Les Oscars s'annoncent à couteaux tirés entre "Anora" et "Conclave"

Les statues des Oscars se dressent devant le Dolby Theatre avant la 97e cérémonie des Oscars à Hollywood, Californie, le 1er mars 2025. (Photo par ANGELA WEISS / AFP)
Les statues des Oscars se dressent devant le Dolby Theatre avant la 97e cérémonie des Oscars à Hollywood, Californie, le 1er mars 2025. (Photo par ANGELA WEISS / AFP)
Short Url
Publié le Dimanche 02 mars 2025

Les Oscars s'annoncent à couteaux tirés entre "Anora" et "Conclave"

  • La saison des récompenses a été très mouvementée, entre les incendies qui ont ravagé Los Angeles et l'effondrement d'« Emilia Pérez » de Jacques Audiard, ex-favori plombé par les tweets racistes de son actrice principale.
  • Mais selon Scott Feinberg, chroniqueur pour le Hollywood Reporter, cette catégorie serait un face-à-face entre Sean Baker (Anora) et Brady Corbet (The Brutalist).

HOLLYWOOD: Le tapis rouge a été déroulé, le champagne est au frais et Hollywood est prêt à couronner le meilleur du cinéma aux Oscars dimanche, où la tragicomédie Anora et le thriller papal Conclave sont au coude-à-coude pour le prix du meilleur film.

« Il y aura une réelle tension », explique à l'AFP Jacqueline Coley, du site de critiques populaires Rotten Tomatoes. « Si Conclave ne gagne pas, ce sera certainement Anora. »

La saison des récompenses a été très mouvementée, entre les incendies qui ont ravagé Los Angeles et l'effondrement d'« Emilia Pérez » de Jacques Audiard, ex-favori plombé par les tweets racistes de son actrice principale.

Réalisé par Sean Baker, « Anora » suit les mésaventures d'une strip-teaseuse new-yorkaise qui se marie avec le fils d'un oligarque russe, avant de déchanter cruellement face au mépris de classe de sa belle-famille.

Ce Cendrillon moderne est le film qui a gagné le plus de prix avant la cérémonie : outre la Palme d'or à Cannes, il a été récompensé par les syndicats des réalisateurs, producteurs et scénaristes hollywoodiens, ainsi que par l'organisation des critiques américains.

Mais « c'est un film un peu polarisant à cause du thème des travailleuses du sexe », note Mme Coley.

Par opposition, « Conclave » est un « thriller à l'ancienne avec un casting de stars », ajoute-t-elle.

Le film propose une plongée dans les arcanes mouvementées de l'élection d'un nouveau pape au Vatican, avec en vedette Ralph Fiennes, impeccable en cardinal qui perd la foi face aux luttes intestines de l'Église.

Il a dominé les SAG Awards, le syndicat des acteurs hollywoodiens, qui représentent le collège de votants le plus nombreux au sein de l'Académie des Oscars. Il aborde également un sujet d'actualité en résonance avec les problèmes de santé du pape François.

- Chalamet ou Brody ? -

« C'est un film plus traditionnel, plus typique pour la catégorie du meilleur film », estime un membre de l'Académie, qui a voté en sa faveur, auprès de l'AFP.

Ce votant, qui souhaite rester anonyme, admire également la fresque épique The Brutalist.

Adrien Brody y incarne un architecte survivant de l'Holocauste qui émigre aux États-Unis. Un rôle qui en fait le favori pour remporter l'Oscar du meilleur acteur, statuette qu'il a déjà remportée en 2003 pour Le Pianiste, où il jouait déjà un artiste confronté à la Shoah.

Mais Timothée Chalamet pourrait empêcher Adrien Brody de rejoindre Marlon Brando et Jack Nicholson au sein du club prestigieux des doubles vainqueurs. En effet, le jeune acteur de 29 ans à peine incarne Bob Dylan avec brio dans Un parfait inconnu.

Âgé de 29 ans à peine, il pourrait devenir le plus jeune comédien à remporter l'Oscar du meilleur acteur, en battant de quelques mois le record détenu par... Adrien Brody lui-même.

Encore faut-il que les membres de l'Académie soient arrivés au bout de The Brutalist — 3 h 35 avec entracte. Certains « étaient contrariés d'être enfermés dans une pièce pour une telle durée », raconte l'électeur anonyme.

Côté acteurs, un autre duel oppose Mikey Madison, l'actrice d'Anora, à la superstar Demi Moore, qui a fait sensation dans The Substance de la Française Coralie Fargeat. Ce film gore met en scène une ancienne gloire d'Hollywood accro à un sérum de jouvence.

Le film compte cinq nominations, dont celle du meilleur film, du meilleur scénario et de meilleure réalisatrice pour Coralie Fargeat.

