Syrie : le gouvernement affirme que les combats à Soueida « ont cessé »

Un membre des forces de sécurité du gouvernement syrien monte la garde sur une route près d'Izra, dans la province de Deraa, dans le sud de la Syrie, alors que des combattants bédouins et tribaux affrontent des hommes armés druzes dans la province voisine de Sweida, le 19 juillet 2025. (Photo par OMAR HAJ KADOUR / AFP)
Un membre des forces de sécurité du gouvernement syrien monte la garde sur une route près d'Izra, dans la province de Deraa, dans le sud de la Syrie, alors que des combattants bédouins et tribaux affrontent des hommes armés druzes dans la province voisine de Sweida, le 19 juillet 2025. (Photo par OMAR HAJ KADOUR / AFP)
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Publié le Dimanche 20 juillet 2025

Syrie : le gouvernement affirme que les combats à Soueida « ont cessé »

  • « Soueida a été évacuée de tous les combattants tribaux et les combats dans les quartiers de la ville ont cessé », a écrit sur Telegram Noureddine Al-Baba, le porte-parole du ministère syrien de l'Intérieur.
  • Samedi, le pouvoir syrien a annoncé un cessez-le-feu dans la province de Soueida et a commencé à y redéployer des forces afin d'y rétablir la paix.

DAMAS : Selon le gouvernement syrien, les combats ont cessé dimanche à Soueida, après la reprise de cette ville du sud du pays par les groupes druzes et le redéploiement des forces de l'État dans la région, en proie à des violences intercommunautaires ayant fait près de mille morts en une semaine.

« Soueida a été évacuée de tous les combattants tribaux et les combats dans les quartiers de la ville ont cessé », a écrit sur Telegram Noureddine Al-Baba, le porte-parole du ministère syrien de l'Intérieur.

Les violences entre groupes druzes et bédouins sunnites, qui ont éclaté le 13 juillet dans la région de Soueida, dans le sud de la Syrie, ont fait 940 morts, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), une organisation basée à Londres et s'appuyant sur un vaste réseau de sources à travers le pays. 

Selon l'Organisation internationale pour les migrations, près de 87 000 personnes ont été déplacées par les combats.

Samedi, le pouvoir syrien a annoncé un cessez-le-feu dans la province de Soueida et a commencé à y redéployer des forces afin d'y rétablir la paix.

« Les forces de sécurité mobiliseront toutes leurs énergies pour mettre fin aux attaques et aux combats, et rétablir la stabilité dans le gouvernorat », a affirmé le porte-parole du ministère.

Le gouvernement du président par intérim Ahmad al-Chareh avait déjà déployé ses forces mardi à Soueida. Il les avait toutefois retirées après des bombardements de plusieurs cibles du pouvoir à Damas par Israël, qui affirme vouloir protéger la communauté druze et estime être menacé par la présence de forces gouvernementales syriennes dans cette région proche de sa frontière.

Un cessez-le-feu a ensuite été conclu entre la Syrie et Israël, sous l'égide des États-Unis.

Samedi, le secrétaire d'État américain Marco Rubio a exhorté les autorités syriennes à « demander des comptes et traduire en justice toute personne coupable d'atrocités, y compris dans leurs propres rangs ».


Appel israélien à évacuer le centre de la bande de Gaza avant une nouvelle offensive

Dans un message sur X , le porte-parole arabophone de l'armée israélienne, Avichay Adraee, a appelé les habitants et des déplacés palestiniens réfugiés dans la région de Deir al-Balah à évacuer le secteur dans l'immédiat. (AFP)
Dans un message sur X , le porte-parole arabophone de l'armée israélienne, Avichay Adraee, a appelé les habitants et des déplacés palestiniens réfugiés dans la région de Deir al-Balah à évacuer le secteur dans l'immédiat. (AFP)
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  • Israël "étend ses activités" autour de Deir al-Balah, "y compris dans une zone où elle n'avait encore jamais opéré", a-t-il dit. Il a exhorté les civils à "se diriger vers le sud, vers la zone d'al-Mawasi" sur la côte "pour leur sécurité"
  • En près de 22 mois de guerre, la majorité des plus de deux millions de Palestiniens de la bande de Gaza ont été déplacés au moins une fois

GAZA: L'armée israélienne a appelé dimanche la population à évacuer le centre de la bande de Gaza, annonçant une opération contre les combattants du Hamas dans un secteur du territoire palestinien "où elle n'avait encore jamais opéré".

