Vision Golfe 2025: vers une coopération stratégique accrue entre la France et les pays du Golfe

Vision Golfe 2025 s’impose comme un rendez-vous majeur visant à renforcer les liens stratégiques entre la France et les pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG). (Photo: fournie)
Vision Golfe 2025 s’impose comme un rendez-vous majeur visant à renforcer les liens stratégiques entre la France et les pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG). (Photo: fournie)
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Publié le Mercredi 21 mai 2025

Vision Golfe 2025: vers une coopération stratégique accrue entre la France et les pays du Golfe

  • À l’heure où l’économie mondiale connaît de profondes mutations, Vision Golfe 2025 s’impose comme un rendez-vous majeur visant à renforcer les liens stratégiques entre la France et les pays du Golfe
  • L’édition 2025 de Vision Golfe entend transformer les grandes stratégies en réalisations tangibles

DUBAÏ: À l’heure où l’économie mondiale connaît de profondes mutations, Vision Golfe 2025 s’impose comme un rendez-vous majeur visant à renforcer les liens stratégiques entre la France et les pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG). Prévu les 17 et 18 juin prochains à Paris, ce forum de haut niveau réunira – dans sa troisième édition – représentants gouvernementaux, dirigeants d’entreprises et décideurs pour explorer de nouvelles dynamiques dans l’investissement, l’échange économique, l’innovation et le développement durable.

Une nouvelle ère de coopération: des visions ambitieuses à l’impact concret

Placée sous le thème «Des visions audacieuses à l’impact concret: une nouvelle ère de coopération», l’édition 2025 de Vision Golfe entend transformer les grandes stratégies en réalisations tangibles. Pendant deux jours, dix axes de collaboration stratégique entre la France et les pays du Golfe seront mis à l’honneur, illustrant l’étendue des opportunités:

  • Transition énergétique: accélérer l’adoption des énergies propres
  • Intelligence artificielle et innovation: stimuler les partenariats technologiques
  • Santé: renforcer les coopérations médicales et les solutions de healthtech
  • Éducation et talents: développer les programmes de formation et d’échange
  • Agroalimentaire et sécurité alimentaire: assurer un approvisionnement durable
  • Infrastructures intelligentes: construire des villes résilientes et connectées
  • Luxe et distribution: faire croître les marchés haut de gamme
  • Sports et tourisme: exploiter le potentiel économique des grands événements
  • Mobilité et transport: améliorer les connexions terrestres, aériennes et maritimes
  • Climat d’investissement: faciliter l’accès aux marchés et créer un environnement propice

Parmi les temps forts du programme, citons la session ministérielle «Blueprints for 2030», consacrée aux stratégies à long terme, ainsi que le panel «Innover pour la durabilité», axé sur la gestion responsable de l’eau, des déchets et de l’énergie. Ces échanges de haut niveau offriront des perspectives concrètes et favoriseront l’émergence de nouveaux partenariats.

Capitaliser sur les acquis et les réussites de Vision Golfe 2024

L’édition 2024 avait rassemblé plus de 1 200 participants, dont 500 venus des pays du Golfe. Parmi les réalisations marquantes, plusieurs accords importants avaient été signés, notamment entre l’Autorité portuaire saoudienne (MAWANI) et le Grand Port Maritime de Marseille Fos, ou encore entre Export Bahrain et la Chambre de commerce française pour renforcer les relations commerciales franco-bahreïnies.

Autre annonce phare: la création du France Lab à l’Université d’intelligence artificielle Mohammed ben Zayed (MBZUAI) à Abou Dhabi, marquant une nouvelle étape dans la coopération entre la France et les pays du Golfe en matière d’innovation.

Forte de ces résultats, l’édition 2025 s’ouvrira en présence de ministres de haut rang en provenance de la France et du Golfe. Des figures majeures, rarement visibles dans les forums publics, apporteront leur vision stratégique pour faire avancer une coopération concrète et pragmatique.

