Macron et Tebboune prônent une relance de la relation franco-algérienne

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Publié le Mardi 01 avril 2025

Macron et Tebboune prônent une relance de la relation franco-algérienne

  • Les deux présidents ont marqué « leur volonté de renouer le dialogue fructueux » engagé lors de la visite d'Emmanuel Macron à Alger en août 2022.
  • Le chef de la diplomatie française, Jean-Noël Barrot, se rendra à Alger le 6 avril afin de « donner rapidement » le nouvel élan souhaité à la relation.

PARIS : Les présidents français Emmanuel Macron et algérien Abdelmadjid Tebboune ont marqué lundi une relance de la relation bilatérale, après des mois de crise, qui reste toutefois suspendue à la libération de l'écrivain Boualem Sansal et à des enjeux de politique intérieure dans les deux pays.

Les deux présidents, qui se sont entretenus le jour de l'Aïd-el-Fitr marquant la fin du ramadan, ont marqué « leur volonté de renouer le dialogue fructueux » engagé lors de la visite d'Emmanuel Macron à Alger en août 2022, selon un communiqué commun.

« Ils ont convenu que la force des liens – en particulier humains – unissant la France et l'Algérie, les intérêts stratégiques et de sécurité respective des deux pays, les défis et crises auxquels l'Europe, la Méditerranée et l'Afrique étaient confrontées exigeaient le retour à ce dialogue d'égal à égal. » 

Ils ont ainsi décidé de la « reprise sans délai de la coopération sécuritaire », essentielle pour la lutte contre le terrorisme, notamment au Sahel, et contre les trafics humains.

La coopération migratoire, au cœur de la crise ces dernières semaines, doit « être immédiatement réinitiée, dans une logique de résultats répondant aux préoccupations des deux pays », ont également décidé les deux dirigeants. Ces derniers ont toujours joué la carte de leur relation personnelle pour surmonter les difficultés entre les deux pays.

La question de la réadmission dans leur pays d'origine des Algériens sous obligation de quitter le territoire français (OQTF), brandie à de multiples reprises par le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau, a enflammé les relations bilatérales.

- « Rencontre prochaine » -

La crise a atteint son paroxysme après l'attentat de Mulhouse (est) ayant fait un mort le 22 février, commis par un Algérien qui avait fait l'objet de plusieurs demandes de réadmission, refusées par l'Algérie.

Mais la volonté d'apaisement semblait prévaloir ces derniers jours. Au sein du gouvernement français, les voix les plus critiques à l'égard d'Alger, dont celle de Bruno Retailleau, se sont fait plus discrètes.

Les deux présidents ont également marqué leur volonté de « poursuivre et finaliser le travail de mémoire » sur la colonisation de l'Algérie par la France (1830-1962) et la guerre d'indépendance (1954-1962), qui continuent de peser sur la relation bilatérale.

La commission mixte d'historiens mise en place par les deux capitales, qui était à l'arrêt depuis plusieurs mois, va reprendre « sans délai » ses travaux afin de remettre des « propositions concrètes » aux deux chefs d'État « avant l’été 2025 ».

Le chef de la diplomatie française, Jean-Noël Barrot, se rendra à Alger le 6 avril afin de « donner rapidement » le nouvel élan souhaité à la relation. Le ministre français de la Justice, Gérald Darmanin, effectuera lui aussi une visite prochainement afin de relancer la coopération judiciaire.

Les deux présidents ont par ailleurs arrêté « le principe d'une rencontre prochaine », est-il encore indiqué, sans plus de précisions. Ils ont également insisté sur leur volonté de « développer la coopération économique » franco-algérienne, prisonnière des aléas politiques entre les deux pays.

La relation bilatérale a connu un violent coup de frein après l'annonce par Emmanuel Macron en juillet 2024 de son soutien appuyé à un plan d'autonomie sous souveraineté marocaine pour le Sahara occidental, un territoire au statut non défini selon l'ONU, revendiqué par les indépendantistes du Polisario, soutenus par Alger.

- « Pas la normalisation » -

À l'automne, la brouille s'est aggravée avec l'arrestation de l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, condamné jeudi à cinq ans de prison ferme pour des propos tenus sur le média français Frontières, réputé d'extrême droite, considérés comme portant atteinte à l'intégrité du territoire algérien.

Emmanuel Macron a appelé son homologue à un « geste de clémence et d'humanité » envers Boualem Sansal, « compte tenu de l'âge et de l'état de santé de l'écrivain ». Une grâce présidentielle a été évoquée.

