Bateau pour Gaza: Mélenchon dénonce l'«arrestation illégale» de 12 personnes, dont l'eurodéputée Rima Hassan

L'eurodéputée franco-palestinienne Rima Hassan était partie dimanche de Sicile pour apporter de l'aide humanitaire à Gaza, où la situation est désastreuse après 20 mois de guerre. (AFP)
L'eurodéputée franco-palestinienne Rima Hassan était partie dimanche de Sicile pour apporter de l'aide humanitaire à Gaza, où la situation est désastreuse après 20 mois de guerre. (AFP)
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Publié le Lundi 09 juin 2025

Bateau pour Gaza: Mélenchon dénonce l'«arrestation illégale» de 12 personnes, dont l'eurodéputée Rima Hassan

  • "Nous exprimons notre plus vive indignation suite à l'interception, cette nuit, par les autorités israéliennes, du navire Freedom Flotilla"
  • L'eurodéputée franco-palestinienne Rima Hassan était partie dimanche de Sicile pour apporter de l'aide humanitaire à Gaza, où la situation est désastreuse après 20 mois de guerre

PARIS: Le chef de file de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon a dénoncé lundi l'"arrestation illégale" par Israël de "12 humanitaires et activistes pacifistes" qui se dirigeant en bateau vers Gaza, dont celle de l'eurodéputée Rima Hassan, issue du parti.

"Nous exprimons notre plus vive indignation suite à l'interception, cette nuit, par les autorités israéliennes, du navire Freedom Flotilla", a déclaré M. Mélenchon dans un communiqué signé la France insoumise, publié sur le réseau social X, appelant à des mobilisations "partout en France" lundi.

Le Madleen, qui transportait également l'activiste suédoise Greta Thunberg, a été "arraisonné" par Israël et son équipage "kidnappé par les forces israéliennes", avait affirmé un peu plus tôt l'ONG l'ayant affrété, la Coalition de la flottille pour la liberté.

Israël a de son côté dit dans un communiqué avoir dérouté le vaisseau vers ses côtes. "Il est prévu que les passagers retournent dans leurs pays", a expliqué le ministère des Affaires étrangères israélien.

L'eurodéputée franco-palestinienne Rima Hassan était partie dimanche de Sicile pour apporter de l'aide humanitaire à Gaza, où la situation est désastreuse après 20 mois d'une guerre déclenchée par l'attaque sanglante du mouvement islamiste palestinien Hamas en Israël le 7-Octobre 2023.

Après plus de deux mois de blocus total, les opérations humanitaires ont repris partiellement fin mai dans la bande de Gaza. Mais plusieurs drames sont survenus récemment à proximité d'un centre d'aide géré par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël.

Dans le communiqué de LFI, Jean-Luc Mélenchon appelle notamment à la "libération" de l'équipage du Madleen et à "faire pression sur les autorités israéliennes pour qu'elles laissent passer sans entrave l'aide humanitaire vers Gaza".

Depuis le début du conflit, la France insoumise a régulièrement condamné ce qu'elle qualifie de "génocide" à Gaza.

Par ailleurs, en février, Rima Hassan avait été refoulée par Israël après avoir tenté d'entrer dans le pays lors d'une visite d'une délégation du Parlement européen.


L'intelligence artificielle est à l'honneur à VivaTech, sur fond de tensions commerciales

Image : Shutterstock via AN
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  • Lors de ce show à l'américaine, le leader des puces électroniques pour l'intelligence artificielle (IA) pourrait faire « des annonces à destination de l'Europe », selon Cedric Foray.
  • La France compte près de 1 000 start-ups dans l'intelligence artificielle en 2025. Celles-ci ont levé 1,4 milliard d'euros en 2024, selon les chiffres de la Direction générale des entreprises.

PARIS : L'intelligence artificielle toujours en première ligne : VivaTech, le plus grand événement européen de la tech, fait son retour mercredi à Paris, avec en vedette le patron de Nvidia, un mastodonte américain des semi-conducteurs, sur fond de tensions commerciales avec les États-Unis.

Reconnaissable à son éternel blouson en cuir, Jensen Huang, le fondateur de Nvidia, donnera le coup d'envoi de cette grand-messe de la tech, qui se tient jusqu'à samedi à la Porte de Versailles, où près de 165 000 visiteurs sont attendus.

