Discussions intenses pour la deuxième phase de la trêve à Gaza

Ces derniers otages doivent être rendus à Israël pendant la deuxième phase du cessez-le-feu, d'une durée de 42 jours et au cours de laquelle l'armée israélienne doit se retirer complètement de la bande de Gaza.  La troisième phase devrait être consacrée à la reconstruction de Gaza, un chantier gigantesque estimé par l'ONU à plus de 53 milliards de dollars. (AFP)
Ces derniers otages doivent être rendus à Israël pendant la deuxième phase du cessez-le-feu, d'une durée de 42 jours et au cours de laquelle l'armée israélienne doit se retirer complètement de la bande de Gaza. La troisième phase devrait être consacrée à la reconstruction de Gaza, un chantier gigantesque estimé par l'ONU à plus de 53 milliards de dollars. (AFP)
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Publié le Vendredi 28 février 2025

Discussions intenses pour la deuxième phase de la trêve à Gaza

  • Les négociateurs israéliens, qataris et américains poursuivent vendredi au Caire des "discussions intensives" sur la deuxième phase du cessez-le-feu dans la bande de Gaza
  • "Les parties concernées ont entamé des discussions intensives pour examiner les prochaines étapes de l'accord de trêve", a fait savoir jeudi le gouvernement égyptien

LE CAIRE: Les négociateurs israéliens, qataris et américains poursuivent vendredi au Caire des "discussions intensives" sur la deuxième phase du cessez-le-feu dans la bande de Gaza, qui doit commencer dimanche et prévoit la fin définitive de la guerre, mais dont l'entrée en vigueur reste incertaine.

"Les parties concernées ont entamé des discussions intensives pour examiner les prochaines étapes de l'accord de trêve", a fait savoir jeudi le gouvernement égyptien.

Israël a envoyé ses négociateurs au Caire après que le Hamas a remis les dépouilles de quatre otages en échange de la libération de 643 prisonniers palestiniens, dernier échange prévu dans le cadre de la première phase de l'accord de trêve entre Israël et le mouvement islamiste Hamas.

Depuis que les armes se sont tues le 19 janvier, 33 otages ont été rendus à Israël, dont quatre sont morts pendant leur captivité. Quelque 1.700 Palestiniens ont été libérés des prisons israéliennes sur un total prévu de 1.900.

Sur 251 personnes enlevées le jour de l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, 58 sont toujours retenues à Gaza, dont 34 ont été déclarés mortes par l'armée israélienne. Les 24 autres sont tous des hommes, la plupart âgés de moins de 30 ans.

Ces derniers otages doivent être rendus à Israël pendant la deuxième phase du cessez-le-feu, d'une durée de 42 jours et au cours de laquelle l'armée israélienne doit se retirer complètement de la bande de Gaza.

La troisième phase devrait être consacrée à la reconstruction de Gaza, un chantier gigantesque estimé par l'ONU à plus de 53 milliards de dollars.

"Pas d'autre choix" 

A l'issue de l'échange de jeudi, le Hamas a estimé qu'Israël n'avait désormais "pas d'autre choix" que d'entamer des négociations sur la suite du cessez-le-feu, bloquées jusqu'à présent par des accusations mutuelles de violation de la trêve.

Le 22 février, Israël avait suspendu la sortie de prison de quelque 600 détenus alors prévue en échange du retour de six otages, exigeant que le Hamas renonce à organiser des "cérémonies humiliantes" à chaque libération.

Le Hamas s'était dit prêt la semaine dernière à remettre à Israël tous les otages restant à Gaza "en une seule fois" durant la deuxième phase.

Mais cette deuxième phase s'annonce délicate. Israël exige que Gaza soit complètement démilitarisée et le Hamas éliminé, tandis que le mouvement palestinien, qui dirige le territoire depuis 2007, insiste pour y rester.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu est en outre sous la pression de ses alliés d'extrême droite au sein de la coalition gouvernementale, qui s'opposent à la fin de la guerre.

