«Nous voulons un État capable de protéger son peuple», déclare Nawaf Salam au Parlement

Le Premier ministre libanais Nawaf Salam. (AFP)
Le Premier ministre libanais Nawaf Salam. (AFP)
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Publié le Mercredi 26 février 2025

«Nous voulons un État capable de protéger son peuple», déclare Nawaf Salam au Parlement

  • Le Premier ministre Salam réitère la position du président Aoun, qui réserve l'usage de la force à l'État
  • Le Hezbollah annonce son intention de soutenir le gouvernement lors d'un vote de confiance

BEYROUTH: Le Premier ministre libanais, Nawaf Salam, a déclaré mardi au Parlement que son gouvernement «souhaite un État qui assume pleinement la responsabilité de la sécurité du pays et qui défende ses frontières».

Il a souligné la nécessité d'un État qui «dissuade les agresseurs, protège ses citoyens, renforce l'indépendance et mobilise la communauté arabe et les autres nations pour sauvegarder le Liban».

M. Salam a réaffirmé «l'engagement du gouvernement à respecter ses obligations, notamment en ce qui concerne la mise en œuvre complète de la résolution 1701, sans aucune omission ni adhésion sélective».

Le Premier ministre a déclaré: «Le gouvernement s'est engagé, en vertu du document d'entente nationale ratifié à Taëf, à prendre toutes les mesures nécessaires pour libérer tous les territoires libanais de l'occupation israélienne et à affirmer la souveraineté de l'État sur tous ses territoires, exclusivement par l'intermédiaire de ses forces, et à déployer l'armée dans les zones frontalières libanaises internationalement reconnues.
Dans le même temps, il a souligné «le droit du Liban à l'autodéfense en cas d'agression, conformément à la charte des Nations unies, et à mettre en œuvre les dispositions énoncées dans le serment présidentiel concernant la responsabilité de l'État de monopoliser l'usage de la force».

M. Salam poursuit: «Nous voulons un État qui a le pouvoir de décider de la guerre et de la paix, un État dont l'armée a une doctrine de combat défensive qui protège le peuple et mène toute guerre conformément aux dispositions de la Constitution.»

Le Premier ministre a souligné «la nécessité de reconstruire ce que l'ennemi israélien a détruit», s'engageant «à mobiliser des soutiens et à allouer des fonds par le biais d'un fonds de reconstruction dédié et transparent qui démontre le soutien de l'État au peuple, en veillant à ce qu'il se sente inclus et non discriminé».

Il a souligné que «la défense du Liban nécessite une stratégie de sécurité nationale aux niveaux militaire, diplomatique et économique».

M. Salam a ajouté: «Le gouvernement doit renforcer les forces armées légitimes en augmentant leurs effectifs, en les équipant et en les formant, et en améliorant leurs conditions de vie, ce qui renforce leurs capacités à faire face à toute agression, à sécuriser les frontières au sud, au nord, à l'est et en mer, à empêcher la contrebande et à lutter contre le terrorisme.»

«Nous voulons un État qui respecte la Constitution et l'accord de réconciliation nationale que nous avons approuvé dans l'accord de Taëf. Cet engagement nécessite la mise en œuvre des dispositions restantes de cet accord qui n'ont pas encore été appliquées.»

M. Salam a ajouté: «L'essor de l'État nécessite une politique étrangère qui neutralise le Liban du conflit des axes, qui contribue à restaurer son statut international et arabe, et qui assure le soutien des capitales amies et des organisations arabes et internationales.»

Il a souligné que «le Liban ne doit pas être utilisé comme une plate-forme pour attaquer les pays arabes frères et les nations amies».

En ce qui concerne les relations libano-syriennes, M. Salam a déclaré que le Liban «a l'occasion d'entamer un dialogue sérieux avec la République arabe syrienne».

«Ce dialogue vise à garantir la souveraineté et l'indépendance des deux nations, à réglementer et à délimiter leurs frontières et à empêcher toute ingérence dans les affaires intérieures de l'autre.»

«Il vise également à aborder la question des réfugiés syriens, dont la présence continue pourrait avoir des conséquences existentielles pour le Liban, à moins qu'ils ne retournent dans leur patrie.»

M. Salam a également exprimé l'opposition du Liban au «déplacement des Palestiniens».

«Nous réaffirmons leur droit de retourner dans leurs foyers conformément à la résolution 194 et d'établir un État indépendant sur leur terre, comme le prévoit l'initiative de paix arabe adoptée lors du sommet de la Ligue arabe à Beyrouth en 2002», a-t-il déclaré.

