«L’OPEP+ s’est révélée être la banque centrale des marchés pétroliers », déclare le ministre saoudien de l’Énergie

Le directeur du Fonds russe d’investissement direct, Kirill Dmitriev, et le ministre saoudien de l’Énergie, le prince Abdulaziz ben Salmane, arrivent au Forum économique international de Saint-Pétersbourg, en Russie, jeudi. (Reuters)
Le directeur du Fonds russe d’investissement direct, Kirill Dmitriev, et le ministre saoudien de l’Énergie, le prince Abdulaziz ben Salmane, arrivent au Forum économique international de Saint-Pétersbourg, en Russie, jeudi. (Reuters)
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Publié le Mardi 24 juin 2025

«L’OPEP+ s’est révélée être la banque centrale des marchés pétroliers », déclare le ministre saoudien de l’Énergie

  • L’OPEP+ s’est imposée comme la « banque centrale » et le régulateur du marché pétrolier mondial, apportant une stabilité indispensable, a déclaré le ministre saoudien de l’Énergie
  • Lors de son intervention au Forum économique international de Saint-Pétersbourg, le prince Abdulaziz ben Salmane a salué le rôle de l’alliance dans l’équilibrage des marchés pétroliers en période d’incertitudes

RIYAD : L’OPEP+ s’est imposée comme la « banque centrale » et le régulateur du marché pétrolier mondial, apportant une stabilité indispensable, a déclaré le ministre saoudien de l’Énergie.

Lors de son intervention au Forum économique international de Saint-Pétersbourg, le prince Abdulaziz ben Salmane a salué le rôle de l’alliance dans l’équilibrage des marchés pétroliers en période d’incertitudes économiques mondiales.

« Il faut reconnaître que l’OPEP+ a démontré qu’elle était un instrument qui, même s’il n’avait pas été inventé par nous, la Russie et nos partenaires, aurait dû l’être depuis longtemps… Elle a apporté de la stabilité au marché et prouvé qu’elle est la banque centrale et le régulateur des marchés pétroliers », a-t-il affirmé.

Le prince Abdulaziz a également mis en lumière le partenariat en cours entre l’Arabie saoudite et la Russie à travers le Comité mixte saoudo-russe, annonçant la prochaine visite du vice-Premier ministre russe, Alexander Novak, en Arabie saoudite, accompagné d’une délégation d’affaires de haut niveau.

« J’attends avec impatience d’accueillir Alexander — coprésident de notre comité mixte — en Arabie saoudite cette année, avec une participation massive de la communauté d’affaires », a-t-il déclaré.

Le ministre a souligné que cette collaboration vise à approfondir les liens économiques bilatéraux et à encourager des opportunités d’investissement diversifiées.

« Nous avons beaucoup à montrer sur ce lien. Cela nous permettra d’avoir une relation beaucoup plus diversifiée, et nous travaillons, en tant que gouvernement, à créer un environnement favorable pour ceux qui souhaitent investir en Arabie saoudite, en Russie ou sous toute autre forme de coentreprise », a-t-il ajouté.

Il a décrit l’alliance énergétique comme un mécanisme flexible, capable de s’adapter aux évolutions du contexte mondial, réaffirmant l’engagement de l’Arabie saoudite à coopérer avec ses partenaires pour maintenir la stabilité du marché.

En évoquant les difficultés rencontrées par la Russie, le prince Abdulaziz a précisé que le Royaume continue de la soutenir malgré les restrictions extérieures.

« La Russie traverse une période difficile, mais nous avons fait preuve d’une grande compréhension de la situation et nous nous efforçons de composer avec les restrictions en vigueur », a‑t‑il déclaré.

« C’est la preuve de la volonté de notre leadership de s’adapter à cette situation actuelle et, je l’espère, d’aider la Russie à surmonter ces difficultés extérieures les plus redoutables. »

Quant à la question de savoir si l’Arabie saoudite et la Russie compenseraient d’éventuelles pertes de production iranienne, le ministre a répondu que cela restait hypothétique et que les décisions au sein de l’OPEP+ étaient prises collectivement.

« Vous me posez une question qui ne correspond à aucune réalité visible : je n’ai pas de réponse. Nous ne réagissons qu’aux faits. Mais si l’on pose une question qui n’a pas de lien avec la réalité actuelle, je ne vois pas comment nous pourrions en prédire la réponse », a-t-il expliqué.