Une passerelle stratégique vers l’Europe pour les investisseurs du Golfe

Au-delà de son rôle de forum économique de référence entre la France et le Golfe, Vision Golfe constitue une véritable porte d’entrée pour les investisseurs du Golfe vers le marché européen. La France, déjà classée comme la première destination européenne pour les investissements étrangers en 2024, y consolide sa position de pôle stratégique.

En réunissant fonds souverains, investisseurs privés et entrepreneurs innovants, l’événement offrira une plateforme unique pour déployer des stratégies d’expansion en Europe, en s’appuyant sur l’économie française comme tremplin vers le continent.

Des échanges commerciaux en pleine croissance

Les relations commerciales entre la France et les pays du Golfe témoignent d’une dynamique solide. En 2024, les échanges bilatéraux entre la France et les Émirats arabes unis ont atteint 8,5 milliards d’euros, soit une hausse de 14,9% par rapport à l’année précédente. À l’échelle régionale, le commerce France-CCG a totalisé 20,9 milliards d’euros, dont 7,6 milliards avec l’Arabie saoudite, 2,6 milliards avec le Koweït, 1,1 milliard avec le Qatar, 0,7 milliard avec Oman et 0,4 milliard avec Bahreïn (données douanières françaises).

Au-delà du commerce, la France est perçue dans le Golfe comme un acteur clé de l’innovation, un modèle de qualité et un partenaire privilégié pour accéder au marché européen. Ce partenariat multiforme repose sur trois piliers essentiels: l’accès à des technologies de pointe dans les secteurs industriels clés, des échanges culturels et académiques approfondis et des projets d’investissement stratégique générateurs de croissance et de diversification économique.


La note française menacée de passer en catégorie inférieure dès vendredi

La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne. (AFP)
La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne. (AFP)
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  • La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne
  • Les marchés donnent déjà à la France une "notation implicite" bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie

PARIS: Fitch sera-t-elle vendredi la première agence de notation à faire passer la note souveraine française en catégorie inférieure? Les économistes, qui le pensaient il y a quelques jours, discernent des raisons d'en douter, mais ce ne pourrait être que partie remise.

Fitch ouvre le bal des revues d'automne des agences de notation. Toutes, au vu de l'état des finances publiques françaises et de la crise politique persistante depuis la dissolution, classent la France AA- ou équivalent (qualité de dette "haute ou bonne"), avec, pour certaines comme Fitch, une "perspective négative".

Ce qui préfigure une dégradation: en ce cas, la France basculerait en catégorie A (qualité "moyenne supérieure"), et devrait verser à ceux qui investissent dans sa dette une prime de risque supérieure, accroissant d'autant les remboursements de cette dette.

Pour Eric Dor, directeur des études économiques à l'IESEG School of Management, une dégradation serait "logique". D'abord parce que la situation politique n'aide pas à mettre en œuvre "un plan crédible d'assainissement budgétaire", comme Fitch l'exigeait en mars.

Mais aussi pour effacer "une incohérence" : 17 pays européens sont moins bien notés que la France alors qu'ils ont - à très peu d'exceptions près - des ratios de finances publiques meilleurs que les 5,8% du PIB de déficit public et 113% du PIB de dette publique enregistrés en France en 2024.

Coup d'envoi 

Depuis mardi, la nomination rapide à Matignon de Sébastien Lecornu pour succéder à François Bayrou, tombé la veille lors du vote de confiance, ravive l'espoir d'un budget 2026 présenté en temps et heure.

Lucile Bembaron, économiste chez Asterès, juge ainsi "plausible" que Fitch "attende davantage de visibilité politique" pour agir.

D'autant, remarque Hadrien Camatte, économiste France chez Natixis, que les finances publiques n'ont pas enregistré cette année de nouveau dérapage inattendu, et que "la croissance résiste".

L'Insee a même annoncé jeudi qu'en dépit du "manque de confiance" généralisé, celle-ci pourrait dépasser la prévision du gouvernement sortant - 0,7% - pour atteindre 0,8% cette année.

Anthony Morlet-Lavidalie, responsable France à l'institut Rexecode, observe aussi que Fitch, la plus petite des trois principales agences internationales de notation, "donne rarement le coup d'envoi" des dégradations.