M. Salam a souligné le droit de l'État libanais «d'exercer sa pleine autorité sur son territoire, y compris sur les camps de réfugiés palestiniens, tout en assurant la protection de la dignité et des droits de l'homme des réfugiés palestiniens résidant au Liban».

Il s'est engagé à «poursuivre une politique saine visant à augmenter les recettes, à maintenir la marge de solvabilité et donc à assurer la stabilité financière».

Pour ce faire, il faut collecter et réformer les impôts, réformer les douanes et «lutter contre le gaspillage, l'économie illégale et la contrebande».

M. Salam a annoncé que son gouvernement avait l'intention de négocier un nouveau programme avec le Fonds monétaire international pour remédier aux défaillances financières et à la dette publique.

«Le gouvernement s'est engagé à relancer l'économie, ce qui implique de restructurer le secteur bancaire pour stimuler la croissance économique. Nous nous occuperons en priorité des dépôts et nous élaborerons un plan intégré conforme aux normes internationales les plus strictes afin de préserver les droits des déposants», a-t-il déclaré.

M. Salam a exprimé l'espoir que le Parlement adopterait la législation nécessaire pour soutenir ces objectifs.

Plus de 75 députés ont demandé à pouvoir commenter la déclaration ministérielle, sur la base de laquelle le gouvernement de M. Salam devrait obtenir un vote de confiance.
Lors de la première session, le bloc parlementaire du Hezbollah a annoncé, par l'intermédiaire de son chef, Mohammed Raad, son accord pour accorder un vote de confiance au gouvernement.

Le député du Mouvement patriotique libre Gebran Bassil, anciennement allié au Hezbollah, a annoncé qu'il n'accorderait pas son vote de confiance au gouvernement bien qu'il soit d'accord avec sa déclaration «concernant la résolution 1701, la libération de la terre, les droits exclusifs de l'État sur les armes et l'autorité pour décider de la guerre et de la paix».

Dans une prise de position claire, il a appelé au «désarmement des camps palestiniens», ajoutant que «rien ne justifie la présence continue d'un réfugié syrien au Liban».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Israël a rendu à Gaza 30 corps de Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages 

Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza. (AFP)
Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza. (AFP)
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  • "Les corps de 30 prisonniers palestiniens ont été reçus de la partie israélienne dans le cadre de l'accord d'échange", a précisé l'hôpital, situé à Khan Younès
  • Au total, en échange de 15 dépouilles d'Israéliens, 225 dépouilles de Palestiniens ont été rendues conformément aux termes de l'accord de cessez-le feu en vigueur depuis le 10 octobre

GAZA: Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza.

"Les corps de 30 prisonniers palestiniens ont été reçus de la partie israélienne dans le cadre de l'accord d'échange", a précisé l'hôpital, situé à Khan Younès.

Les otages avaient été enlevés lors de l'attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, qui avait déclenché la guerre dans la bande Gaza.

Au total, en échange de 15 dépouilles d'Israéliens, 225 dépouilles de Palestiniens ont été rendues conformément aux termes de l'accord de cessez-le feu en vigueur depuis le 10 octobre.

Depuis cette date, le Hamas a également rendu deux dépouilles d'otages non-israéliens, un Thaïlandais et un Népalais.

Le mouvement islamiste a jusqu'à présent restitué les restes de 17 des 28 corps qui se trouvaient encore à Gaza et auraient dû être rendus au début de la trêve, assurant que localiser les autres dépouilles est "complexe" dans le territoire dévasté par deux ans de guerre.

Des équipes égyptiennes autorisées à entrer dans le territoire palestinien par Israël participent aux recherches avec des engins de chantiers.

Lundi soir, le Hamas avait rendu à Israël les restes d'un otage, identifié comme étant ceux d'Ofir Tzarfati, dont une partie de la dépouille avait déjà été récupérée en deux fois.

Les retards successifs dans la remise des corps des otages ont provoqué la colère du gouvernement israélien, qui a accusé le Hamas de violer l'accord de trêve. Et les familles des otages ont exigé des mesures plus sévères pour contraindre le groupe palestinien à se conformer à l'accord.

Dix corps d'otages du 7-Octobre seraient encore à Gaza, ainsi que celui d'un soldat mort durant une guerre en 2014. Tous sont israéliens sauf un Tanzanien et un Thaïlandais.