Le président israélien Isaac Herzog a insisté jeudi sur l'"obligation morale" pour gouvernement de tout faire pour "ramener tous les otages".

M. Netanyahu s'engage à "oeuvrer sans relâche" en ce sens, a affirmé son bureau.

"Nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour que le cessez-le-feu continue, pour que d'autres otages puissent être rendus, pour que l'aide désespérément nécessaire soit acheminée, et nous devons permettre aux Palestiniens de rentrer chez eux et de reconstruire leur vie", a déclaré jeudi le Premier ministre britannique, Keir Starmer, lors d'une conférence de presse conjointe avec le président américain Donald Trump à Washington.

La deuxième étape de la trêve est censée démarrer en plein ramadan, le mois du jeûne musulman durant lequel les tensions entre Palestiniens et Israéliens tendent à s'exacerber, notamment sur l'esplanade des Mosquées, troisième lieu saint de l'islam situé à Jérusalem-Est, dans un secteur annexé par Israël.

Des centaines de milliers de Palestiniens viennent prier pendant le ramadan sur cette esplanade, où le moindre incident peut vite dégénérer en affrontements.

L'accès à l'esplanade des Mosquées sera soumis aux "restrictions habituelles" de sécurité, a indiqué jeudi le gouvernement israélien.

Pour le ramadan 2024, Israël en avait interdit l'accès aux hommes de moins de 55 ans, aux femmes de moins de 50 ans et aux enfants de plus de 10 ans aux horaires habituellement réservés aux musulmans.

L'attaque du Hamas du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles israéliennes et incluant les otages morts ou tués en captivité.

L'offensive israélienne menée en représailles dans la bande de Gaza a fait au moins 48.319 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU, et plongé le territoire palestinien dans un désastre humanitaire.

 


Israël: des élus favorables à une loi instaurant la peine de mort pour les «terroristes»

 La commission de Sécurité nationale de la Knesset a voté lundi en faveur d'une proposition de loi instaurant la peine de mort pour les auteurs d'attaques jugées "terroristes", une mesure soutenue par le ministre israélien de la Sécurité nationale d'extrême droite Itamar Ben Gvir. (AFP)
La commission de Sécurité nationale de la Knesset a voté lundi en faveur d'une proposition de loi instaurant la peine de mort pour les auteurs d'attaques jugées "terroristes", une mesure soutenue par le ministre israélien de la Sécurité nationale d'extrême droite Itamar Ben Gvir. (AFP)
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  • Selon le médiateur israélien chargé des otages, Gal Hirsch, le Premier ministre Benjamin Netanyahu soutient cette initiative
  • La commission a approuvé un amendement au Code pénal, qui sera maintenant transmis au Parlement pour un vote en première lecture, une loi étant instaurée en Israël après une vote en troisième lecture

JERUSALEM: La commission de Sécurité nationale de la Knesset a voté lundi en faveur d'une proposition de loi instaurant la peine de mort pour les auteurs d'attaques jugées "terroristes", une mesure soutenue par le ministre israélien de la Sécurité nationale d'extrême droite Itamar Ben Gvir.

La commission a approuvé un amendement au Code pénal, qui sera maintenant transmis au Parlement pour un vote en première lecture, une loi étant instaurée en Israël après une vote en troisième lecture.

Selon le médiateur israélien chargé des otages, Gal Hirsch, le Premier ministre Benjamin Netanyahu soutient cette initiative.

Dans une note explicative de la commission, il est indiqué que "son objectif est de couper le terrorisme à sa racine et de créer une forte dissuasion".

Le texte propose qu'un "terroriste reconnu coupable de meurtre motivé par le racisme ou la haine (...) soit condamné à la peine de mort - de manière obligatoire", ajoutant que cette peine serait "non optionnelle".

La proposition de loi a été présentée par une élue du parti Otzma Yehudit (Force Juive) d'Itamar Ben Gvir.

Ce dernier a menacé de cesser de voter avec la coalition de droite de Benjamin Netanyahu si ce projet de loi n'était pas soumis à un vote parlementaire d'ici le 9 novembre.

