Levée des sanctions en Syrie: un enjeu vital pour l'avenir du pays

Le dialogue national syrien a marqué un moment important dans la transition politique du pays, mais les sanctions imposées par les États-Unis entravent la reprise économique et nuisent aux Syriens fatigués par la guerre. (AFP)
Le dialogue national syrien a marqué un moment important dans la transition politique du pays, mais les sanctions imposées par les États-Unis entravent la reprise économique et nuisent aux Syriens fatigués par la guerre. (AFP)
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Publié le Mardi 04 mars 2025

Levée des sanctions en Syrie: un enjeu vital pour l'avenir du pays

  • La reconstruction syrienne suspendue aux décisions occidentales
  • Les experts alertent sur les risques d'un retour au conflit

LONDRES: À la veille du dialogue national syrien organisé à Damas le 25 février, l'Union européenne a posé un geste significatif en levant partiellement les sanctions imposées au régime déchu de Bachar el-Assad.

Toutefois, la suppression complète et durable de l'ensemble des sanctions reste incertaine, les dirigeants occidentaux demeurant sceptiques quant à la mise en place d'une administration véritablement inclusive et réformatrice.

Le 24 février, Bruxelles a annoncé la suspension immédiate des restrictions visant les secteurs pétrolier, gazier, électrique et des transports syriens, tout en assouplissant l'interdiction des relations bancaires pour faciliter les transactions humanitaires, la reconstruction et les échanges énergétiques.

Cinq entités financières - la Banque industrielle, la Banque populaire de crédit, la Banque d'épargne, la Banque coopérative agricole et les Lignes aériennes arabes syriennes - ont été retirées de la liste de gel des avoirs, permettant aux fonds d'atteindre la banque centrale syrienne.

Cette décision est intervenue la veille du lancement du dialogue national par le gouvernement intérimaire syrien, lors duquel le président Ahmad Al-Sharaa, nommé en décembre pour diriger jusqu'au 1er mars, s'est engagé à constituer un gouvernement transitoire inclusif.

Légende: Les agences d'aide et les économistes avertissent que de nouveaux retards dans la levée des sanctions pourraient faire plus de mal que de bien. (AFP)
Les agences d'aide et les économistes avertissent que de nouveaux retards dans la levée des sanctions pourraient faire plus de mal que de bien. (AFP)

Al-Sharaa et son groupe armé, Hayat Tahrir Al-Sham (HTS), qui a renversé le régime d'Assad le 8 décembre après une offensive éclair depuis Idlib, ont présenté ce forum comme une étape cruciale vers la démocratie et la reconstruction.

Malgré les critiques dénonçant une préparation précipitée, l'événement a réuni environ 600 délégués et marqué une avancée significative vers l'élaboration d'une nouvelle constitution, la réforme des institutions et une feuille de route économique.

Pour que ces initiatives aboutissent, organisations de défense des droits et experts appellent à la levée des sanctions pesant sur la Syrie, particulièrement les restrictions américaines, condition préalable indispensable à la reprise économique, sociale et politique.

"La levée des sanctions est aujourd'hui cruciale pour favoriser une transition politique stable et pacifique en Syrie," affirme, à Arab News, Nanar Hawach, analyste senior pour la Syrie à l'International Crisis Group.
 
Ibrahim Al-Assil, chercheur principal au Middle East Institute, souligne que "reconstruire la classe moyenne syrienne est essentiel pour toute transition politique significative" - un objectif irréalisable sans allègement des sanctions.

"La dévastation économique limite considérablement la capacité des Syriens à participer à la transition politique," explique-t-il.

 "Les sanctions ont gravement endommagé l'économie syrienne et paralysé le fonctionnement de la société. Prolonger ces mesures risque de compromettre la fragile transition du pays et pourrait anéantir les efforts visant à construire un avenir stable et inclusif."

"Les Syriens ont besoin de soutien, pas de restrictions économiques prolongées, pour avancer," ajoute-t-il.
Human Rights Watch alerte également sur le fait que les sanctions occidentales "entravent la reconstruction et aggravent les souffrances de millions de Syriens qui peinent à accéder à des droits fondamentaux, comme l'électricité et un niveau de vie décent."

En février, l'organisation rapportait que plus de la moitié des Syriens manquaient d'accès à une alimentation adéquate, tandis qu'au moins 16,5 millions nécessitaient une aide humanitaire.

