La plus ancienne peinture rupestre découverte dans une grotte indonésienne

Mesurant 54cm de haut pour 1m36 de large, cette peinture d'un sanglier des Célèbes a été réalisée grâce à un pigment d'ocre rouge foncé (Photo, AFP).
Mesurant 54cm de haut pour 1m36 de large, cette peinture d'un sanglier des Célèbes a été réalisée grâce à un pigment d'ocre rouge foncé (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 14 janvier 2021

La plus ancienne peinture rupestre découverte dans une grotte indonésienne

  • Maxime Aubert, spécialiste de la datation, a identifié un dépôt de calcite qui s'est formé au-dessus de la fresque, affirme que le dépôt était vieux de 45 500 ans
  • «Les gens qui l'ont réalisée étaient complètement modernes, ils étaient comme nous»

WASHINGTON: Une équipe internationale d'archéologues a découvert la plus ancienne peinture rupestre connue dans le monde: une image à taille réelle d'un sanglier, réalisée il y a au moins 45 500 ans en Indonésie.

La découverte est décrite dans l'édition de mercredi de la revue Science Advances, et fournit également la preuve la plus ancienne d'une présence humaine dans la région.

Un co-auteur de l'article, Maxime Aubert, de l'université Griffith en Australie, a déclaré que la peinture avait été découverte sur l'île de Sulawesi en 2017 par Basran Burhan, un étudiant doctorant, dans le cadre de fouilles archéologiques que l'équipe effectuait avec les autorités indonésiennes. 

La grotte Leang Tedongnge est située dans une vallée isolée, cernée de falaises calcaires abruptes, et à environ une heure de marche de la route la plus proche.

Elle n'est accessible que durant la saison sèche, à cause de crues pendant la saison des pluies. Des membres de la communauté isolée Bugis ont affirmé à l'équipe que c'était la première fois que des Occidentaux y accédaient.

Mesurant 54cm de haut pour 1m36 de large, cette peinture d'un sanglier des Célèbes a été réalisée grâce à un pigment d'ocre rouge foncé. Le sanglier est représenté avec une courte crinière de poils dressés, ainsi qu'une paire d'excroissances faciales ressemblant à des défenses, typiques des adultes mâles de l'espèce.

Deux contours de mains sont visibles au-dessus de la partie arrière du porcin et semblent faire face à deux autres sangliers qui n'ont été préservés que partiellement. Le tout donnant l'impression de représenter une scène narrative.

«Le porcin semble observer un combat ou une interaction sociale entre deux autres sangliers», a déclaré un autre co-auteur, Adam Brumm.

Les hominidés ont chassé les sangliers des Célèbes sur l'île de Sulawesi pendant des dizaines de milliers d'années, et ces derniers sont souvent représentés dans l'art préhistorique de la région, particulièrement celui de l'ère glaciaire.

Traverser Wallacea 

Maxime Aubert, spécialiste de la datation, a identifié un dépôt de calcite qui s'est formé au-dessus de la fresque, puis a utilisé une méthode de datation par uranium pour affirmer que le dépôt était vieux de 45 500 ans.

La fresque est donc au moins aussi ancienne «mais elle pourrait être bien plus vieille car la datation que nous utilisons ne date que le calcite par dessus», a expliqué le chercheur.

«Les gens qui l'ont réalisée étaient complètement modernes, ils étaient comme nous, ils possédaient toutes les capacités et les outils pour réaliser n'importe quelle peinture qu'ils souhaitaient», a-t-il ajouté.

Avant celle-ci, la peinture rupestre la plus ancienne connue avait été découverte par la même équipe, également sur l'île de Sulawesi. Elle représentait un groupe de personnages mi-humains, mi-animaux, chassant des mammifères, et s'était avérée ancienne d'au moins 43 900 ans.

Les fresques de grottes comme celles-ci permettent également de combler les trous dans notre connaissance des anciennes migrations humaines.

On sait que des populations ont atteint l'Australie il y a près de 65 000 ans, et elles ont probablement d'abord dû traverser l'archipel indonésien oriental Wallacea, dont Sulawesi fait partie.

Le site archéologique représente désormais la preuve la plus ancienne de présence humaine en Wallacea, mais les chercheurs espèrent que des fouilles plus approfondies permettront de démontrer que des peuplades étaient présentes dans la région bien avant, permettant de résoudre le mystère du peuplement de l'Australie.

L'équipe est également d'avis que la peinture a été réalisée par des Homo sapiens, et non par des espèces humaines aujourd'hui éteintes comme les Dénisoviens, mais ne peut l'affirmer avec certitude.

Pour réaliser les contours de main, les artistes préhistoriques ont dû placer leurs mains sur la surface rocheuse avant de cracher des pigments par-dessus. L'équipe espère ainsi pouvoir extraire des échantillons d'ADN d'un reliquat de salive.