Par ailleurs, à deux reprises depuis le 10 octobre, Israël a mené des bombardements massifs sur Gaza en représailles à des tirs qui ont tué trois de ses soldats. Le 19 octobre, les bombardements israéliens avaient fait au moins 45 morts et mardi 104.

Le Hamas, qui dément avoir tiré sur les soldats israéliens, a accusé Israël de violer le cessez-le-feu.


Frappe israélienne sur le sud du Liban: un mort 

Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre. (AFP)
Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre. (AFP)
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  • Vendredi, un drone a visé un homme à moto dans le village de Kounine, selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Le ministère de la Santé a fait état d'un mort et d'un blessé
  • Cette frappe intervient au lendemain de l'incursion d'une unité israélienne dans le village frontalier de Blida, où les soldats ont tué un employé municipal

BEYROUTH: Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre.

Malgré le cessez-le-feu ayant mis fin en novembre 2024 à la guerre entre le Hezbollah et Israël, ce dernier continue de mener des frappes régulières au Liban, affirmer viser la formation pro-iranienne.

Vendredi, un drone a visé un homme à moto dans le village de Kounine, selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Le ministère de la Santé a fait état d'un mort et d'un blessé.

Israël n'a pas réagi dans l'immédiat.

Cette frappe intervient au lendemain de l'incursion d'une unité israélienne dans le village frontalier de Blida, où les soldats ont tué un employé municipal.

Le président Joseph Aoun a demandé à l'armée de "faire face" à toute nouvelle incursion israélienne en territoire libanais.

Ces derniers jours, l'aviation israélienne a intensifié ses frappes au Liban, affirmant viser des membres ou des infrastructures du Hezbollah.

Selon un bilan compilé par l'AFP à partir des données du ministère de la Santé, au moins 25 personnes, dont un Syrien, ont été tuées depuis le début du mois.

L'ONU avait indiqué mardi que 111 civils avaient été tués au Liban par les forces israéliennes depuis la fin de la guerre.

Lors d'un entretien vendredi avec son homologue allemand Johann Wadephul, en visite à Beyrouth, le ministre libanais des Affaires étrangères Youssef Rajji lui a demandé "d'aider à faire pression sur Israël pour qu'il cesse ses agressions".

"Seule une solution diplomatique, et non militaire, peut assurer la stabilité et garantir le calme dans le sud", a assuré le ministre libanais, selon ses propos rapportés par l'Ani.

Il a assuré que "le gouvernement libanais poursuit la mise en œuvre progressive de sa décision de placer toutes les armes sous son contrôle".

Le Hezbollah est sorti très affaibli du conflit et les Etats-Unis exercent une intense pression sur le gouvernement libanais pour que le mouvement chiite livre ses armes à l'armée nationale, ce qu'il refuse jusqu'à présent.

 


Liban: le chef de l'Etat demande à l'armée de «s'opposer à toute incursion israélienne»

Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit. (AFP)
Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit. (AFP)
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  • Dans un communiqué, le chef de l'Etat a condamné cette opération et "demandé à l'armée de faire face à toute incursion israélienne (...) pour défendre le territoire libanais et la sécurité des citoyens"
  • Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), "dans une agression grave et sans précédent", une unité israélienne "appuyée par des véhicules a effectué une incursion dans le village de Blida, à plus d'un kilomètre de la frontière"

BERYROUTH: Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit.

Dans un communiqué, le chef de l'Etat a condamné cette opération et "demandé à l'armée de faire face à toute incursion israélienne (...) pour défendre le territoire libanais et la sécurité des citoyens".

Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), "dans une agression grave et sans précédent", une unité israélienne "appuyée par des véhicules a effectué une incursion dans le village de Blida, à plus d'un kilomètre de la frontière".

Cette unité "a investi le bâtiment de la municipalité du village, où dormait Ibrahim Salamé, un employé municipal, qui a été tué par les soldats de l'ennemi", a ajouté l'Ani.

Le ministère de la Santé a confirmé la mort de l'employé municipal.

Des villageois cités par l'Ani ont indiqué que l'incursion avait duré plusieurs heures et que les forces israéliennes s'étaient retirées à l'aube.

Sur X, le Premier ministre libanais Nawaf Salam a dénoncé "une agression flagrante contre les institutions de l'Etat libanais et sa souveraineté".