Le président américain face à un deuxième «impeachment» historique

Steve Cohen s'adresse à des journalistes au Capitole américain le 13 janvier 2021 à Washington, DC. La Chambre des représentants devrait voter pour destituer le président Donald Trump plus tard dans la journée. (AFP)
Steve Cohen s'adresse à des journalistes au Capitole américain le 13 janvier 2021 à Washington, DC. La Chambre des représentants devrait voter pour destituer le président Donald Trump plus tard dans la journée. (AFP)
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Publié le Mercredi 13 janvier 2021

Le président américain face à un deuxième «impeachment» historique

  • Dans une ville de Washington sous haute tension une semaine après l'assaut de ses partisans sur le Capitole et à sept jours de l'investiture du président élu démocrate Joe Biden, Donald Trump a lancé un nouvel appel au calme tardif
  • «PAS de violence, PAS de délits, PAS de vandalisme», a-t-il exhorté dans un communiqué alors que de nouvelles manifestations sont annoncées pour le week-end

WASHINGTON : Donald Trump est «un danger évident et immédiat»: les démocrates, rejoints par quelques républicains, se préparaient mercredi à mettre en accusation le président des Etats-Unis, un deuxième «impeachment» historique une semaine avant la fin de son mandat.

Dans une ville de Washington sous haute tension une semaine après l'assaut de ses partisans sur le Capitole et à sept jours de l'investiture du président élu démocrate Joe Biden, Donald Trump a lancé un nouvel appel au calme tardif.

«PAS de violence, PAS de délits, PAS de vandalisme», a-t-il exhorté dans un communiqué alors que de nouvelles manifestations sont annoncées pour le week-end.

«J'appelle TOUS les Américains à contribuer à apaiser les tensions», a ajouté celui qui a été privé ces derniers jours de l'essentiel de ses canaux de communication préférés sur les réseaux sociaux.

La présidente démocrate de la Chambre des représentants Nancy Pelosi venait d'accuser solennellement le 45e président des Etats-Unis d'avoir «incité à cette insurrection, cette rébellion armée».

«Il doit partir, il est un danger évident et immédiat contre la nation que nous aimons tous», a-t-elle martelé dans un Congrès barricadé juste avant le vote sur cette mise en accusation pour avoir encouragé l'assaut du 6 janvier qui a fait cinq morts et a ébranlé la démocratie américaine.

La capitale fédérale, placée sous très haute sécurité, était méconnaissable.

Militaires au Capitole 

Images saisissantes: des dizaines de militaires réservistes ont passé la nuit à l'intérieur du Congrès, dormant encore à même le sol alors même que les élus affluaient.

Des blocs de béton ont été disposés pour bloquer les principaux axes du centre-ville, d'immenses grilles métalliques entourent nombre de bâtiments fédéraux, dont la Maison Blanche. La Garde nationale est omniprésente.

Le vote à la Chambre des représentants sur l'acte d'accusation est prévu vers 15H00 (20H00 GMT). 

Son issue, qui fait peu de doute à la chambre basse contrôlée par les démocrates, marquera l'ouverture formelle de la procédure de destitution contre Donald Trump, qui deviendra le premier président de l'Histoire à être deux fois mis en accusation au Congrès.

Les débats étaient vifs.

L'élue démocrate Ilhan Omar a qualifié Donald Trump de «tyran». «Nous ne pouvons simplement pas tourner la page sans rien faire», a-t-elle lancé.

Chez les républicains, les positions étaient plus contrastées. Des fervents soutiens du milliardaire républicain l'ont défendu bec et ongles, à l'instar de Jim Jordan qui a dénoncé «une obsession» des démocrates. Ou de Matt Gaetz qui a souligné que «des millions de personnes aiment tellement» le président sortant.

Mais d'autres ont pris clairement leurs distances.

«Le président porte une responsabilité dans l'attaque» contre le Congrès «par des émeutiers», qu'il «aurait dû dénoncer immédiatement», a reconnu le chef de file des députés républicains Kevin McCarthy, demandant une «commission d'enquête» et le vote d'une «motion de censure».