Des enfants syriens remplissent leurs seaux d'eau dans un camp pour personnes déplacées internes près de Sarmada, dans la province syrienne d'Idlib au nord. (AFP)

"Il est extrêmement difficile d'évaluer la gravité réelle de la situation," confie Karam Shaar, chercheur principal au New Lines Institute for Strategy and Policy.

 "Sans levée des sanctions ou injection massive de fonds étrangers, comme l'a promis le Qatar, la situation pourrait imploser à tout moment."

Les préoccupations concernant la poursuite des sanctions américaines ont récemment conduit Doha à reporter le versement de fonds destinés au secteur public syrien, qui devait bénéficier d'une augmentation salariale de 400%.

L'UE fait également preuve de prudence, précisant dans sa déclaration du 24 février que la pérennité de l'allègement des sanctions dépendra des performances du gouvernement intérimaire. Bruxelles avertit que ces mesures pourraient être réimposées si les nouvelles autorités syriennes ne mettent pas en œuvre les réformes nécessaires.

"Si tout ne se déroule pas comme prévu, nous sommes prêts à rétablir les sanctions," prévient Kaja Kallas, haute représentante de l'UE pour les affaires étrangères, ajoutant que "tout gouvernement doit être pleinement inclusif et prendre en compte l'ensemble des composantes de la société syrienne."

Alors qu'un gouvernement technocratique n'a pas été formé comme prévu le 1er mars, Al-Sharaa a annoncé le 2 mars la création d'un comité de sept membres chargé d'élaborer une constitution provisoire.

"Le nouveau dirigeant syrien fait face au défi colossal de concilier les attentes des factions libérales et ultraconservatrices," analyse Camille Otrakji, expert syro-canadien. "Bien que les inclinations personnelles d'Al-Sharaa le rapprochent des conservateurs, il ne peut ignorer les recommandations pressantes de ses interlocuteurs occidentaux et arabes modérés."

"Jusqu'à présent, sa réponse reste largement symbolique - nomination de représentants chrétiens au sein des comités et invitation de groupes minoritaires aux sessions de dialogue," observe-t-il, soulignant que "ces gestes symboliques ne suffiront pas."

Selon des sources médiatiques, la formation du gouvernement pourrait être repoussée jusqu'à fin mars, voire au-delà, retardant potentiellement l'assouplissement de nouvelles sanctions.

Organismes humanitaires et économistes mettent en garde contre les conséquences néfastes de nouveaux délais dans la levée des sanctions, particulièrement durant cette phase critique de transition.

Des tentes abritant des réfugiés syriens sont photographiées dans un camp à Arsal, dans l'est du Liban, avant d'être démantelées pour le retour en Syrie. (AFP)
Des tentes abritant des réfugiés syriens sont photographiées dans un camp à Arsal, dans l'est du Liban, avant d'être démantelées pour le retour en Syrie. (AFP)

"Plutôt qu'une attitude attentiste qui risquerait de compromettre cette opportunité historique pour une nouvelle Syrie, les gouvernements occidentaux devraient lever les sanctions dès maintenant, sous condition que le pays poursuive dans une voie respectueuse des droits," préconise Kenneth Roth, ancien directeur exécutif de Human Rights Watch.

"Malgré quelques assouplissements, notamment pour l'aide humanitaire, les sanctions persistantes constituent un obstacle majeur au progrès économique," ajoute Roth, dont l'ouvrage "Righting Wrongs" s'ouvre sur un chapitre consacré à Idlib. "Si nous célébrons la chute du brutal régime d'Assad, la Syrie demeure néanmoins dans une situation précaire."

Humam Aljazaeri, conseiller économique syrien, partage cet avis : "Nous comprenons la volonté internationale de conditionner la levée des sanctions aux progrès politiques, notamment vers un gouvernement représentatif, mais il pourrait bientôt être trop tard."

Hawach de l'International Crisis Group met en garde contre le risque d'une reprise des hostilités en l'absence d'allégement des restrictions économiques et commerciales.

"Après plus d'une décennie de conflit, les nouveaux dirigeants sont confrontés à l'immense défi de reconstruire les institutions et stabiliser l'économie," souligne-t-il. "Si la Syrie veut avoir une chance de réussir, elle a besoin d'un allégement des sanctions, faute de quoi le pays risque de sombrer dans de nouveaux cycles de violence."