Il a précisé que l’OPEP+ comprend 22 États membres et n’est pas contrôlée uniquement par l’Arabie saoudite et la Russie. Un groupe principal de huit pays est chargé de coordonner les réponses aux fluctuations du marché avec l’ensemble des membres.

« Répondre à une question hypothétique par une réponse hypothétique, sans connaître l’avis de chacun, serait excessif », a-t-il ajouté.

Il a conclu en soulignant la réputation de fiabilité et d’adaptabilité de l’OPEP+.

« Ce que nous savons – et ce qu’Alexander a rappelé tout à l’heure – c’est qu’en tant qu’OPEP, avant même l’OPEP+, nous avons toujours été une organisation fiable, sérieuse, efficace, attentive aux circonstances dès ses débuts », a-t-il insisté.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Fin des mises à jour sur Windows 10 : quelles conséquences ?

Le président-directeur général de Microsoft, Satya Nadella, s'exprime lors de la conférence Microsoft Build 2025, à Seattle, dans l'État de Washington, le 19 mai 2025. (Photo de Jason Redmond / AFP)
Le président-directeur général de Microsoft, Satya Nadella, s'exprime lors de la conférence Microsoft Build 2025, à Seattle, dans l'État de Washington, le 19 mai 2025. (Photo de Jason Redmond / AFP)
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  • Dans une note en ligne, Microsoft a conseillé aux utilisateurs de passer à Windows 11, disponible depuis 2021
  • Mais certains ordinateurs ne sont pas compatibles avec cette transition : pour ces cas, l'entreprise propose une formule de mises à jour étendues, au tarif de 30 dollars et pour une durée d'un an

PARIS: La fin mi-octobre des mises à jour de Windows 10, le logiciel d'exploitation de Microsoft, suscite les critiques d'associations et les inquiétudes de nombreux utilisateurs qui craignent de devoir changer leurs ordinateurs.

Qu'en est-il de cet arrêt, et quelles seront ses conséquences ?

Que va-t-il se passer le 14 octobre ?

A partir du 14 octobre, les ordinateurs fonctionnant avec Windows 10, une version apparue en 2015, cesseront de recevoir des mises à jour de la part de son développeur, Microsoft.

Ces correctifs étaient destinés à "mettre régulièrement à jour le système d'exploitation, car il était devenu la cible de nombreuses cyberattaques", explique à l'AFP Martin Kraemer, spécialiste de la sensibilisation à la sécurité au sein de l'entreprise américaine KnowBe4.

Quelles conséquences pour les consommateurs ?

Dans une note en ligne, Microsoft a conseillé aux utilisateurs de passer à Windows 11, disponible depuis 2021.

Mais certains ordinateurs ne sont pas compatibles avec cette transition : pour ces cas, l'entreprise propose une formule de mises à jour étendues, au tarif de 30 dollars et pour une durée d'un an.

Une situation dénoncée par des associations de consommateurs.

Aux États-Unis, l'association Consumer Reports a déploré le fait que "des ordinateurs incapables de faire fonctionner Windows 11 étaient encore disponibles à la vente en 2022 et 2023", et risquent ainsi de devenir obsolètes trois ans après leur achat.

En France, une coalition de 22 associations, dont l'UFC-Que Choisir et Halte à l'obsolescence programmée (HOP), ont lancé une pétition pour demander des mises à jour gratuites jusqu'en 2030.

Sollicité par l'AFP, Microsoft a refusé d'indiquer combien d'utilisateurs seraient concernés.

Mais selon Consumer Reports, près de 650 millions de personnes à l'échelle mondiale utilisaient Windows 10 au mois d'août. D'après une autre association américaine, le Public Interest Research Group (PIRG), jusqu'à 400 millions d'ordinateurs seraient incompatibles avec Windows 11.

Quels sont les risques ?

Pour les utilisateurs qui ne peuvent pas passer à Windows 11 et qui continueraient à utiliser Windows 10 sans souscrire à l'extension de mises à jour Microsoft, les vulnérabilités face aux cyberattaques vont s'accroître.

"En ne recevant plus les mises à jour, vous n'êtes plus protégés contre les menaces cyber les plus récentes", explique Martin Kraemer.

