Israël promet «les dix plaies» aux rebelles du Yémen après de nouveaux tirs de missiles

"Les Houthis ont de nouveau tiré des missiles sur Israël (...) Nous infligerons les dix plaies" aux Houthis, a écrit M. Katz sur X, une allusion aux dix plaies d'Egypte évoquées par la Bible. (AFP)
"Les Houthis ont de nouveau tiré des missiles sur Israël (...) Nous infligerons les dix plaies" aux Houthis, a écrit M. Katz sur X, une allusion aux dix plaies d'Egypte évoquées par la Bible. (AFP)
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Publié le Jeudi 04 septembre 2025

Israël promet «les dix plaies» aux rebelles du Yémen après de nouveaux tirs de missiles

  • L'armée israélienne a déclaré jeudi matin qu'un missile tiré par les Houthis était tombé dans une zone dégagée hors du territoire israélien, sans déclencher de sirènes d'alerte
  • Les rebelles ont affirmé dans un communiqué avoir visé l'aéroport Ben Gourion, près de Tel-Aviv, à l'aide d'un missile balistique

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a promis jeudi "les dix plaies" aux rebelles houthis du Yémen qui ont revendiqué un nouveau tir de missile en direction d'Israël.

"Les Houthis ont de nouveau tiré des missiles sur Israël (...) Nous infligerons les dix plaies" aux Houthis, a écrit M. Katz sur X, une allusion aux dix plaies d'Egypte évoquées par la Bible.

L'armée israélienne a déclaré jeudi matin qu'un missile tiré par les Houthis était tombé dans une zone dégagée hors du territoire israélien, sans déclencher de sirènes d'alerte.

Les rebelles ont affirmé dans un communiqué avoir visé l'aéroport Ben Gourion, près de Tel-Aviv, à l'aide d'un missile balistique.

Ils avaient revendiqué mercredi deux attaques de missiles, qu'Israël avait dit avoir interceptés.

Les Houthis ont juré samedi de venger leur Premier ministre, tué la semaine dernière avec d'autres ministres dans une frappe israélienne dans la capitale Sanaa qu'ils contrôlent.

Depuis le début de la guerre à Gaza, déclenchée par l'attaque du mouvement islamiste palestinien Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, les Houthis ont multiplié les tirs de drones et de missiles contre Israël et des navires marchands qui lui sont liés au large du Yémen, en affirmant agir en solidarité avec les Palestiniens.

En représailles, Israël a frappé leurs positions à plusieurs reprises.


Reconnaissance de la Palestine: Israël accuse Macron de déstabiliser le Proche-Orient

Un colon israélien pénètre dans une maison située à l'entrée du marché palestinien dans la vieille ville d'Hébron, qui aurait été confisquée la nuit précédente par des colons, le 3 septembre 2025, dans la ville divisée d'Hébron, en Cisjordanie occupée. (AFP)
Un colon israélien pénètre dans une maison située à l'entrée du marché palestinien dans la vieille ville d'Hébron, qui aurait été confisquée la nuit précédente par des colons, le 3 septembre 2025, dans la ville divisée d'Hébron, en Cisjordanie occupée. (AFP)
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  • "Macron tente d'intervenir de l'extérieur dans un conflit auquel il n'est pas partie, d'une manière complètement déconnectée de la réalité sur le terrain après le 7 octobre" 2023
  • "Macron sape la stabilité de la région avec ses actions", ajoute M. Saar, pour qui "ses actions sont dangereuses [et] n'apporteront ni la paix ni la sécurité"

JERUSALEM: Emmanuel Macron "sape la stabilité" du Proche-Orient et ses actions sont "dangereuses", a accusé Israël après une mise en garde du président français contre toute tentative israélienne d'annexer des territoires en riposte à la reconnaissance de la Palestine envisagée par Paris.

"Macron tente d'intervenir de l'extérieur dans un conflit auquel il n'est pas partie, d'une manière complètement déconnectée de la réalité sur le terrain après le 7 octobre" 2023, date de l'attaque du Hamas sur Israël ayant déclenché la guerre en cours à Gaza, a écrit le chef de la diplomatie israélienne Gideon Saar dans un message sur X publié mardi soir.

"Macron sape la stabilité de la région avec ses actions", ajoute M. Saar, pour qui "ses actions sont dangereuses [et] n'apporteront ni la paix ni la sécurité".

"Aucune offensive, tentative d’annexion et de déplacement des populations n'enrayera la dynamique que nous avons créée avec le Prince héritier [saoudien et dirigeant de facto de l'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane] et à laquelle de nombreux partenaires se sont déjà joints", avait déclaré un peu plus tôt le président français sur X.