Tout en reconnaissant que "les efforts européens pour assouplir les sanctions vont dans la bonne direction," Al-Assil du Middle East Institute rappelle que "les sanctions américaines demeurent l'obstacle principal. Sans leur levée, les autres gouvernements et institutions financières hésiteront à s'engager avec la Syrie."

Le dirigeant intérimaire de la Syrie, Ahmed al-Sharaa, rend visite à des habitants d'un camp abritant des personnes déplacées par la guerre civile. (AFP)
Le dirigeant intérimaire de la Syrie, Ahmed al-Sharaa, rend visite à des habitants d'un camp abritant des personnes déplacées par la guerre civile. (AFP)

La Syrie subit des sanctions occidentales depuis plus de quatre décennies, les plus sévères ayant été imposées après la répression du soulèvement populaire de 2011 et l'utilisation présumée d'armes chimiques contre des civils.

 

Ces mesures comprennent de vastes restrictions commerciales et financières, ainsi que le gel ciblé d'avoirs et des interdictions de déplacement.

Les sanctions américaines, particulièrement rigoureuses, interdisent pratiquement toutes les transactions commerciales et financières avec Damas, hormis une aide humanitaire limitée. La loi César, promulguée en 2019, a étendu ces restrictions aux entreprises étrangères collaborant avec le régime.

Après plus de 13 ans de guerre civile, environ 90% de la population vit sous le seuil de pauvreté. Le conflit a ravagé les infrastructures essentielles - écoles, hôpitaux, routes, réseaux hydrauliques et électriques - paralysant les services publics et provoquant l'effondrement de l'économie.

Malgré la chute d'Assad le 8 décembre, la majorité des sanctions occidentales demeurent en vigueur, entravant la reconstruction post-conflit.

Le 6 janvier, le Trésor américain a émis la licence générale n°24 (GL 24) pour la Syrie, autorisant les transactions avec le gouvernement transitoire, allégeant les restrictions sur les opérations énergétiques et permettant le traitement des transferts de fonds personnels.

Valable jusqu'au 7 juillet 2025, cette licence pourrait être prolongée selon l'évolution de la situation, a indiqué le Trésor américain le 27 février.

EN CHIFFRES 
•    250 milliards de dollars Coût projeté de la reconstruction de la Syrie.
•    923 milliards de dollars Coût estimé de la guerre civile syrienne. (Sources : HRW et PNUD)

"Le plus urgent serait de réactiver les transactions financières avec la Syrie," estime Shaar du New Lines Institute. "Actuellement, malgré la GL 24 américaine et les exemptions européennes, aucune mesure n'est suffisante pour réintégrer le secteur bancaire syrien dans le système mondial. C'est l'enjeu principal."

Otrakji se montre pessimiste quant à un assouplissement significatif des sanctions américaines à court terme. "Tout recul majeur reste improbable dans l'immédiat. L'histoire nous enseigne que les sanctions, une fois instaurées, tendent à perdurer - celles imposées à l'Irak après l'invasion du Koweït en 1990 sont restées largement en place pendant deux décennies, avec seulement un allègement partiel accordé en 2010 et un assouplissement supplémentaire en 2013."

Malgré les préoccupations quant aux effets contre-productifs d'une conditionnalité trop stricte, les responsables occidentaux souhaitent voir l'administration dirigée par HTS honorer ses engagements d'inclusivité et de protection des différentes communautés ethniques et religieuses.

De nombreux Alaouites, Chrétiens, Druzes et Kurdes craignent pour leur avenir face aux informations faisant état de représailles et de violences sectaires depuis la prise de pouvoir de HTS et ses alliés.

"Al-Sharaa tient un discours inclusif et respectueux des droits," reconnaît l'ancien directeur de Human Rights Watch. "Néanmoins, son passé extrémiste et la présence de nombreux djihadistes au sein de HTS sont indéniables."

L'assouplissement des sanctions est vital pour le redressement de la Syrie et pour aider sa population à surmonter une décennie de dévastation économique. (AFP)
L'assouplissement des sanctions est vital pour le redressement de la Syrie et pour aider sa population à surmonter une décennie de dévastation économique. (AFP)

HTS, issu du Front al-Nosra, est désigné comme organisation terroriste par la résolution 2254 du Conseil de sécurité de l'ONU adoptée en 2015. Anciennement affilié à Al-Qaïda, le groupe a depuis rompu avec les extrémistes, et Al-Sharaa prône désormais la coexistence.

