MASCATE, OMAN : Des responsables iraniens et américains doivent se retrouver dimanche à Oman pour une nouvelle série de discussions autour du programme nucléaire de Téhéran, alors que des dirigeants américains expriment une opposition croissante à l'enrichissement de l'uranium iranien.
Depuis le 12 avril, l'Iran et les États-Unis, qui n'ont plus de relations diplomatiques depuis 1980, ont tenu trois sessions de pourparlers sur l'épineux dossier du nucléaire iranien sous la médiation d'Oman.
Comme lors des précédentes rencontres, la délégation américaine sera dirigée par l'émissaire pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, et la délégation iranienne par le ministre des Affaires étrangères, Abbas Araghchi.
Vendredi, M. Araghchi a fait état de « progrès » dans les discussions précédentes.
« Plus nous avançons, plus nous avons besoin de consultations et d'examens, et plus les délégations ont besoin de temps pour examiner les questions soulevées », a-t-il indiqué.
De son côté, le vice-président des États-Unis, JD Vance, a estimé mercredi que ces négociations étaient sur la « bonne voie ».
Les pourparlers américano-iraniens visent à conclure un nouvel accord qui empêcherait l'Iran de se doter de l'arme atomique, ambition que Téhéran a toujours niée avoir, en échange d'une levée des sanctions qui paralysent son économie.
Dans un entretien diffusé vendredi, Steve Witkoff a déclaré que l'administration Trump s'opposerait à tout enrichissement, après avoir initialement suggéré une certaine flexibilité concernant le maintien par Téhéran d'un enrichissement à faible échelle de l'uranium à des fins civiles.
« Cela signifie démantèlement, interdiction de la militarisation, et que Natanz, Fordo et Ispahan – leurs trois installations d'enrichissement – doivent être démantelés », a-t-il déclaré au média conservateur Breitbart News.
Et M. Witkoff d'ajouter au sujet des pourparlers : « S'ils ne sont pas productifs dimanche, ils ne continueront pas et nous devrons emprunter une autre voie ».
Les pourparlers se déroulent dans un contexte d'examen minutieux des principaux aspects du programme nucléaire de Téhéran, en particulier son stock d'uranium enrichi et le rythme de ses activités d'enrichissement.
Des gouvernements européens s'interrogent sur l'opportunité d'utiliser le mécanisme prévu par l'accord de 2015, qui permet de rétablir les sanctions de l'ONU en cas de non-respect par l'Iran de ses engagements. Ce mécanisme arrivera à échéance en octobre.
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, qui s'oppose aux pourparlers entre l'Iran et les États-Unis, a appelé au démantèlement des installations nucléaires de Téhéran et à l'arrêt de son programme de missiles balistiques dans le cadre d'un accord crédible, selon ses dires.
De son côté, Téhéran insiste pour que les pourparlers portent uniquement sur la question nucléaire et la levée des sanctions, excluant toute négociation sur l'arsenal militaire.
La réunion de dimanche à Oman intervient quelques jours avant une tournée régionale de M. Trump, qui le mènera en Arabie saoudite, au Qatar et aux Émirats arabes unis.