Mais il estime "très probable" que la principale agence, S&P Global, abaissera le pouce lors de sa propre revue, le 28 novembre.

Selon ses calculs, la France ne sera en effet pas en mesure de réduire à moins de 5% son déficit public l'an prochain, contre les 4,6% qu'espérait François Bayrou.

Les économistes affirment cependant qu'une dégradation ne troublerait pas les marchés, "qui l'ont déjà intégrée", relève Maxime Darmet, économiste senior chez Allianz Trade.

Syndrome 

La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne.

Les marchés donnent déjà à la France une "notation implicite" bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie.

Il craint des taux qui resteraient "durablement très élevés", provoquant "un étranglement progressif", avec des intérêts à rembourser captant "une part significative de la dépense publique, alors qu'on a des besoins considérables sur d'autres postes".

L'économiste décrit une France en proie au "syndrome du mauvais élève".

"Lorsqu'on avait 20/20", explique-t-il - la France était jusqu'à 2012 notée AAA, note maximale qu'a toujours l'Allemagne - "on faisait tout pour s'y maintenir. Maintenant on dit que 17/20 (AA-) ça reste une très bonne note. Bientôt ce sera +tant qu'on est au-dessus de la moyenne, c'est pas si mal+. Quand on est la France, en zone euro, on devrait quand même être un peu plus ambitieux que cela!", dit-il à l'AFP.

Pour autant, même abaissée à A+, "la dette française resterait de très bonne qualité", relativise M. Camatte, préférant souligner "la forte épargne des ménages et une position des entreprises qui reste très saine".


La précarité s'ancre dans le quotidien des Français, alerte le Secours populaire

Revenus insuffisants, dépense imprévue, endettement excessif: au final, un Français sur cinq s'estime précaire pour différentes raisons, soit 20% de la population, contre 24% l'an dernier. (AFP)
Revenus insuffisants, dépense imprévue, endettement excessif: au final, un Français sur cinq s'estime précaire pour différentes raisons, soit 20% de la population, contre 24% l'an dernier. (AFP)
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  • "La précarité est toujours plus ancrée en France, elle interfère dans tous les aspects de la vie, que ce soit la santé, les loisirs, la vie familiale", estime auprès de l'AFP Henriette Steinberg, secrétaire générale du Secours populaire
  • "La situation en France s'est détériorée" depuis une quinzaine d'années et dernièrement "on observe une stabilisation", précise Henriette Steinberg

PARIS: La précarité s'ancre dans le quotidien des Français, touchant tous les aspects de la vie des plus fragiles, alerte jeudi le Secours Populaire, qui publie un baromètre témoignant de cette situation jugée préoccupante.

"La précarité est toujours plus ancrée en France, elle interfère dans tous les aspects de la vie, que ce soit la santé, les loisirs, la vie familiale", estime auprès de l'AFP Henriette Steinberg, secrétaire générale du Secours populaire.

L'association publie un baromètre qui indique qu'un tiers des Français (31%) rencontrent des difficultés financières pour se procurer une alimentation saine permettant de faire trois repas par jour. De même 39% ont du mal à payer leurs dépenses d'électricité et 49% à partir en vacances au moins une fois par an, selon ce sondage réalisé par l'Institut Ipsos, auprès d'un échantillon de 1.000 personnes, représentatif de la population nationale âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas.

"La situation en France s'est détériorée" depuis une quinzaine d'années et dernièrement "on observe une stabilisation", précise Henriette Steinberg.

Revenus insuffisants, dépense imprévue, endettement excessif: au final, un Français sur cinq s'estime précaire pour différentes raisons, soit 20% de la population, contre 24% l'an dernier.

Malgré un "léger mieux" constaté sur certains indicateurs lié au "ralentissement de l'inflation", ce baromètre révèle "une situation sociale toujours très préoccupante", selon le Secours populaire.

En début de semaine, la déléguée interministérielle à la prévention et la lutte contre la pauvreté, Anne Rubinstein, a évoqué des "difficultés" rencontrées par l'Etat pour résorber un taux de pauvreté qui a atteint un niveau record en 2023 en France métropolitaine.

