L'OMS affirme vouloir rester dans la ville de Gaza/node/504027/monde-arabe
L'OMS affirme vouloir rester dans la ville de Gaza
La guerre a provoqué un désastre humanitaire dans la bande de Gaza, où les quelque deux millions d'habitants plusieurs fois déplacés vivent dans des conditions très dures. L'ONU y a déclaré la famine, ce que Israël dément. (AFP)
Short Url
https://arab.news/852eb
Publié le Jeudi 11 septembre 2025
AFP
Publié le
L'OMS affirme vouloir rester dans la ville de Gaza
"Aux civils de Gaza : L'OMS et ses partenaires restent dans la ville de Gaza", a indiqué l'organisation sur le réseau X
L'ONU estime qu'environ un million de personnes vivent dans la ville de Gaza et ses alentours
Publié le Jeudi 11 septembre 2025
AFP
GENEVE: L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a affirmé mercredi qu'elle allait rester dans la ville de Gaza en dépit des appels d'Israël pour que les habitants évacuent le principal centre urbain du territoire palestinien.
"Aux civils de Gaza : L'OMS et ses partenaires restent dans la ville de Gaza", a indiqué l'organisation sur le réseau X.
Près de deux ans après le début de la guerre, déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, l'armée israélienne a intensifié ces dernières semaines ses bombardements et opérations terrestres dans la ville de Gaza, qu'elle présente comme le dernier grand bastion du mouvement islamiste.
L'armée a appelé mardi tous les habitants de la ville à en partir immédiatement vers le sud, avertissant qu'elle allait y frapper durement le mouvement palestinien Hamas.
L'ONU estime qu'environ un million de personnes vivent dans la ville de Gaza et ses alentours.
L'OMS a indiqué mercredi être "consternée" par l'ordre d'évacuation israélien, indiquant que la "soit-disant +zone humanitaire+ désignée par Israël dans le sud (...) ne dispose ni de la taille ni de l'envergure des services nécessaires pour soutenir les personnes déjà présentes, et encore moins les nouveaux arrivants".
Près de la moitié des hôpitaux qui fonctionnent encore se trouvent dans la ville de Gaza, selon l'OMS, qui souligne que le système de santé "ne peut se permettre de perdre aucun de ces établissements restants".
"Bien que les derniers ordres d'évacuation n'incluent pas encore les hôpitaux, les incidents passés montrent à quelle vitesse ils deviennent inopérants lorsque les combats bloquent l'accès aux patients, empêchent les ambulances d'y accéder et interrompent le réapprovisionnement de l'OMS et de ses partenaires", poursuit l'organisation.
La guerre a provoqué un désastre humanitaire dans la bande de Gaza, où les quelque deux millions d'habitants plusieurs fois déplacés vivent dans des conditions très dures. L'ONU y a déclaré la famine, ce que Israël dément.
Après la première annonce, la Garde nationale tunisienne avait démenti toute attaque, affirmant n'avoir détecté "aucun" drone. (AFP)
Short Url
https://arab.news/c5fta
AFP
Publié le 11 septembre 2025
L'incertitude a plané toute la journée sur le programme, entre raisons de sécurité après les attaques rapportées par la flottille, retard dans les préparatifs pour certains bateaux et météo défavorable
Plusieurs bateaux convoyant de l'aide humanitaire pour Gaza sont arrivés de Barcelone ces derniers jours à Tunis. Des militants propalestiniens de Tunisie et d'ailleurs doivent les rejoindre, également en bateau, pour un départ collectif pour Gaza
Publié le Jeudi 11 septembre 2025
AFP
11 septembre 2025
TUNIS: L'attaque qui a visé mardi un bateau de la flottille pour Gaza, amarré près de Tunis, était "une agression préméditée", a affirmé mercredi le ministère tunisien de l'Intérieur.
Le ministère a indiqué dans un communiqué mener l'enquête pour "faire toute la lumière" sur l'affaire, afin que "l'opinion publique, pas seulement en Tunisie mais dans le monde entier, soit informée de l'identité de ceux ayant planifié (l'attaque), des complices et des exécutants de cette agression".
La "Global Sumud Flotilla", qui se trouve au large de Sidi Bou Saïd près de Tunis, a affirmé que deux de ses bateaux avaient été ciblés par des "attaques de drones", respectivement lundi soir et mardi soir.
Après la première annonce, la Garde nationale tunisienne avait démenti toute attaque, affirmant n'avoir détecté "aucun" drone.
