Guerre Iran-Israël: les derniers développements

Image composite montrant (dans le sens des aiguilles d'une montre, à partir du haut) une vue générale de la centrale nucléaire d'Ispahan près de Téhéran, les installations nucléaires de Natanz (installations nucléaires Shahid Ahmadi Roshan) près d'Ahmadabad et l'usine d'enrichissement de combustible de Fordow dans le centre de l'Iran, le 14 juin 2025. (Photos AFP)
Image composite montrant (dans le sens des aiguilles d'une montre, à partir du haut) une vue générale de la centrale nucléaire d'Ispahan près de Téhéran, les installations nucléaires de Natanz (installations nucléaires Shahid Ahmadi Roshan) près d'Ahmadabad et l'usine d'enrichissement de combustible de Fordow dans le centre de l'Iran, le 14 juin 2025. (Photos AFP)
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Publié le Dimanche 22 juin 2025

Guerre Iran-Israël: les derniers développements

  • Donald Trump a annoncé que les États-Unis avaient mené des frappes sur les trois principales installations iraniennes d'enrichissement nucléaire
  • Compte tenu de la configuration souterraine de Fordo, des bombes anti-bunker de type GBU-57 ont probablement été larguées.

Les États-Unis ont bombardé dimanche trois sites nucléaires clefs en Iran, rejoignant ainsi l'offensive lancée par Israël le 13 juin.

Quelques heures après ces frappes, l'Iran a lancé 40 missiles sur Israël, accusant les États-Unis de « faire exploser » les chances d'un règlement diplomatique du dossier nucléaire.

- Intervention militaire américaine.

Après des jours de flou autour d'une possible intervention, le président américain Donald Trump a annoncé que les États-Unis avaient mené des frappes sur les trois principales installations iraniennes d'enrichissement nucléaire de Fordo, Natanz et Ispahan, évoquant « une réussite militaire spectaculaire ».

Des médias iraniens ont confirmé ces frappes.

« L'Iran, le caïd du Moyen-Orient, doit maintenant faire la paix. S'ils ne le font pas, les prochaines attaques seront bien plus importantes et ne causeront aucune difficulté », a prévenu Donald Trump.

Il n'a toutefois pas donné de détails sur les armes utilisées pour frapper le programme iranien. Mais compte tenu de la configuration souterraine de Fordo, des bombes anti-bunker de type GBU-57 ont probablement été larguées. D'après l'armée américaine, ces ogives de 13 tonnes peuvent s'enfoncer jusqu'à 60 mètres de profondeur avant d'exploser.

Israël ne dispose pas de ce type d'armes. Seuls les bombardiers américains furtifs B-2 Spirit sont en mesure de transporter ces bombes.

Avant l'attaque de dimanche, des sites de suivi de vols et le New York Times avaient rapporté que plusieurs de ces aéronefs avaient décollé des États-Unis en direction de l'ouest. 

- Réactions de l'Iran. 

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a accusé les États-Unis et Israël d'avoir « décidé de faire exploser » la diplomatie, après avoir fustigé un « comportement extrêmement dangereux, anarchique et criminel » de la part des États-Unis.

Il a ensuite affirmé à la presse à Istanbul que l'Iran se défendra « par tous les moyens nécessaires » après les frappes américaines.

Après les frappes américaines, l'agence de presse IRNA a fait état du tir de 40 missiles sur Israël depuis l'Iran, qui a dit avoir visé l'aéroport Ben Gourion, près de Tel Aviv, ainsi qu'un « centre de recherche biologique » et d'autres cibles.

Les journalistes de l'AFP ont constaté d'importants dégâts dans des quartiers résidentiels au nord et au sud de Tel-Aviv, où des maisons et immeubles ont été totalement éventrés. Une organisation de premiers secours israélienne a annoncé avoir pris en charge 16 blessés.

Les autorités iraniennes ont annoncé avoir exécuté un homme condamné pour avoir été un agent du Mossad, le service de renseignement israélien. 