Dans ce message, M. Macron rappelle qu'il coprésidera le 22 septembre avec le prince saoudien une conférence au siège de l'ONU à New York sur la "solution à deux Etats" au cours de laquelle Paris doit formaliser, de concert avec plusieurs autres pays comme l'Australie, la Belgique ou le Canada, sa reconnaissance de l'Etat de Palestine.

Selon plusieurs médias israéliens, le gouvernement israélien a débattu récemment de l'opportunité d'annexer des territoires en Cisjordanie (territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967) en réponse à cette initiative.

Israël considère que reconnaître un Etat palestinien revient à accorder "une récompense au Hamas", après les massacres du 7 octobre 2023 commis par le mouvement islamiste palestinien, quand M. Macron affiche l'objectif de "rassembler la plus large contribution internationale à la solution à deux Etats, seule à même de répondre aux aspirations légitimes des Israéliens et des Palestiniens".

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles.

La campagne de représailles israéliennes a fait au moins 63.633 morts dans la bande de Gaza, en majorité des femmes et des enfants, selon des chiffres du ministère de la Santé de Gaza, placé sous l'autorité du Hamas. Le ministère, dont les chiffres sont jugés fiables par l'ONU, ne précise pas le nombre de combattants tués.


Un ministre israélien d'extrême droite appelle à l'annexion de la Cisjordanie

Le ministre israélien des Finances d'extrême droite, Bezalel Smotrich, a appelé mercredi à l'annexion de larges portions de la Cisjordanie occupée, après l'annonce par plusieurs pays de leur intention de reconnaître un Etat palestinien. (AFP)
Le ministre israélien des Finances d'extrême droite, Bezalel Smotrich, a appelé mercredi à l'annexion de larges portions de la Cisjordanie occupée, après l'annonce par plusieurs pays de leur intention de reconnaître un Etat palestinien. (AFP)
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  • "Le moment est venu d'appliquer la souveraineté israélienne en Judée-Samarie", a déclaré M. Smotrich, utilisant le nom qu'Israël emploie pour désigner la Cisjordanie, un territoire palestinien qu'il occupe depuis 1967
  • Il a ajouté que l'administration des colonies au sein du ministère de la Défense dont il est chargé avait, ces derniers mois, élaboré des cartes qui permettraient d'appliquer la souveraineté israélienne à environ 82% de la Cisjordanie

JERUSALEM: Le ministre israélien des Finances d'extrême droite, Bezalel Smotrich, a appelé mercredi à l'annexion de larges portions de la Cisjordanie occupée, après l'annonce par plusieurs pays de leur intention de reconnaître un Etat palestinien.

Mardi, la Belgique a annoncé qu'elle reconnaîtrait l'Etat de Palestine lors de l'Assemblée générale de l'ONU ce mois-ci, ajoutant son nom à la liste des pays partageant ce projet, comme l'Australie ou le Canada et la France.

"Le moment est venu d'appliquer la souveraineté israélienne en Judée-Samarie", a déclaré M. Smotrich, utilisant le nom qu'Israël emploie pour désigner la Cisjordanie, un territoire palestinien qu'il occupe depuis 1967.

Il a ajouté que l'administration des colonies au sein du ministère de la Défense dont il est chargé avait, ces derniers mois, élaboré des cartes qui permettraient d'appliquer la souveraineté israélienne à environ 82% de la Cisjordanie.

Selon ce ministre, cette mesure permettrait "de retirer de l'agenda, une fois pour toutes, l'idée de diviser notre minuscule terre et d'y établir en son centre un Etat terroriste".

L'Autorité palestinienne, qui exerce un contrôle limité sur certaines parties de la Cisjordanie, a promptement condamné "dans les termes les plus forts"les propos de M. Smotrich, "en particulier ses appels incendiaires à intensifier l'activité de colonisation".

Fin juillet, le président français Emmanuel Macron a annoncé que la France allait reconnaître l'Etat de Palestine à l'Assemblée générale de l'ONU. Dans la foulée, plus d'une dizaine de gouvernements occidentaux ont appelé d'autres pays du monde à faire de même.

"L'application de la souveraineté en Judée-Samarie est une étape préventive face à l'attaque politique planifiée contre nous et face aux tentatives de mettre en danger notre existence et l'avenir de nos enfants", a encore déclaré M. Smotrich.