Elle avait émis l'hypothèse que le feu à bord du bateau ait pu être provoqué par un mégot de cigarette, ce qui a été abondamment commenté sur les réseaux sociaux en Tunisie.
"Nous avions dit dès le premier jour (...) que c'était une attaque clairement préméditée", a affirmé à l'AFP Ghassen Henchiri, l'un des organisateurs tunisiens de la flottille, en réaction au communiqué du ministère de l'Intérieur.
"Les autorités sont libres de nommer ou pas le coupable. Nous, on dit que personne dans le monde à part Israël n'a intérêt à nuire à la flottille", a-t-il poursuivi.
L'AFP avait sollicité l'armée israélienne pour un commentaire après la première annonce dans la nuit de lundi à mardi, sans réponse dans l'immédiat.
Par ailleurs, la flottille a de nouveau reporté son départ pour le territoire palestinien assiégé par Israël, a annoncé mercredi l'un de ses principaux organisateurs, le Brésilien Thiago Avila.
"Nous vous dirons quel est le meilleur moment pour prendre la mer en fonction de la météo", a-t-il dit par mégaphone à une foule rassemblée à Sidi Bou Saïd.
"Nous espérons partir demain matin", a-t-il précisé à l'AFP.
L'incertitude a plané toute la journée sur le programme, entre raisons de sécurité après les attaques rapportées par la flottille, retard dans les préparatifs pour certains bateaux et météo défavorable.
Si les bateaux partent bien jeudi matin, ce ne sera pas encore pour Gaza mais pour le port de Bizerte, dans le nord de la Tunisie, ont affirmé à l'AFP plusieurs participants, le temps que les navires qui ne sont pas encore prêts le soient.
Plusieurs bateaux convoyant de l'aide humanitaire pour Gaza sont arrivés de Barcelone ces derniers jours à Tunis. Des militants propalestiniens de Tunisie et d'ailleurs doivent les rejoindre, également en bateau, pour un départ collectif pour Gaza.
Parmi les militants venus de dizaines de pays figurent la militante écologiste suédoise Greta Thunberg et l'actrice française Adèle Haenel.
"Je pense que ce qu'a fait Netanyahu hier (mardi, ndlr), c'est d'avoir tué tout espoir pour les otages", a indiqué M. Al-Thani dans une déclaration à CNN, jugeant qu'"il doit être traduit en justice". (AFP)
Short Url
https://arab.news/vseyz
AFP
Publié le 11 septembre 2025
Le Qatar "réévalue tout" concernant son rôle de médiateur dans les pourparlers - jusqu'à présent infructueux - en vue d'un cessez-le-feu dans le conflit provoqué par l'attaque du Hamas le 7-Octobre
"J'ai réfléchi à l'ensemble du processus ces dernières semaines, et je me suis dit que Netanyahu ne fait que nous faire perdre notre temps", a-t-il déclaré selon le blog en direct de CNN
Publié le Jeudi 11 septembre 2025
AFP
11 septembre 2025
DOHA: Le Premier ministre du Qatar, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani, a affirmé mercredi que son homologue israélien, Benjamin Netanyahu, devait être traduit en justice après l'attaque israélienne contre des chefs du Hamas à Doha mardi, estimant que celle-ci avait "tué tout espoir" de libérer les otages à Gaza.
M. Al-Thani a également indiqué que le Qatar "réévalue tout" concernant son rôle de médiateur dans les pourparlers - jusqu'à présent infructueux - en vue d'un cessez-le-feu dans le conflit provoqué par l'attaque du Hamas le 7-Octobre.
"J'ai réfléchi à l'ensemble du processus ces dernières semaines, et je me suis dit que Netanyahu ne fait que nous faire perdre notre temps", a-t-il déclaré selon le blog en direct de CNN, après une interview avec la chaîne américaine.
L'armée de l'air israélienne a visé mardi des dirigeants du Hamas réunis dans un complexe à Doha, la capitale de ce pays pays allié des Etats-Unis et abritant régulièrement des pourparlers.
"Je pense que ce qu'a fait Netanyahu hier (mardi, ndlr), c'est d'avoir tué tout espoir pour les otages", a indiqué M. Al-Thani dans une déclaration à CNN, jugeant qu'"il doit être traduit en justice".
Cette attaque sans précédent a aussi suscité une rare réprimande du président américain Donald Trump, grand allié d'Israël, qui a dit en être "très mécontent".
M. Netanyahu avait a mis en garde les autorités qataries: "je dis au Qatar et à toutes les nations qui hébergent des terroristes: vous devez soit les expulser, soit les traduire en justice. Parce que si vous ne le faites pas, nous le ferons".
