France: Le syndrome méditerranéen ou quand le racisme médical met des vies en péril

Dans le domaine de la santé, les femmes, les personnes en situation de handicap et les patients perçus comme étrangers sont les premières victimes du syndrome méditerranéen. (AFP)
Dans le domaine de la santé, les femmes, les personnes en situation de handicap et les patients perçus comme étrangers sont les premières victimes du syndrome méditerranéen. (AFP)
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Publié le Jeudi 15 mai 2025

France: Le syndrome méditerranéen ou quand le racisme médical met des vies en péril

  • Tous les patients ne sont pas soignés de la même manière, et l’égalité devant l’accès aux soins reste, pour beaucoup, un idéal lointain
  • Cette réalité, longtemps dissimulée derrière les murs aseptisés des établissements médicaux, a été mise en lumière par le dernier rapport annuel du Défenseur des droits

PARIS: À mesure que l’extrême droite gagne du terrain en Europe de l’Ouest, les préjugés racistes et les discriminations s’enracinent plus profondément dans les sociétés.

En France, ces discriminations se manifestent de manière tangible, notamment sur le marché du travail et dans l’accès au logement, touchant de nombreux citoyens issus de l’immigration. Mais aujourd’hui, un domaine particulièrement sensible n’échappe plus à ce fléau: celui de la santé.

Tous les patients ne sont pas soignés de la même manière, et l’égalité devant l’accès aux soins reste, pour beaucoup, un idéal lointain. Cette réalité, longtemps dissimulée derrière les murs aseptisés des établissements médicaux, a été mise en lumière par le dernier rapport annuel du Défenseur des droits.

Parmi les formes de discrimination relevées, un préjugé médical en particulier illustre à lui seul un système de stigmatisation bien ancré: le «syndrome méditerranéen». Ce prétendu syndrome, largement discrédité par la communauté scientifique, cible des patients perçus comme originaires du bassin méditerranéen, auxquels on prête – à tort – une propension à exagérer leurs douleurs ou symptômes. Une vision biaisée qui, au-delà du cliché, entraîne des conséquences graves sur la qualité des soins prodigués à ces patients.

Bien qu’il ne repose sur aucun fondement scientifique, il continue à influencer, parfois inconsciemment, le comportement de certains soignants, avec comme résultats une douleur minimisée, une écoute biaisée, une prise en charge retardée. Et parfois, des conséquences tragiques.

Le rapport du Défenseur des droits, Claire Hédon, publié en mars 2025, illustre cette discrimination par des cas concrets. 

Celui d’une jeune femme perçue comme noire est particulièrement édifiant. 

Après de multiples appels au SAMU (service des urgences) pour des douleurs abdominales et des vomissements, elle se voit refuser l’intervention médicale et se fait conseiller de manger des yaourts. 

Ce n’est que grâce à l’insistance de son frère qu’elle est finalement conduite aux urgences, où le diagnostic est sans appel: une pancréatite aiguë qui est une pathologie sérieuse nécessitant une prise en charge rapide.

Derrière le cas de cette jeune femme, c’est toute une mécanique d’inégalités systémiques que pointe le rapport. 

Dans le domaine de la santé, les femmes, les personnes en situation de handicap et les patients perçus comme étrangers sont les premières victimes. 

Leurs douleurs sont souvent jugées excessives, leurs propos soupçonnés d’exagération, leur souffrance minorée. 

«Un patient, quel qu’il soit, doit être écouté. Homme ou femme, blanc ou non, valide ou handicapé», rappelle le Défenseur, appelant à un sursaut collectif.

Créé en 2011, le Défenseur des droits est une autorité administrative indépendante chargée de veiller au respect des droits et libertés sur l’ensemble du territoire. 

Ses domaines de compétence sont vastes: lutte contre les discriminations, défense des droits de l’enfant, protection des lanceurs d’alerte, médiation avec les services publics. 

Chaque année, l’entité reçoit des milliers de saisines de citoyens en quête de justice. En 2024, plus de 125 000 demandes ont été enregistrées, dont un nombre croissant pour des faits de discrimination.


 

les chiffres du rapport

Les chiffres contenus dans le rapport sont éloquents. En 2024, le handicap est le premier motif de saisine (22%), suivi de l’origine des personnes (15%), en forte hausse depuis 2022 (+49% d’appels). Viennent ensuite l’état de santé (9%), le sexe (4%), la nationalité (4%) et l’âge (4%). 

