Ali Akbar vendeur de journaux à la criée bientôt décoré par Macron

Chaque après-midi, une silhouette familière surgit aux abords de la place Saint-Germain-des-Prés : casquette vissée sur la tête, journaux sous le bras et voix claire, Ali Akbar entame sa tournée quotidienne. (Photo Arlette Khouri)
Chaque après-midi, une silhouette familière surgit aux abords de la place Saint-Germain-des-Prés : casquette vissée sur la tête, journaux sous le bras et voix claire, Ali Akbar entame sa tournée quotidienne. (Photo Arlette Khouri)
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Publié le Mardi 07 octobre 2025

Ali Akbar vendeur de journaux à la criée bientôt décoré par Macron

  • Bientôt, celui que tout le monde connaît par son prénom sera décoré par le président Emmanuel Macron — une reconnaissance inattendue pour un homme parti de rien
  • Né au Pakistan, Ali Akbar grandit dans une famille modeste et enchaîne les petits boulots. À 20 ans, il décide de tenter sa chance ailleurs, avec pour objectif un rêve tout simple : gagner assez d’argent pour construire une maison pour sa mère

PARIS: Chaque après-midi, une silhouette familière surgit aux abords de la place Saint-Germain-des-Prés : casquette vissée sur la tête, journaux sous le bras et voix claire, Ali Akbar entame sa tournée quotidienne.
À près de 70 ans, il est le dernier vendeur de journaux à la criée de Paris, gardien d’un métier en voie d’extinction, figure incontournable du Quartier latin et mascotte du quartier pour les riverains.

Bientôt, celui que tout le monde connaît par son prénom sera décoré par le président Emmanuel Macron — une reconnaissance inattendue pour un homme parti de rien, dont la vie s’est construite au gré des hasards et des rencontres.
Sa notoriété et la sympathie spontanée qu’il suscite sont le fruit d’un don particulier : savoir jongler avec les grands titres de l’actualité et jouer sur les mots.

Né au Pakistan, Ali Akbar grandit dans une famille modeste et enchaîne les petits boulots. À 20 ans, il décide de tenter sa chance ailleurs, avec pour objectif un rêve tout simple : gagner assez d’argent pour construire une maison pour sa mère.
Il embarque à bord d’un bateau où il travaille comme serveur. Le vent l’emporte jusqu’à Rouen, où il est embauché comme plongeur dans un restaurant, dans l’espoir de repartir un jour pour la Grèce.
Mais une succession de déboires et de vexations contrarie son plan. Il décide alors de quitter Rouen pour Paris, où son errance le mène dans le Quartier latin : il l’arpente le jour, puis se réfugie la nuit sous l’un de ses ponts pour dormir.

C’est dans ce quartier qu’une rencontre va changer sa vie, lorsqu’il fait la connaissance d’un vendeur à la criée brandissant la une provocante du magazine satirique Charlie Hebdo.
Fasciné, il engage la conversation et, de fil en aiguille, rencontre l’équipe du journal. Il trouve refuge chez un couple installé près du restaurant fréquenté par l’intelligentsia parisienne, la Closerie des Lilas.
Embauché par Charlie Hebdo, il se lance dans la vente à la criée dans les rues du 6ᵉ arrondissement — un choix improvisé qui deviendra une véritable vocation.

À cette époque, ils sont une quarantaine à arpenter les trottoirs parisiens pour vendre les journaux.
« Ils ont tous disparu petit à petit, mais moi, j’adore marcher et parler aux gens, alors j’ai continué », raconte Ali à Arabnews en français.

Dans les années 1990, Charlie Hebdo change de direction, mais Ali ne s’entend pas avec la nouvelle équipe. Il décide alors de tourner la page pour rejoindre le journal Le Monde.
Pour se démarquer des autres vendeurs dans les rues animées de Saint-Germain, il invente un style bien à lui : scander de fausses “unes” inspirées de l’actualité, avec une audace hilarante.
« Avec les unes provocantes de Charlie Hebdo, je n’avais pas besoin d’en faire plus. Mais quand j’ai commencé à vendre Le Monde, j’ai décidé de caricaturer les titres pour faire rire les gens », explique-t-il.

Son cri du jour, toujours en lien avec les événements, amuse et attire les passants :
« Les talibans sont arrivés, Marine Le Pen n’est pas contente ! »
Cette théâtralité devient sa marque de fabrique et contribue à faire de lui un personnage du quartier, aussi reconnaissable que les terrasses des cafés mythiques qu’il dessert.

Sa journée commence invariablement à 12 h 30. Ses exemplaires entassés dans le panier de son vélo, il entame une tournée bien rodée qui le mène aux Deux Magots, chez Lipp, au Flore, au Récamier, ou encore au Sauvignon… autant d’adresses où l’attendent ses clients fidèles.
Au fil des décennies, Ali est devenu un repère vivant pour des générations d’étudiants, d’intellectuels et d’habitués. Il a traversé les époques, des grandes grèves étudiantes aux mutations du paysage médiatique.