Le Hamas, en guerre contre Israël dans la bande de Gaza, a affirmé que ses hauts responsables visés avaient survécu mais que les raids israéliens avaient fait six morts.
Israël, qui a juré de détruire le mouvement islamiste et de le chasser du territoire palestinien d'où il a lancé son attaque sans précédent le 7 octobre 2023, a décimé sa direction depuis le début de la guerre.
"Bras long"
En riposte à l'attaque du 7-Octobre, l'armée israélienne a lancé une offensive dévastatrice dans la bande de Gaza, faisant des dizaines de milliers de morts et provoquant une catastrophe humanitaire.
Mercredi, le ministre israélien de la Défense Israël Katz a prévenu que son pays frapperait ses ennemis partout. "La politique sécuritaire d'Israël est claire: son bras long agira contre ses ennemis, où qu'ils soient. Ils n'ont nulle part où se cacher."
"Si les meurtriers et les violeurs du Hamas n'acceptent pas les conditions posées par Israël pour mettre fin à la guerre, en premier lieu la libération de tous les otages, et leur désarmement, ils seront détruits et Gaza sera détruite", a-t-il ajouté.
Selon des sources du Hamas, six dirigeants dont Khalil al-Hayya, Khaled Mechaal, ancien numéro un, et Zaher Jabarine, responsable du mouvement en Cisjordanie, étaient dans le bâtiment au moment de l'attaque. L'AFP n'est parvenu à joindre aucun d'eux depuis.
Toujours selon le Hamas, les six morts sont le fils du négociateur en chef Khalil al-Hayya, le chef du bureau de M. Hayya, trois gardes du corps et un policier qatari.
Le représentant d'Israël à l'ONU, Danny Danon, a déclaré qu'il était "trop tôt pour se prononcer sur le résultat" de la frappe.
48 morts à Gaza selon les secours
En dépit des pressions internationales pour un arrêt de la guerre dans la bande de Gaza, l'armée israélienne y a poursuivi son offensive faisant au moins 48 morts selon la Défense civile locale.
L'armée a affirmé qu'elle intensifierait "dans les prochains jours ses frappes à Gaza-ville", considérée comme l'un des derniers bastions du Hamas dans le territoire, "dans le but de démanteler l'infrastructure terroriste du Hamas, d'entraver sa capacité opérationnelle et de réduire la menace qui pèse sur les troupes".
L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.
Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 47 sont encore retenues à Gaza dont 25 décédées selon l'armée.
L'offensive de représailles israélienne a fait au moins 64.656 morts à Gaza, selon le ministère de la Santé du Hamas à Gaza, dont les chiffres sont jugés fiables par l'ONU. L'ONU a déclaré la famine à Gaza, ce que Israël dément.
Margus Tsahkna, ministre estonien des Affaires étrangères, et Noor Nugali, rédactrice en chef adjointe, lors d'un entretien avec Arab News. (Photo: AN)
Short Url
https://arab.news/bf2sh
Noor Nugali
Publié le 11 septembre 2025
Le ministre estonien des Affaires étrangères déclare que la frappe aérienne sans précédent d’Israël contre l’équipe de négociation du Hamas à Doha porte atteinte à l’ordre international fondé sur des règles
Il affirme que l’accord commercial général signé lors de la visite d’État à Riyad marque un tournant dans les relations bilatérales entre l’Arabie saoudite et l’Estonie
Publié le Jeudi 11 septembre 2025
Noor Nugali
11 septembre 2025
RIYAD : Le ministre estonien des Affaires étrangères, Margus Tsahkna, a qualifié sa visite en Arabie saoudite d’« historique », évoquant la signature cette semaine d’un accord commercial majeur avec le Royaume et le renforcement de la coopération dans les domaines de la transformation numérique, des énergies vertes et de l’innovation dans le cadre de la Vision 2030.
Dans un entretien accordé à Arab News, Tsahkna a expliqué en quoi le nouvel accord commercial général constitue un tournant dans les relations bilatérales. Il s’est également exprimé sur les crises plus larges qui secouent le Moyen-Orient et l’Europe — de la frappe israélienne sans précédent au Qatar à l’intensification de la guerre menée par la Russie en Ukraine.
« Ma visite en Arabie saoudite est, je peux le dire, historique, car nous entretenons de très bonnes relations bilatérales », a déclaré Tsahkna.
