Les Émirats arabes unis concluent 26 accords commerciaux dans le cadre de l'Initiative de partenariat économique (IPE)

Le programme CEPA a été lancé par les Émirats arabes unis en septembre 2021. Shutterstock
Le programme CEPA a été lancé par les Émirats arabes unis en septembre 2021. Shutterstock
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Publié le Mardi 01 avril 2025

Les Émirats arabes unis concluent 26 accords commerciaux dans le cadre de l'Initiative de partenariat économique (IPE)

  • Ces accords interviennent alors que les accords de libre-échange se multiplient dans la région du CCG.
  • Les Émirats arabes unis en sont également aux dernières étapes des négociations avec plusieurs grandes économies, dont le Japon, et les pourparlers devraient être conclus d'ici la fin de l'année.

RIYAD : Les Émirats arabes unis ont signé cinq nouveaux accords commerciaux depuis le début de l'année 2025, ce qui porte à 26 le nombre total d'accords conclus dans le cadre de leur programme d'accord de partenariat économique global.

Selon l'agence de presse nationale WAM, la Malaisie, la Nouvelle-Zélande et le Kenya, ainsi que l'Ukraine et la République centrafricaine, ont tous signé des accords au cours du premier trimestre de l'année.

Ces accords s'ajoutent à ceux signés avec des pays comme la Turquie, l'Inde et l'Indonésie depuis le lancement du programme CEPA en septembre 2021. 

Le CEPA (Comprehensive Economic Partnership Agreement) est un accord de libre-échange entre deux pays, conçu pour réduire ou éliminer les obstacles au commerce et à l'investissement, et ainsi faciliter le renforcement des liens commerciaux entre les parties participantes.

Les Émirats arabes unis en sont également aux dernières étapes des négociations avec plusieurs grandes économies, dont le Japon, et les pourparlers devraient être conclus d'ici la fin de l'année, a révélé le communiqué.

Selon WAM, les CEPA ont un impact positif sur l'objectif des Émirats arabes unis de porter la valeur totale du commerce extérieur non pétrolier de marchandises à 4 000 milliards de dirhams (1 090 milliards de dollars) et d'augmenter les exportations non pétrolières à 800 milliards de dirhams d'ici 2031.

« Le programme CEPA a accéléré cette trajectoire ascendante, soutenant les progrès vers les objectifs décrits dans la vision 'We the UAE 2031' », indique le communiqué. 

L'agence de presse ajoute que ces accords, signés en moins de quatre ans, ont considérablement élargi le réseau commercial mondial du pays tout en créant de nouvelles opportunités pour le secteur privé et les entreprises des Émirats arabes unis. 

Outre les six accords déjà entrés en vigueur, 14 autres font l'objet de procédures techniques et de ratification en vue de leur mise en œuvre.

Le rapport ajoute que les négociations sur six autres accords ont été finalisées et que les signatures devraient avoir lieu prochainement. 

Selon le ministère de l'économie des Émirats arabes unis, les six accords CEPA qui sont entrés en vigueur concernent l'Inde, Israël et l'Indonésie, ainsi que la Turquie, le Cambodge et la Géorgie. 

Le ministère a ajouté qu'un autre accord CEPA avec le Costa Rica entrera en vigueur le 1ᵉʳ avril. 

À la suite de l'accord CEPA avec l'Inde, qui est entré en vigueur en mai 2022, le commerce non pétrolier entre les Émirats arabes unis et le pays asiatique a augmenté de 20,5 %, les exportations des Émirats vers l'Inde ayant bondi de 75 % d'ici à la fin de 2024.

WAM ajoute que le commerce avec la Turquie a augmenté de plus de 11 %, que l'Indonésie a connu une croissance de plus de 15 % et que la Géorgie a enregistré une augmentation remarquable de 56 % depuis la mise en œuvre du CEPA.

Les principaux bénéficiaires de ces accords CEPA sont des secteurs tels que la logistique, les énergies propres et renouvelables, les technologies et applications de pointe et les services financiers. 

D'autres secteurs clés bénéficient de ces accords, notamment les industries vertes, les matériaux avancés, l'agriculture et les systèmes alimentaires durables.

Les accords de libre-échange se multiplient dans la région du CCG 

Le programme CEPA des Émirats arabes unis intervient alors que de nombreux pays du Golfe cherchent à améliorer le commerce non pétrolier par le biais d'accords de libre-échange. 