Ces statistiques, issues de sources croisées comme l’Insee ou le ministère de l’Intérieur, confirment que les discriminations ne sont ni marginales ni anecdotiques, mais systémiques.

Le rapport de 2024 souligne également une recrudescence inquiétante des signalements au moment des élections législatives, avec une hausse de 53% des appels entre mai et juin. 

Ces saisines concernaient en majorité des propos ou comportements à caractère raciste, antisémite ou islamophobe, qui trouvent leur justification dans une poussée de haine symptomatique d’un climat politique tendu, dans un contexte de polarisation idéologique, où les réseaux sociaux jouent un rôle amplificateur.

Pour Claire Hédon, cette explosion des discriminations s’inscrit dans un cadre plus large, où la précarité économique et la défiance sociale nourrissent les stéréotypes.

Elle déplore également un «non-recours massif» puisque beaucoup de victimes, découragées ou peu informées, ne saisissent pas l’institution. «Il faut briser la loi du silence, rendre visible ce qui reste dans l’ombre», insiste-t-elle.

Car au-delà des chiffres et des concepts, il s’agit de trajectoires humaines, et le stéréotype du «syndrome méditerranéen» n’est pas seulement une erreur de diagnostic, mais une forme insidieuse de racisme médical, qui met des vies en danger.


A l’IMA: le leadership féminin au cœur du dialogue franco-saoudien

La deuxième édition du French-Saudi Youth Business Club s’est tenue dans l’enceinte symbolique de l’Institut du Monde Arabe (IMA), plaçant cette année le leadership féminin au centre des échanges. (AFP)
La deuxième édition du French-Saudi Youth Business Club s’est tenue dans l’enceinte symbolique de l’Institut du Monde Arabe (IMA), plaçant cette année le leadership féminin au centre des échanges. (AFP)
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  • En ouverture, Jack Lang, président de l’IMA, a salué l’évolution du Royaume et rappelé la genèse de l’Institut, né en 1975 d’un accord entre la France et l’Arabie saoudite pour devenir « un pont de paix, de culture et d’amitié »
  • Aujourd’hui assuré t-il, l’IMA est « le haut lieu du rayonnement de la culture arabe dans ses milliers de facette », et une vitrine des transformations qu’a connu le royaume saoudien en quelques années

PARIS: La deuxième édition du French-Saudi Youth Business Club s’est tenue dans l’enceinte symbolique de l’Institut du Monde Arabe (IMA), plaçant cette année le leadership féminin au centre des échanges. 

Il s’agit d’un thème fort, en phase avec les mutations profondes que connaissent la France et l’Arabie saoudite, et un reflet d’une ambition commune qui consiste à faire des femmes des piliers de la transformation économique et sociale.

Créé à Paris, le Club agit de part et d’autre de la Méditerranée, promouvant le dialogue entre jeunes entrepreneurs francophones et saoudiens, il se positionne comme une passerelle culturelle et économique, mettant en lumière le rôle croissant des femmes dans les dynamiques contemporaines.

En ouverture, Jack Lang, président de l’IMA, a salué l’évolution du Royaume et rappelé la genèse de l’Institut, né en 1975 d’un accord entre la France et l’Arabie saoudite pour devenir « un pont de paix, de culture et d’amitié ».

Aujourd’hui assuré t-il, l’IMA est « le haut lieu du rayonnement de la culture arabe dans ses milliers de facette », et une vitrine des transformations qu’a connu le royaume saoudien en quelques années.

Ludovic Pouille, ancien ambassadeur de France à Riyad, et directeur de la diplomatie économique au ministère des affaires étrangères, a mis en avant les avancées remarquables obtenues dans le cadre de la Vision 2030. 

La participation des femmes au marché du travail est passée de 22 % en 2016 à 33,5 % en 2024, dépassant les objectifs initiaux, et de nombreuses femmes occupent désormais des postes clés, vice-ministre du Tourisme, dirigeantes d’entreprises, scientifiques, astronautes, artistes. 

« Les Saoudiennes prennent leur destin en main à une vitesse phénoménale », a-t-il salué.