Il a toutefois estimé qu'une mise en accusation si près de la fin de son mandat serait «une erreur».

Contrairement à l'acte d'impeachment dans l'affaire ukrainienne il y a plus d'un an, adopté par les seuls démocrates, six représentants républicains ont déjà annoncé qu'ils voteraient en faveur du renvoi en procès devant le Sénat. Parmi eux, Dan Newhouse a martelé qu'il n'y avait «pas d'excuse pour les actes du président Trump».

A quelques jours de son départ pour Mar-a-Lago, en Floride, où il devrait entamer sa nouvelle vie d'ex-président, Donald Trump apparaît de plus en plus déconnecté ce qui se passe à Washington.

Mardi, il avait tenté de réduire la procédure le visant à une énième «chasse aux sorcières». Et avait obstinément refusé de reconnaître la moindre responsabilité dans l'assaut contre le Capitole, jugeant que son discours avait été «tout à fait convenable».

L'approbation de McConnell

Plus inquiétant pour le milliardaire et son éventuel avenir politique, Mitch McConnell, puissant chef de file des républicains au Sénat, a dit à ses proches qu'il voyait d'un bon oeil cette mise en accusation, jugeant qu'elle était fondée et qu'elle aiderait le parti républicain à tourner définitivement la page Trump.   

Cet habile stratège, très influent, tient peut-être ainsi la clé de l'issue de cette procédure historique. Car une seule parole publique pourrait encourager des sénateurs républicains à condamner le 45e président des Etats-Unis.

Les démocrates prendront le 20 janvier le contrôle de la chambre haute mais auront besoin du ralliement de nombreux républicains pour atteindre la majorité des deux tiers nécessaire à la condamnation. 

Malgré son assurance affichée et le soutien de certains élus très loyaux, Donald Trump est plus seul que jamais après une série de démissions dans son gouvernement et des critiques cinglantes.

Le procès qui s'annonce au Sénat, vraisemblablement pas avant le 19 janvier voire après l'investiture de Joe Biden, risque d'entraver l'action législative des démocrates au début de leur présidence, en monopolisant les séances.

Critiqué pour avoir tardé, mercredi dernier, à envoyer la Garde nationale, le Pentagone a cette fois autorisé le déploiement de 20 000 soldats pour la cérémonie d'investiture prévue le 20 janvier justement sur les marches du Capitole, siège du Congrès.

Mobilisés à l'origine pour offrir un soutien logistique à la police, ses membres ont commencé à porter des armes tard mardi.

Preuve de la tension qui règne dans la capitale fédérale américaine, le site Airbnb a annoncé l'annulation et le blocage des réservations sur sa plateforme à Washington pendant la semaine de l'investiture du futur président américain.

 

 


Trump reçoit Netanyahu lundi en vue d'un cessez-le-feu à Gaza

Benjamin Netanyahu sera reçu par Donald Trump à la Maison Blanche, lundi. (Photo AFP)
Benjamin Netanyahu sera reçu par Donald Trump à la Maison Blanche, lundi. (Photo AFP)
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  • Il s'agira de la troisième rencontre en six mois entre le Premier ministre israélien et le président américain, qui entretiennent une relation étroite, une situation tout à fait inhabituelle.
  • Elle survient deux semaines après que les États-Unis ont rejoint l'offensive militaire israélienne contre l'Iran, Washington bombardant trois sites nucléaires et obtenant peu après un arrêt des combats entre les deux pays ennemis.

WASHINGTON : L'un veut « déraciner » le Hamas, l'autre un cessez-le-feu dans la bande de Gaza : Benjamin Netanyahu sera reçu par Donald Trump à la Maison Blanche, lundi. Cette rencontre sera déterminante pour l'avenir du territoire palestinien, et il sera également question de l'Iran.

Il s'agira de la troisième rencontre en six mois entre le Premier ministre israélien et le président américain, qui entretiennent une relation étroite, une situation tout à fait inhabituelle.

Elle survient deux semaines après que les États-Unis ont rejoint l'offensive militaire israélienne contre l'Iran, Washington bombardant trois sites nucléaires et obtenant peu après un arrêt des combats entre les deux pays ennemis.