Dans un message sur X , le porte-parole arabophone de l'armée israélienne, Avichay Adraee, a appelé les habitants et des déplacés palestiniens réfugiés dans la région de Deir al-Balah à évacuer le secteur dans l'immédiat.

Israël "étend ses activités" autour de Deir al-Balah, "y compris dans une zone où elle n'avait encore jamais opéré", a-t-il dit. Il a exhorté les civils à "se diriger vers le sud, vers la zone d'al-Mawasi" sur la côte "pour leur sécurité".

En près de 22 mois de guerre, la majorité des plus de deux millions de Palestiniens de la bande de Gaza ont été déplacés au moins une fois.

Le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha) avait rapporté en janvier que plus de 80% du territoire palestinien ravagé et affamé par la guerre était couvert par des ordres d'évacuation israéliens toujours en vigueur.

En Israël, les familles des otages retenus à Gaza se sont inquiétés des conséquences de l'expansion de l'offensive, une association de proches appelant les autorités israéliennes à "expliquer de toute urgence aux citoyens et aux familles le plan de combat et comment celui-ci protège les otages".

Sur le terrain, la Défense civile a indiqué dimanche à l'AFP que sept personnes avaient été tuées dans la nuit par de nouvelles attaques israéliennes à Gaza-ville (nord) et dans le sud du territoire palestinien.

L’armée israélienne a dit avoir intensifié ses opérations terrestres à Jabalia (nord), où elle affirme avoir tué "des dizaines de terroristes" et démantelé "des centaines d'"infrastructures terroristes", notamment des tunnels s'étendant sur 2,7 kilomètres à une profondeur de 20 mètres.

Alors qu'Israël et le Hamas poursuivent leurs pourparlers indirects en vue d'une trêve, des centaines de personnes se sont rassemblées samedi soir à Tel-Aviv appelant le Premier ministre Benjamin Netanyahu et le président américain Donald Trump à faire libérer les otages et mettre fin à la guerre.

Sur les 251 personnes enlevées en Israël lors de l'attaque du Hamas ayant déclenché la guerre le 7 octobre 2023, 49 sont toujours otages à Gaza, dont 27 ont été déclarées mortes par l'armée israélienne.

L'attaque du 7-Octobre a entraîné du côté israélien la mort de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles.

Dans la bande de Gaza, les représailles israéliennes ont fait au moins 58.765 morts, majoritairement des civils, selon des données du ministère de la Santé à Gaza, jugées fiables par l'ONU.


Syrie: le gouvernement affirme que les combats à Soueida «ont cessé»

Les violences entre groupes druzes et bédouins sunnites qui ont éclaté le 13 juillet dans la région de Soueida, dans le sud de la Syrie, ont fait 940 morts, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), une organisation basée à Londres qui s'appuie sur un vaste réseau de sources à travers le pays. (AFP)
Les violences entre groupes druzes et bédouins sunnites qui ont éclaté le 13 juillet dans la région de Soueida, dans le sud de la Syrie, ont fait 940 morts, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), une organisation basée à Londres qui s'appuie sur un vaste réseau de sources à travers le pays. (AFP)
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  • "Soueida a été évacuée de tous les combattants tribaux, et les combats dans les quartiers de la ville ont cessé", a écrit sur Telegram le porte-parole du ministère syrien de l'Intérieur Noureddine Al-Baba
  • Près de 87.000 personnes ont été déplacées par les combats, d'après l'Organisation internationale pour les migrations

DAMAS: Les combats "ont cessé" dimanche à Soueida, selon le gouvernement syrien, après la reprise de cette ville du sud du pays par les groupes druzes et le redéploiement des forces de l'Etat dans la région, en proie à des violences intercommunautaires qui ont fait près de mille morts en une semaine.