Lors de ce show à l'américaine, le leader des puces électroniques pour l'intelligence artificielle (IA) pourrait faire « des annonces à destination de l'Europe », selon Cedric Foray, responsable technologie, médias et télécoms pour l'Europe au cabinet EY.

Cette 9^e édition se tient cependant dans un contexte géopolitique explosif depuis le retour de Donald Trump au pouvoir, marqué par des tensions commerciales exacerbées entre les États-Unis et l'Union européenne, ainsi qu'une remise en question accrue de la domination technologique américaine. 

- La souveraineté, « priorité stratégique » -

« Le sujet de la souveraineté, qui n'était pas aussi important dans les échanges il y a encore un ou deux ans, est devenu une priorité absolument stratégique », souligne auprès de l'AFP François Bitouzet, directeur général de VivaTech.

C'est le cas pour le Canada, pays mis à l'honneur cette année, qui entend « redoubler d'efforts pour diversifier ses échanges économiques et être encore plus présent sur les marchés français et européens », comme l'avait expliqué l'ambassadeur canadien Stéphane Dion lors d'une conférence de presse en avril.

Des représentants de 160 pays seront présents et 50 stands nationaux seront déployés, avec de nouveaux venus comme la Pologne, le Liban, l'Arabie saoudite et le Nigeria.

La French Tech, chère au président Emmanuel Macron, sera bien entendu à l'honneur. Si ce dernier n'a pas encore confirmé sa présence, Clara Chappaz, ministre déléguée chargée de l'Intelligence artificielle et du Numérique, est attendue mercredi. 

Pour Cedric Foray, « participer à cette compétition avec les États-Unis est plutôt une opportunité pour les acteurs de la tech européenne et française ».

La France compte près de 1 000 start-ups dans l'intelligence artificielle en 2025. Celles-ci ont levé 1,4 milliard d'euros en 2024, selon les chiffres de la Direction générale des entreprises.

Les dirigeants de groupes français comme Mistral AI, concepteur du chatbot Le Chat, et Poolside, spécialisé dans la génération de code par l'IA générative, ainsi que des entreprises franco-américaines comme Hugging Face, plateforme d'IA en accès libre, interviendront sur scène.

Par ailleurs, le programme comprend des interventions de grands patrons français comme Bernard Arnault, à la tête du groupe de luxe LVMH, et Christel Heydemann, directrice générale d'Orange. 

De la science-fiction à l'application.

L'intelligence artificielle ne se cantonnera d'ailleurs pas aux entreprises spécialisées.

« On est passé de l'intelligence artificielle de science-fiction à l'intelligence artificielle en application », explique François Bitouzet.

Les visiteurs pourront voir des applications concrètes de cette technologie dans des domaines aussi variés que le luxe, l'assurance, la santé, l'énergie, l'automobile, la logistique, le tourisme ou les industries créatives, promet-il.

La start-up canadienne BrainBox AI présentera par exemple une solution d'intelligence artificielle permettant de réduire la consommation d'énergie des bâtiments, tandis que l'entreprise française Skinmed proposera une solution pour lutter contre les déserts médicaux à l'aide de photos analysées par l'IA.

Parmi les pointures du secteur, Fidji Simo, nouvelle numéro 2 d'OpenAI (l'entreprise américaine à l'origine de ChatGPT), s'exprimera sur le futur de l'intelligence artificielle, tandis que Joe Tsai (Alibaba) viendra parler des dernières innovations en termes d'IA du géant chinois du e-commerce.

Plus largement, les robots auront aussi leur moment de gloire avec des entreprises comme Robocore (Hong Kong), Agility Robotics (États-Unis) ou encore Enchanted Tools (France).


