Les Oscars sonnent l'heure de vérité pour «Oppenheimer» et «Anatomie d'une chute»

Présentée par l'humoriste Jimmy Kimmel pour la quatrième fois, la cérémonie verra à coup sûr la vie en rose, pour célébrer le phénomène estival «Barbie» (Photo, AFP).
Présentée par l'humoriste Jimmy Kimmel pour la quatrième fois, la cérémonie verra à coup sûr la vie en rose, pour célébrer le phénomène estival «Barbie» (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 10 mars 2024

Les Oscars sonnent l'heure de vérité pour «Oppenheimer» et «Anatomie d'une chute»

  • Les Oscars doivent mettre un terme au suspense dimanche, avec une 96e cérémonie qui semble promise au blockbuster de Christopher Nolan
  • Auréolé de 13 nominations, son portrait du père de la bombe atomique se présente en immense favori pour la statuette du meilleur film, et quantité d'autres récompenses

HOLLYWOOD: De quelle ampleur sera le sacre d'"Oppenheimer"? Le film français "Anatomie d'une chute" peut-il perturber cette déflagration annoncée? Les Oscars doivent mettre un terme au suspense dimanche, avec une 96e cérémonie qui semble promise au blockbuster de Christopher Nolan.

Auréolé de 13 nominations, son portrait du père de la bombe atomique se présente en immense favori pour la statuette du meilleur film, et quantité d'autres récompenses.

D'après Clayton Davis, chroniqueur du magazine Variety, les Oscars n'ont plus vu de si grand favori pour la récompense suprême depuis vingt ans, lorsque le dernier volet de la trilogie "Le Seigneur des anneaux" avait été couronné.

Fort de critiques dithyrambiques et d'un casting impeccable, "Oppenheimer" devrait sacrer Christopher Nolan comme meilleur réalisateur, et Robert Downey Jr comme meilleur second rôle masculin. Il est également favori dans une ribambelle de catégories techniques - montage, photographie, son, bande originale...

Cillian Murphy, qui prête ses traits au scientifique Robert Oppenheimer, est un sérieux candidat pour l'Oscar du meilleur acteur. Mais Paul Giamatti fait de la résistance, avec son personnage de professeur d'histoire acariâtre dans "Winter Break".

"J'ai quasiment tout misé sur +Oppenheimer+ cette année", confie à l'AFP un votant membre de l'Académie, sous couvert d'anonymat. "Il avait tout, la grandeur, la portée, l'importance."

Le cinéma français tremble

De son côté, le cinéma français tremble pour "Anatomie d'une chute" et ses cinq nominations.

La Palme d'Or cannoise semble assurée de repartir avec l'Oscar du meilleur scénario original, comme aux Golden Globes et aux Bafta - l'équivalent des Césars britanniques.

Une victoire dans une autre catégorie, dont celle du meilleur film, serait un exploit tonitruant pour le film de Justine Triet, seule femme nommée dans la catégorie meilleur réalisateur.

Les surprises restent toutefois possibles pour ce thriller judiciaire sur la dégringolade d'un couple dysfonctionnel d'artistes, où une écrivaine ambiguë incarnée par Sandra Hüller se retrouve accusée du meurtre de son mari.

L'actrice allemande pourrait perturber le duel annoncé entre Emma Stone et Lily Gladstone pour l'Oscar de la meilleure actrice.

Déjà récompensée pour "La La Land", la première est en quête d'une seconde statuette grâce à son personnage de Frankenstein au féminin dans le conte baroque "Pauvres Créatures".

La seconde, star de "Killers of the Flower Moon" pourrait devenir la première actrice amérindienne à remporter ce prix grâce au thriller historique de Martin Scorsese sur le massacre silencieux d'Amérindiens Osages dans les années 1920.

Si Sandra Hüller échoue sur ce front, elle pourra sûrement se consoler avec le succès programmé d'un autre film dont elle est à l'affiche: "La Zone d'Intérêt".