En 2016, lorsque Le Monde envisage d’arrêter la vente à la criée, l’association des anciens élèves de Sciences Po lance une pétition. Grâce à cette mobilisation, Ali trouve un arrangement avec le journal et poursuit son activité.
Il y a vingt ou trente ans, Ali pouvait vendre jusqu’à 1 000 exemplaires par jour, y compris les jours fériés. La réalité est bien différente aujourd’hui : la presse papier décline, les lecteurs se font rares.
Mais l’argent n’est plus sa motivation. Il continue de vendre Le Monde et le Journal du Dimanche « pour le plaisir ».
« J’anime le quartier, et cela me maintient en forme », affirme-t-il.

Son parcours singulier a inspiré un livre paru en 2009, illustré par quelques-uns des dessinateurs les plus connus, tels que Wolinski, Cabu et Plantu.
Il a également publié deux biographies pour raconter son itinéraire hors norme et continue à transcrire quotidiennement les péripéties de ses journées parisiennes.

« Je n’ai rien cherché, je ne pensais pas qu’un jour on me remercierait pour ça », glisse-t-il avec une modestie toute naturelle.
« Cette reconnaissance de la part de l’État français, je la perçois comme une pommade sur une blessure. »

Car malgré un parcours qui lui a permis de côtoyer les plus illustres intellectuels et politiciens français, sa vie reste marquée par de nombreuses blessures, dont la plus douloureuse est sans doute « le fait d’être un déraciné ».
Bientôt décoré par le chef de l’État, Ali ne compte pourtant pas raccrocher :
« Je continuerai à vendre pour entretenir mes relations avec le voisinage, et ma santé physique. Et mentale », affirme-t-il.


France: à Marseille, un écologiste perd un deuxième frère dans un assassinat

Le parquet a ouvert une enquête pour assassinat en bande organisée et association de malfaiteurs en vue de commettre un crime. Les investigations ne font que commencer et le lien éventuel avec le narcobandistime n'est pas établi à ce stade. (AFP)
Le parquet a ouvert une enquête pour assassinat en bande organisée et association de malfaiteurs en vue de commettre un crime. Les investigations ne font que commencer et le lien éventuel avec le narcobandistime n'est pas établi à ce stade. (AFP)
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  • L'AFP a appris de sources concordantes qu'il s'agissait du petit frère d'Amine Kessaci, confirmant une information du journal régional La Provence
  • Connu pour son combat auprès des proches des victimes du narcobanditisme, le Marseillais de 22 ans, s'est également engagé en politique, auprès du Parti Les Ecologistes

MARSEILLE: Un jeune militant écologiste de 22 ans, Amine Kessaci, engagé aux côté des victimes du narcobanditisme à Marseille, dans le sud de la France, a perdu un deuxième frère cette semaine dans un assassinat, a appris l'AFP auprès de sources concordantes.

Jeudi, aux alentours de 14H30 (13H30 GMT), un jeune homme de 20 ans, inconnu des services de police et de justice, a été abattu par balle dans le 4e arrondissement de Marseille, à deux pas de la plus grande salle de concert de la ville, a indiqué dans un communiqué le procureur de la ville, Nicolas Bessone, sans donner l'identité de la victime.

L'AFP a appris de sources concordantes qu'il s'agissait du petit frère d'Amine Kessaci, confirmant une information du journal régional La Provence.

Connu pour son combat auprès des proches des victimes du narcobanditisme, le Marseillais de 22 ans, s'est également engagé en politique, auprès du Parti Les Ecologistes.

"Une moto s'est portée à hauteur du véhicule de la victime qui venait de se garer. Le passager arrière de la moto a tiré à plusieurs reprises sur la victime, qui était toujours dans son véhicule. Plusieurs étuis de 9 mm ont été retrouvés sur place", détaille le procureur.

Christine Juste, adjointe écologiste au maire de Marseille et proche d'Amine Kessaci, a confirmé à l'AFP, en pleurs, l'identité de la jeune victime. "J'ai énormément de peine pour mon ami et sa maman, aucune mère ne devrait vivre cela, la perte de deux enfants".

Le parquet a ouvert une enquête pour assassinat en bande organisée et association de malfaiteurs en vue de commettre un crime. Les investigations ne font que commencer et le lien éventuel avec le narcobandistime n'est pas établi à ce stade.

En 2020, Brahim, le grand frère d'Amine Kessaci a été abattu lors d'un triple assassinat par arme à feu et son corps a été retrouvé carbonisé dans un véhicule près de Marseille.

Les violences liées au narcotrafic sont fréquentes à Marseille et la consommation de drogue, notamment dans la rue, est en hausse. Un phénomène expliqué selon des élus locaux par une "précarisation générale" dans ce qui se trouve être également la métropole la plus pauvre du pays.

Selon un décompte de l'AFP, 14 personnes ont perdu la vie dans des narchomicides depuis le début de l'année dans le département français des Bouches-du-Rhône, où se trouve Marseille.