"La question est de savoir quelle direction prendra Al-Sharaa," s'interroge Roth. "Sa capacité à résister aux pressions extrémistes dépendra largement de son aptitude à apporter des améliorations économiques concrètes aux Syriens, mais les sanctions, initialement destinées à Assad et non au nouveau gouvernement, constituent un obstacle majeur."

Si les sanctions occidentales visaient à empêcher le régime déchu de commettre des violations des droits humains, elles ont considérablement aggravé les conditions de vie des Syriens ordinaires. Leur maintien après la chute d'Assad ne fait qu'approfondir la crise.

Avant son renversement, le régime bénéficiait du soutien de ses alliés politiques, principalement l'Iran et la Russie, offrant un certain répit à un pays dévasté par la guerre. L'évolution de cette dynamique ces trois derniers mois pourrait avoir créé un vide, rendant d'autant plus urgente la levée des sanctions occidentales.

"Avant sa chute, le régime s'appuyait sur un réseau de commerçants, d'affidés et sur le soutien politique de ses alliés pour contourner les sanctions," explique le conseiller économique Aljazaeri. "Cela permettait au gouvernement de maintenir une certaine stabilité économique, notamment grâce à l'approvisionnement continu en ressources énergétiques."

Des forces de sécurité dépendant du gouvernement transitoire syrien patrouillent dans les rues de Dummar, une banlieue de la capitale syrienne Damas. (AFP)
Des forces de sécurité dépendant du gouvernement transitoire syrien patrouillent dans les rues de Dummar, une banlieue de la capitale syrienne Damas. (AFP)

"Bien que cette stabilité ait été progressivement compromise par une corruption grandissante et des politiques économiques défaillantes, particulièrement après 2019, elle contribuait néanmoins à préserver le statu quo," poursuit-il.

"Aujourd'hui, en l'absence de ce réseau et de ces intermédiaires, que ce soit pour maintenir les flux financiers ou l'approvisionnement en produits essentiels, notamment en énergie et en blé, et malgré le large soutien politique dont bénéficie l'administration actuelle, l'économie et, par conséquent, la stabilité sociale et politique sont exposées à un risque croissant de fragmentation."

"Dans ce contexte, lever les sanctions, même progressivement mais substantiellement, est absolument crucial pour atteindre un certain équilibre."

Hawach de l'International Crisis Group souligne également l'importance d'assouplir les sanctions pour le redressement de la Syrie et l'amélioration des conditions de vie de sa population.

"L'allègement de ces restrictions stimulerait non seulement la reprise économique et réduirait la dépendance à l'économie informelle, mais renforcerait également la gouvernance, offrant aux Syriens de meilleures conditions de vie et davantage d'opportunités."

"Pour le peuple syrien, la levée des sanctions se traduirait par des améliorations concrètes dans leur quotidien."

Si l'analyste Otrakji reconnaît l'importance cruciale de lever les sanctions pour la reconstruction syrienne, il souligne que cette mesure seule "ne suffira pas à reconstruire le pays et sa société."

"La nouvelle administration de Damas doit prendre l'initiative - mais cela comporte des risques considérables," conclut-il, ajoutant que tout échec dans cette nouvelle orientation "révélerait les profondes divisions entre Syriens, qui restent polarisés et meurtris après 14 années de conflit."

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com  


Oman et le Liban appellent à un retrait total d’Israël et exhortent à la fin des attaques

Joseph Aoun et le sultan Haitham bin Tariq. (Fourni)
Joseph Aoun et le sultan Haitham bin Tariq. (Fourni)
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  • Joseph Aoun et le sultan Haitham ben Tariq lancent un appel conjoint pour un arrêt immédiat des attaques israéliennes sur le territoire libanais
  • Réaffirmation de la position arabe unifiée en faveur de la fin de l’occupation israélienne et de l’établissement d’un État palestinien indépendant sur la base des frontières de 1967

​​​​​​BEYROUTH : Le président libanais Joseph Aoun et son homologue omanais, le sultan Haitham ben Tariq, ont lancé mercredi un appel conjoint pour un arrêt immédiat des attaques israéliennes sur le territoire libanais et un retrait total de toutes les terres arabes occupées, avertissant que la poursuite des violations constitue une menace directe pour la stabilité régionale.

La déclaration a été faite lors d’un sommet de haut niveau à Mascate, où les deux dirigeants ont exprimé leur « profonde préoccupation face à l’agression israélienne en cours » et qualifié l’occupation de « violation flagrante » de la Résolution 1701 du Conseil de sécurité de l’ONU ainsi que d’autres résolutions internationales.