Cette chronique glaçante sur la vie insouciante d'une famille de nazis, paisiblement installés dans leur villa jouxtant le camp d'Auschwitz, est largement pressentie pour l'Oscar du meilleur film international. Une catégorie où "Anatomie d'une chute" ne peut pas concourir, faute d'avoir été sélectionné par les autorités françaises.

La vie en rose

Présentée par l'humoriste Jimmy Kimmel pour la quatrième fois, la cérémonie verra à coup sûr la vie en rose, pour célébrer le phénomène estival "Barbie".

Nommée dans huit catégories, la satire féministe de Greta Gerwig devrait se contenter de récompenses secondaires: sa réalisatrice et l'interprète de la poupée peroxydée, Margot Robbie, ont été snobées.

Mais après avoir dominé le box-office mondial l'an dernier, avec plus de 1,4 milliard de dollars de recettes, le film assurera le show.

Ryan Gosling, qui a marqué les esprits en Ken malfaisant, séduit par les sirènes du patriarcat, est notamment très attendu. Il interprètera sur scène sa chanson "I'm Just Ken", ballade sur la fragilité de l'ego masculin.

La star de la pop Billie Eilish chantera elle "What Was I Made For?", le titre phare qu'elle a composé pour "Barbie", favori pour l'Oscar de la meilleure chanson.

Le spectacle devrait prendre une tonalité plus grave, avec la victoire pressentie de "20 jours à Marioupol", récit des atrocités de la guerre en Ukraine, dans la catégorie meilleur documentaire.

Enfin, côté animation, le maître japonais Hayao Miyazaki ("Le Garçon et le Héron") est promis à un duel face à l'homme-araignée, star du dessin animé "Spider-Man: Across the Spider-Verse".

Les nommés dans les principales catégories

Meilleur film

"American Fiction"

"Anatomie d'une chute"

"Barbie"

"Winter Break"

"Killers of the Flower Moon"

"Maestro"

"Oppenheimer"

"Past Lives - Nos vies d'avant"

"Pauvres Créatures"

"La Zone d'intérêt"

Meilleur réalisateur

Jonathan Glazer, "La Zone d'intérêt"

Yorgos Lanthimos, "Pauvres Créatures"

Christopher Nolan, "Oppenheimer"

Martin Scorsese, "Killers of the Flower Moon"

Justine Triet, "Anatomie d'une chute"

Meilleure actrice

Annette Bening, "Nyad"

Lily Gladstone, "Killers of the Flower Moon"

Sandra Hüller, "Anatomie d'une chute"

Carey Mulligan, "Maestro"

Emma Stone, "Pauvres Créatures"

Meilleur acteur

Bradley Cooper, "Maestro"

Colman Domingo, "Rustin"

Paul Giamatti, "Winter Break"

Cillian Murphy, "Oppenheimer"

Jeffrey Wright, "American Fiction"

Meilleure actrice dans un second rôle

Emily Blunt, "Oppenheimer"

Danielle Brooks, "La Couleur Pourpre"

America Ferrera, "Barbie"

Jodie Foster, "Nyad"

Da'Vine Joy Randolph, "Winter Break"

Meilleur acteur dans un second rôle

Sterling K. Brown, "American Fiction"

Robert De Niro, "Killers of the Flower Moon"

Robert Downey Jr., "Oppenheimer"

Ryan Gosling, "Barbie"

Mark Ruffalo, "Pauvres Créatures"

Meilleur film international

"Io Capitano" (Italie)

"Perfect Days" (Japon)

"Le Cercle des Neiges" (Espagne)

"La Salle des profs" (Allemagne)

"La Zone d'intérêt" (Royaume-Uni)

Meilleur film d'animation

"Le Garçon et le Héron"

"Elementaire"

"Nimona"

"Mon ami robot"

"Spider-Man: Across the Spider-Verse"

Meilleur documentaire

"Bobi Wine: The People's President"

"La Mémoire Eternelle"

"Les Filles d'Olfa"

"Tuer un tigre"

"20 jours à Marioupol"

