Le chef du Hezbollah jure de poursuivre la lutte contre Israël devant une marée humaine à Beyrouth

Hassan Nasrallah "reste vivant en nous", a déclaré Naïm Qassem, lors d'un discours télévisé retransmis en direct sur des écrans géants. "La résistance" contre Israël "n'est pas finie", a-t-il ajouté alors que des avions israéliens survolaient en rase-mottes le stade et menaient des frappes sur le sud et l'est du pays. (AFP)
Hassan Nasrallah "reste vivant en nous", a déclaré Naïm Qassem, lors d'un discours télévisé retransmis en direct sur des écrans géants. "La résistance" contre Israël "n'est pas finie", a-t-il ajouté alors que des avions israéliens survolaient en rase-mottes le stade et menaient des frappes sur le sud et l'est du pays. (AFP)
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Publié le Lundi 24 février 2025

Le chef du Hezbollah jure de poursuivre la lutte contre Israël devant une marée humaine à Beyrouth

  • Deux sources du Hezbollah ont chiffré pour l'AFP la foule, pressée dans le stade et autour, à quelque 800.000 personnes, une source militaire recensant pour sa part "plus d'un million" de personnes
  • "Nasrallah, nous restons fidèles à la promesse", ont scandé les participants, poing levé, sous des drapeaux jaunes du Hezbollah, alors qu'un camion portant les cercueils de Hassan Nasrallah et Hachem Safieddine faisait le tour du stade

BEYROUTH: Le chef du Hezbollah pro-iranien a promis dimanche, devant des centaines de milliers de partisans massés à Beyrouth, de poursuivre la "résistance" contre Israël lors d'imposantes funérailles de ses deux prédécesseurs, tués dans des frappes israéliennes.

Une marée humaine de partisans du mouvement, vêtus de noir, beaucoup en pleurs, ont afflué dans le stade de la Cité sportive, au sud de la capitale, pour renouveler leur allégeance au mouvement libanais, affaibli par plus d'un an d'hostilités, et deux mois de guerre ouverte, avec l'armée israélienne.

Deux sources du Hezbollah ont chiffré pour l'AFP la foule, pressée dans le stade et autour, à quelque 800.000 personnes, une source militaire recensant pour sa part "plus d'un million" de personnes.

"Nasrallah, nous restons fidèles à la promesse", ont scandé les participants, poing levé, sous des drapeaux jaunes du Hezbollah, alors qu'un camion portant les cercueils de Hassan Nasrallah et Hachem Safieddine faisait le tour du stade, sous une pluie de fleurs.

Hassan Nasrallah "reste vivant en nous", a déclaré Naïm Qassem, lors d'un discours télévisé retransmis en direct sur des écrans géants. "La résistance" contre Israël "n'est pas finie", a-t-il ajouté alors que des avions israéliens survolaient en rase-mottes le stade et menaient des frappes sur le sud et l'est du pays.

Il s'agit d'un "message clair" à "quiconque menace de détruire Israël", a affirmé le ministre israélien de la Défense, Israël Katz. "Vous vous spécialiserez dans les funérailles, et nous dans les victoires".

Naïm Qassem a aussi affirmé que son parti n'accepterait pas que les Etats-Unis "contrôlent le Liban", où ont été récemment investis un nouveau président, Joseph Aoun, et un nouveau gouvernement soutenus par Washington.

Le Liban ne veut plus "des guerres des autres sur son sol", a pour sa part affirmé M. Aoun en recevant une délégation iranienne, venue à Beyrouth pour ces funérailles.

"Les pays ne devraient pas intervenir dans les affaires intérieures d'autres Etats", a ajouté le président, absent - comme le Premier ministre - de la cérémonie où il était représenté par le président du Parlement libanais, Nabih Berri, allié du Hezbollah.

 "Le Liban et Gaza" 

Hassan Nasrallah, qui a dirigé le Hezbollah pendant 32 ans, a été tué à 64 ans le 27 septembre dans une frappe israélienne sur la banlieue sud de la capitale, bastion du mouvement chiite. Son successeur désigné, Hachem Safieddine, a connu le même sort début octobre.