- Israël remercie Trump avant de nouvelles frappes.

Dans une vidéo adressée à Donald Trump, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu l'a salué pour avoir imposé un « tournant historique » pouvant conduire le Moyen-Orient vers « un avenir de prospérité et de paix ».

Il s'est félicité que la promesse de détruire le programme nucléaire iranien « ait été tenue », ajoutant : « D'abord vient la force, ensuite vient la paix. »

L'armée israélienne a annoncé une nouvelle série de frappes contre des « cibles militaires » dans l'ouest de l'Iran, après des bombardements visant des lanceurs de missiles et des soldats des forces armées iraniennes. L'agence iranienne Isna a fait état de quatre militaires tués dans une base du nord du pays. 

« Aucun signe de contamination »

L'autorité de sécurité nucléaire iranienne a déclaré ne avoir détecté « aucun signe de contamination » sur les trois sites frappés, écartant tout « danger » pour la population.

L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a indiqué qu'aucune hausse des niveaux de radiation n'avait été signalée. Son chef, Rafael Grossi, a annoncé une « réunion urgente » lundi du Conseil des gouverneurs.

L'autorité nucléaire saoudienne a également fait savoir qu'« aucun effet radioactif n'avait été détecté sur l'environnement du Royaume et des États du Golfe ».

- Une « déclaration de guerre » pour les Houthis du Yémen.

L'attaque américaine « constitue une déclaration de guerre flagrante contre le peuple iranien frère », a réagi le gouvernement des rebelles houthis du Yémen dans un communiqué.

Il a déclaré être prêt « à cibler les navires et les bâtiments de guerre américains en mer Rouge ».

- Bilan des victimes.

Selon le dernier bilan actualisé des autorités, plus de 400 personnes, en majorité des civils, ont été tuées en Iran par les frappes israéliennes.

L'ONG américaine Human Rights Activists News Agency (HRANA) fait état d'au moins 657 morts et 2 000 blessés, civils et militaires, en Iran.

Depuis le 13 juin, les tirs de missiles et de drones iraniens ont fait 25 morts en Israël.


L'unification de la Syrie ne doit pas se faire par la force, a déclaré le président

 Le président par intérim syrien, Ahmad al-Chareh (Photo AFP)
Le président par intérim syrien, Ahmad al-Chareh (Photo AFP)
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  • « Nous avons renversé le régime (de Bachar al-Assad) pour libérer la Syrie, et il nous reste une autre bataille : unifier la Syrie », a-t-il déclaré devant de hauts responsables et des notables de la province d'Idleb (nord-ouest).
  • « Elle ne doit pas se faire dans le sang ou par la force militaire, mais dans le cadre d'une entente, car la Syrie est fatiguée de la guerre », a-t-il ajouté.

DAMAS : Le président par intérim syrien, Ahmad al-Chareh, a affirmé que l'unification de la Syrie, après des années de guerre civile, ne devait pas se faire « par la force militaire », et a accusé Israël d'ingérence dans le sud du pays.

M. Chareh, dont les propos ont été rapportés dimanche par les médias officiels, s'est exprimé samedi, jour où des centaines de personnes ont manifesté dans la province méridionale de Soueida, à majorité druze, pour dénoncer les violences communautaires de juillet et réclamer le droit à l'autodétermination.

« Nous avons renversé le régime (de Bachar al-Assad) pour libérer la Syrie, et il nous reste une autre bataille : unifier la Syrie », a-t-il déclaré devant de hauts responsables et des notables de la province d'Idleb (nord-ouest).

« Elle ne doit pas se faire dans le sang ou par la force militaire, mais dans le cadre d'une entente, car la Syrie est fatiguée de la guerre », a-t-il ajouté.

Il a affirmé que « la Syrie n'est pas menacée de division. Certains veulent cela, ainsi que la création de cantons, mais c'est impossible. » « Certaines parties cherchent le pouvoir à travers des puissances régionales, Israël ou autres », a-t-il accusé.

