BRUXELLES : L'Union européenne veut renforcer la sécurité maritime en mer Noire, face à la Russie, pour aider l'Ukraine et mieux protéger ses infrastructures stratégiques dans une région jugée vitale pour sa sécurité et ses approvisionnements, a indiqué mercredi la cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas.
« Tout d'abord, nous allons proposer de créer une plate-forme (hub) de sécurité maritime en mer Noire », a-t-elle déclaré devant la presse à Bruxelles, en présentant la nouvelle stratégie de l'UE dans la zone.
Elle constituera « le système d'alerte précoce de l'Europe en mer Noire » et permettra une meilleure connaissance des menaces existantes afin de « contribuer à protéger les infrastructures essentielles telles que les installations offshore et les câbles sous-marins », ainsi que le transport maritime.
L'Ukraine est parvenue à créer un corridor en mer Noire lui permettant d'exporter ses céréales, vitales pour son économie, mais la Russie reste une menace.
Une présence renforcée en mer Noire permettra également, en collaboration avec l'OTAN, de mieux lutter contre le contournement des sanctions imposées à la Russie depuis son invasion de l'Ukraine, le 24 février 2022, a assuré Mme Kallas.
La Russie utilise une flotte de pétroliers « fantômes » pour contourner les sanctions occidentales sur ses exportations de pétrole. « Il y a de nombreuses limites à la prise en compte » de cette flotte, « c'est pourquoi nous devons également travailler avec nos partenaires internationaux pour répondre à ces préoccupations », a expliqué Mme Kallas.
L'UE veut donc renforcer sa collaboration avec les pays du pourtour de la mer Noire : l'Ukraine, la Moldavie, la Géorgie, la Turquie, l'Arménie et l'Azerbaïdjan. Les quatre premiers sont des pays officiellement candidats à l'adhésion à l'Union européenne.
Selon un communiqué de l'UE, cela passera par la mise en place de partenariats clés dans certains domaines comme le développement de réseaux informatiques, énergétiques ou de transport.