Le Hezbollah a attendu le retrait presque complet de l'armée israélienne du sud du Liban, le 18 février, pour organiser ce premier rassemblement populaire depuis la fin d'un conflit dont il est sorti affaibli.

Hassan Nasrallah "était le seul à avoir défendu le Liban et Gaza", affirme de son côté Hanane, une nutritionniste de 33 ans venue de la Békaa, dans l'est, malgré le froid mordant.

Le Hezbollah avait ouvert les hostilités en octobre 2023 depuis le sud du Liban pour soutenir son allié palestinien, le Hamas, en guerre contre Israël dans la bande de Gaza.

"Une force sociale majeure" 

Parmi les délégations étrangères, l'Iran était représenté par le président du Parlement, Mohammad-Bagher Ghalibaf, et le ministre des Affaires étrangères Abbas Araghchi.

"Cette cérémonie a marqué un tournant, montrant la grandeur du front de la résistance et la résistance du peuple libanais, ainsi que leur attachement au Hezbollah", a déclaré M. Ghalibaf après une rencontre avec M. Berri.

Des envoyés des factions irakiennes pro-iraniennes et d'autres alliés du Hezbollah et de l'Iran contre Israël étaient également présents.

A Téhéran, le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a juré de poursuivre "la résistance" à Israël, dans un message pour l'occasion.

A l'issue de la cérémonie, la foule s'est dirigée vers le mausolée consacré à Hassan Nasrallah au sud de Beyrouth.

Des bousculades y ont eu lieu, selon la chaîne du mouvement al-Manar, qui a montré des combattants du Hezbollah protéger le cercueil après sa descente du camion avant l'enterrement.

Le corps de l'ex-chef du Hezbollah avait été enterré dans un lieu secret en attendant la fin de la guerre.

"Il est important pour le groupe de démontrer qu'il reste une force sociale et politique majeure, malgré les revers" de ces derniers mois, a expliqué à l'AFP l'analyste Sam Heller, de Century Foundation.

Les autorités libanaises ont mobilisé 4.000 soldats et membres des forces de l'ordre, selon une source des services de sécurité, tandis que 25.000 hommes du Hezbollah sécurisaient l'intérieur du stade, selon al-Manar.

Le trafic aérien à l'aéroport a été suspendu pendant quatre heures.

Hassan Nasrallah avait acquis une stature régionale après le retrait israélien du Liban en 2000 et durant la guerre de 2006 contre Israël. Mais sa popularité s'était érodée après l'implication du Hezbollah en Syrie en soutien à l'ex-président Bachar al-Assad.


Israël a approuvé un plan majeur de colonisation en Cisjordanie occupée

Le ministre israélien des finances, Bezalel Smotrich, et une femme tiennent une carte montrant le plan de colonisation E1, qui séparerait Jérusalem-Est de la Cisjordanie occupée. (Fichier/Reuters)
Le ministre israélien des finances, Bezalel Smotrich, et une femme tiennent une carte montrant le plan de colonisation E1, qui séparerait Jérusalem-Est de la Cisjordanie occupée. (Fichier/Reuters)
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  • sraël a validé la construction de 3.400 logements dans la zone stratégique d’E1, entre Jérusalem et Maalé Adoumim. Ce projet diviserait la Cisjordanie, rendant impossible un État palestinien contigu

Jérusalem: Israël a approuvé mercredi un projet clé de construction de 3.400 logements en Cisjordanie occupée, qui, selon ses détracteurs, couperait ce territoire palestinien en deux et empêcherait la création d'un éventuel Etat palestinien avec une continuité territoriale.

"Je suis heureux d'annoncer qu'il y a une heure à peine, l'administration civile a approuvé la planification pour la construction du quartier E1!" a annoncé dans un communiqué Guy Yifrah, maire de la colonie israélienne de Maalé Adoumim.