En décembre, l'Autorité générale du commerce extérieur de l'Arabie saoudite a mené le premier cycle de négociations pour un accord entre le Conseil de coopération du Golfe et le Japon. 

Un mois plus tôt, la Nouvelle-Zélande a conclu un accord de libre-échange avec le Conseil de coopération du Golfe, qui comprend l'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et le Qatar. 

Jasem Mohamed Al-Budaiwi, secrétaire général du CCG, a déclaré à l'époque que l'accord devrait stimuler la croissance économique et le développement dans les deux pays en facilitant le commerce, en attirant les investissements et en créant de nouvelles opportunités pour les entreprises et les industries.

En février, l'émir du Qatar, le cheikh Tamim bin Hamad al Thani, a rencontré le premier ministre indien, Narendra Modi, et a discuté de divers moyens de renforcer les liens bilatéraux, des discussions étant en cours en vue d'un futur accord de libre-échange. 

Arun Kumar Chatterjee, secrétaire du ministère indien des affaires extérieures, a déclaré à cette occasion que son gouvernement souhaitait mettre en œuvre un accord de libre-échange plus large entre l'Inde et le CCG, et que les négociations avec le Qatar constituaient une première étape dans ce processus. 

L'Inde est également en passe de finaliser un accord global de commerce et d'investissement avec Oman. 

En janvier, le ministre omanais du Commerce, Qais bin Mohammad Al-Yousef, a déclaré à Press Trust of India que le pacte, qui devrait être finalisé cette année, pourrait considérablement renforcer les liens bilatéraux en matière de commerce et d'investissement entre les deux pays. 

Le Royaume-Uni négocie également avec les pays du CCG depuis 2022 en vue d'établir un accord de libre-échange. 

En novembre, son ministre des Affaires étrangères, Jonathan Reynolds, s'est rendu à Dubaï dans le cadre des efforts déployés par l'Europe pour mener à bien les négociations. 

La Chine est un partenaire économique clé de la région. En septembre, le Premier ministre chinois Li Qiang a appelé à l'accélération des négociations de libre-échange entre son pays et les pays du CCG.

Il a ajouté que la Chine était prête à renforcer la communication et la coordination et à consolider les fondements politiques des relations bilatérales, tout en exhortant les deux parties à approfondir la coopération dans les domaines de l'énergie, de l'investissement, de l'innovation, de la science et de la technologie.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Eurostar renforce sa flotte chez Alstom avant la bataille du Paris-Londres

Les trains Eurostar sont garés sur des quais vides à la gare de St Pancras à Londres le 30 décembre 2023, alors que les services sont perturbés par les inondations. (AFP)
Les trains Eurostar sont garés sur des quais vides à la gare de St Pancras à Londres le 30 décembre 2023, alors que les services sont perturbés par les inondations. (AFP)
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  • Eurostar investit 2 milliards d’euros pour commander 50 nouveaux trains Alstom "Celestia", afin de moderniser sa flotte et faire face à l’arrivée de nouveaux concurrents sur la ligne Paris-Londres
  • Les premiers trains entreront en service dès 2031, avec pour objectif de transporter jusqu’à 30 millions de passagers par an et de tripler la capacité d’accueil à la gare de St Pancras d’ici 2028

LONDRES: La compagnie ferroviaire Eurostar a annoncé mercredi avoir choisi le groupe industriel français Alstom pour construire 50 nouveaux trains, dont 20 en option, soit un investissement de 2 milliards d'euros avant l'arrivée de la concurrence sur les liaisons transmanche.

Les premiers trains issus de cette commande, baptisés Eurostar Celestia, qui ont vocation à remplacer des modèles anciens, devraient entrer en service en 2031, a indiqué Eurostar dans un communiqué.

"Les 30 premières (rames) ont été commandées, 20 autres suivront", a précisé cette filiale de la SNCF, qui disposera de 67 rames une fois les 50 nouveaux trains livrés, soit "une augmentation globale de 30%" de sa flotte.

Alstom s'est de son côté félicité dans un communiqué de l'approbation de la première tranche de la commande, qui s'élèvera pour les 30 premiers trains à 1,4 milliard d'euros.

Eurostar, qui opère dans cinq pays (Royaume-Uni, Belgique, France, Pays-Bas et Allemagne) et s'apprête à ouvrir une liaison jusqu'à Genève, espère avec cet investissement transporter 30 millions de passagers par an.