أمسية فرنسية سعودية رائعة في معهد العالم العربي في باريس ! 🇨🇵💙🇸🇦
شكرا 🙏 ل @FSYBCLUB و @imarabe و @jack_lang و @MMoha_med على الدعوة الكريمة ! pic.twitter.com/JBwdWbRNb0

— Ludovic Pouille (@ludovic_pouille) June 20, 2025

Mariam Khattab, directrice générale de la fondation Mosaïk RH, qui œuvre pour faire émerger un modèle du marché de l’emploi totalement inclusif a livré un témoignage inspirant sur l’hybridation culturelle comme force d’adaptation et d’innovation. 

« Nos différences ne nous éloignent pas, elles sont des passerelles », a-t-elle affirmé, appelant les entreprises à refléter la diversité de la société et à donner toute leur place aux femmes.

Mazen Hakka, président du Saudi-French Business Group de Jeddah, a pour sa part insisté sur la solidité des liens économiques franco-saoudiens et présenté le protocole signé avec le French-Saudi Youth Business Club, en soutien aux jeunes pousses et à la transmission entre générations. 

Il s’agit d’« un partenariat entre l’expérience et les talents de demain », a-t-il résumé.

Leïla Grison, directrice du Women’s Forum, a salué les avancées rapides du Royaume en matière de droits des femmes, tout en pointant les lacunes françaises : 45 % des PME saoudiennes sont dirigées par des femmes, contre un accès très limité au financement pour les entrepreneures françaises. 

« Ce qu’il manque, ce sont les leviers pour libérer le pouvoir d’agir », a-t-elle dit, pour conclure par cette interrogation : « Si les femmes étaient le pont le plus solide entre nos deux pays ? »

Hadil Ejja, cheffe de projet à la Chambre de commerce et d’industrie, a livré un témoignage personnel fort, détaillant son expérience du terrain.

Née en Arabie saoudite et formée en France, elle incarne ce dialogue vivant entre deux cultures. « Les femmes sont les clés du changement. Elles construisent des récits, tissent des liens, inspirent le mouvement », a-t-elle déclaré avec émotion.

Mohamed Mourchid, président du French-Saudi Youth Business Club, a clôturé les interventions avec un appel à repenser le dialogue : « Nous, les hommes, avons beaucoup parlé des femmes. Il est temps d’apprendre à parler avec elles, et surtout à les écouter. » 

Pour lui, le dialogue inter-culturel est aussi un espace de justice, de mémoire et de reconnaissance.

La soirée placée s’est achevée par la signature d’un mémorandum d’accord entre le Club, le Saudi French Business Group et Mosaïk RH, scellant leur engagement commun en faveur de l’entrepreneuriat inclusif. 

Elle s’est poursuivie en musique avec une performance du virtuose Ehab Abdin et une exposition de l’artiste Manuel Dampeyroux, jeune talent franco-saoudien.

 


Léa Salamé annonce son départ de la matinale de France Inter

Pressentie pour succéder à Anne-Sophie Lapix au 20H de France 2, Léa Salamé a annoncé jeudi son départ de la matinale de France Inter qu'elle co-animait depuis 2017, a indiqué dans un communiqué la direction de la radio la plus écoutée de France. (AFP)
Pressentie pour succéder à Anne-Sophie Lapix au 20H de France 2, Léa Salamé a annoncé jeudi son départ de la matinale de France Inter qu'elle co-animait depuis 2017, a indiqué dans un communiqué la direction de la radio la plus écoutée de France. (AFP)
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  • Léa Salamé a commencé sa carrière à France 24 et iTélé (devenue CNews en 2017). Elle a mené à partir de 2014 une interview à 7H50 sur France Inter, avant de prendre les rênes de la matinale au côté de Nicolas Demorand à partir de 2017
  • "France Inter lui doit beaucoup" et "c'est une fierté de voir la journaliste incontournable qu'elle est devenue aujourd’hui", souligne Adèle Van Reeth

PARIS: Pressentie pour succéder à Anne-Sophie Lapix au 20H de France 2, Léa Salamé a annoncé jeudi son départ de la matinale de France Inter qu'elle co-animait depuis 2017, a indiqué dans un communiqué la direction de la radio la plus écoutée de France.