La perspective de l'approbation de ce projet emblématique et controversé par un comité technique israélien avait suscité la semaine dernière une levée de boucliers dans le monde. L'ONU et l'Union européenne avaient appelé Israël à y renoncer.

Dans un communiqué, le ministère des Affaires étrangères de l'Autorité palestinienne a "condamné dans les termes les plus forts" cette décision qui "compromet les perspectives de mise en œuvre de la solution à deux Etats (...) en fragmentant l'unité géographique et démographique de l'Etat palestinien".

"Cela ancre la division de la Cisjordanie occupée en zones et cantons isolés, déconnectés géographiquement et ressemblant à de véritables prisons où les déplacements entre eux ne sont possibles qu'à travers des points de contrôle d'occupation, au milieu de la terreur des milices de colons armés disséminées dans toute la Cisjordanie", a estimé l'Autorité palestinienne.

Le projet "E1", avec "la construction de milliers d'unités de colonies à Jérusalem et dans ses environs, conduit à l'isolement complet" de cette ville "dans toutes les directions par rapport à son environnement palestinien et l'immerge dans d'immenses clusters et villes de colonies reliées à l'intérieur israélien".

L'Autorité y voit un nouveau "crime de colonisation" et une nouvelle étape de "l'annexion progressive de la Cisjordanie". L'accord israélien au projet "nécessite une reconnaissance urgente de l'Etat de Palestine", souligne le ministère palestinien.

Le ministre israélien des Finances, Bezalel Smotrich, une figure de l'extrême droite, avait appelé jeudi à accélérer sa mise en oeuvre et à annexer la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, en riposte aux annonces de plusieurs pays de leur intention de reconnaître un Etat de Palestine.

L'ONG israélienne anti-colonisation, La Paix maintenant, a mis en garde contre un "plan fatal pour l'avenir d'Israël et pour toute chance d'une solution à deux Etats".

Hors Jérusalem-est, occupée et annexée par Israël, quelque trois millions de Palestiniens vivent en Cisjordanie, aux côtés d'environ 500.000 Israéliens installés dans des colonies que l'ONU juge illégales au regard du droit international.

La colonisation de la Cisjordanie, frontalière de la Jordanie, s'est poursuivie sous tous les gouvernements israéliens, de gauche comme de droite, depuis 1967.

Elle s'est nettement intensifiée sous l'exécutif actuel, particulièrement depuis le début de la guerre à Gaza déclenchée le 7 octobre 2023 par l'attaque sans précédent du Hamas sur Israël.

Les affrontements, parfois meurtriers, entre populations locales palestiniennes, armée et colons juifs s'y sont multipliés.

Les autorités israéliennes restreignent fortement les déplacements des Palestiniens de Cisjordanie, tributaires de permis pour franchir les points de contrôle et entrer dans Jérusalem-Est ou en Israël.

L'ONG Ir Amim, qui travaille sur les droits des Palestiniens, a estimé sur X que l'approbation de "E1 démontre à quel point Israël est déterminé à poursuivre ce que le ministre Smotrich a décrit comme un programme stratégique visant à enterrer la possibilité d'un Etat palestinien et à annexer effectivement la Cisjordanie".

Pour cette ONG, "il s'agit d'un choix délibéré d'Israël pour mettre en œuvre un régime d'apartheid". "Si la communauté internationale est sérieuse au sujet de la paix et d'un Etat palestinien, il est urgent de prendre des mesures efficaces pour empêcher Israël d'expulser les Palestiniens dans la zone E1 et de construire cette grande nouvelle colonie au cœur de la Cisjordanie", souligne-t-elle.