Le «fabriqué en France» s'invite à l'Elysée ce week-end

Le président Emmanuel Macron prononce un discours lors de l'inauguration de l'exposition « Fabrique en France » à l'Élysée, à Paris, le 25 octobre 2024. (AFP)
Le président Emmanuel Macron prononce un discours lors de l'inauguration de l'exposition « Fabrique en France » à l'Élysée, à Paris, le 25 octobre 2024. (AFP)
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  • La 5e édition de l'exposition Fabriqué en France met en avant 123 produits issus de tous les territoires, y compris l’outre-mer, avec une forte représentation de l’industrie et de l’artisanat
  • L’évènement introduit cette année une sélection stratégique de 20 innovations nationales et accueille pour la première fois des produits numériques, dans un contexte plus large de valorisation du savoir-faire français

PARIS: Du veston de berger brodé en Ardèche au ballon dirigeable du Vaucluse, en passant par le fauteuil roulant en bois de Dordogne, 123 produits seront à l'honneur à l'Elysée samedi et dimanche lors de la 5e édition de l'exposition Fabriqué en France.

La tomme de chèvre de Saint-Pierre-et-Miquelon, la vanille Bleue de la Réunion et des bijoux de Mayotte, notamment, mettront en valeur les territoires d'outre-mer pour cet évènement, qui doit être inauguré vendredi en fin d'après-midi par Emmanuel Macron.

Les objets, exposés dans les jardins, les salons et la cour d'honneur du palais de l'Elysée, proviennent de tous les départements de métropole et d'outre-mer. Ils ont été sélectionnés par un jury présidé par le chef pâtissier et chocolatier Pierre Hermé.

Une large majorité (59%) des lauréats appartient au secteur industriel, près d'un tiers à l'artisanat (29%) et le reste à la production alimentaire (10%), selon l'Elysée.

Pour la première fois, deux produits numériques ont également été retenus, dont la messagerie chiffrée Olvid, développée par des experts français en cybersécurité et déployée dans les ministères.

Autre nouveauté de cette édition: une sélection spécifique de 20 produits et services jugés stratégiques pour la nation, conçus par les filières industrielles du Conseil national de l'industrie, sera également présentée au public.

La société Ecotrain, basée en Haute-Garonne, viendra notamment présenter sa navette ferroviaire électrique destinée à circuler sur de petites lignes rurales, menacées d'abandon, pour désenclaver des territoires isolés.

Organisée après le salon Made in France, l'exposition précède aussi la première déclinaison du sommet Choose France dédiée aux investisseurs français, prévue lundi, et "s'inscrit dans une large séquence consacrée aux entreprises et au savoir-faire français" qui se prolongera avec la Semaine de l'industrie (17-23 novembre), souligne l'Elysée.

Gratuite et ouverte au public, l'exposition avait attiré près de 10.000 visiteurs l'an passé, une affluence comparable aux Journées du patrimoine.

Pour cette édition, la billetterie ouverte début novembre a été fermée, l'évènement étant déjà complet, a indiqué l'Elysée.


Un homme tué par balle en plein jour à Marseille

LE centre de Marseille, photo d'illustration. (AFP)
LE centre de Marseille, photo d'illustration. (AFP)
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  • En arrêt cardio-respiratoire à l'arrivée des secours, l'homme d'environ 25 ans, a été grièvement touché au thorax, ont indiqué les marins-pompiers de Marseille
  • Les faits se sont déroulés vers 14H30 dans le quartier populaire de Saint Just, situé à l'est de la ville

MARSEILLE: Un homme a été tué par balle, en plein jour, à proximité de la plus grande salle de concert de Marseille située dans le 4e arrondissement, a-t-on appris auprès de la préfecture de police des Bouches-du-Rhône.

En arrêt cardio-respiratoire à l'arrivée des secours, l'homme d'environ 25 ans, a été grièvement touché au thorax, ont indiqué les marins-pompiers de Marseille à l'AFP, confirmant une information de La Provence.

Les faits se sont déroulés vers 14H30 dans le quartier populaire de Saint Just, situé à l'est de la ville.

Les deux suspects, actuellement recherchés, se seraient enfuis sur un deux-roues, selon une source proche du dossier.

L’identité de la victime n'a pas été confirmée à ce stade, a fait savoir la préfecture de police.

Le lien entre cet homicide et le narcobanditisme n'a pas encore été établi, mais Marseille est régulièrement secouée par des "narchomicides" sur fond de trafic de stupéfiants et de guerre des gangs pour le contrôle des points de vente de drogue dans la seconde ville de France.

Le 9 octobre déjà, un homme avait été mortellement visé par des tirs en plein jour dans un quartier populaire du centre de Marseille, soit très certainement un 14e narchomicide depuis le début de l'année dans les Bouches-du-Rhône, selon un décompte de l'AFP. Deux personnes avaient été interpellées quelques heures après le meurtre, selon le parquet de Marseille.