Films avec cinq nominations et plus

"Oppenheimer" - 13 nominations

"Pauvres Créatures" - 11 nominations

"Killers of the Flower Moon" - 10 nominations

"Barbie" - 8 nominations

"Maestro" - 7 nominations

"American Fiction" - 5 nominations

"Anatomie d'une chute" - 5 nominations

"Winter Break" - 5 nominations

"La Zone d'intérêt" - 5 nominations


En ce Noël, unissons-nous pour souhaiter la paix dans toute la région

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  • Noël au Moyen-Orient incarne un message puissant d’harmonie interconfessionnelle, de résilience et de respect mutuel
  • De Bethléem à Riyad, les célébrations deviennent un acte d’espoir partagé et un appel sincère à la paix régionale

RIYAD : Fidèle à une tradition initiée en décembre 2022, Arab News souhaite un joyeux Noël à ses lecteurs chrétiens et à tous ceux qui célèbrent cette fête. Cette édition spéciale met cette année en lumière Noël à travers le Moyen-Orient, en soulignant l’harmonie interconfessionnelle, la résilience et l’intégration culturelle. Le tout est porté par un message particulier, sincère et plein d’espoir : voir la paix se diffuser dans toute la région en 2026.

En tête de cette couverture figure une tribune exclusive du grand érudit Dr Mohammad bin Abdulkarim Al-Issa, secrétaire général de la Ligue islamique mondiale et président de l’Organisation des savants musulmans. Son message rappelle un principe essentiel : « Il n’existe aucun texte de la charia interdisant de féliciter les non-musulmans à l’occasion de leurs fêtes religieuses, y compris Noël. » Il présente cette bienveillance non comme un affaiblissement de la foi, mais comme l’expression de sa force — une force qui affirme la dignité humaine et favorise l’harmonie sociale si nécessaire aujourd’hui.

Ce même esprit de solidarité face à la souffrance résonne depuis Bethléem, où le pasteur palestinien, le révérend Dr Munther Isaac, explique que le christianisme palestinien est indissociable de l’identité nationale. En réponse à la dévastation de Gaza, sa communauté a érigé une crèche faite de gravats, l’enfant Jésus enveloppé dans un keffieh. « C’était un message de foi », affirme-t-il. « Le Christ est solidaire de ceux qui souffrent… parce qu’il est né dans la souffrance. »

De cette profondeur naissent aussi des récits de renouveau. À Damas, les illuminations festives réapparaissent alors que des Syriens de toutes confessions s’accrochent à une paix fragile. Au Liban, les célébrations percent la morosité politique par des instants de joie. En Jordanie, les espaces publics s’illuminent de sapins et des hymnes de Noël de Fairouz, tandis qu’aux Émirats arabes unis, la diaspora multiculturelle s’anime dans une effervescence festive et unitaire.

La profondeur historique et intellectuelle de l’héritage chrétien de la région est mise en lumière par le Dr Abdellatif El-Menawy, qui rappelle le rôle indispensable de l’Égypte dans la transformation du christianisme, passé d’un message spirituel à une véritable civilisation. Cet héritage ancien trouve aujourd’hui une expression moderne et dynamique.

En Arabie saoudite, la période des fêtes est reconnue à travers une hospitalité innovante, où des chefs réinventent les menus de Noël en y intégrant des saveurs locales et une identité culinaire créative.

Cette édition spéciale offre bien plus qu’une simple atmosphère festive. Elle dépeint un Moyen-Orient où les différentes confessions approfondissent leurs propres racines en respectant celles des autres, où les célébrations sont tissées de résistance historique, et où le message de Noël — espoir, paix et humanité partagée — résonne avec confiance et optimisme.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le prince héritier parraine le lancement d’un centre de calligraphie arabe à Médine