Le Liban plaide pour une prolongation du mandat de la force de paix de l'ONU

Le 25 août, les 15 membres du Conseil de sécurité doivent comme chaque année voter sur le projet de résolution, avant l'expiration du mandat de la Finul à la fin du mois. (AFP)
Le 25 août, les 15 membres du Conseil de sécurité doivent comme chaque année voter sur le projet de résolution, avant l'expiration du mandat de la Finul à la fin du mois. (AFP)
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  • L'instance onusienne a entamé lundi les discussions autour d'un projet de résolution présenté par la France visant à renouveler pour un an ce mandat
  • La résolution, consultée par l'AFP, prolongerait le mandat de la Finul jusqu'au 31 août 2026, tout en exprimant "l'intention (du Conseil) de travailler à un retrait"

BEYROUTH: Le président libanais, Joseph Aoun, a plaidé mardi pour une prorogation du mandat de la force de maintien de la paix de l'ONU dans le sud du Liban (Finul), en cours d'examen au Conseil de sécurité.

L'instance onusienne a entamé lundi les discussions autour d'un projet de résolution présenté par la France visant à renouveler pour un an ce mandat.

La résolution, consultée par l'AFP, prolongerait le mandat de la Finul jusqu'au 31 août 2026, tout en exprimant "l'intention (du Conseil) de travailler à un retrait".

Selon plusieurs médias, Israël et les Etats-Unis s'opposent toutefois à l'extension du mandat de la mission déployée pour faire tampon à la frontière libanaise avec Israël depuis 1978.

Ces débats interviennent alors que les autorités libanaises se sont engagées à désarmer le Hezbollah d'ici la fin de l'année, sous pression de Washington et dans le cadre de l'application du cessez-le-feu ayant mis fin à la guerre entre le Hezbollah et Israël en 2024.

"Toute limitation temporelle du mandat de la Finul (...) aurait un impact négatif sur la situation, alors qu'Israël continue d'occuper certaines portions du territoire libanais", a déclaré M. Aoun, selon un communiqué de la présidence.

Le Liban a "mené des contacts (...) afin de garantir la prorogation du mandat de la Finul".

Lors d'un entretien avec le commandant de la Finul, le général Diodato Abagnara, il a ajouté que ces efforts visaient à "préserver la sécurité et la stabilité dans le sud (du Liban), parallèlement au redéploiement de l'armée".

"Notre étroite coordination avec les forces armées libanaises demeure essentielle pour contribuer au rétablissement de la stabilité", a déclaré le général Abagnara sur X.

L'accord de cessez-le-feu prévoit que la formation chiite retire ses forces et démantèle toute infrastructure militaire dans le sud du pays, où l'armée libanaise et les Casques bleus doivent se déployer complètement.

Il prévoit également un retrait israélien de la zone, mais Israël, dont les forces ont connu plusieurs accrochages avec les Casques bleus, maintient des troupes dans des positions frontalières jugées stratégiques et mène régulièrement des frappes chez son voisin.

Israël menace de lancer une nouvelle offensive militaire si le Hezbollah, soutenu par l'Iran, n'est pas désarmé.

Le 25 août, les 15 membres du Conseil de sécurité doivent comme chaque année voter sur le projet de résolution, avant l'expiration du mandat de la Finul à la fin du mois.


Vladimir Poutine informe le prince héritier saoudien de ses entretiens avec Trump

Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et le président russe Vladimir Poutine. (File/SPA/AFP)
Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et le président russe Vladimir Poutine. (File/SPA/AFP)
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  • Le président russe a réitéré ses remerciements pour la position constante du Royaume et les efforts constructifs du prince héritier en faveur de la paix

RIYAD : Le président russe Vladimir Poutine a informé le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane des résultats de ses récents entretiens avec l’ancien président américain Donald Trump, a rapporté mardi l’Agence de presse saoudienne (SPA).

Au cours de cet échange téléphonique, Poutine a également réitéré ses remerciements et sa reconnaissance pour la position constante du Royaume et les efforts constructifs du prince héritier en faveur de la paix.

Le prince héritier a de son côté réaffirmé le soutien continu du Royaume au dialogue diplomatique comme moyen de résoudre les différends internationaux.

Les deux dirigeants ont également évoqué les domaines de coopération existants entre le Royaume et la Russie, ainsi que les opportunités pour les renforcer davantage.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com