- Livraisons plus rapides -

Les nouvelles rames Eurostar Celestia, qui permettront chacune de transporter plus de 540 voyageurs, seront "conçues sur mesure" dans une optique "haut de gamme", selon la compagnie ferroviaire. Ce modèle est une déclinaison de l'Avelia Horizon, le fleuron à deux étages d'Alstom, dont la SNCF a commandé 115 exemplaires.

Grâce à un contrat de son actionnaire majoritaire avec Alstom, Eurostar avait "la capacité d'avoir des livraisons beaucoup plus rapidement" qu'avec les constructeurs concurrents, a expliqué à l'AFP la directrice générale d'Eurostar, Gwendoline Cazenave.

Elle espère être livrée de la totalité des rames "au milieu des années 2030", à raison de 15 rames par an.

La compagnie ferroviaire entend aussi avec cette commande se préparer à l'arrivée prochaine de concurrents sur son segment le plus important, la ligne Paris-Londres, sur laquelle 8 millions de personnes sont transportées chaque année. Deux millions de passagers supplémentaires y sont attendus d'ici 2030.

Le transporteur ferroviaire italien Trenitalia et le britannique Virgin ont dit vouloir ouvrir une ligne entre les deux capitales d'ici 2029. D'autres compagnies, dont l'espagnole Evolyn et la néerlandaise Heuro, sont intéressées.

Eurotunnel, la société qui gère le tunnel sous la Manche, ne cesse de chercher à attirer de nouveaux opérateurs, l'infrastructure étant en mesure d'accueillir jusqu'à 1.000 trains par jour, contre 400 actuellement (entre Eurostar, Shuttle et fret), avait indiqué son directeur général Yann Leriche.

- Guerre des prix -

Le groupe britannique London St. Pancras Highspeed, qui exploite la ligne à grande vitesse reliant Londres au tunnel sous la Manche, estime lui aussi qu'elle ne fonctionne qu'à 50% de sa capacité.

Eurostar réclame, avant même l'arrivée des concurrents, des espaces supplémentaires, pour les voyageurs comme pour les trains, alors que les infrastructures sont déjà saturées autant dans la gare londonienne de St Pancras qu'à la gare du Nord à Paris.

En 2024, la capacité opérationnelle de St Pancras était de 1.800 voyageurs par heure, selon la compagnie, qui vise près de 5.000 par heure en 2028.

Les usagers espèrent que l'ouverture à la concurrence engendrera une guerre des prix, les billets de train étant souvent bien plus chers que ceux de l'avion sur le Paris-Londres, malgré des premiers tarifs à 39 livres (ou 44 euros).

Environ 19,5 millions de passagers sont montés dans un Eurostar l'année dernière, soit une hausse de 5% par rapport à 2023.


Kering vend sa beauté à L'Oréal pour se relancer

Le groupe français de luxe Kering, malmené depuis plusieurs années, vend sa division beauté à son compatriote L'Oréal pour 4 milliards d'euros, ce qui devrait lui permettre de réduire son endettement et continuer son redressement. (AFP)
Le groupe français de luxe Kering, malmené depuis plusieurs années, vend sa division beauté à son compatriote L'Oréal pour 4 milliards d'euros, ce qui devrait lui permettre de réduire son endettement et continuer son redressement. (AFP)
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  • L'information avait été dévoilée samedi par le Wall Street Journal: Kering cède au numéro un mondial des cosmétiques L'Oréal sa division beauté, créée en 2023 avec notamment l'achat de la marque de parfums de luxe Creed pour 3,5 milliards de dollars
  • La cession, annoncée dans la nuit de dimanche à lundi, est saluée par les marchés à l'ouverture de la Bourse de Paris lundi, où l'action Kering gagnait plus de 5% dans les premiers échanges

PARIS: Le groupe français de luxe Kering, malmené depuis plusieurs années, vend sa division beauté à son compatriote L'Oréal pour 4 milliards d'euros, ce qui devrait lui permettre de réduire son endettement et continuer son redressement.

L'information avait été dévoilée samedi par le Wall Street Journal: Kering cède au numéro un mondial des cosmétiques L'Oréal sa division beauté, créée en 2023 avec notamment l'achat de la marque de parfums de luxe Creed pour 3,5 milliards de dollars.

La réalisation de l'opération est prévue au premier semestre 2026.

La cession, annoncée dans la nuit de dimanche à lundi, est saluée par les marchés à l'ouverture de la Bourse de Paris lundi, où l'action Kering gagnait plus de 5% dans les premiers échanges.