Mais selon Scott Feinberg, chroniqueur pour le Hollywood Reporter, cette catégorie serait un face-à-face entre Sean Baker (Anora) et Brady Corbet (The Brutalist).

- « Emilia Pérez » en difficulté -

Également nominé pour Emilia Pérez, Jacques Audiard pâtit des anciens tweets racistes et islamophobes de Karla Sofía Gascón, qui incarne le rôle-titre de son odyssée musicale sur la transition de genre d'un narcotrafiquant mexicain.

Leur émergence a plombé les chances du film, malgré 13 nominations, un record pour une production non anglophone. Et son triomphe vendredi aux César français, où il a remporté sept trophées, n'y changera probablement rien.

L'Oscar du meilleur second rôle féminin semble promis à Zoe Saldaña, l'actrice ayant dominé toute la saison des récompenses, comme Kieran Culkin pour le prix masculin avec A Real Pain — et la comédie musicale a de bonnes chances de remporter le prix de la meilleure chanson.

Mais pour le reste, la moisson d'Emilia Pérez semble très incertaine, y compris dans la catégorie du meilleur film international, où le film brésilien Je suis toujours là lui dispute la vedette, grâce à une Fernanda Torres qui pourrait créer la surprise dans la catégorie de la meilleure actrice.

Présentée pour la première fois par l'humoriste Conan O'Brien, la cérémonie rendra un hommage appuyé aux pompiers et aux victimes des incendies meurtriers qui ont ravagé Los Angeles en janvier.

Un des temps forts du spectacle sera assuré par la chanteuse pop Ariana Grande de « Wicked », la comédie musicale sur la sorcière du « Magicien d'Oz ».


En ce Noël, unissons-nous pour souhaiter la paix dans toute la région

Short Url
  • Noël au Moyen-Orient incarne un message puissant d’harmonie interconfessionnelle, de résilience et de respect mutuel
  • De Bethléem à Riyad, les célébrations deviennent un acte d’espoir partagé et un appel sincère à la paix régionale

RIYAD : Fidèle à une tradition initiée en décembre 2022, Arab News souhaite un joyeux Noël à ses lecteurs chrétiens et à tous ceux qui célèbrent cette fête. Cette édition spéciale met cette année en lumière Noël à travers le Moyen-Orient, en soulignant l’harmonie interconfessionnelle, la résilience et l’intégration culturelle. Le tout est porté par un message particulier, sincère et plein d’espoir : voir la paix se diffuser dans toute la région en 2026.

En tête de cette couverture figure une tribune exclusive du grand érudit Dr Mohammad bin Abdulkarim Al-Issa, secrétaire général de la Ligue islamique mondiale et président de l’Organisation des savants musulmans. Son message rappelle un principe essentiel : « Il n’existe aucun texte de la charia interdisant de féliciter les non-musulmans à l’occasion de leurs fêtes religieuses, y compris Noël. » Il présente cette bienveillance non comme un affaiblissement de la foi, mais comme l’expression de sa force — une force qui affirme la dignité humaine et favorise l’harmonie sociale si nécessaire aujourd’hui.

Ce même esprit de solidarité face à la souffrance résonne depuis Bethléem, où le pasteur palestinien, le révérend Dr Munther Isaac, explique que le christianisme palestinien est indissociable de l’identité nationale. En réponse à la dévastation de Gaza, sa communauté a érigé une crèche faite de gravats, l’enfant Jésus enveloppé dans un keffieh. « C’était un message de foi », affirme-t-il. « Le Christ est solidaire de ceux qui souffrent… parce qu’il est né dans la souffrance. »

De cette profondeur naissent aussi des récits de renouveau. À Damas, les illuminations festives réapparaissent alors que des Syriens de toutes confessions s’accrochent à une paix fragile. Au Liban, les célébrations percent la morosité politique par des instants de joie. En Jordanie, les espaces publics s’illuminent de sapins et des hymnes de Noël de Fairouz, tandis qu’aux Émirats arabes unis, la diaspora multiculturelle s’anime dans une effervescence festive et unitaire.

La profondeur historique et intellectuelle de l’héritage chrétien de la région est mise en lumière par le Dr Abdellatif El-Menawy, qui rappelle le rôle indispensable de l’Égypte dans la transformation du christianisme, passé d’un message spirituel à une véritable civilisation. Cet héritage ancien trouve aujourd’hui une expression moderne et dynamique.

En Arabie saoudite, la période des fêtes est reconnue à travers une hospitalité innovante, où des chefs réinventent les menus de Noël en y intégrant des saveurs locales et une identité culinaire créative.