"Tout terroriste qui se prépare à commettre un meurtre doit savoir qu'il n'y a qu'une seule punition: la peine de mort", a dit le ministre lundi dans un communiqué.

M. Ben Gvir avait publié vendredi une vidéo de lui-même debout devant une rangée de prisonniers palestiniens allongés face contre terre, les mains attachées dans le dos, dans laquelle il a appelé à la peine de mort.

Dans un communiqué, le Hamas a réagi lundi soir en affirmant que l'initiative de la commission "incarne le visage fasciste hideux de l'occupation sioniste illégitime et constitue une violation flagrante du droit international".

"Nous appelons les Nations unies, la communauté internationale et les organisations pertinentes des droits de l'Homme et humanitaires à prendre des mesures immédiates pour arrêter ce crime brutal", a ajouté le mouvement islamiste palestinien.

Le ministère palestinien des Affaires étrangères et des expatriés, basé à Ramallah, a également dénoncé cette décision, la qualifiant de "nouvelle forme d'extrémisme israélien croissant et de criminalité contre le peuple palestinien".

"C'est une étape dangereuse visant à poursuivre le génocide et le nettoyage ethnique sous le couvert de la légitimité", a ajouté le ministère.


Frappes israéliennes sur le sud du Liban: deux morts 

Samedi, l'armée israélienne a tué quatre personnes, visées de plein fouet dans leur voiture dans le sud, qu'elle a présentées comme des membres de la force d'élite du Hezbollah. (AFP)
Samedi, l'armée israélienne a tué quatre personnes, visées de plein fouet dans leur voiture dans le sud, qu'elle a présentées comme des membres de la force d'élite du Hezbollah. (AFP)
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  • Selon un bilan provisoire, "une frappe ennemie d'Israël" dans la région de Nabatiyé a fait lundi "un mort et sept blessés, a indiqué le ministère de la Santé
  • Un drone a visé une voiture à Doueir, a rapporté l'agence nationale d'information Ani

BEYROUTH: Des frappes israéliennes sur le sud du Liban ont tué lundi deux personnes et blessé sept autres, a indiqué le ministère libanais de la Santé, au lendemain de la menace d'Israël d'intensifier ses attaques contre le Hezbollah pro-iranien.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024, Israël continue de mener des attaques régulières contre les bastions du Hezbollah. Et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a accusé dimanche le Hezbollah de tenter de se "réarmer".

Selon un bilan provisoire, "une frappe ennemie d'Israël" dans la région de Nabatiyé a fait lundi "un mort et sept blessés, a indiqué le ministère de la Santé.

Un drone a visé une voiture à Doueir, a rapporté l'agence nationale d'information Ani.

Sur place, un photographe de l'AFP a vu des pompiers tenter d'éteindre l'incendie de la voiture visée qui s'est propagé à d'autres véhicules à proximité. Des ouvriers ramassaient les bris de verre des devantures de commerces endommagées, a-t-il également constaté.

Une autre frappe sur un village de la région de Bint Jbeil a fait un mort, selon le ministère de la Santé.

Samedi, l'armée israélienne a tué quatre personnes, visées de plein fouet dans leur voiture dans le sud, qu'elle a présentées comme des membres de la force d'élite du Hezbollah.

Des centaines de personnes ont participé à leurs funérailles dimanche dans la ville de Nabatiyé, scandant "Mort à Israël".

Le Hezbollah a été fortement affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth, mais il demeure financièrement résilient et armé.

Les États-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe, ce que le Hezbollah refuse.

"Nous attendons du gouvernement libanais qu'il fasse ce qu'il s'est engagé à faire, c'est-à-dire désarmer le Hezbollah, mais il est clair que nous exercerons notre droit à l'autodéfense comme convenu dans les termes du cessez-le-feu", avait averti le Premier ministre israélien dimanche.


