«Une poignée de boulangeries» font à nouveau du pain à Gaza, annonce le Programme alimentaire mondial

Un "petit nombre" des quelque 90 camions de l'ONU ayant pu mercredi pour la première fois depuis début mars livrer de l'aide humanitaire à Gaza ont été "interceptés" par des habitants menacés par la famine, a annoncé jeudi un porte-parole de l'ONU.  (AFP)
Un "petit nombre" des quelque 90 camions de l'ONU ayant pu mercredi pour la première fois depuis début mars livrer de l'aide humanitaire à Gaza ont été "interceptés" par des habitants menacés par la famine, a annoncé jeudi un porte-parole de l'ONU. (AFP)
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Publié le Vendredi 23 mai 2025

«Une poignée de boulangeries» font à nouveau du pain à Gaza, annonce le Programme alimentaire mondial

  • "Nous comprenons qu'un petit nombre de camions transportant de la farine ont été interceptés par des habitants et leur cargaison retirée", a déclaré Stéphane Dujarric, porte-parole du secrétaire général de l'ONU, n'utilisant pas le mot de "pillage"
  • "Autant que je sache, ce n'était pas un acte criminel avec des homme armés, c'était ce que j'ai parfois décrit comme de l'autodistribution, ce qui reflète le niveau élevé d'angoisse des habitants de Gaza

NATIONS-UNIES, ETATS-UNIS: Un "petit nombre" des quelque 90 camions de l'ONU ayant pu mercredi pour la première fois depuis début mars livrer de l'aide humanitaire à Gaza ont été "interceptés" par des habitants menacés par la famine, a annoncé jeudi un porte-parole de l'ONU.

"Nous comprenons qu'un petit nombre de camions transportant de la farine ont été interceptés par des habitants et leur cargaison retirée", a déclaré Stéphane Dujarric, porte-parole du secrétaire général de l'ONU, n'utilisant pas le mot de "pillage".

"Autant que je sache, ce n'était pas un acte criminel avec des homme armés, c'était ce que j'ai parfois décrit comme de l'autodistribution, ce qui reflète le niveau élevé d'angoisse des habitants de Gaza qui ne savent pas quand la prochaine livraison d'aide humanitaire aura lieu", a-t-il insisté.

 

Dun pain frais pour la première fois depuis deux mois

Le Programme alimentaire mondial a ainsi annoncé avoir pu fournir de la farine à quelques boulangeries, permettant de faire "du pain frais pour la première fois depuis plus de deux mois".

Jeudi vers 15H00 GMT, aucun autre convoi n'avait quitté Kerem Shalom, a indiqué Stéphane Dujarric.

"La cargaison d'hier est limitée en quantité et loin d'être suffisante pour répondre à l'ampleur (des besoins) des 2,1 millions d'habitants de Gaza", a-t-il insisté, notant d'autre part que l'entrée d'autres types de biens comme les aliments frais, les produits d'hygiène ou le carburant n'était toujours pas permise.

Le Programme alimentaire mondial (PAM) a annoncé jeudi qu'une "poignée de boulangeries" à Gaza avaient recommencé à produire et à distribuer du pain, après que les autorités israéliennes ont annoncé cette semaine une reprise limitée de l'aide.

"Une poignée de boulangeries dans le sud et le centre de Gaza (...) ont repris la production de pain après que des dizaines de camions ont finalement été autorisés à collecter des marchandises au passage frontalier de Kerem Shalom et les livrer pendant la nuit", a affirmé le PAM dans un communiqué. "Ces boulangeries sont maintenant opérationnelles et distribuent du pain", a-t-il précisé.

Avec l'autorisation annoncée dimanche par Israël de l'entrée d'une aide limitée dans le territoire après deux mois et demi de blocage, l'ONU s'inquiétait des risques de pillages comme ceux qui s'étaient multipliés avant le cessez-le-feu temporaire du début d'année.