Si le danger est "très difficile" à quantifier, selon le spécialiste, il est certain que les utilisateurs de Windows 10 deviendront des cibles privilégiées pour les cyberattaquants en quête de failles de sécurité.

Les applications sont aussi concernées, soulève Paddy Harrington, analyste au sein du cabinet américain Forrester.

"Les fournisseurs d'applications comptent sur le fournisseur du système d'exploitation pour assurer certaines fonctionnalités et si celles-ci ne sont pas mises à jour, le fournisseur d'application ne peut pas s'assurer que son application continuera à fonctionner correctement", assure-t-il.

Quelles options alternatives ?

Interrogés au sujet de l'efficacité de logiciels antivirus, les experts soulignet leur insuffisance face à un système d'exploitation non mis à jour.

"Il y a une limite à la protection qu'ils peuvent offrir (...). C'est bien mieux que de ne rien faire, mais cela devrait être une solution temporaire, le temps de trouver une solution permanente", déclare Paddy Harrington à l'AFP.

Reste la possibilité de changer pour un autre système d'exploitation, en gardant son ordinateur. Des logiciels libres, tels que Linux, peuvent ainsi être utilisés, mais nécessitent d'être installés par l'utilisateur.

"Tant que vos applications supportent ce système d'exploitation et que vos outils de gestion et de sécurité le prennent en charge, c'est un bon choix", assure Paddy Harrington.


Des économistes alertent sur un risque d'«effondrement» du journalisme de qualité

La dernière édition du « Wiener Zeitung », l'un des plus anciens journaux au monde, sera imprimée à Vienne le 29 juin 2023. Fondé en 1703, à l'époque de l'Empire des Habsbourg, il a survécu aux bouleversements de l'histoire, mais après des années d'incertitude, l'édition papier du journal viennois Wiener Zeitung va finalement disparaître. (AFP)
La dernière édition du « Wiener Zeitung », l'un des plus anciens journaux au monde, sera imprimée à Vienne le 29 juin 2023. Fondé en 1703, à l'époque de l'Empire des Habsbourg, il a survécu aux bouleversements de l'histoire, mais après des années d'incertitude, l'édition papier du journal viennois Wiener Zeitung va finalement disparaître. (AFP)
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  • "Cette ressource sera encore plus essentielle dans l'économie future, axée sur l'intelligence artificielle", soulignent ces économistes, parmi lesquels figurent également Philippe Aghion, Tim Besley, Diane Coyle et Francesca Bria
  • Les "médias d'intérêt public", définis comme fournissant des informations factuelles et fiables, et indépendants sur le plan éditorial, "jouent un rôle crucial" et "pourtant, partout dans le monde, [ils] sont menacés", constatent-ils

PARIS: Une dizaine d'économistes de renom, dont les Nobel Joseph Stiglitz et Daron Acemoglu, ont mis en garde lundi contre un risque d'"effondrement du journalisme d'intérêt public" qui apporte une information de qualité, avec des "conséquences considérables" notamment sur l'économie.

"L'accès à des informations fiables est la ressource fondamentale qui alimente l'économie du XXIe siècle", comme "les époques précédentes dépendaient de la vapeur ou du charbon pour leur développement industriel", estiment-ils dans une déclaration collective publiée par le Forum sur l'information et la démocratie.

"Cette ressource sera encore plus essentielle dans l'économie future, axée sur l'intelligence artificielle", soulignent ces économistes, parmi lesquels figurent également Philippe Aghion, Tim Besley, Diane Coyle et Francesca Bria.

Les "médias d'intérêt public", définis comme fournissant des informations factuelles et fiables, et indépendants sur le plan éditorial, "jouent un rôle crucial" et "pourtant, partout dans le monde, [ils] sont menacés", constatent-ils.

Ils souffrent de difficultés financières, en raison de "la concurrence de plus en plus déloyale exercée par les géants de la technologie" et les plateformes, et subissent une "ingérence croissante des gouvernements, notamment des gouvernements autoritaires, mais pas exclusivement".

Les économistes en appellent aux pouvoirs publics pour "investir dans un journalisme libre et indépendant", via des subventions directes ou indirectes, des "coupons citoyens" (montant à dépenser chaque année) ou en instaurant des "taxes numériques sur les principales plateformes".

