Vivre sans l'énergie russe : l'UE cherche la formule magique

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Publié le Mardi 06 mai 2025

Vivre sans l'énergie russe : l'UE cherche la formule magique

  • l'Union européenne dévoilera mardi son plan pour tenter de se passer d'énergie russe.
  • Depuis l'invasion russe en Ukraine, l'Union européenne a instauré un embargo sur le pétrole russe et s'est efforcée de tarir ses approvisionnements en gaz par gazoducs.

BRUXELLES : Après plusieurs reports, l'Union européenne dévoilera mardi son plan pour tenter de se passer d'énergie russe, un défi redoutablement difficile étant donné que l'Europe importe actuellement du gaz naturel liquéfié (GNL) depuis la Russie.

En marge d'une session des eurodéputés à Strasbourg, le commissaire européen Dan Jorgensen présentera cette feuille de route très attendue, qui fait suite à plusieurs mois de flottement.

Depuis l'invasion russe en Ukraine, l'Union européenne a instauré un embargo sur le pétrole russe et s'est efforcée de tarir ses approvisionnements en gaz par gazoducs.

Mais l'UE s'est en partie tournée vers le gaz naturel liquéfié (GNL), transporté par navire, déchargé dans des ports, regazéifié puis injecté dans le réseau européen de gaz.

Et derrière les États-Unis (45,3 %), la Russie occupe une grande place avec près de 20 % des importations de GNL de l'UE en 2024 (17,5 % d'après Eurostat et 19 % d'après l'IEEFA, un centre de réflexion spécialisé).

Pour tenter de se passer de l'énergie russe, « le principe directeur est la diversification des approvisionnements », a indiqué il y a quelques jours Paula Pinho, une porte-parole de la Commission.

Il y a plusieurs mois, l'UE avait évoqué la possibilité d'augmenter encore ses importations de GNL américain. Mais les tensions commerciales avec Donald Trump ont brouillé les cartes.

« Nous sommes tous d'accord pour dire que nous devons nous débarrasser du gaz de Poutine », mais le plan européen pour se passer de l'énergie russe « a été retardé en raison de la situation géopolitique », avait déploré l'eurodéputée centriste danoise Sigrid Friis (Renew).

Il a fallu attendre le 1^(er) mai pour que le commissaire européen chargé du commerce, Maros Sefcovic, suggère de nouveau dans une interview au Financial Times de « résoudre très rapidement » le différend avec l'administration Trump grâce à des achats de GNL américain ou de produits agricoles comme le soja. 

Dans les couloirs de la Commission, on reconnaît que les discussions ont été particulièrement houleuses sur le sujet. En effet, certains États membres, comme la Hongrie, ne cachent pas leur proximité avec la Russie.

Certains pays sont d'ailleurs plus dépendants que d'autres au GNL de Moscou.

La France est par exemple en première ligne avec ses cinq terminaux de regazéification, dont celui de Dunkerque. Selon l'IEEFA, elle a augmenté de 81 % ses importations de GNL russe entre 2023 et 2024 et a versé 2,68 milliards d'euros à la Russie.

Rien n'a filtré pour l'instant du plan qui doit être présenté mardi. Y aura-t-il une proposition d'embargo contre le gaz liquéfié russe à plus ou moins long terme ? 

« Cette option pourrait être très difficile à mettre en œuvre, car elle nécessite l'unanimité des 27 », expose Simone Tagliapietra, spécialiste des questions européennes au centre de réflexion Bruegel.

Compte tenu de cette contrainte, une hausse significative des droits de douane sur toutes les importations de gaz russe (gazoducs et GNL) « pourrait être l'option la plus viable pour l'UE », estime-t-il.

Au-delà de la question sensible du gaz liquéfié, la Commission européenne ne cesse de souligner tous les efforts entrepris pour réduire la dépendance aux énergies fossiles russes depuis l'invasion de l'Ukraine.

En quelques années, nous sommes ainsi passés de 45 % à 18 % d'importations de gaz (gazoducs et GNL) en provenance de Russie. Nous sommes ainsi passés d'un baril de pétrole sur cinq à un baril sur cinquante », a insisté Ursula von der Leyen fin avril à Londres.

Mais, a-t-elle ajouté, « nous savons tous qu'il reste encore beaucoup à faire », car « nous ne voulons plus dépendre d'une puissance hostile pour notre approvisionnement en énergie ». 