Depuis l'annonce de dimanche, Israël a assuré avoir laissé entrer dans la bande de Gaza par le point de passage de Kerem Shalom quelque 200 camions de l'ONU, qui doivent être immédiatement déchargés puis rechargés dans d'autres véhicules avant de pouvoir rejoindre les entrepôts de l'ONU.

"Environ 90 camions" transportant notamment de la nourriture pour bébé, de la farine et des médicaments ont pu mercredi quitter Kerem Shalom pour rejoindre "plusieurs destinations dans Gaza", selon l'ONU.


La Grande Mosquée se dote d’un portail intelligent pour enrichir le parcours des pèlerins

La Grande Mosquée de La Mecque. (Arab News)
La Grande Mosquée de La Mecque. (Arab News)
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  • Ce portail entièrement intégré propose un contenu islamique soigneusement sélectionné, présenté de manière claire et accessible
  • Il s’agit d’un outil interactif conçu pour répondre aux besoins des fidèles grâce à des services religieux enrichissants disponibles en plusieurs langues

RIYAD: À l’approche du Hajj, l’Arabie saoudite met en place un nouveau portail intelligent pour améliorer l’expérience des pèlerins à la Grande Mosquée.

La Présidence des affaires religieuses de la Grande Mosquée et de la Mosquée du Prophète a lancé une plateforme numérique innovante visant à enrichir l’expérience spirituelle et religieuse des pèlerins, visiteurs et participants à l'Omra, a rapporté l’Agence de presse saoudienne (SPA).

Ce portail entièrement intégré propose un contenu islamique soigneusement sélectionné, présenté de manière claire et accessible. Il s’agit d’un outil interactif conçu pour répondre aux besoins des fidèles grâce à des services religieux enrichissants disponibles en plusieurs langues.

Le cheikh Abdelrahman al-Sudais, président des affaires religieuses, a salué cette initiative comme étant le premier portail confessionnel intelligent de ce type: accessible à l’échelle mondiale, hautement réglementé et à la pointe de l’innovation.

La plateforme offre de nombreuses fonctionnalités, comme l’affichage des horaires de prière, des notifications sur les imams et les muezzins, ainsi que les horaires et lieux des cours religieux. Une fonction de navigation interactive permet aux utilisateurs de localiser facilement les services grâce à des cartes intelligentes intégrées.

En outre, le portail propose un service de chat en direct pour répondre immédiatement aux questions des visiteurs, fournit des conseils pratiques sur la prière et les ablutions, et explique les termes islamiques. Il est accessible à l’adresse suivante: https://services.prh.gov.sa.

Dans le cadre de ses efforts pour intégrer les technologies de pointe au service du pèlerinage, la Présidence a également dévoilé la nouvelle version du robot Manarat al-Haramain. Doté d’intelligence artificielle, ce robot est conçu pour répondre aux questions religieuses au sein de la Grande Mosquée et permet aux visiteurs d’entrer en contact direct par appel vidéo avec des muftis qualifiés.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les médecins britanniques travaillant à Gaza décrivent le territoire comme un «abattoir»

Victoria Rose et Graeme Groom sont des chirurgiens britanniques travaillant à l'hôpital Nasser de Khan Younis. (Photo capture d'écran)
Victoria Rose et Graeme Groom sont des chirurgiens britanniques travaillant à l'hôpital Nasser de Khan Younis. (Photo capture d'écran)
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  • Les gens meurent de faim parce qu'il n'y a pas d'entrée de nourriture", déclare le chirurgien Tom Potokar
  • Les dirigeants du monde entier sont invités à "cesser de parler et à faire quelque chose"

LONDRES: Des médecins britanniques travaillant à Gaza ont décrit le territoire comme un "abattoir", où les patients qu'ils soignent sont gravement sous-alimentés.

Des chirurgiens plasticiens et des orthopédistes britanniques sont basés dans les hôpitaux Amal et Nasser à Khan Younis, dans le sud du territoire.