« Nous avons eu ici des réunions de très haut niveau. Son Altesse, le Premier ministre, s’est également rendu en Estonie. Nous avons de très bonnes relations personnelles. Mais cette fois-ci, je suis venu accompagné d’une délégation d’affaires, composée principalement d’entreprises déjà présentes en Arabie saoudite, dans la région. »
Les deux pays ont signé mardi à Riyad leur premier accord commercial général, en présence de Tsahkna et du ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane.
« L’Arabie saoudite considère l’Estonie comme un partenaire de confiance dans la construction de solutions tournées vers l’avenir », a déclaré le prince Faisal dans un communiqué publié après la signature.
Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, rencontre le ministre estonien des Affaires étrangères, Margus Tsahkna, à Riyad. (KSAMOFA)
« Cet accord jette les bases d’une coopération plus étroite dans les domaines du gouvernement numérique, des énergies propres et des industries avancées — renforçant les liens entre nos nations et créant de nouvelles opportunités pour nos citoyens. »
Cet accord a déjà porté ses premiers fruits : l’entreprise estonienne Stargate Hydrogen a signé deux protocoles d’accord avec des entités saoudiennes, dont l’Autorité pour la recherche, le développement et l’innovation, ainsi qu’ENOWA (la filiale énergie de NEOM), afin d’accélérer le développement de l’hydrogène vert.
Tsahkna a déclaré qu’il existait une convergence naturelle entre l’expertise de l’Estonie en matière de gouvernance électronique et la transformation rapide de l’Arabie saoudite.
« L’Arabie saoudite a déjà parcouru un long chemin pour réaliser sa Vision 2030 », a-t-il déclaré.
« Ce que nous pouvons également offrir, c’est notre expérience en matière de transformation des services publics.
Le principe que nous avons en Estonie, c’est que chaque personne, chaque citoyen, doit être inclus dans nos services. Il n’y a personne que nous laissons de côté. Et la numérisation des services publics le permet. »
L’Estonie est largement reconnue comme un leader mondial de la gouvernance numérique, avec 100 % de ses services publics disponibles en ligne, et des plateformes sécurisées telles que X-Road pour l’échange de données, ainsi que le système d’identité électronique (e-ID), adoptés dans plus de 20 pays.
Le ministre estonien des Affaires étrangères, Margus Tsahkna, a qualifié sa visite en Arabie saoudite d'"historique". (KSAMOFA)
Son expertise en cybersécurité et en identité numérique a déjà trouvé des applications dans les économies du Golfe, faisant de l’Estonie un partenaire naturel dans les efforts de modernisation des gouvernements et des industries en Arabie saoudite.
L’Estonie est déjà membre de l’Organisation de coopération numérique, basée à Riyad, une instance multilatérale mondiale créée en 2020, qui vise à favoriser une prospérité numérique pour tous en accélérant la croissance inclusive et durable de l’économie numérique.
« L’Arabie saoudite joue un rôle moteur dans la région, mais nous la considérons également comme une porte d’entrée vers le monde, notamment vers l’Afrique et de nombreux autres pays », a déclaré Tsahkna. « Cette initiative (la DCO) est très intéressante et importante pour nous aussi. »
Tsahkna a souligné que l’approche estonienne repose fortement sur l’innovation issue du secteur privé.
« Si je parle du secteur privé, c’est parce que nous avons une règle : nous réalisons nos innovations en collaboration avec le secteur privé, car l’innovation vient de là.
Et c’est exactement ce que nous constatons ici également. Nous avons lancé le Conseil d’affaires saoudo-estonien, ce qui permettra aussi à nos entreprises de coopérer — en complément des accords gouvernementaux. »
Tsahkna a également évoqué les énergies renouvelables comme un domaine clé d’apprentissage mutuel.
« Nous nous sommes fixés un objectif ambitieux en matière d’énergies renouvelables à l’horizon 2030 », a-t-il déclaré.
« Et il y a beaucoup de choses que nous pouvons apprendre de l’Arabie saoudite.
Nous avons certaines technologies que nous pouvons peut-être développer ensemble, mais nous avons aussi besoin de cette expertise en Estonie, car nous poursuivons en réalité les mêmes objectifs — même si nous sommes géographiquement éloignés. »
Le ministre estonien des Affaires étrangères a profité de son entretien avec Arab News pour s’exprimer sur la frappe aérienne israélienne sans précédent, survenue mardi au Qatar, et visant des dirigeants du Hamas — dont leur principal négociateur — alors que des discussions de cessez-le-feu étaient en cours avec les États-Unis et Israël.
L’attaque a eu lieu dans le quartier de West Bay Lagoon et a fait six morts, dont un agent de sécurité qatari.