La fin de cette guerre de 12 jours a ravivé les espoirs d'un arrêt des combats dans la bande de Gaza, où les conditions humanitaires sont catastrophiques pour une population de plus de deux millions d'habitants.

Donald Trump, qui a déclaré cette semaine qu'il se montrerait « très ferme » avec M. Netanyahu, appelle à un cessez-le-feu de 60 jours dans la bande de Gaza, las d'une guerre sans fin.

« Je veux surtout que les habitants de Gaza soient en sécurité. Ils ont vécu l'enfer », a-t-il affirmé jeudi, alors qu'on lui demandait s'il voulait toujours que les États-Unis prennent le contrôle du territoire palestinien, comme il l'avait annoncé en février. 

« Grand marchandage » 

Une nouvelle proposition de trêve, négociée après la venue à Washington du ministre israélien Ron Dermer, a été soumise au mouvement islamiste palestinien par les médiateurs qatari et égyptien.

Donald Trump a sommé le Hamas d'accepter cette « ultime » proposition de cessez-le-feu, après 21 mois d'une guerre dévastatrice dans la bande de Gaza déclenchée en représailles à l'attaque du Hamas sur le sol israélien, le 7 octobre 2023.

Vendredi soir, celui-ci a déclaré être prêt à « engager immédiatement » des négociations, soutenu par son allié, le Jihad islamique.

Selon une source palestinienne, la trêve serait assortie de la libération de la moitié des otages encore en vie détenus par le Hamas, en échange de prisonniers palestiniens.

« Je crois qu'on va assister à une réunion stratégique façon « grand marchandage » comme les aime Trump », a déclaré à l'AFP Michael Horowitz, analyste géopolitique indépendant.

Selon lui, « même M. Netanyahu a conscience qu'on arrive au bout de ce qui peut être fait à Gaza, et qu'il est temps de planifier une sortie ». Netanyahu la veut sûrement graduelle. »

Le dirigeant israélien est sous pression au sein de son gouvernement de coalition et cherchera à temporiser, tout en plaidant pour qu'une « sortie graduelle de la guerre se fasse en parallèle avec un effort de normalisation avec des partenaires régionaux comme l'Arabie saoudite », explique l'expert. 

 « Rien à offrir » à l'Iran

En 2020, les accords d'Abraham, parrainés par Donald Trump lors de son premier mandat, ont mené à la normalisation des relations entre plusieurs pays arabes, dont le Maroc et les Émirats arabes unis.

Cependant, de nombreux pays arabes, en particulier l'Arabie saoudite, ont jusqu'à présent refusé de se joindre à ce processus, tant que la guerre à Gaza se poursuit et qu'il n'y a pas de trajectoire définie vers la création d'un État palestinien, ce que le gouvernement israélien rejette catégoriquement.

Concernant le dossier du nucléaire iranien, Donald Trump a affirmé lundi dernier qu'il n'avait « rien à offrir » à l'Iran, avec qui il « ne parle pas ».

Fort des frappes de la nuit du 21 au 22 juin, qui, selon lui, ont « anéanti » le programme nucléaire iranien, le président américain a prévenu qu'il n'hésiterait pas à bombarder à nouveau le pays s'il cherchait à se doter de l'arme atomique.

Les relations entre MM. Netanyahu et Trump n'ont pas toujours été de tout repos.

Lors de leur précédent entretien, en avril, Donald Trump avait stupéfait M. Netanyahu en annonçant des négociations directes avec l'Iran.

Mais « Bibi », le surnom donné à M. Netanyahu, a été le premier dirigeant étranger invité du second mandat de Donald Trump.

Et leur alliance contre l'Iran semble avoir scellé leur réconciliation.

Le président américain a dit voir en lui « un grand héros », allant même jusqu'à appeler à l'abandon des poursuites judiciaires pour corruption le visant dans son pays. 