Le Dr Tom Potokar, chirurgien plasticien spécialisé dans les brûlures, a travaillé 16 fois à Gaza, mais a déclaré que cette mission avait révélé un niveau de destruction bien supérieur à celui de sa dernière visite en 2023, a rapporté Sky News.

"Que dire, c'est horrible, c'est un abattoir", a déclaré le Dr Potokar après avoir opéré une femme palestinienne gravement blessée dont le mari et les enfants ont été tués lors d'une attaque israélienne.

Il a exhorté les dirigeants du monde à "cesser de parler et à faire quelque chose".

M. Potokar s'est installé à l'hôpital Amal la semaine dernière, après que l'hôpital européen voisin où il travaillait a été touché par des missiles israéliens et contraint de fermer.

Les soins de santé à Gaza sont en train de s'effondrer, les hôpitaux ayant été pris pour cible à plusieurs reprises par Israël depuis le début de la guerre en octobre 2023.

Les frappes aériennes et les bombardements incessants ont tué plus de 53 000 personnes et les hôpitaux sont remplis de Palestiniens souffrant de blessures liées aux explosions.

Le blocus de l'aide humanitaire mis en place depuis le mois de mars a encore aggravé la situation des hôpitaux, les médecins ne disposant que de peu de matériel pour soigner les blessés.

"Je pense que la différence cette fois-ci réside dans l'intensité", a déclaré M. Potokar. "La dernière fois que je suis venu ici, entre octobre et décembre 2023, il y avait beaucoup de blessés et c'était également très intense.

"Je pense que la différence cette fois-ci est qu'en raison du blocus, il y a si peu de choses qui entrent, il n'y a pas de nourriture qui entre, donc les gens meurent de faim. Il y a très peu de fournitures médicales qui arrivent, mais l'autre chose que l'on remarque, c'est l'ampleur de la destruction. Khan Younis ressemble à Stalingrad".

Le reportage montre le chaos qui règne dans les salles d'urgence de l'hôpital, où des enfants gravement blessés sont amenés pour recevoir un premier traitement avant d'être opérés par les médecins britanniques.

La plupart des blessures sont dues à des explosions et les patients souffrent de malnutrition.

À l'hôpital Nasser, un bébé est arrivé avec des brûlures à la poitrine et au dos, tandis qu'un autre gisait silencieux après avoir été blessé par des éclats d'obus et incapable de voir d'un œil.

Le Dr Victoria Rose, une chirurgienne plastique britannique travaillant à l'hôpital, a montré l'intérieur de l'unité de traitement des brûlures, qui a été fermée après avoir été touchée par des missiles israéliens.

Cette semaine, Israël a ordonné aux habitants d'évacuer Khan Younis, ce qui a empêché plusieurs membres du personnel de l'hôpital de se rendre à leur travail, a déclaré Victoria Rose.

"Mon infirmière anesthésiste et le collègue orthopédiste de Graeme ont dû nous quitter en plein milieu d'un cas pour aller évacuer leurs familles vers une zone sûre", a-t-elle déclaré.

Le Dr Graeme Groom, chirurgien travaillant aux côtés de Mme Rose, a fait l'éloge de ses collègues palestiniens.

"Ce sont des gens comme vous et moi, ils ont leur maison, leur famille, ils vivent une vie normale. Beaucoup d'entre eux sont très impressionnants et, sans préavis, ils doivent prendre un sac et partir, chercher de la nourriture, de l'eau, un abri, mais se présenter au travail tous les jours", a-t-il déclaré.