Agression d'un rabbin en France: la Conférence des rabbins européens veut des «mesures urgentes»

Le chancelier allemand Friedrich Merz (premier rang, à gauche) et le président de la Conférence des rabbins européens (CER), le grand rabbin Pinchas Goldschmidt (premier rang, à droite) applaudissent lors de la cérémonie de remise du Prix international Charlemagne d'Aix-la-Chapelle 2025 (Karlspreis) au président de la Commission européenne, le 29 mai 2025 à Aix-la-Chapelle, dans l'ouest de l'Allemagne. (AFP)
Le chancelier allemand Friedrich Merz (premier rang, à gauche) et le président de la Conférence des rabbins européens (CER), le grand rabbin Pinchas Goldschmidt (premier rang, à droite) applaudissent lors de la cérémonie de remise du Prix international Charlemagne d'Aix-la-Chapelle 2025 (Karlspreis) au président de la Commission européenne, le 29 mai 2025 à Aix-la-Chapelle, dans l'ouest de l'Allemagne. (AFP)
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  • "La violente attaque contre le rabbin Lemmel" près de Paris "à la suite d'une précédente agression contre lui en Normandie, est méprisable", a estimé Pinchas Goldschmidt, président de cette organisation, dans un communiqué
  • La Conférence des rabbins européens, dont le siège se trouve à Munich en Allemagne, rassemble plus de 900 leaders religieux en Europe, précise le communiqué

PARIS: Le président de la Conférence des rabbins européens (CER) a appelé dimanche les autorités à "prendre des mesures urgentes" pour protéger les juifs et notamment leurs dirigeants religieux après l'agression d'un rabbin pour la seconde fois en quelques jours en France.

"La violente attaque contre le rabbin Lemmel" près de Paris "à la suite d'une précédente agression contre lui en Normandie, est méprisable", a estimé Pinchas Goldschmidt, président de cette organisation, dans un communiqué.

"Il ne faut pas transformer les rabbins et les juifs en cibles dans les rues d'Europe", ajoute M. Goldschmidt, qui appelle "toutes les autorités à prendre des mesures urgentes pour s'assurer que les juifs peuvent vivre et marcher librement et en sécurité dans chaque ville européenne".

Selon lui, "les rabbins sont particulièrement vulnérables et ils doivent être en mesure de vivre dignement et fièrement en tant que juifs, sans peur de subir des violences, dans les villes où ils exercent".

La Conférence des rabbins européens, dont le siège se trouve à Munich en Allemagne, rassemble plus de 900 leaders religieux en Europe, précise le communiqué.

Le rabbin Elie Lemmel a été violemment agressé à coup de chaise vendredi en banlieue parisienne.

Le Palestinien soupçonné de l'avoir agressé a été placé en hospitalisation sous contrainte pour recevoir des soins psychiatriques après avoir initialement été mis en garde à vue, a appris l'AFP vendredi auprès du parquet.

Le ministère public a précisé que "selon les documents d'identité en langue allemande trouvés en sa possession", cet homme "serait né à Rafah" dans le sud de la bande de Gaza et "serait âgé de 28 ans".

Cette agression a suscité l'indignation de la communauté juive et du gouvernement qui a pointé la "radicalisation" du débat public comme terreau de cet acte.

Sur "le premier trimestre 2025", "436 faits antisémites" ont été enregistrés, un chiffre "extrêmement élevé", a indiqué dimanche sur Franceinfo Mathias Ott, délégué interministériel à la lutte contre le racisme et l’antisémitisme.

Il y a eu "1.670 actes antisémites" enregistrés par les forces de l’ordre en 2023, "1.570" en 2024; "On est sur un plateau extrêmement élevé", a-t-il ajouté.

"Aujourd’hui, les actes antisémites représentent deux tiers des actes antireligieux dans notre pays", a-t-il rapporté, en apportant son soutien au rabbin Elie Lemmel.


Une vague de nouvelles protections attendues à Nice pour les océans

Le président français Emmanuel Macron prononce un discours au Centre des Expositions avant la troisième Conférence des Nations unies sur les océans (UNOC3), à Nice, sur la Côte d'Azur, le 8 juin 2025. (Photo de Christian Hartmann / POOL / AFP)
Le président français Emmanuel Macron prononce un discours au Centre des Expositions avant la troisième Conférence des Nations unies sur les océans (UNOC3), à Nice, sur la Côte d'Azur, le 8 juin 2025. (Photo de Christian Hartmann / POOL / AFP)
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  • Une vague de nouveaux engagements des États devrait déferler sur la Côte d'Azur où sont attendus 63 chefs d'État et de gouvernement, dont de nombreux dirigeants du Pacifique et d'Amérique latine.
  • Seulement 8,36 % des océans sont protégés à ce jour, et selon Greenpeace, cet objectif ne sera pas atteint avant 2107 si l'on continue à ce rythme. 