Israël a affirmé que cette opération faisait suite aux attaques du 7 octobre 2023 et à une récente fusillade à Jérusalem, affirmant qu’il s’agissait d’une action unilatérale ciblant les responsables d’actes de violence contre les Israéliens.
Le Qatar, allié stratégique des États-Unis et médiateur de longue date dans les négociations de cessez-le-feu à Gaza, a condamné l’attaque comme une violation grave du droit international et de sa souveraineté — des condamnations partagées par une grande partie de la communauté internationale.
« Nous vivons une époque très intense. Et l’attaque israélienne contre le Qatar, nous l’avons condamnée avec force », a déclaré Tsahkna.*
« Nous avons également abordé ce sujet avec Son Altesse le ministre saoudien des Affaires étrangères.
Notre position est très claire. C’est une question de souveraineté, et pour l’Estonie, c’est une question de principe. »
Margus Tsahkna, ministre estonien des Affaires étrangères, et Noor Nugali, rédactrice en chef adjointe, lors d'un entretien avec Arab News. (Photo: AN)
Établissant un parallèle avec les attaques russes en Europe, il a mis en garde contre une érosion généralisée de l’ordre juridique international.
« Nous avons vu près de 20 drones militaires pénétrer dans le territoire de l’OTAN en Pologne, et des avions de l’OTAN ont été mobilisés. Ce que je veux dire, c’est que cela agit comme un effet domino sur le droit et les règles internationales. Et c’est quelque chose que nous partageons avec l’Arabie saoudite et nos autres partenaires : si quelqu’un commence à enfreindre les règles, d’autres suivront. »
Tsahkna a réaffirmé la position constante de l’Estonie concernant le conflit israélo-palestinien.
« L’Estonie a toujours défendu la solution à deux États, et c’est la seule issue possible à ce conflit », a-t-il affirmé.
« Malheureusement, nous ne voyons ni progrès ni bonne volonté. Et bien sûr, l’attaque contre le Qatar ne favorise en rien ce processus, car le Qatar, l’Arabie saoudite et bien d’autres pays de la région jouent un rôle clé pour réunir les négociateurs. »
Il a confirmé que l’Estonie se joindra à la déclaration en faveur de deux États lors de la prochaine session de l’Assemblée générale des Nations Unies.
« Cette catastrophe humanitaire est vraiment, vraiment quelque chose que nous ne voulons pas voir », a-t-il ajouté, en référence à la situation à Gaza.
Interrogé sur le prochain sommet saoudo-français à New York consacré à la solution à deux États, Tsahkna a répondu : « Je suis quelqu’un de très optimiste. Et l’Estonie soutient clairement, depuis des années, cette solution — non seulement par des mots, mais aussi par des actes. C’est une bonne initiative. L’Arabie saoudite et la France s’y investissent activement. On peut adopter des déclarations, ce qui est très important, et de plus en plus de gouvernements reconnaissent la Palestine comme un État. Mais l’essentiel, c’est : que peut-on faire dans la réalité ? »
Il a toutefois mis en garde contre le manque de volonté politique. « Dans les faits, nous ne voyons aucune volonté, même pour un cessez-le-feu. C’est exactement la même chose avec Vladimir Poutine et la Russie contre l’Ukraine. »
Il a ajouté : « Chaque nuit, nous assistons à plus de 800 attaques contre des civils en Ukraine. Et malheureusement, Poutine n’a aucune volonté de paix, même pas pour un cessez-le-feu. »
Pour Tsahkna, la visite à Riyad va bien au-delà d’accords ponctuels. « Nous sommes ici pour des engagements à long terme, et nos entreprises sont là pour rester. Et cela fonctionne aussi dans l’autre sens. L’Estonie est le meilleur pays avec l’environnement le plus favorable pour les startups et les investissements. Nous avons 12 licornes — des entreprises valorisées à plus d’un milliard de dollars. Nous ne sommes peut-être pas un grand pays, mais nous sommes 1,3 million d’habitants. »
Malgré la distance géographique, il insiste sur les nombreux défis communs entre l’Estonie et l’Arabie saoudite.
« C’est une coopération fondée sur des valeurs. Et nous voyons aussi un fort potentiel de collaboration dans les domaines éducatif et culturel », a-t-il déclaré.
« J’ai le sentiment que nous devons davantage parler de ce que nous avons accompli en Estonie, car je pense que les gens ignorent ce que nous faisons réellement en tant que petit pays nordique.
Mais dans la réalité, nous avons plus de points communs et plus de défis partagés que ce que l’on imagine. Et c’est notre responsabilité d’y répondre. »
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com