La journaliste de 45 ans "a annoncé à la direction de France Inter son souhait de quitter la matinale pour de nouveaux projets professionnels", a déclaré la station dans son communiqué. "Son histoire avec France Inter n'est pas terminée", a toutefois ajouté la directrice de la radio, Adèle Van Reeth, évoquant des discussions autour de "nouveaux projets pour l'avenir".

Pilier avec elle de la matinale, Nicolas Demorand doit rester sur France Inter à la rentrée, mais pas forcément sur cette tranche horaire, a-t-on précisé au sein de la direction.

Léa Salamé a commencé sa carrière à France 24 et iTélé (devenue CNews en 2017). Elle a mené à partir de 2014 une interview à 7H50 sur France Inter, avant de prendre les rênes de la matinale au côté de Nicolas Demorand à partir de 2017.

"France Inter lui doit beaucoup" et "c'est une fierté de voir la journaliste incontournable qu'elle est devenue aujourd’hui", souligne Adèle Van Reeth.

Pour sa part, Anne-Sophie Lapix, visage du 20H de France 2 depuis huit ans, va en quitter les commandes sur décision de la direction de France Télévisions. Elle présentera son dernier JT sur la chaîne publique le 26 juin, un départ finalement avancé.

La journaliste a rapidement trouvé un point de chute: elle rejoindra à la rentrée la radio RTL pour y animer la tranche 18H00-20H00, ainsi que la chaîne M6 pour une interview le dimanche.


Macron en Norvège lundi et mardi avant le sommet de l'Otan

La France est en lice, via Naval Group, face à des concurrents britanniques, allemands et américains, pour fournir cinq ou six frégates à la Norvège, qui doit rendre sa décision sous peu. Ce contrat est estimé à plusieurs milliards d'euros. (AFP)
La France est en lice, via Naval Group, face à des concurrents britanniques, allemands et américains, pour fournir cinq ou six frégates à la Norvège, qui doit rendre sa décision sous peu. Ce contrat est estimé à plusieurs milliards d'euros. (AFP)
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  • "La visite soulignera l'engagement continu de la France dans la région nordique et arctique, notamment en matière de sécurité"
  • Enfin, le déplacement en Norvège, pays membre de l'Otan mais pas de l'Union européenne, sera "l'occasion de réaffirmer la position européenne face aux conflits en Ukraine et au Proche et Moyen-Orient"

PARIS: Le président français Emmanuel Macron se rendra lundi et mardi en Norvège pour renforcer la coopération notamment en matière de défense avant de se rendre au sommet de l'Otan, a annoncé jeudi l'Elysée.

Pour cette première visite d'un chef de l'Etat français dans le pays nordique depuis 1984, les deux pays "rehausseront leur relation au rang de partenariat stratégique, avec la signature d'un accord qui viendra structurer et renforcer des coopérations déjà denses en matière de sécurité et de défense, de compétitivité, d'innovation et de technologies avancées, de transition énergétique et écologique", a déclaré la présidence française.

"La visite soulignera l'engagement continu de la France dans la région nordique et arctique, notamment en matière de sécurité", a-t-elle ajouté, après une étape de quelques heures au Groenland, territoire autonome danois, où Emmanuel Macron a exprimé dimanche la "solidarité européenne" face aux visées des Etats-Unis de Donald Trump.

Enfin, le déplacement en Norvège, pays membre de l'Otan mais pas de l'Union européenne, sera "l'occasion de réaffirmer la position européenne face aux conflits en Ukraine et au Proche et Moyen-Orient".

"En cette période d'incertitude, il est d'autant plus important de pouvoir discuter de nos intérêts et priorités communs", a indiqué de son côté le Premier ministre norvégien Jonas Gahr Støre, cité dans un communiqué.

"Nous sommes unis dans la lutte pour la liberté et l'indépendance de l'Ukraine. La France, avec le Royaume-Uni, dirige notamment les efforts visant à coordonner le soutien européen à l'Ukraine, auxquels participe également la Norvège", a-t-il ajouté.

La France est en lice, via Naval Group, face à des concurrents britanniques, allemands et américains, pour fournir cinq ou six frégates à la Norvège, qui doit rendre sa décision sous peu. Ce contrat est estimé à plusieurs milliards d'euros.

Emmanuel Macron doit ensuite participer mardi et mercredi au sommet de l'Alliance atlantique à La Haye, aux Pays-Bas.