RIYAD : Alors que la protection des océans devient une priorité absolue à l’échelle mondiale, les Nations unies organiseront la troisième Conférence sur l’Océan (UNOC3) à Nice du 9 au 13 juin 2025.
Après les précédentes éditions à New York en 2017 et Lisbonne en 2022, cette nouvelle session coorganisée par la France et le Costa Rica s’inscrit dans un contexte d’urgence environnementale, climatique et géopolitique croissante.
La première conférence, tenue au siège des Nations unies à New York, avait été portée par les Fidji et la Suède. Elle avait permis de poser les bases d’un engagement collectif pour la mise en œuvre de l’Objectif de développement durable n°14 (ODD 14), qui vise à conserver et à utiliser de manière durable les océans et les ressources marines.
Cinq ans plus tard, la deuxième édition à Lisbonne, coorganisée par le Portugal et le Kenya, avait rassemblé plusieurs milliers de participants. Elle avait abouti à l’adoption de la déclaration politique « Notre océan, notre avenir, notre responsabilité », avec un accent mis sur les engagements volontaires, les connaissances scientifiques et la protection de 30 % des océans d’ici 2030.
L’UNOC3 se tiendra à Nice et réunira plus d’une centaine de chefs d’État et de gouvernement, ainsi que des représentants d’organisations internationales, de la société civile, du secteur privé et du monde scientifique.
Cette édition vise à accélérer l’adoption de politiques concrètes en faveur de la protection des océans, tout en repositionnant l’enjeu océanique au cœur de l’agenda international. Le « Plan d’action de Nice pour l’Océan » devrait être adopté à l’issue de la conférence et constituer un cadre de référence pour les années à venir.
Deux priorités guideront les discussions : d’une part, le financement et le développement d’une économie bleue durable, et d’autre part, la production et la diffusion de la connaissance scientifique marine, qui sont indispensables à l’élaboration de politiques efficaces.
En amont et en parallèle de la conférence, plusieurs événements internationaux se tiendront : le One Ocean Science Congress (6 et 7 juin à Nice), le Blue Economy and Finance Forum (8 juin à Monaco) et le Ocean Rise and Coastal Resilience Summit (7 juin à Nice).
Pour présenter en détail les enjeux de cette conférence, son programme et les initiatives portées par la France, un briefing à destination de la presse internationale est organisé ce mercredi 28 mai à 13 heures à l’Élysée. Ce rendez-vous marque une étape importante dans la mobilisation diplomatique française en amont de l’ouverture de l’UNOC3.
Lors de cette conférence de presse, plusieurs thématiques majeures ont été abordées en présence d’une source diplomatique représentant le ministère chargé de l’UNOC3 et d’Olivier Poivre d’Arvor, ambassadeur chargé des pôles et des enjeux maritimes, envoyé spécial du président de la République.
Selon cette source, l’objectif principal de la conférence est de créer un véritable électrochoc sur la scène internationale. « L’océan est aujourd’hui l’un des objectifs de développement durable les moins financés, alors qu’il concentre des enjeux critiques pour le climat, la biodiversité, l’alimentation et la sécurité des populations côtières », a-t-elle déclaré.
Olivier Poivre d’Arvor a quant à lui rappelé que l’océan « absorbe à lui seul 90 % de la chaleur excédentaire générée par le changement climatique », insistant sur le fait que « la Terre ne brûle pas, c’est l’océan qui bout ». Il a également souligné la montée des eaux comme « la principale menace planétaire à long terme », avec des prévisions d’élévation du niveau de la mer pouvant atteindre quatre mètres d’ici la fin du siècle.
La France portera quatre priorités stratégiques durant l’UNOC3 : le renforcement de la gouvernance océanique via la mise en œuvre du traité sur la haute mer récemment adopté à New York ; la protection renforcée de la biodiversité marine et des États insulaires vulnérables ; la valorisation de la science pour éclairer la décision publique ; et la mobilisation accrue de financements publics et privés, dans le cadre d’une économie bleue durable.
« Il est absurde de vouloir aller sur Mars alors que nous ne connaissons toujours pas les profondeurs de notre propre océan », a souligné l’ambassadeur. Il a également annoncé la participation de plus de 70 chefs d’État, 2 500 scientifiques et des dizaines de ministres. De nombreux sommets parallèles régionaux et thématiques permettront également de traiter des enjeux spécifiques à la Méditerranée, à l’Afrique, aux États insulaires ou encore à la pollution plastique.
La conférence de Nice vise également à poser les bases d’une future COP dédiée aux océans, et à encourager l’ensemble des pays, y compris ceux sans littoral, à s’engager dans la protection et la gouvernance durable des espaces maritimes.