Lors du rassemblement à Soueida, certains manifestants ont brandi le drapeau israélien et réclamé l'autodétermination de la région. « Soueida libre » ou « Al-Jolani dégage », ont-ils scandé, en référence à M. Chareh, connu jadis sous son nom de guerre, Abou Mohammad al-Jolani, lorsqu'il dirigeait un groupe rebelle islamiste. 

Les affrontements, qui ont éclaté le 13 juillet entre combattants druzes et bédouins sunnites à Soueida, ont duré une semaine avant de s'étendre avec l'intervention des forces gouvernementales et de volontaires venus d'autres régions.

Damas affirme que ses troupes sont intervenues pour mettre fin aux violences. Toutefois, des témoins, des factions druzes et l'Observatoire syrien des droits de l'homme les ont accusées d'avoir pris parti pour les Bédouins et d'avoir commis des exactions contre les Druzes.

Selon l'OSDH, les violences ont fait environ 1 600 morts, principalement des civils druzes.

M. Chareh a reconnu que Soueida « a été le théâtre de nombreuses violations commises par toutes les parties, dont des membres des forces de sécurité et de l'armée ». Les auteurs de ces violations devront répondre de leurs actes. »

Il a accusé Israël, son voisin, « d'intervenir directement à Soueida en mettant en œuvre des politiques visant à affaiblir l'État syrien ».

Israël, qui prétend vouloir protéger les Druzes et réclame une démilitarisation du sud de la Syrie, a bombardé les forces gouvernementales syriennes pendant les violences à Soueida.

Par ailleurs, concernant l'accord sur l'intégration des institutions kurdes au sein de l'État, M. Chareh a déclaré qu'il « sera appliqué ». Nous discutons des modalités de mise en œuvre. »

Les Kurdes contrôlent une grande partie du nord-est de la Syrie et réclament la décentralisation, ce que rejette Damas.


L'armée israélienne a annoncé avoir bombardé un « site énergétique » au Yémen

Ci-dessus, des Yéménites armés lors d'un rassemblement dans la capitale Sanaa, contrôlée par les Houthis, le 15 août 2025. (AFP)
Ci-dessus, des Yéménites armés lors d'un rassemblement dans la capitale Sanaa, contrôlée par les Houthis, le 15 août 2025. (AFP)
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  • Au Yémen, une source de la défense civile citée par la chaîne de télévision Al-Massira, contrôlée par les Houthis, a fait état d'une « agression » contre une centrale électrique de Sanaa, la capitale du Yémen, aux mains des rebelles.
  • Selon l'armée, les rebelles Houthis « opèrent sous la direction et le financement du régime iranien, dans le but de nuire à l'État d'Israël et à ses alliés ».

JERUSALEM : L'armée israélienne a annoncé dimanche avoir bombardé « un site énergétique » utilisé par les Houthis à Sanaa, la dernière frappe en date contre ces rebelles yéménites qui ont mené plusieurs attaques de missiles contre Israël.

Au Yémen, une source de la défense civile citée par la chaîne de télévision Al-Massira, contrôlée par les Houthis, a fait état d'une « agression » contre une centrale électrique de Sanaa, la capitale du Yémen, aux mains des rebelles.

« Tsahal a mené une frappe à quelque 2 000 kilomètres d'Israël, en plein cœur du Yémen, visant un site d'infrastructure énergétique utilisé par le régime terroriste houthi », a indiqué l'armée israélienne dans un communiqué.

« Ces raids ont été menés en réponse aux attaques répétées » menées par les Houthis « contre l'État d'Israël et ses citoyens, y compris le lancement de missiles sol-sol et de drones », a-t-elle ajouté.

Selon l'armée, les rebelles Houthis « opèrent sous la direction et le financement du régime iranien, dans le but de nuire à l'État d'Israël et à ses alliés », et « mènent des activités terroristes contre le transport maritime mondial et les routes commerciales ».