La libération de l'écrivain est réclamée avec insistance en France, notamment à droite et à l'extrême droite de l'échiquier politique.

« C'est la fin d'une crise, mais pas encore la normalisation totale, qui est conditionnée à la libération de Boualem Sansal », relève Hasni Abidi, directeur du Centre d'études et de recherche sur le monde arabe et méditerranéen à Genève.

La relation bilatérale risque de continuer à naviguer au gré des intérêts politiques en France, à deux ans de l'élection présidentielle, tout comme en Algérie où la question mémorielle est régulièrement agitée.

« La question de l'Algérie, mémorielle, celle des OQTF, de la sécurité, des relations économiques vont rester un élément central jusqu'en 2027 », prédit Hasni Abidi.


France: à Marseille, un écologiste perd un deuxième frère dans un assassinat

Le parquet a ouvert une enquête pour assassinat en bande organisée et association de malfaiteurs en vue de commettre un crime. Les investigations ne font que commencer et le lien éventuel avec le narcobandistime n'est pas établi à ce stade. (AFP)
Le parquet a ouvert une enquête pour assassinat en bande organisée et association de malfaiteurs en vue de commettre un crime. Les investigations ne font que commencer et le lien éventuel avec le narcobandistime n'est pas établi à ce stade. (AFP)
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  • L'AFP a appris de sources concordantes qu'il s'agissait du petit frère d'Amine Kessaci, confirmant une information du journal régional La Provence
  • Connu pour son combat auprès des proches des victimes du narcobanditisme, le Marseillais de 22 ans, s'est également engagé en politique, auprès du Parti Les Ecologistes

MARSEILLE: Un jeune militant écologiste de 22 ans, Amine Kessaci, engagé aux côté des victimes du narcobanditisme à Marseille, dans le sud de la France, a perdu un deuxième frère cette semaine dans un assassinat, a appris l'AFP auprès de sources concordantes.

Jeudi, aux alentours de 14H30 (13H30 GMT), un jeune homme de 20 ans, inconnu des services de police et de justice, a été abattu par balle dans le 4e arrondissement de Marseille, à deux pas de la plus grande salle de concert de la ville, a indiqué dans un communiqué le procureur de la ville, Nicolas Bessone, sans donner l'identité de la victime.

L'AFP a appris de sources concordantes qu'il s'agissait du petit frère d'Amine Kessaci, confirmant une information du journal régional La Provence.

Connu pour son combat auprès des proches des victimes du narcobanditisme, le Marseillais de 22 ans, s'est également engagé en politique, auprès du Parti Les Ecologistes.

"Une moto s'est portée à hauteur du véhicule de la victime qui venait de se garer. Le passager arrière de la moto a tiré à plusieurs reprises sur la victime, qui était toujours dans son véhicule. Plusieurs étuis de 9 mm ont été retrouvés sur place", détaille le procureur.

Christine Juste, adjointe écologiste au maire de Marseille et proche d'Amine Kessaci, a confirmé à l'AFP, en pleurs, l'identité de la jeune victime. "J'ai énormément de peine pour mon ami et sa maman, aucune mère ne devrait vivre cela, la perte de deux enfants".

Le parquet a ouvert une enquête pour assassinat en bande organisée et association de malfaiteurs en vue de commettre un crime. Les investigations ne font que commencer et le lien éventuel avec le narcobandistime n'est pas établi à ce stade.

En 2020, Brahim, le grand frère d'Amine Kessaci a été abattu lors d'un triple assassinat par arme à feu et son corps a été retrouvé carbonisé dans un véhicule près de Marseille.

Les violences liées au narcotrafic sont fréquentes à Marseille et la consommation de drogue, notamment dans la rue, est en hausse. Un phénomène expliqué selon des élus locaux par une "précarisation générale" dans ce qui se trouve être également la métropole la plus pauvre du pays.

Selon un décompte de l'AFP, 14 personnes ont perdu la vie dans des narchomicides depuis le début de l'année dans le département français des Bouches-du-Rhône, où se trouve Marseille.


