PARIS: Face à l'imminence de droits de douane punitifs de l'administration américaine attendus mercredi contre l'Europe, le Vieux Continent "devra répondre pour pouvoir être dans un rapport de forces", a martelé mardi le ministre français délégué au Commerce extérieur Laurent Saint-Martin.
En cas d'imposition de droits de douane par le président américain Donald Trump, "l'Europe devra répondre pour pouvoir être dans un rapport de forces, synonyme de la puissance qu'elle peut être et qu'elle doit être", a déclaré le ministre, à l'occasion d'une conférence à Paris à l'initiative de Business France, agence qui aide les entreprises françaises à se développer à l'étranger.
"Nous défendrons nos intérêts", a poursuivi M. Saint-Martin durant son discours, "ceux de nos industries, ceux de nos filières".
Les partenaires des Etats-Unis à travers le monde se préparent au choc attendu mercredi avec l'annonce de nouveaux droits de douanes par le président Trump, qui a promis d'être "très gentil", laissant planer le doute sur l'ampleur de cette nouvelle phase de sa guerre commerciale.
Outre des droits de douane qualifiés de "réciproques", qui verraient les Etats-Unis taxer toute marchandise importée au même niveau de taxe que celui qu'impose aux Etats-Unis le pays dont cette marchandise provient, Washington prévoit des taxes additionnelles sur les voitures fabriquées à l'étranger, ainsi que sur les pièces détachées entrant dans la composition des véhicules assemblés aux Etats-Unis.
Mardi, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a affirmé que l'Union européenne disposait d'un "plan solide" pour répondre, si besoin est, à de nouveaux droits de douane américains.
A la tribune de Business France, M. Saint-Martin a jugé qu'"il faut aussi penser stratégie en Européens, c'est absolument essentiel".
"On a une compétition mondiale qui comporte de nouvelles règles, voire qui enlève les règles. Il nous faut nous y adapter et il nous faut faire bloc en Européens (...) la puissance de demain, elle sera européenne ou elle ne sera pas", a-t-il estimé.