NICE, FRANCE : Le sommet mondial sur les océans s'ouvre lundi à Nice, en France, avec des appels à interdire le chalutage de fond et à renforcer la protection des aires marines protégées dans le monde.

La ministre française de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, a annoncé dimanche que cette conférence, décrite comme un sommet de « mobilisation », permettrait d'« augmenter le niveau de protection des eaux mondiales ».

Une vague de nouveaux engagements des États devrait déferler sur la Côte d'Azur où sont attendus 63 chefs d'État et de gouvernement, dont de nombreux dirigeants du Pacifique et d'Amérique latine.

« On n'a jamais rassemblé autant de monde dans l'histoire de l'humanité pour les océans », a souligné Emmanuel Macron, président français.

Cette semaine, les îles Samoa ont ouvert la voie en créant neuf nouveaux parcs marins interdits à la pêche, couvrant 30 % de leurs eaux nationales, sur 36 000 kilomètres carrés. 

La France, pays hôte, a annoncé dès samedi, par la voix d'Emmanuel Macron, une limitation du chalutage de fond dans ses aires marines protégées (AMP) pour protéger les fonds marins, sans toutefois parvenir à convaincre les ONG, qui ont critiqué le « manque d'ambition » de ces annonces.

Lundi, le gouvernement britannique doit également annoncer son intention d'interdire le chalutage dans 41 zones protégées couvrant une superficie de 30 000 km (2). La moitié des AMP britanniques sera ainsi interdite au chalutage si le processus aboutit.

Mis en lumière dans le film « Ocean » du Britannique David Attenborough, le chalutage de fond est critiqué pour son impact carbone et les dommages qu'il engendre sur les habitats marins sensibles (herbiers, coraux, etc.).

D'autres pays devraient également profiter du sommet de Nice pour annoncer la création de nouvelles aires marines protégées dans leurs eaux nationales.

La communauté internationale s'est fixé un objectif de 30 % de protection des océans d'ici 2030 (objectif « 30X30 »). Seulement 8,36 % des océans sont protégés à ce jour, et selon Greenpeace, cet objectif ne sera pas atteint avant 2107 si l'on continue à ce rythme. 

Selon le cabinet de Mme Pannier-Runacher, les annonces attendues à Nice devraient permettre d'atteindre une protection supérieure à 10 % à l'échelle mondiale.

« Un nombre historique de chefs d'État participent aux négociations sur les océans. Il faut que tous les pays agissent », a-t-il enjoint dans un communiqué, en appelant à « transformer les paroles en actions audacieuses et ambitieuses ».

Autre sujet brûlant : la ratification du traité sur la haute mer donnera lieu à un événement spécial lundi soir.

De nouvelles ratifications pourraient être officialisées pour ce traité destiné à protéger les eaux internationales, aujourd'hui ratifié par 31 pays et l'Union européenne.

La France, qui espérait franchir la barre des 60 ratifications à l'occasion de la cérémonie de signature du traité à Nice, a dû revoir ses ambitions à la baisse. 

Dimanche, M. Macron a toutefois promis que cela entrerait en vigueur d'ici à la prochaine assemblée générale des Nations unies, prévue en septembre.

La première journée de la conférence sera également ponctuée d'annonces scientifiques, notamment le lancement de l'IPOS, une plateforme conçue pour conseiller les États sur leurs engagements en matière de développement durable de l'océan.

La société Mercator, qui surveille l'état de l'océan depuis plus de 20 ans, devrait quant à elle être transformée en organisation internationale à l'occasion de la signature d'un traité.

« C'est un événement majeur. L'océan sera désormais présent sur la table des discussions internationales », a salué Pierre Bahurel, son directeur général, alors qu'il n'existe pas d'organisation internationale spécifiquement dédiée aux océans.

Mercator œuvre notamment à concevoir un « jumeau numérique » de l'océan, qui pourrait aider à mieux comprendre les cyclones, par exemple.

Enfin, une coalition spatiale pour l'océan (Space4Ocean) devrait voir le jour afin de renforcer les efforts de préservation et de conservation des océans.