Elle a affirmé être « déterminée à éliminer toute menace contre Israël, où que cela soit nécessaire ».

Soutenus par l'Iran, ennemi juré d'Israël, les Houthis lancent régulièrement des attaques aux missiles et aux drones contre Israël, affirmant agir en solidarité avec les Palestiniens de Gaza.

Le territoire palestinien est ravagée par une guerre dévastatrice déclenchée par une attaque du mouvement islamiste Hamas contre Israël, le 7 octobre 2023. L'offensive israélienne de représailles a fait des dizaines de milliers de morts à Gaza et provoqué une catastrophe humanitaire.

Israël a mené plusieurs frappes de représailles au Yémen, visant des zones sous contrôle des Houthis, notamment des ports de l'ouest du pays et l'aéroport de Sanaa. 


Gaza : la Défense civile annonce 40 morts dans des tirs et raids israéliens

Une vue de la bande de Gaza bombardée par Israël. (AFP)
Une vue de la bande de Gaza bombardée par Israël. (AFP)
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  • Mahmoud Bassal, a indiqué que 40 Palestiniens, dont plusieurs enfants, ont été tués par les tirs et les frappes de l'armée israélienne à travers la bande de Gaza.
  • « Depuis près d'une semaine, l'ennemi sioniste mène une offensive soutenue dans les quartiers est et sud de la ville de Gaza, en particulier dans le quartier Zeitoun.

GAZA, TERRITOIRES PALESTINIENS : La Défense civile de Gaza a annoncé samedi la mort de 40 Palestiniens, dont des enfants, dans l'offensive israélienne sur le territoire, où l'armée se prépare à évacuer les civils en prévision d'une offensive imminente sur la ville de Gaza.

Le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, a indiqué à l'AFP qu'un quartier de Gaza-ville (nord) était bombardé intensément depuis près d'une semaine.

« Nous estimons que plus de 50 000 personnes restent dans le quartier de Zeitoun, la plupart sans eau ni nourriture », a-t-il déclaré, accusant Israël de « nettoyage ethnique » à Zeitoun et dans le quartier voisin de Tal al-Hawa. « Nos équipes n'ont pas accès aux blessés. »

Selon lui, 40 Palestiniens, dont plusieurs enfants, ont été tués par les tirs et les frappes de l'armée israélienne à travers la bande de Gaza. Ce bilan a été actualisé après la mort d'une personne dans une frappe sur le camp d'Al-Nousseirat.

L'armée israélienne a toutefois mis en doute ces chiffres, affirmant à l'AFP que « les institutions à Gaza sont contrôlées et dirigées par le Hamas, et donc soumises à son agenda ».

M. Bassal s'est pour sa part alarmé de la « situation catastrophique » à Gaza-ville : « Les habitants n'ont aucun endroit où se réfugier. » 

Ghassan Kashko, âgé de 40 ans, y vit avec sa famille dans une école transformée en refuge. « Nous avons oublié ce qu'est le sommeil. Les raids aériens et les tirs de char ne s'arrêtent pas. Nous n'avons plus ni nourriture ni eau potable », a-t-il raconté par téléphone à l'AFP.

« Depuis près d'une semaine, l'ennemi sioniste mène une offensive soutenue dans les quartiers est et sud de la ville de Gaza, en particulier dans le quartier Zeitoun, où des avions de guerre, de l'artillerie et des robots explosifs procèdent à une destruction systématique de la zone », a affirmé le Hamas dans un communiqué.

« Les crimes commis dans la bande de Gaza sont perpétrés au vu et au su du monde, avec une intention claire et une déclaration publique », a accusé le mouvement islamiste.

L'armée a indiqué à l'AFP qu'elle s'engageait à réduire les dommages causés aux civils lors d'activités opérationnelles, « en stricte conformité avec le droit international ». Elle « utilise divers moyens pour évaluer l'impact potentiel de ses opérations sur la population civile, tout en distinguant entre civils et combattants ».