Les deux parties ont également exprimé leur soutien aux efforts internationaux visant à apaiser les tensions, stabiliser la situation sur le terrain, faciliter le retour des personnes déplacées et faire progresser la reconstruction post-conflit.

Aoun conduisait une délégation ministérielle libanaise à Oman, comprenant les ministres des affaires étrangères, de l’intérieur, de la défense, de la santé et de l’agriculture, pour des discussions avec des responsables omanais.

La déclaration commune a mis l'accent sur le renforcement des relations bilatérales et l'élargissement de la coopération dans des secteurs clés tels que la politique, l'économie, l'investissement, le secteur bancaire, le tourisme, les transports et la logistique.

Les deux parties ont appelé à engager rapidement les préparatifs pour tenir la première session du Comité mixte omano-libanais, coprésidé par les ministres des affaires étrangères à Mascate, et à poursuivre de nouveaux accords et mémorandums d’entente destinés à renforcer la collaboration dans le commerce, la culture et la science. La déclaration a également souligné la nécessité de dynamiser la participation du secteur privé dans les opportunités de développement partagé.

La partie omanaise a réaffirmé son plein soutien à la souveraineté, l’indépendance et l’intégrité territoriale du Liban, ainsi qu’au renforcement des institutions étatiques libanaises, en particulier l’armée et les forces de sécurité légitimes, et à l’appui apporté au pays dans ses réformes économiques, financières et administratives.

Les deux parties ont réaffirmé la position arabe unifiée appelant à mettre fin à l’occupation israélienne et à établir un État palestinien indépendant sur la base des frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale. Elles ont également souligné l’importance de renforcer la solidarité arabe, de respecter la souveraineté des États et de promouvoir les principes de bon voisinage et de droit international.

La visite officielle d’Aoun à Oman s’inscrivait dans le rôle établi de Mascate en tant que médiateur régional et international. Lors de ses rencontres, Aoun a salué le statut diplomatique et l’approche du Sultanat, la qualifiant de « sage et responsable ».

Il a salué la politique étrangère d’Oman, fondée sur le dialogue, la médiation, l’équilibre et le bon voisinage, estimant qu’elle avait conféré au Sultanat « un statut distingué et un rôle pivot dans la promotion de la stabilité et la résolution des conflits par des moyens pacifiques ».

Aoun a déclaré qu’au Liban, « nous tenons cette approche sage en haute estime et accordons une grande valeur au soutien constant du Sultanat envers le Liban dans divers forums internationaux, ainsi qu’à son appui face aux défis qui se dressent devant nous ».

Pour sa part, le sultan Haitham ben Tariq a réaffirmé l’engagement continu d’Oman envers la stabilité du Liban et son suivi attentif des développements récents dans le pays.

Il a souligné la profondeur des relations entre les deux pays et l’importance de renforcer la coopération et la coordination bilatérales. Le sultan a également salué les contributions positives de la communauté libanaise à Oman.

En marge de la visite, le ministre libanais de l’intérieur Ahmed Al-Hajjar a tenu une réunion avec son homologue omanais, Hamoud ben Faisal Al-Busaidi, au palais Al-Alam à Mascate. Ils ont souligné le renforcement de la coopération conjointe, en particulier dans les domaines de la sécurité et du maintien de l’ordre.

Selon une déclaration conjointe, les discussions ont également porté sur les efforts du Liban pour consolider la sécurité interne et maintenir la stabilité.

Ont participé aux discussions élargies, côté omanais : Al-Busaidi ; Shihab ben Tariq Al-Saïd, vice-premier ministre chargé des affaires de défense ; Badr ben Hamad Al-Busaidi, ministre des affaires étrangères ; Hamad ben Saïd Al-Aufi, chef du cabinet privé ; Mahad ben Saïd Ba’owain, ministre du travail et chef de la mission d’honneur ; Saoud ben Hamoud Al-Habsi, ministre de l'Agriculture, de la Pêche et des Ressources hydriques ; et Hilal ben Ali Al-Sabti, ministre de la santé.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le chef de la diplomatie libanaise décline une invitation de l'Iran