"Soueida a été évacuée de tous les combattants tribaux, et les combats dans les quartiers de la ville ont cessé", a écrit sur Telegram le porte-parole du ministère syrien de l'Intérieur Noureddine Al-Baba.

Les violences entre groupes druzes et bédouins sunnites qui ont éclaté le 13 juillet dans la région de Soueida, dans le sud de la Syrie, ont fait 940 morts, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), une organisation basée à Londres qui s'appuie sur un vaste réseau de sources à travers le pays.

Près de 87.000 personnes ont été déplacées par les combats, d'après l'Organisation internationale pour les migrations.

Le pouvoir syrien a annoncé samedi un cessez-le-feu dans la province de Soueida et a commencé à y redéployer des forces dans l'objectif d'y rétablir la paix.

"Les forces de sécurité mobiliseront toutes leurs énergies pour mettre fin aux attaques et aux combats et rétablir la stabilité dans le gouvernorat", a affirmé le porte-parole du ministère.

Le gouvernement du président intérimaire Ahmad al-Chareh avait déjà déployé ses forces mardi à Soueida. Il les avait toutefois retirées après des bombardements de plusieurs cibles du pouvoir à Damas par Israël, qui dit vouloir protéger la communauté druze et s'estimait menacé par la présence de forces gouvernementales syriennes dans cette région proche de sa frontière.

Un cessez-le-feu a par la suite été conclu entre la Syrie et Israël, sous l'égide des Etats-Unis.

Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a exhorté samedi les autorités syriennes à "demander des comptes et traduire en justice toute personne coupable d'atrocités, y compris dans leurs propres rangs".


En Cisjordanie, des colons accusés de cibler les ressources hydriques palestiniennes

Subhil Olayan, opérateur de pompe à eau, surveille les écrans de la station de pompage située près de la source Ein Samiyah, près du village de Kafr Malik, en Cisjordanie occupée par Israël, le 15 juillet 2025. (AFP)
Subhil Olayan, opérateur de pompe à eau, surveille les écrans de la station de pompage située près de la source Ein Samiyah, près du village de Kafr Malik, en Cisjordanie occupée par Israël, le 15 juillet 2025. (AFP)
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  • Soubhil Olayan a déclaré : « Il n'y a pas de vie sans eau », après une attaque qui a temporairement interrompu l'approvisionnement de plusieurs villages environnants.
  • Cette attaque s'inscrit dans une série d'incidents récents au cours desquels des colons ont été accusés d'avoir endommagé, détourné ou tenté de s'approprier des ressources en eau palestiniennes.

KAFR MALIK, TERRITOIRES PALESTINIENS :  Depuis son poste de surveillance situé sur une colline isolée de Cisjordanie occupée, Soubhil Olayan veille sur la source d'Ein Samiyah, un point d'eau vital pour des dizaines de milliers de Palestiniens.

Lorsque des colons israéliens ont récemment attaqué le réseau de puits, de pompes et de canalisations qu'il supervise, ce responsable du service local de l'eau a immédiatement saisi les enjeux.

« Il n'y a pas de vie sans eau », dit-il après une attaque qui a temporairement interrompu l'approvisionnement de plusieurs villages environnants.

La source alimente une station de pompage qui constitue, selon la société palestinienne chargée de sa gestion, la principale, voire l'unique, ressource en eau pour quelque 110 000 personnes. Elle est l'une des sources les plus cruciales de Cisjordanie, un territoire confronté à une pénurie chronique d'eau.