Le «fabriqué en France» s'invite à l'Elysée ce week-end

Le président Emmanuel Macron prononce un discours lors de l'inauguration de l'exposition « Fabrique en France » à l'Élysée, à Paris, le 25 octobre 2024. (AFP)
Le président Emmanuel Macron prononce un discours lors de l'inauguration de l'exposition « Fabrique en France » à l'Élysée, à Paris, le 25 octobre 2024. (AFP)
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  • La 5e édition de l'exposition Fabriqué en France met en avant 123 produits issus de tous les territoires, y compris l’outre-mer, avec une forte représentation de l’industrie et de l’artisanat
  • L’évènement introduit cette année une sélection stratégique de 20 innovations nationales et accueille pour la première fois des produits numériques, dans un contexte plus large de valorisation du savoir-faire français

PARIS: Du veston de berger brodé en Ardèche au ballon dirigeable du Vaucluse, en passant par le fauteuil roulant en bois de Dordogne, 123 produits seront à l'honneur à l'Elysée samedi et dimanche lors de la 5e édition de l'exposition Fabriqué en France.

La tomme de chèvre de Saint-Pierre-et-Miquelon, la vanille Bleue de la Réunion et des bijoux de Mayotte, notamment, mettront en valeur les territoires d'outre-mer pour cet évènement, qui doit être inauguré vendredi en fin d'après-midi par Emmanuel Macron.

Les objets, exposés dans les jardins, les salons et la cour d'honneur du palais de l'Elysée, proviennent de tous les départements de métropole et d'outre-mer. Ils ont été sélectionnés par un jury présidé par le chef pâtissier et chocolatier Pierre Hermé.

Une large majorité (59%) des lauréats appartient au secteur industriel, près d'un tiers à l'artisanat (29%) et le reste à la production alimentaire (10%), selon l'Elysée.

Pour la première fois, deux produits numériques ont également été retenus, dont la messagerie chiffrée Olvid, développée par des experts français en cybersécurité et déployée dans les ministères.

Autre nouveauté de cette édition: une sélection spécifique de 20 produits et services jugés stratégiques pour la nation, conçus par les filières industrielles du Conseil national de l'industrie, sera également présentée au public.

La société Ecotrain, basée en Haute-Garonne, viendra notamment présenter sa navette ferroviaire électrique destinée à circuler sur de petites lignes rurales, menacées d'abandon, pour désenclaver des territoires isolés.

Organisée après le salon Made in France, l'exposition précède aussi la première déclinaison du sommet Choose France dédiée aux investisseurs français, prévue lundi, et "s'inscrit dans une large séquence consacrée aux entreprises et au savoir-faire français" qui se prolongera avec la Semaine de l'industrie (17-23 novembre), souligne l'Elysée.

Gratuite et ouverte au public, l'exposition avait attiré près de 10.000 visiteurs l'an passé, une affluence comparable aux Journées du patrimoine.

Pour cette édition, la billetterie ouverte début novembre a été fermée, l'évènement étant déjà complet, a indiqué l'Elysée.


Un homme tué par balle en plein jour à Marseille

LE centre de Marseille, photo d'illustration. (AFP)
LE centre de Marseille, photo d'illustration. (AFP)
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  • En arrêt cardio-respiratoire à l'arrivée des secours, l'homme d'environ 25 ans, a été grièvement touché au thorax, ont indiqué les marins-pompiers de Marseille
  • Les faits se sont déroulés vers 14H30 dans le quartier populaire de Saint Just, situé à l'est de la ville

MARSEILLE: Un homme a été tué par balle, en plein jour, à proximité de la plus grande salle de concert de Marseille située dans le 4e arrondissement, a-t-on appris auprès de la préfecture de police des Bouches-du-Rhône.

En arrêt cardio-respiratoire à l'arrivée des secours, l'homme d'environ 25 ans, a été grièvement touché au thorax, ont indiqué les marins-pompiers de Marseille à l'AFP, confirmant une information de La Provence.

Les faits se sont déroulés vers 14H30 dans le quartier populaire de Saint Just, situé à l'est de la ville.

Les deux suspects, actuellement recherchés, se seraient enfuis sur un deux-roues, selon une source proche du dossier.

L’identité de la victime n'a pas été confirmée à ce stade, a fait savoir la préfecture de police.

Le lien entre cet homicide et le narcobanditisme n'a pas encore été établi, mais Marseille est régulièrement secouée par des "narchomicides" sur fond de trafic de stupéfiants et de guerre des gangs pour le contrôle des points de vente de drogue dans la seconde ville de France.

Le 9 octobre déjà, un homme avait été mortellement visé par des tirs en plein jour dans un quartier populaire du centre de Marseille, soit très certainement un 14e narchomicide depuis le début de l'année dans les Bouches-du-Rhône, selon un décompte de l'AFP. Deux personnes avaient été interpellées quelques heures après le meurtre, selon le parquet de Marseille.