L'Iran convoque le chargé d'affaires britannique après des arrestations d'Iraniens

Cette photo fournie par le bureau des médias de la présidence iranienne montre le ministre des affaires étrangères Abbas Araghchi s'adressant au forum de dialogue de Téhéran, le 18 mai 2025. (AFP)
Cette photo fournie par le bureau des médias de la présidence iranienne montre le ministre des affaires étrangères Abbas Araghchi s'adressant au forum de dialogue de Téhéran, le 18 mai 2025. (AFP)
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  • "Suite à l'arrestation injustifiée d'un certain nombre de ressortissants iraniens au Royaume-Uni (...), le chargé d'affaires britannique à Téhéran (en l'absence de l'ambassadeur) a été convoqué dimanche au ministère", a indiqué l'agence de presse Irna
  • Les trois hommes, âgés de 39 à 55 ans, ont été arrêtés il y a deux semaines pour des "actes susceptibles d'aider un service de renseignement étranger", commis entre août 2024 et février 2025, selon les autorités britanniques

TEHERAN: L'Iran a convoqué le chargé d'affaires du Royaume-Uni pour protester contre l'arrestation de plusieurs de ses ressortissants accusés notamment d'espionnage, a annoncé lundi un média d'Etat, dans un contexte de tensions diplomatiques entre les deux pays.

Samedi, trois ressortissants iraniens, inculpés d'espionnage et de préparation d'actes violents au Royaume-Uni au profit de l'Iran, ont été présentés devant la justice à Londres.

Le gouvernement britannique a dénoncé ce qu'il qualifie de "menaces croissantes émanant d'Etats" sur son sol.

Un quatrième Iranien avait été arrêté le 9 mai, avant d'être relâché sans poursuites jeudi dernier.

"Suite à l'arrestation injustifiée d'un certain nombre de ressortissants iraniens au Royaume-Uni (...), le chargé d'affaires britannique à Téhéran (en l'absence de l'ambassadeur) a été convoqué dimanche au ministère", a indiqué l'agence de presse Irna.

Les trois hommes, âgés de 39 à 55 ans, ont été arrêtés il y a deux semaines pour des "actes susceptibles d'aider un service de renseignement étranger", commis entre août 2024 et février 2025, selon les autorités britanniques.

Ces arrestations surviennent dans un contexte diplomatique historiquement tendu entre l'Iran et le Royaume-Uni, et au moment où Téhéran est engagé dans de délicates négociations avec les Etats-Unis et les pays européens (France, Allemagne, Royaume-Uni) sur son programme nucléaire.

La diplomatie iranienne juge ces arrestations "motivées politiquement" afin de "faire pression sur l'Iran", selon l'agence Irna.

"Ces inculpations sans fournir de preuve, ainsi que le refus d'accès et de protection consulaire à ces personnes sont contraires aux règles et normes du droit international", a ajouté l'agence Irna.

Depuis début 2022, le Royaume-Uni affirme avoir identifié plus de 20 préparatifs soutenus par l'Iran, avec des menaces potentiellement mortelles, visant des citoyens britanniques et des résidents du Royaume-Uni.

 


Le pape a reçu Zelensky, le président d'une « Ukraine martyrisée »

Cette photo prise et distribuée le 18 mai 2025 par les médias du Vatican montre le pape Léon XIV lors d'une audience privée avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky et son épouse Olena Zelenska au Vatican. (Photo par Handout / VATICAN MEDIA / AFP)
Cette photo prise et distribuée le 18 mai 2025 par les médias du Vatican montre le pape Léon XIV lors d'une audience privée avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky et son épouse Olena Zelenska au Vatican. (Photo par Handout / VATICAN MEDIA / AFP)
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  • Léon XIV a prononcé ces quelques mots en public : « L'Ukraine attend finalement des négociations pour une paix juste et durable ».
  • Le président ukrainien a déclaré qu'il était « reconnaissant pour les paroles spéciales » du souverain pontife.

CITE DU VATICAN, SAINT-SIEGE : Le pape Léon XIV, qui a évoqué dimanche place Saint-Pierre « l'Ukraine martyrisée » en attendant « des négociations pour une paix juste et durable », a reçu pour la première fois en audience privée son président Volodymyr Zelensky, accompagné de son épouse Olena Zelenska.

« Merci pour votre patience. J'ai dû saluer toutes les délégations ayant assisté à la messe inaugurale du pontificat », leur a lancé le pape dans la vidéo diffusée par le Vatican après leur visite, au cours de laquelle des présents ont été échangés.

À l'issue de la messe marquant le début de son pontificat en présence d'un parterre de chefs d'État, dont M. Zelensky, Léon XIV a prononcé ces quelques mots en public : « L'Ukraine attend finalement des négociations pour une paix juste et durable ».

Le président ukrainien a déclaré qu'il était « reconnaissant pour les paroles spéciales » du souverain pontife, dans un message posté sur Telegram. « Tout pays mérite de vivre en paix et en sécurité », a-t-il estimé, augurant que « les prières pour une paix juste et une vie digne pour tous soient entendues ». 