Cette attaque s'inscrit dans une série d'incidents récents au cours desquels des colons ont été accusés d'avoir endommagé, détourné ou tenté de s'approprier des ressources en eau palestiniennes.

« Les colons sont arrivés et ont commencé par briser la conduite principale. Et quand elle est cassée, nous devons automatiquement arrêter le pompage vers les villages », explique M. Olayan. « L'eau s'écoule alors dans la terre et s'infiltre dans le sol », ajoute-t-il.

Des techniciens sont intervenus dans la foulée pour réparer les dégâts.

Deux jours plus tard, des colons, dont certains étaient armés, se baignaient dans les bassins situés en contrebas de la source, tandis que M. Olayan surveillait la pression dans les canalisations et les images de vidéosurveillance à distance.

Le système indiquait une pression normale, y compris dans la conduite menant à son village de Kafr Malik. Cependant, les équipes de maintenance n'osaient plus s'approcher de la station par crainte pour leur sécurité.

Depuis le début de la guerre à Gaza, en octobre 2023, les attaques de colons contre des Palestiniens en Cisjordanie se sont multipliées. La semaine précédente, un Palestino-Américain de 20 ans a été battu à mort à Sinjil, un village voisin. 

Pour Issa Kassis, président du conseil d'administration de la Jerusalem Water Undertaking, qui gère la source d'Ein Samiyah, ces attaques sont un moyen de contrôler le territoire.

« Quand vous limitez l'accès à l'eau dans une région, les habitants finissent par partir vers des zones où l'eau est disponible », déclare-t-il à l'AFP. « Pour déplacer des populations, l'eau est le moyen le plus simple et le plus rapide. »

Depuis le début du conflit à Gaza, déclenché par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas contre le territoire israélien le 7 octobre 2023, plusieurs responsables israéliens ont publiquement plaidé pour l'annexion de la Cisjordanie, occupée par Israël depuis 1967.

Le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, lui-même colon, a affirmé en novembre que 2025 serait l'année où Israël appliquerait sa souveraineté sur ce territoire palestinien.

M. Kassis accuse le gouvernement israélien de soutenir ces attaques, comme celle contre Ein Samiyah. L'armée israélienne a indiqué à l'AFP ne pas avoir eu connaissance de l'incident et n'avoir ainsi pas pu l'empêcher.

Ce n'est pas un cas isolé. Dans la vallée du Jourdain, des colons ont récemment détourné l'eau de la source d'Al-Auja en amont, selon Farhane Ghawanmeh, représentant de la communauté de Ras Ein Al-Auja. Deux autres sources de la région ont subi le même sort. 

À Dura al-Qaraa, un autre village qui utilise Ein Samiyah comme solution de secours, les habitants redoutent l'aggravation des sécheresses et dénoncent la gestion israélienne de l'accès à l'eau.

« Cela fait des années que plus personne ne cultive ici, les nappes ont trop baissé », explique Rafaa Kacem, membre du conseil local. Selon lui, la terre est désormais « quasiment à l'abandon ».

Bien que les pénuries existent depuis 30 ans, les villageois ne peuvent pas forer de puits, malgré la présence de sources locales.

« Nous n'avons aucune option : forer un puits est interdit », déplore-t-il.

Un projet proposé par l'ONU et la Banque mondiale a été abandonné en raison des restrictions légales.

Les terrains concernés se trouvent en zone C, qui couvre plus de 60 % de la Cisjordanie et reste sous contrôle total d'Israël.

Selon l'ONG israélienne B'Tselem, le cadre légal en vigueur entraîne de fortes disparités : 100 % des Israéliens, y compris dans les colonies, ont accès à l'eau courante chaque jour, contre seulement 36 % des Palestiniens en Cisjordanie.

À Dura al-Qaraa, Rafaa Kacem ne cache pas son inquiétude : « Chaque année, l'eau diminue et la crise s'aggrave. C'est de pire en pire. »