Les chirurgiens craignent que les hôpitaux ne doivent être évacués car Israël étend son opération militaire dans la région dans le cadre d'un plan visant à prendre le contrôle total du territoire.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Liban: série de frappes israéliennes dans le sud et l'est 

En dépit de l'accord de cessez-le-feu entré en vigueur fin novembre, Israël poursuit des frappes aériennes quasi-quotidiennes au Liban voisin, disant y viser des positions et combattants du mouvement libanais pro-iranien. (AFP)
En dépit de l'accord de cessez-le-feu entré en vigueur fin novembre, Israël poursuit des frappes aériennes quasi-quotidiennes au Liban voisin, disant y viser des positions et combattants du mouvement libanais pro-iranien. (AFP)
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  • "L'ennemi israélien a mené un raid ciblant le bâtiment à Toul, après une frappe de sommation", a rapporté l'Ani, près d'une heure après un appel de l'armée israélienne à évacuer l'immeuble appartenant selon elle au Hezbollah
  • L'Ani a également fait état d'une frappe visant la localité de Bouday dans la Bekaa (est) et d'une série de frappes sur plusieurs localités du sud, "les plus violentes" selon elle depuis le cessez-le-feu

BEYROUTH: L'armée israélienne a effectué jeudi une série de frappes visant plusieurs localités du sud et de l'est du Liban, malgré un cessez-le-feu en vigueur entre le mouvement islamiste Hezbollah et Israël, a indiqué l'agence de presse libanaise Ani.

"L'ennemi israélien a mené un raid ciblant le bâtiment à Toul, après une frappe de sommation", a rapporté l'Ani, près d'une heure après un appel de l'armée israélienne à évacuer l'immeuble appartenant selon elle au Hezbollah.

L'Ani a également fait état d'une frappe visant la localité de Bouday dans la Bekaa (est) et d'une série de frappes sur plusieurs localités du sud, "les plus violentes" selon elle depuis le cessez-le-feu.

En dépit de l'accord de cessez-le-feu entré en vigueur fin novembre, Israël poursuit des frappes aériennes quasi-quotidiennes au Liban voisin, disant y viser des positions et combattants du mouvement libanais pro-iranien.

Dans une publication sur X, le colonel Avichai Adraee, porte-parole de l'armée israélienne, a fait état de frappes israéliennes contre "des infrastructures terroristes, ainsi que des lanceurs de roquettes et de missiles appartenant au Hezbollah dans le sud du Liban", sans plus de détails.

Il a également déclaré qu'Israël avait frappé "un site militaire dans la région de la Bekaa", dans l'est du Liban, "qui contenait des lanceurs et du matériel militaire, après avoir observé des activités du Hezbollah à l'intérieur".

Dans un communiqué distinct, l'armée israélienne a affirmé avoir "frappé et éliminé un terroriste de la Force Radwan du Hezbollah" dans la région méridionale de "Rab El Thalathine".

Les frappes dans le sud du Liban interviennent deux jours avant la tenue d'élections municipales dans cette région.

Le Premier ministre libanais Nawaf Salam a "condamné les agressions israéliennes répétées contre le Liban, survenant à un moment critique peu avant" ce scrutin.

Le chef du Hezbollah, Naïm Qassem, a lui appelé dans un communiqué ses partisans et ceux de son allié du mouvement Amal à "participer en masse" aux élections "pour que la victoire soit éclatante".

L'accord de cessez-le-feu du 27 novembre stipule que le mouvement pro-iranien se retire au nord du fleuve Litani, à une trentaine de km de la frontière avec Israël, et démantèle ses infrastructures militaires dans le sud libanais.

Le texte prescrit aussi un retrait du Liban de l'armée israélienne, qui y maintient des troupes dans cinq positions dans le sud.

Le Liban, dont l'armée s'est déployée dans le sud, appelle régulièrement la communauté internationale à faire pression sur Israël pour qu'il cesse ses attaques et se retire de son territoire.

Les affrontements entre le Hezbollah et Israël, déclenchés dans la foulée de la guerre à Gaza en octobre 2023, ont tourné à la guerre ouverte entre septembre et novembre 2024. La formation libanaise est sortie très affaiblie de cette confrontation.