Son prédécesseur, le pape François, avait inlassablement plaidé pour la paix en Ukraine sans obtenir de résultats concrets.

Avant la messe, M. Zelensky a serré la main du vice-président américain JD Vance, qu'il n'avait pas revu depuis leur altercation à la Maison Blanche avec Donald Trump, fin février.

La Russie a lancé, dans la nuit de samedi à dimanche, une attaque record de drones visant de nombreuses régions d'Ukraine, dont la capitale, Kiev, deux jours après les premiers pourparlers de paix depuis 2022, organisés à Istanbul, qui n'ont pas abouti à une trêve.

Léon XIV a également évoqué dimanche la catastrophe humanitaire à Gaza due à la guerre entre Israël et le Hamas : « Nous ne pouvons pas oublier les frères et sœurs qui souffrent à cause de la guerre. À Gaza, les enfants, les familles et les personnes âgées qui survivent souffrent de la faim », a-t-il lancé.

Après le blocage de négociations pour prolonger une trêve de deux mois, Israël a repris le 18 mars ses bombardements sur Gaza. Depuis le 2 mars, il bloque également l'entrée de toute aide humanitaire vitale pour la population du territoire.


Nucléaire : selon le ministre des Affaires étrangères, l'Iran serait prêt à « un nouveau chapitre » avec l'Europe

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, participe à une conférence de presse conjointe avec le ministre russe des Affaires étrangères à la suite de leurs entretiens à Moscou, le 18 avril 2025. (Photo de Tatyana MAKEYEVA / POOL / AFP)
Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, participe à une conférence de presse conjointe avec le ministre russe des Affaires étrangères à la suite de leurs entretiens à Moscou, le 18 avril 2025. (Photo de Tatyana MAKEYEVA / POOL / AFP)
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  • « L'Iran est prêt à ouvrir un nouveau chapitre dans ses relations avec l’Europe s’il constate une réelle volonté et une approche indépendante de la part des parties européennes », a annoncé Abbas Araghchi, ministre iranien des Affaires étrangères
  • « Si l'Europe possède la volonté nécessaire pour rectifier cette situation, l'Iran ne voit aucun obstacle au rétablissement de la confiance mutuelle et au développement des relations avec les pays européens », a indiqué M. Araghchi

TEHERAN : L'Iran a indiqué dimanche qu'il était prêt à « ouvrir un nouveau chapitre » avec les pays européens, alors que ces derniers menacent de réimposer des sanctions contre Téhéran.

« L'Iran est prêt à ouvrir un nouveau chapitre dans ses relations avec l’Europe s’il constate une réelle volonté et une approche indépendante de la part des parties européennes », a annoncé Abbas Araghchi, ministre iranien des Affaires étrangères, lors d'un forum diplomatique tenu à Téhéran.

La France, le Royaume-Uni et l'Allemagne sont, avec les États-Unis, la Chine et la Russie, membres d'un accord sur le nucléaire conclu avec l'Iran en 2015.

Le texte, qui prévoit la levée des sanctions contre Téhéran en échange d'un encadrement de ses activités nucléaires, est devenu caduc de facto à la suite du retrait des États-Unis de cet accord en 2018, sous la première présidence de Donald Trump.

Les diplomates européens estiment qu'ils disposent d'un mécanisme, prévu dans l'accord de 2015, permettant de rétablir les sanctions internationales contre Téhéran. 

« Si l'Europe possède la volonté nécessaire pour rectifier cette situation, l'Iran ne voit aucun obstacle au rétablissement de la confiance mutuelle et au développement des relations avec les pays européens », a indiqué M. Araghchi dimanche.

Fin avril, son homologue français, Jean-Noël Barrot, a affirmé que l'Europe n'hésiterait « pas une seule seconde » à rétablir des sanctions contre Téhéran si le programme nucléaire iranien menaçait la sécurité européenne.

Dans une tribune publiée la semaine dernière sur le site de l'hebdomadaire français Le Point, le ministre iranien des Affaires étrangères avait mis en garde les Européens contre leur « stratégie de confrontation ».

Vendredi, l'Iran a mené des discussions en Turquie avec les puissances européennes sur son programme nucléaire, après un 4^e cycle de pourparlers sous médiation omanaise dimanche dernier entre l'Iran et les États-Unis.

Les pourparlers irano-américains visent à conclure un nouvel accord censé empêcher l'Iran de se doter de l'arme atomique, une ambition que Téhéran a toujours niée, en échange d'une levée des sanctions qui paralysent l'économie iranienne.