La Turquie mobilise ses partenaires musulmans autour de Gaza

La Turquie réunit lundi à Istanbul les ministres des Affaires étrangères de sept pays musulmans pour tenter de peser sur l'avenir de Gaza en les mobilisant sur la reconstruction du territoire palestinien. (AFP)
La Turquie réunit lundi à Istanbul les ministres des Affaires étrangères de sept pays musulmans pour tenter de peser sur l'avenir de Gaza en les mobilisant sur la reconstruction du territoire palestinien. (AFP)
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  • Devant le Comité permanent pour la coopération économique de l'OCI, réuni lundi à Istanbul, le président turc Recep Tayyip Erdogan a critiqué l'attitude "très médiocre" d'Israël
  • "Nous devons apporter davantage d'aide humanitaire aux habitants de Gaza, puis commencer les efforts de reconstruction" a poursuivi le chef de l'Etat en appelant la Ligue arabe et l'OCI à jouer "un rôle moteur" en ce sens

ISTANBUL: La Turquie réunit lundi à Istanbul les ministres des Affaires étrangères de sept pays musulmans pour tenter de peser sur l'avenir de Gaza en les mobilisant sur la reconstruction du territoire palestinien.

Les ministres de ces sept pays (Turquie, Arabie saoudite, Qatar, Emirats arabes unis, Jordanie, Pakistan et Indonésie), tous membres de l'organisation de la coopération islamique (OCI), avaient été reçus par Donald Trump fin septembre à New York en marge de l'Assemblée générale de l'ONU, avant la présentation du plan de paix américain six jours plus tard.

Devant le Comité permanent pour la coopération économique de l'OCI, réuni lundi à Istanbul, le président turc Recep Tayyip Erdogan a critiqué l'attitude "très médiocre" d'Israël depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu le 10 octobre, alors que "le Hamas semble déterminé" à respecter l'accord, estime-t-il.

"Nous devons apporter davantage d'aide humanitaire aux habitants de Gaza, puis commencer les efforts de reconstruction" a poursuivi le chef de l'Etat en appelant la Ligue arabe et l'OCI à jouer "un rôle moteur" en ce sens.

En amont de cette réunion, le chef de la diplomatie turque Hakan Fidan a reçu samedi une délégation du bureau politique du Hamas emmenée par Khalil al-Hayya, le négociateur en chef du mouvement islamiste palestinien.

Selon des responsables du ministère des Affaires étrangères, M. Fidan doit appeler à la mise en place de mécanismes permettant aux Palestiniens d'assurer la sécurité et la gouvernance de Gaza.

"Agir avec prudence" 

"Nous devons mettre fin au massacre à Gaza. Un cessez-le-feu à lui seul ne suffit pas", a insisté M. Fidan lors d'un forum à Istanbul.

"Nous devons reconnaître que Gaza doit être gouvernée par les Palestiniens et agir avec prudence", a encore souligné le ministre turc, plaidant de nouveau pour une solution à deux Etats.

Le chef de la diplomatie turque accuse Israël de chercher des prétextes pour rompre le cessez-le-feu.

Mais les efforts d'Ankara, qui multiplie les contacts diplomatiques avec les pays de la région et cherche à infléchir la position pro-israélienne des Etats-Unis, sont vus d'un mauvais œil par Israël qui juge Ankara trop proche du Hamas.

Les dirigeants israéliens ont exprimé à plusieurs reprises leur refus de voir la Turquie participer à la force internationale de stabilisation à Gaza.

En vertu du plan de Donald Trump, sur lequel est basé l'accord de cessez-le-feu, cette force de stabilisation, formée principalement de troupes de pays arabes et musulmans, doit se déployer à Gaza à mesure que l'armée israélienne s'en retirera.

Seuls des pays jugés "impartiaux" pourront rejoindre cette force, a cependant prévenu le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar.

Autre signe de la méfiance du gouvernement israélien : une équipe de secouristes turcs dépêchée pour participer à la recherche de corps, y compris israéliens, dans les ruines de Gaza, attendait toujours en fin de semaine dernière le feu vert israélien pour entrer dans le territoire palestinien, selon Ankara.