L'accord comprend également "l'établissement des licences de 50 ans pour les marques iconiques de Kering" (Gucci, Bottega Veneta et Balenciaga), L'Oréal possédant déjà depuis 2008 la licence Yves Saint Laurent.

Le partenariat inclut "les droits de conclure un accord de licence exclusif d'une durée de cinquante ans pour la création, le développement et la distribution des produits parfum et beauté de Gucci, démarrant après l'expiration de la licence actuelle avec Coty, dans le respect des obligations du groupe Kering au titre de l'accord de licence existant".

Selon une note des analystes de HSBC, la licence arrive à expiration chez l'américain Coty en 2028.

Il est également inclus un "partenariat exclusif, prévu sous la forme d'une co-entreprise à 50/50, qui permettra de créer des expériences et des services combinant les capacités d'innovation de L'Oréal et la connaissance approfondie des clients du luxe de Kering".

"L'ajout de ces marques extraordinaires complète parfaitement notre portefeuille existant et élargit considérablement notre présence dans de nouveaux segments dynamiques de la beauté de luxe (...) Gucci, Bottega Veneta et Balenciaga sont toutes des marques de couture exceptionnelles qui présentent un énorme potentiel de croissance", déclare le directeur général de L'Oréal, Nicolas Hieronimus, cité dans le communiqué.

"Etape décisive pour Kering"

"Cette alliance stratégique marque une étape décisive pour Kering", déclare son directeur général, Luca de Meo, cité dans le communiqué, "ce partenariat nous permet de nous concentrer sur ce qui nous définit le mieux : notre puissance créative et l'attractivité de nos Maisons".

Cette annonce survient un mois seulement après l'entrée en fonction de Luca de Meo, chargé de redresser le groupe malmené depuis plusieurs années par les difficultés de sa marque phare Gucci, qui assure à elle seule 44% du chiffre d'affaires et les deux tiers de la rentabilité opérationnelle mais n'en finit pas de traverser une mauvaise passe.

"Nous devrons continuer à nous désendetter et, là où cela s'impose, rationaliser, réorganiser et repositionner certaines de nos marques", avait déclaré Luca de Meo le jour de sa nomination le 9 septembre. .

"Le nouveau directeur général de Kering semble déjà vouloir marquer les esprits. Luca de Meo a déclaré que le redressement du bilan constituait une priorité, et qu'une vente de la division beauté permettrait de réduire significativement l'endettement" du groupe, retient lundi Adam Cochrane, analyste de Deutsche Bank.

Kering a annoncé en juillet une chute de 46% de son bénéfice net au premier semestre, à 474 millions d'euros, un plongeon de 16% de son chiffre d'affaires, à 7,6 milliards d'euros, et un endettement de 9,5 milliards d'euros.

Cette vente à L'Oréal devrait permettre au groupe de diminuer sa dette. Les 4 milliards d'euros seront "payables en numéraire à la réalisation de l'opération prévue pour le premier semestre 2026", précise le communiqué.

L'Oréal versera également des redevances à Kering pour l'utilisation des marques sous licence.

L'Oréal a de son côté publié en juillet un chiffre d'affaires semestriel en hausse de 1,6% à 22,47 milliards. Les ventes semestrielles de sa division luxe ont progressé de 1% à plus de 7,65 milliards d'euros.

Le groupe de cosmétiques a également été cité en septembre dans le testament de Giorgio Armani, qui a demandé à ses héritiers de céder à moyen terme son empire à un géant comme LVMH, L'Oréal ou EssilorLuxottica.

L'Oréal possède la licence Armani pour les parfums et cosmétiques depuis 1988.


L’intelligence artificielle, levier d’émancipation pour les femmes selon la directrice de la DCO

Interrogée par Arabnews en français en marge des Rencontres économiques de l’Institut du monde arabe à Paris, El Haddaoui affiche un optimisme mesuré : « On ne peut pas dire que l’intelligence artificielle est une bonne ou une mauvaise chose en soi, explique-t-elle, mais je suis très optimiste quant aux opportunités qui existent pour les femmes. » (Photo fournie)
Interrogée par Arabnews en français en marge des Rencontres économiques de l’Institut du monde arabe à Paris, El Haddaoui affiche un optimisme mesuré : « On ne peut pas dire que l’intelligence artificielle est une bonne ou une mauvaise chose en soi, explique-t-elle, mais je suis très optimiste quant aux opportunités qui existent pour les femmes. » (Photo fournie)
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  • Pour la directrice générale de la Digital Cooperation Organization (DCO), Hajar El Haddaoui, l’intelligence artificielle (IA) représente une opportunité considérable pour les femmes sur le marché du travail, à condition toutefois de réduire les fractures
  • Interrogée par Arabnews en français en marge des Rencontres économiques de l’Institut du monde arabe à Paris, El Haddaoui affiche un optimisme mesuré