Ils préconisent aussi de "modeler les écosystèmes de l'information dans l'intérêt public", avec en particulier une "règlementation appropriée" des groupes technologiques et d'IA.

Ces mesures permettraient d'éviter "une trajectoire qui semble mener à l'effondrement du journalisme d'intérêt public, avec des conséquences considérables pour notre économie, notre société et nos démocraties", selon eux.

Leur coût est "relativement faible" et elles devraient être menées "en concertation avec la société civile et le secteur privé".

Le Forum sur l'information et la démocratie découle d'un partenariat lancé en 2019 par la France et l'ONG Reporters sans Frontières (RSF), auquel une cinquantaine d’États ont adhéré.


Taxe Zucman : «truc absurde», «jalousie à la française», selon le patron de Bpifrance

Nicolas Dufourcq, patron de Bpifrance, la banque publique d'investissement, a critiqué avec virulence mercredi l'idée d'une taxe Zucman, évoquant un "truc absurde", et "une histoire de jalousie à la française". (AFP)
Nicolas Dufourcq, patron de Bpifrance, la banque publique d'investissement, a critiqué avec virulence mercredi l'idée d'une taxe Zucman, évoquant un "truc absurde", et "une histoire de jalousie à la française". (AFP)
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  • M. Dufourcq, qui était interrogé sur RMC, a estimé que la taxe, dont le principe est d'imposer chaque année les contribuables dont la fortune dépasse 100 millions d'euros à hauteur de 2% de celle-ci, était "un truc complètement absurde"
  • Notant qu'avec la taxe Zucman, ils "paieraient tous en papier (en actions, NDLR) leurs 2%", M. Dufourcq a observé : "C'est moi, c'est la Bpifrance qui va gérer ce papier"

PARIS: Nicolas Dufourcq, patron de Bpifrance, la banque publique d'investissement, a critiqué avec virulence mercredi l'idée d'une taxe Zucman, évoquant un "truc absurde", et "une histoire de jalousie à la française".

M. Dufourcq, qui était interrogé sur RMC, a estimé que la taxe, dont le principe est d'imposer chaque année les contribuables dont la fortune dépasse 100 millions d'euros à hauteur de 2% de celle-ci, était "un truc complètement absurde", mais qui selon lui "n'arrivera pas".

Mais "ça panique les entrepreneurs : ils ont construit leur boîte et on vient leur expliquer qu'on va leur en prendre 2% tous les ans. Pourquoi pas 3? Pourquoi pas 4? C'est invraisemblable!", a-t-il déclaré.

Notant qu'avec la taxe Zucman, ils "paieraient tous en papier (en actions, NDLR) leurs 2%", M. Dufourcq a observé : "C'est moi, c'est la Bpifrance qui va gérer ce papier" : "Donc demain j'aurai 2% du capital de LVMH, dans 20 ans 20%, 20% du capital de Pinault-Printemps-Redoute (Kering, NDLR), 20% du capital de Free. C'est délirant, c'est communiste en réalité, comment est-ce qu'on peut encore sortir des énormités comme ça en France!?"

"Ces gens-là tirent la France. Il faut les aider (...) au lieu de leur dire qu'on va leur piquer 2% de leur fortune".

Il a observé que "si on pique la totalité de celle de Bernard Arnault, ça finance 10 mois d'assurance-maladie", mais qu'après "il n'y a plus d'Arnault".

"Il n'y a pas de trésor caché", a estimé M. Dufourcq, qui pense que cette taxe "n'arrivera jamais", et n'est évoquée que "pour hystériser le débat" politique.

Pour lui, il s'agit "d'une pure histoire de jalousie à la française, une haine du riche, qui est soi-disant le nouveau noble", rappelant les origines modestes de François Pinault ou Xavier Niel: "c'est la société française qui a réussi, on devrait leur dresser des statues".

"Il y a effectivement des fortunes qui passent dans leur holding des dépenses personnelles", a-t-il remarqué, "c'est ça qu'il faut traquer, et c'est ce sur quoi le ministère des Finances, je pense, travaille aujourd'hui".

Mais il y a aussi "beaucoup de Français qui passent en note de frais leurs dépenses personnelles", a-t-il observé. "Regardez le nombre qui demandent les tickets dans les restaus", pour se les faire rembourser.