Israël dit s'attendre à la fuite d'un million d'habitants de Gaza-ville

Israël dit s'attendre à la fuite d'un million d'habitants de Gaza-ville
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  • L'armée israélienne, qui contrôle aujourd'hui environ 75% de la bande de Gaza, dit préparer une offensive pour s'emparer de Gaza-ville, qu'elle présente comme le dernier grand bastion du Hamas dans le territoire palestinien
  • Selon un haut responsable militaire israélien, "un million" de personnes pourraient quitter Gaza-ville dans le nord en direction du sud du territoire

JERUSALEM: Israël a affirmé mercredi s'attendre à ce qu'un million de Palestiniens fuient Gaza-ville, menacée d'une opération militaire d'envergure, à l'heure où des milliers d'Israéliens manifestent à Jérusalem pour la fin de la guerre et le retour des otages.

Dans la bande de Gaza dévastée, assiégée et en proie à la famine selon l'ONU, la Défense civile locale a fait état de 62 morts mercredi dans l'offensive israélienne, lancée en riposte à l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.

Le gouvernement de Benjamin Netanyahu a dit vouloir détruire le Hamas, qui a pris le pouvoir dans la bande de Gaza en 2007, et prendre le contrôle sécuritaire du territoire situé à la frontière sud d'Israël.

Mais après près de 23 mois de guerre, il est confronté à une très forte pression, en Israël comme à l'étranger, pour faire taire les armes et obtenir la libération des otages enlevés durant l'attaque du 7-Octobre et retenus à Gaza.

L'armée israélienne, qui contrôle aujourd'hui environ 75% de la bande de Gaza, dit préparer une offensive pour s'emparer de Gaza-ville, qu'elle présente comme le dernier grand bastion du Hamas dans le territoire palestinien.

Selon un haut responsable militaire israélien, "un million" de personnes pourraient quitter Gaza-ville dans le nord en direction du sud du territoire.

"Nous souhaitons identifier une zone humanitaire" pour ces déplacés, qui serait comprise dans un périmètre allant des camps du centre jusqu'à al-Mawassi (sud) et incluant l'est du territoire, a-t-il ajouté.

"Nous intensifions nos opérations sur le front principal", a lancé le chef d'état-major israélien, Eyal Zamir, lors d'une visite mercredi auprès des soldats déployés à un poste d'observation donnant sur Gaza-ville, selon un communiqué.

"Milices fascistes" 

Brandissant des pancartes sur lesquelles est écrit, "Arrêter la guerre" et "Ne les sacrifiez pas", les manifestants sont descendus de nouveau dans la rue en soirée à Jérusalem à l'appel des familles d'otages.

Celles-ci et des militants ont appelé à un mouvement de protestation de trois jours à Jérusalem à l'approche du 700e jour du début de la guerre, vendredi.

"Cela fait 700 jours que j'attends que vous fassiez sortir mon enfant de l'enfer. Je pourrais revoir Matan dès demain, par une seule décision de votre part", a lancé Anat Angrest, mère de Matan, un soldat retenu en otage, à l'occasion d'un autre rassemblement plus tôt à Jérusalem.

Nira Sharabi, dont le mari Yossi est mort en captivité, a estimé que "la pression militaire met en danger la vie des otages, qui endurent les conditions physiques et psychologiques les plus horribles. Elle compromet également la possibilité de ramener les (otages) morts".

Dans un quartier résidentiel proche de la résidence de M. Netanyahu, des manifestants ont incendié une poubelle dans la matinée et le feu s'est propagé, détruisant la voiture d'un réserviste. Le ministre de la Justice Yariv Levin a condamné un "acte de terreur".

"Dans une démocratie, manifester est quelque chose de légitime. Mais ce qui se passe dans ces manifestations (...) contre le gouvernement a dépassé toutes les limites", a affirmé M. Netanyahu dans une vidéo, diffusée par son bureau.

"Ils menacent quotidiennement de me tuer, moi, le Premier ministre, ainsi que ma famille. Ils mettent aussi le feu (...) exactement comme des milices fascistes", a-t-il ajouté.

"Honte à toi", lui a rétorqué au micro lors de la manifestation, Ofir Braslavski, dont le fils Rom, otage à Gaza, a été vu amaigri et faible dans une vidéo de propagande diffusée début août par le Jihad islamique, un allié du Hamas.

62 morts à Gaza selon les secours 

Dans le territoire palestinien, la Défense civile a fait état de 62 Palestiniens tués dans les bombardements israéliens.

Des images de l'AFP ont montré des Palestiniens pleurant la mort de proches au milieu des décombres à Gaza-ville.

"Nous avons trouvé les corps de ma fille, de son mari et de leurs filles déchiquetés", a dit Oum Abd Abou al-Jubain, son petit-fils dans ses bras.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias à Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans de la Défense civile et les informations des différentes parties.

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 47 restent otages à Gaza, dont 25 ont été déclarées mortes par l'armée israélienne.

La campagne de représailles israélienne a fait au moins 63.746 morts à Gaza, en majorité des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas, dont les chiffres sont jugés fiables par l'ONU.