PARIS: Pour la directrice générale de la Digital Cooperation Organization (DCO), Hajar El Haddaoui, l’intelligence artificielle (IA) représente une opportunité considérable pour les femmes sur le marché du travail, à condition toutefois de réduire les fractures numériques, de renforcer la coopération internationale et d’intégrer cette technologie au cœur des stratégies nationales de développement.

Interrogée par Arabnews en français en marge des Rencontres économiques de l’Institut du monde arabe à Paris, El Haddaoui affiche un optimisme mesuré : « On ne peut pas dire que l’intelligence artificielle est une bonne ou une mauvaise chose en soi, explique-t-elle, mais je suis très optimiste quant aux opportunités qui existent pour les femmes. »

« On voit de plus en plus de femmes s’intéresser à l’IA et aux algorithmes dans différents domaines ; il faut s’en saisir comme d’une opportunité », souligne El Haddaoui, dont l’organisation, fondée à Riyad en 2020, regroupe 16 États membres et compte plus de 40 partenaires issus des secteurs technologique et financier.

Œuvrant essentiellement autour de deux axes stratégiques — la résilience technologique et la prospérité numérique —, la DCO s’est vu accorder un siège d’observateur à l’Assemblée générale des Nations unies en 2022.

L’accès à l’intelligence artificielle n’est cependant pas uniforme à l’échelle mondiale, plaide El Haddaoui, dont l’organisation œuvre pour l’inclusivité numérique et technologique.
« Non, il n’y a pas d’égalité entre les pays, affirme-t-elle sans détour. Certains ont énormément investi dans l’IA et disposent des ressources nécessaires, tandis que d’autres en sont encore loin. »

Elle insiste sur l’importance de la coopération régionale pour réduire ces écarts : « Il faut échanger les bonnes pratiques et, surtout, soutenir les pays en retard par de grands investissements », souligne-t-elle, rappelant que « certains pays n’ont même pas la 5G, ce qui rend toute avancée en IA très difficile ».

Pour elle, la réduction de cette fracture nécessite des partenariats solides entre États, des échanges d’expériences et un appui financier ciblé, afin « de permettre à davantage de pays d’intégrer l’intelligence artificielle dans leurs priorités nationales ».

Cependant, les disparités ne sont pas seulement internationales, souligne El Haddaoui : elles sont également internes, car « dans certains pays, les zones rurales n’ont même pas accès à Internet, alors que d’autres régions abritent des hubs d’innovation très avancés », observe-t-elle.

Cette fracture numérique interne constitue, selon elle, un défi majeur. La solution passe par une stratégie globale d’éducation et d’inclusion : « Il faut prendre en compte l’éducation dès le plus jeune âge, développer des applications accessibles dans les langues locales et former les talents nationaux pour diffuser les connaissances liées à l’IA au sein même du pays. »

Ce n’est qu’une fois ces bases posées que la réduction de la fracture pourra s’étendre aux niveaux régional et mondial.

Interrogée sur le risque de voir le financement de l’IA se faire au détriment d’autres secteurs essentiels, El Haddaoui se veut rassurante : « Si l’intelligence artificielle est intégrée dans la stratégie numérique nationale et appliquée à tous les secteurs — santé, finance, économie ou éducation —, elle ne concurrence pas les autres investissements, elle les renforce », explique-t-elle.

Elle met toutefois en garde contre une approche sectorielle trop étroite : « Dans les pays où l’investissement est concentré uniquement sur l’IA sans vision transversale, le risque existe. Il ne faut pas répéter les erreurs commises lors de la transformation digitale dans certaines régions. L’IA doit être pensée comme une stratégie cross-industry, présente dans tous les secteurs et non en silo. »

Pour cette raison, ajoute-t-elle, la DCO travaille avec de nombreux États membres, dont le Maroc : « Nous sommes présents sur le terrain dans plusieurs pays membres afin d’accompagner le développement numérique local », précise-t-elle.