Le ministre de la Culture, le prince Badr ben Abdullah ben Farhane, prend la parole lors de l'inauguration du Centre mondial pour la calligraphie arabe Prince Mohammed ben Salmane. (Fourni)
Le ministre de la Culture, le prince Badr ben Abdullah ben Farhane, prend la parole lors de l'inauguration du Centre mondial pour la calligraphie arabe Prince Mohammed ben Salmane. (Fourni)
Un nouveau centre dédié à la calligraphie arabe, placé sous le patronage du prince héritier Mohammed ben Salmane, a officiellement ouvert ses portes lundi à Médine. (Fourni)
Un nouveau centre dédié à la calligraphie arabe, placé sous le patronage du prince héritier Mohammed ben Salmane, a officiellement ouvert ses portes lundi à Médine. (Fourni)
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  • Le Centre mondial Prince Mohammed ben Salmane pour la calligraphie arabe a été inauguré par le prince Salman ben Sultan ben Abdulaziz

RIYAD : Un nouveau centre dédié à la calligraphie arabe, sous le patronage du prince héritier Mohammed ben Salmane, a officiellement ouvert ses portes à Médine lundi.

Le Centre mondial Prince Mohammed ben Salmane pour la calligraphie arabe a été inauguré par le prince Salman ben Sultan ben Abdulaziz, gouverneur de la région de Médine.

Il était accompagné du ministre de la Culture, le prince Badr ben Abdallah ben Farhane, qui a visité les espaces d’exposition du nouveau centre et assisté à des présentations sur la programmation culturelle et les réalisations du centre.

Ils ont également découvert des collections mettant en valeur l’importance artistique et historique de la calligraphie arabe.

Lors de l’inauguration, le prince Badr a déclaré : « Depuis cette terre d’érudition et de savoir, nous lançons fièrement une plateforme mondiale dédiée à la calligraphie arabe, un patrimoine culturel inestimable. »

Il a ajouté que le soutien « généreux et illimité » du prince héritier envers le secteur culturel avait rendu ce projet possible.

Le ministre a précisé que le centre montrait au monde l’héritage de la calligraphie arabe tout en soulignant l’engagement de l’Arabie saoudite à préserver son identité et son patrimoine culturel.

Selon le prince Badr, le centre représente une vision ambitieuse visant à élever la calligraphie arabe comme outil universel de communication et élément central de l’héritage, de l’art, de l’architecture et du design arabes.

Le centre a également pour objectif de renforcer l’identité culturelle du Royaume et sa présence internationale, en ciblant calligraphes, talents émergents, artistes visuels, chercheurs en arts islamiques, institutions éducatives et culturelles, ainsi que les passionnés d’art et de patrimoine à travers le monde.

Il proposera des programmes spécialisés, incluant services de recherche et d’archivage, enseignement de la calligraphie, bourses académiques, musée permanent, expositions itinérantes, association internationale de calligraphie et incubateur soutenant les entreprises liées à la calligraphie.

D’autres initiatives incluent des programmes de résidence d’artistes, des ateliers dirigés par des experts, l’élaboration de programmes pédagogiques standardisés, ainsi que des partenariats éducatifs internationaux visant à la conservation du patrimoine et à la promotion mondiale de cet art ancestral.

L’établissement du centre à Médine revêt une signification particulière, compte tenu du rôle historique de la ville comme berceau de la calligraphie arabe et de son association avec la transcription du Coran et la préservation du savoir islamique.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La musique traditionnelle du rababah attire les foules au festival du chameau

(SPA)
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  • Des performances sont proposées à l’exposition « Security Oasis » du ministère de l’Intérieur
  • Le rababah, instrument de musique traditionnel à une seule corde, attire un large public au festival

RIYAD : Le rababah, un instrument traditionnel local à une seule corde issu des communautés bédouines, a suscité l’intérêt des visiteurs du Festival du chameau du roi Abdulaziz, qui se tient jusqu’au 2 janvier, rapporte l’Agence de presse saoudienne.

L’instrument se joue en faisant glisser un archet sur son unique corde, tandis que les doigts de l’autre main contrôlent la hauteur du son.

Il est souvent accompagné de vers poétiques chantés, dans un mélange de musique et de tradition orale.

La principauté de la région des Frontières du Nord présente des performances de rababah dans le cadre de l’exposition « Security Oasis » du ministère de l’Intérieur, organisée lors du festival du chameau.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com