Le ministre libanais des Affaires étrangères, Youssef Rajji, s'exprime lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue égyptien au siège du ministère des Affaires étrangères au Caire. (AFP)
Le ministre libanais des Affaires étrangères, Youssef Rajji, s'exprime lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue égyptien au siège du ministère des Affaires étrangères au Caire. (AFP)
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  • Le ministre libanais des Affaires étrangères Youssef Raggi a refusé une invitation à se rendre en Iran, évoquant des conditions inappropriées, et a proposé une rencontre dans un pays tiers neutre
  • Ce refus intervient sur fond de pressions américaines pour désarmer le Hezbollah, soutenu par l'Iran, alors que Beyrouth insiste sur la non-ingérence dans ses affaires internes

BEYROUTH: Le ministre libanais des Affaires étrangères Youssef Raggi a décliné mercredi une invitation de son homologue à se rendre en Iran, qui soutient le Hezbollah islamiste, et proposé une rencontre dans un pays tiers.

Le gouvernement libanais est soumis à une intense pression des Etats-Unis pour désarmer le Hezbollah, affaibli par une guerre avec Israël, alors que l'Iran a affiché son opposition à cette mesure.

Début décembre, le chef de la diplomatie iranienne Abbas Araghchi avait invité M. Raggi à se rendre à Téhéran pour évoquer "les relations bilatérales" ainsi que les "développements régionaux et internationaux", selon le ministère iranien des Affaires étrangères.

En réponse à M. Araghchi, "j'ai déclaré que je ne pouvais pas accepter son invitation à me rendre à Téhéran dans les circonstances actuelles", a annoncé mercredi M. Raggi sur X.

"Cela ne signifie pas un refus d'engager le dialogue, mais plutôt que les conditions ne sont pas propices à cette visite", a-t-il ajouté.

Il a proposé à son homologue de s'entendre pour se rencontrer "dans un pays tiers neutre", soulignant que les relations entre le Liban et l'Iran devaient être basées sur le principe de "non ingérence dans les affaires internes" de chaque pays.

L'Iran arme et finance le puissant Hezbollah, qu'une guerre a opposé à Israël d'octobre 2023 à novembre 2024.

En août, le Liban avait signifié à un haut responsable iranien, Ali Larijani, en visite à Beyrouth, son refus catégorique de "toute ingérence" dans ses affaires internes, après des critiques par Téhéran de la décision du gouvernement de désarmer le Hezbollah.

Téhéran dénonce régulièrement les frappes israéliennes qui le visent. Les Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de la République islamique, avaient appelé en novembre à "venger" l'assassinat par Israël au Liban du chef militaire du Hezbollah, Haitham Ali Tabatabai.


L'Arabie saoudite et l'Iran réaffirment leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin

Une réunion organisée par Téhéran a rassemblé mardi des responsables saoudiens, iraniens et chinois. (SPA)
Une réunion organisée par Téhéran a rassemblé mardi des responsables saoudiens, iraniens et chinois. (SPA)
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  • Le vice-ministre saoudien des Affaires étrangères, Waleed Al-Khureiji, a participé mardi à la troisième réunion du Comité tripartite conjoint

RIYAD : L’Arabie saoudite et l’Iran ont réaffirmé leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin lors d’une réunion tenue mardi à Téhéran.

Le vice-ministre saoudien des Affaires étrangères, Waleed Al-Khureiji, a assisté à la troisième réunion du Comité tripartite conjoint entre l’Arabie saoudite, l’Iran et la Chine.

Les parties saoudienne et iranienne « ont réaffirmé leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin dans son intégralité, ainsi que leur volonté de renforcer les relations de bon voisinage entre leurs pays, dans le respect de la Charte des Nations unies, de la Charte de l’Organisation de la coopération islamique et du droit international », a indiqué l’Agence de presse saoudienne dans un communiqué.

L’Arabie saoudite et l’Iran ont également salué le rôle positif continu joué par la Chine ainsi que son soutien constant à la mise en œuvre de l’Accord de Pékin.

De son côté, la Chine a réaffirmé sa disponibilité à poursuivre son soutien et à encourager les démarches entreprises par le Royaume et l’Iran pour développer leurs relations dans divers domaines.

Les trois pays ont salué les progrès continus dans les relations saoudo-iraniennes et les perspectives qu’ils offrent à tous les niveaux, a ajouté la SPA.

Les trois pays ont également appelé à une cessation immédiate des agressions israéliennes en Palestine, au Liban et en Syrie.

Ils ont en outre condamné tout acte portant atteinte à l’intégrité territoriale de l’Iran.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com