Cette édition spéciale offre bien plus qu’une simple atmosphère festive. Elle dépeint un Moyen-Orient où les différentes confessions approfondissent leurs propres racines en respectant celles des autres, où les célébrations sont tissées de résistance historique, et où le message de Noël — espoir, paix et humanité partagée — résonne avec confiance et optimisme.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le prince héritier parraine le lancement d’un centre de calligraphie arabe à Médine

Le ministre de la Culture, le prince Badr ben Abdullah ben Farhane, prend la parole lors de l'inauguration du Centre mondial pour la calligraphie arabe Prince Mohammed ben Salmane. (Fourni)
Le ministre de la Culture, le prince Badr ben Abdullah ben Farhane, prend la parole lors de l'inauguration du Centre mondial pour la calligraphie arabe Prince Mohammed ben Salmane. (Fourni)
Un nouveau centre dédié à la calligraphie arabe, placé sous le patronage du prince héritier Mohammed ben Salmane, a officiellement ouvert ses portes lundi à Médine. (Fourni)
Un nouveau centre dédié à la calligraphie arabe, placé sous le patronage du prince héritier Mohammed ben Salmane, a officiellement ouvert ses portes lundi à Médine. (Fourni)
Short Url
  • Le Centre mondial Prince Mohammed ben Salmane pour la calligraphie arabe a été inauguré par le prince Salman ben Sultan ben Abdulaziz

RIYAD : Un nouveau centre dédié à la calligraphie arabe, sous le patronage du prince héritier Mohammed ben Salmane, a officiellement ouvert ses portes à Médine lundi.

Le Centre mondial Prince Mohammed ben Salmane pour la calligraphie arabe a été inauguré par le prince Salman ben Sultan ben Abdulaziz, gouverneur de la région de Médine.

Il était accompagné du ministre de la Culture, le prince Badr ben Abdallah ben Farhane, qui a visité les espaces d’exposition du nouveau centre et assisté à des présentations sur la programmation culturelle et les réalisations du centre.

Ils ont également découvert des collections mettant en valeur l’importance artistique et historique de la calligraphie arabe.

Lors de l’inauguration, le prince Badr a déclaré : « Depuis cette terre d’érudition et de savoir, nous lançons fièrement une plateforme mondiale dédiée à la calligraphie arabe, un patrimoine culturel inestimable. »

Il a ajouté que le soutien « généreux et illimité » du prince héritier envers le secteur culturel avait rendu ce projet possible.

Le ministre a précisé que le centre montrait au monde l’héritage de la calligraphie arabe tout en soulignant l’engagement de l’Arabie saoudite à préserver son identité et son patrimoine culturel.

Selon le prince Badr, le centre représente une vision ambitieuse visant à élever la calligraphie arabe comme outil universel de communication et élément central de l’héritage, de l’art, de l’architecture et du design arabes.

Le centre a également pour objectif de renforcer l’identité culturelle du Royaume et sa présence internationale, en ciblant calligraphes, talents émergents, artistes visuels, chercheurs en arts islamiques, institutions éducatives et culturelles, ainsi que les passionnés d’art et de patrimoine à travers le monde.

Il proposera des programmes spécialisés, incluant services de recherche et d’archivage, enseignement de la calligraphie, bourses académiques, musée permanent, expositions itinérantes, association internationale de calligraphie et incubateur soutenant les entreprises liées à la calligraphie.

D’autres initiatives incluent des programmes de résidence d’artistes, des ateliers dirigés par des experts, l’élaboration de programmes pédagogiques standardisés, ainsi que des partenariats éducatifs internationaux visant à la conservation du patrimoine et à la promotion mondiale de cet art ancestral.

L’établissement du centre à Médine revêt une signification particulière, compte tenu du rôle historique de la ville comme berceau de la calligraphie arabe et de son association avec la transcription du Coran et la préservation du savoir islamique.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La musique traditionnelle du rababah attire les foules au festival du chameau

(SPA)
(SPA)
Short Url
  • Des performances sont proposées à l’exposition « Security Oasis » du ministère de l’Intérieur
  • Le rababah, instrument de musique traditionnel à une seule corde, attire un large public au festival

RIYAD : Le rababah, un instrument traditionnel local à une seule corde issu des communautés bédouines, a suscité l’intérêt des visiteurs du Festival du chameau du roi Abdulaziz, qui se tient jusqu’au 2 janvier, rapporte l’Agence de presse saoudienne.

L’instrument se joue en faisant glisser un archet sur son unique corde, tandis que les doigts de l’autre main contrôlent la hauteur du son.

Il est souvent accompagné de vers poétiques chantés, dans un mélange de musique et de tradition orale.

La principauté de la région des Frontières du Nord présente des performances de rababah dans le cadre de l’exposition « Security Oasis » du ministère de l’Intérieur, organisée lors du festival du chameau.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com