Trump estime qu'il "pourrait y avoir un accord sur Gaza la semaine prochaine"

Des volutes de fumée se dégagent après une frappe israélienne dans la ville de Gaza, au centre de la bande de Gaza, le 2 juillet 2025, dans le cadre du conflit entre Israël et le groupe armé palestinien Hamas. (AFP)
Des volutes de fumée se dégagent après une frappe israélienne dans la ville de Gaza, au centre de la bande de Gaza, le 2 juillet 2025, dans le cadre du conflit entre Israël et le groupe armé palestinien Hamas. (AFP)
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  • Donald Trump a déclaré vendredi qu'il "pourrait y avoir un accord sur Gaza la semaine prochaine"
  • A la question d'un journaliste à bord d'Air Force One lui demandant s'il était optimiste quant à un accord de cessez-le-feu dans la bande de Gaza, le président américain a répondu "très", mais a ajouté "cela change de jour en jour"

Morristown, États-Unis: Donald Trump a déclaré vendredi qu'il "pourrait y avoir un accord sur Gaza la semaine prochaine", avant une visite à la Maison Blanche prévue lundi du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

A la question d'un journaliste à bord d'Air Force One lui demandant s'il était optimiste quant à un accord de cessez-le-feu dans la bande de Gaza, le président américain a répondu "très", mais a ajouté "cela change de jour en jour".

En réponse aux informations selon lesquelles le Hamas avait répondu positivement aux propositions de négociations pour un cessez-le-feu, il a déclaré : "C'est bien. Ils ne m'en ont pas informé. Nous devons en finir avec cela. Nous devons faire quelque chose pour Gaza".


Turquie: l'un des feux près d'Izmir maîtrisé, mais la forêt brûle encore

Les températures vont progressivement augmenter à partir du weekend pour atteindre les 40 degrés en début de semaine prochaine. (AFP)
Les températures vont progressivement augmenter à partir du weekend pour atteindre les 40 degrés en début de semaine prochaine. (AFP)
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  • "Grâce à la lutte acharnée de nos héros forestiers toute la nuit durant et aux interventions aériennes dès les premières lueurs du jour, l'incendie de Çesme a été maîtrisé. Notre intense lutte aérienne et terrestre continue à Ödemis et Buca",
  • En revanche la lutte contre les flammes attisées par le vent, sur un terrain boisé et sec, continue en deux autres endroits, a précisé Ibrahim Yumakli

ISTANBUL: L'un des incendies qui ravagent la région touristique d'Izmir, près de la station balnéaire de Cesme sur la côte égéenne de la Turquie (ouest), a été maîtrisé, a annoncé vendredi le ministre de l'Agriculture et des Forêts.

En revanche la lutte contre les flammes attisées par le vent, sur un terrain boisé et sec, continue en deux autres endroits, a précisé Ibrahim Yumakli.

"Grâce à la lutte acharnée de nos héros forestiers toute la nuit durant et aux interventions aériennes dès les premières lueurs du jour, l'incendie de Çesme a été maîtrisé. Notre intense lutte aérienne et terrestre continue à Ödemis et Buca", aux abords d'Izmir, la troisième ville du pays, a déclaré le ministre sur X.

Ces incendies poussés par des vents à plus de 85 km/heure ont fait deux morts, un employé des forêts qui participait à la lutte contre le feu et un octogénaire coincé chez lui.

Au moins cinq districts ont dû être évacués jeudi dans la région d'Ödemis.

Six avions et une vingtaine d'hélicoptères restent mobilisés sur ce site, selon l'agence étatique Anadolu.

"Le vent souffle de manière irrégulière et change constamment de direction rendant l'intervention depuis les airs et au sol très difficile car le feu se propage rapidement et change lui aussi rapidement de direction" a déploré jeudi le gouverneur provincial d'Izmir, Süleyman Elban.

En outre les températures vont progressivement augmenter à partir du weekend pour atteindre les 40 degrés en début de semaine prochaine.

La Turquie a enregistré "624 incendies juste au cours de la semaine écoulée dont 621 ont été éteints" a précisé le ministre.

Depuis le début de l'année, le pays confronté à une sécheresse récurrente a constaté le départ de plus de trois mille feux dont 1.300 dans les zones forestières.