoire palestinien, réclamée notamment par les ministres d'extrême droite du gouvernement Netanyahu.


Liban: l'Italie souhaite maintenir sa présence militaire après le départ de la force de l'ONU

L'Italie est le deuxième pays contributeur à la force de maintien de la paix de la FINUL dans le sud du Liban. (AFP/Archives)
L'Italie est le deuxième pays contributeur à la force de maintien de la paix de la FINUL dans le sud du Liban. (AFP/Archives)
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  • L’Italie confirme qu’elle maintiendra une présence militaire au Liban même après le retrait progressif de la Finul à partir du 31 décembre 2026
  • Rome met en avant le rôle clé des forces armées libanaises pour la stabilité du Liban et de la région, et appelle à des résultats concrets pour éviter toute exploitation de l’instabilité

ROME: L'Italie souhaite maintenir sa présence militaire au Liban, après le départ des Casques bleus de l'ONU qui commence le 31 décembre 2026, a indiqué lundi le ministère italien de la Défense.

"Même après" le départ de la force de maintien de la paix dans le sud du Liban (Finul) de l'ONU, l'Italie continuera à jouer son rôle soutenant avec conviction la présence internationale" dans ce pays, selon les propos du ministre de la Défense Guido Crosetto sur X.

Interrogé par l'AFP pour savoir si cela signifiait une "présence militaire" italienne, un porte-parole du ministère a confirmé que oui.

M. Crosetto a également souligné "le rôle fondamental" des forces armées libanaises "pour garantir la stabilité non seulement au Liban mais dans toute la région".

Le ministre a en outre assuré que Rome œuvrait à ce que les discussions en cours dans la région se traduisent par "des résultats concrets et que personne ne puisse tirer des avantages d'une situation d'instabilité dans le sud du Liban".

L'Italie est, avec 1.099 militaires, le deuxième contributeur de la Finul, derrière l'Indonésie (1.232) et cinq généraux italiens ont été parmi les chefs des Casques bleus au cours des 20 dernières années.