Face à cette situation, la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS) a appelé mardi à une "mobilisation collective" pour "débloquer la lutte contre la précarité".

Au niveau européen, 28% de la population déclare se trouver en situation précaire, également selon ce baromètre du Secours Populaire, qui s'appuie aussi sur des échantillons de 1.000 personnes représentatifs de neuf autres pays (Allemagne, Grèce, Italie, Pologne, Royaume-Uni, Moldavie, Portugal, Roumanie, Serbie).

La part des personnes se considérant comme précaires demeure à un niveau "très alarmant" en Grèce (46%) et en Moldavie (45%), pointe le baromètre.

En 2024, le Secours populaire a soutenu 3,7 millions de personnes en France. L'association fournit notamment de l'aide alimentaire et organise des activités pour différents publics pour rompre l'isolement.


Face à l'explosion des dépenses militaires, l'ONU appelle à «repenser les priorités»

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a appelé mardi le monde à "repenser les priorités" en redirigeant une partie des dépenses militaires record vers le développement de l'humanité et la lutte contre la pauvreté. (AFP)
Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a appelé mardi le monde à "repenser les priorités" en redirigeant une partie des dépenses militaires record vers le développement de l'humanité et la lutte contre la pauvreté. (AFP)
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  • "Aujourd'hui, nous publions un rapport qui révèle une réalité saisissante: le monde dépense bien plus à faire la guerre qu'à construire la paix", a-t-il déclaré Antonio Guterres
  • Selon l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri), les dépenses militaires mondiales ont atteint en 2024 près de 2.700 milliards de dollars, en hausse de plus de 9% sur un an

NATIONS-UNIES: Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a appelé mardi le monde à "repenser les priorités" en redirigeant une partie des dépenses militaires record vers le développement de l'humanité et la lutte contre la pauvreté.

"Aujourd'hui, nous publions un rapport qui révèle une réalité saisissante: le monde dépense bien plus à faire la guerre qu'à construire la paix", a-t-il déclaré Antonio Guterres.

Selon l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri), les dépenses militaires mondiales ont atteint en 2024 près de 2.700 milliards de dollars, en hausse de plus de 9% sur un an.

C'est "l'équivalent de 334 dollars par habitant de la planète", "près de 13 fois le montant de l'aide publique au développement des pays les plus riches et 750 fois le budget ordinaire de l'ONU", a noté Antonio Guterres.

Et en parallèle, la majorité des Objectifs de développement durables (ODD) visant à améliorer le sort de l'humanité d'ici 2030 (éradication de l'extrême pauvreté, égalité hommes-femmes, éducation...) ne sont pas sur la bonne voie.

Pourtant, mettre un terme à la faim dans le monde d'ici 2030 nécessiterait seulement 93 milliards de dollars par an, soit 4% des dépenses militaires de 2024, et faire en sorte que chaque enfant soit totalement vacciné coûterait entre 100 et 285 milliards par an, note le rapport demandé par les Etats membres.

Au total, l'ONU estime aujourd'hui à 4.000 milliards de dollars les investissements supplémentaires nécessaires chaque année pour atteindre l'ensemble des ODD, un montant qui pourrait grimper à 6.400 milliards dans les prochaines années.

Alors le secrétaire général de l'ONU a lancé un "appel à l'action, un appel à repenser les priorités, un appel à rééquilibrer les investissements mondiaux vers la sécurité dont le monde a vraiment besoin".

"Des dépenses militaires excessives ne garantissent pas la paix, souvent elles la sapent, encourageant la course aux armements, renforçant la méfiance et détournant des ressources de ce qui représentent les bases de la stabilité", a-t-il ajouté. "Un monde plus sûr commence par investir au moins autant pour lutter contre la pauvreté que nous le faisons pour faire la guerre".

"Rediriger même une fraction des dépenses militaires actuelles pourraient combler des écarts vitaux, envoyer des enfants à l'école, renforcer les soins de santé de base, développer les énergies propres et des infrastructures résistantes, et protéger les plus vulnérables", a-t-il plaidé.