La réalisatrice marocaine Asmae El-Moudir rejoint le jury Un Certain Regard à Cannes

Asmae El-Moudir est la réalisatrice du film « La Mère de tous les mensonges » (AFP)
Asmae El-Moudir est la réalisatrice du film « La Mère de tous les mensonges » (AFP)
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  • Le Festival de Cannes a annoncé jeudi que Asmae El-Moudir fera partie du jury Un Certain Regard lors de la 77e édition de l'événement
  • Un Certain Regard met en valeur les films d'art et de découverte d'auteurs émergents

DUBAÏ: Le Festival de Cannes a annoncé jeudi que la réalisatrice, scénariste et productrice marocaine Asmae El-Moudir fera partie du jury Un Certain Regard lors de la 77e édition de l'événement, qui se tiendra du 14 au 25 mai.

Elle sera accompagnée de la scénariste et réalisatrice sénégalaise Maïmouna Doucouré, de l'actrice luxembourgeoise Vicky Krieps et du critique de cinéma, réalisateur et écrivain américain Todd McCarthy.

Xavier Dolan sera le président du jury Un Certain Regard.

L'équipe supervisera l'attribution des prix de la section Un Certain Regard, qui met en valeur les films d'art et de découverte d'auteurs émergents, à partir d'une sélection de 18 œuvres, dont huit premiers films.

Asmae El-Moudir est la réalisatrice du film « La Mère de tous les mensonges », acclamé par la critique.

Le film a remporté les honneurs de la section Un Certain Regard, ainsi que le prestigieux prix L'œil d'Or du meilleur documentaire au festival de 2023. Le film explore le parcours personnel de la réalisatrice, élucidant les mystères de l'histoire de sa famille avec pour toile de fond les émeutes du pain de 1981 à Casablanca.

Asmae El-Moudir n'est pas la seule Arabe à rejoindre l'équipe de Cannes. 

L'actrice maroco-belge Lubna Azabal a été nommée cette semaine présidente du jury des courts-métrages et de La Cinef lors du festival. Les prix La Cinef sont la sélection du festival dédiée aux écoles de cinéma.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Le plus grand projet de restauration corallienne au monde dévoilé en mer Rouge

La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an. (SPA)
La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an. (SPA)
La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an. (SPA)
La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an. (SPA)
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  • «KCRI est le plus grand projet de restauration corallienne du monde et constitue une étape importante vers la restauration des récifs à l’échelle mondiale»
  • «Les événements récents nous rappellent brutalement la crise mondiale à laquelle sont confrontés les récifs coralliens»

RIYAD: Des scientifiques de l’université des sciences et technologies du roi Abdallah (Kaust), en collaboration avec Neom, ont inauguré la première pépinière de l’Initiative de restauration corallienne de la Kaust (KCRI).

«KCRI est le plus grand projet de restauration corallienne du monde et constitue une étape importante vers la restauration des récifs à l’échelle mondiale. Une première pépinière est officiellement opérationnelle et une seconde est en cours de construction. Elles sont toutes deux situées en mer Rouge», indique un communiqué publié jeudi.

La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an.

Les chercheurs se serviront de cette installation pilote pour lancer des initiatives de restauration corallienne à grande échelle, avec notamment la pépinière de coraux terrestre la plus grande et la plus avancée au monde.

Située sur le même site, cette dernière aura une capacité décuplée et pourra produire 400 000 coraux par an. Le projet devrait être achevé en décembre 2025.

Abritant 25% des espèces marines connues, bien qu’ils couvrent moins d’1% des fonds marins, les récifs coralliens sont le fondement de nombreux écosystèmes marins. Les experts estiment que jusqu’à 90% des récifs coralliens de la planète subiront un stress thermique grave d’ici à 2050.

«Les événements récents nous rappellent brutalement la crise mondiale à laquelle sont confrontés les récifs coralliens. Nous avons donc pour ambition de trouver un moyen de faire passer les efforts de restauration actuels, à forte intensité de main-d’œuvre, à des processus industriels afin d’inverser le rythme actuel de dégradation des récifs coralliens», a expliqué le professeur Tony Chan, président de la Kaust.

Cette initiative s’aligne sur la Vision 2030 de l’Arabie saoudite et sur ses efforts pour renforcer la conservation marine en tirant parti des recherches réalisées par la Kaust sur les écosystèmes marins et en servant de plate-forme pour tester des méthodes de restauration innovantes.

«Grâce à notre partenariat de longue date avec la Kaust, nous mettrons également en lumière le rôle des récifs coralliens, qui comptent parmi les systèmes environnementaux marins les plus importants, ainsi que l’importance de leur préservation pour les générations futures», a confié le PDG de Neom, Nadhmi al-Nasr.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L’Istituto Marangoni de Milan va ouvrir un campus à Riyad

Au centre, Stefania Valenti, directrice générale mondiale de l’Istituto Marangoni, et Burak Cakmak, directeur général de la Commission saoudienne de la mode. (Photo fournie)
Au centre, Stefania Valenti, directrice générale mondiale de l’Istituto Marangoni, et Burak Cakmak, directeur général de la Commission saoudienne de la mode. (Photo fournie)
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  • La mission de l’institut en Arabie saoudite sera d’explorer de nouvelles voies pour l’accompagnement des talents locaux et de générer des possibilités d’emploi
  • L’institut possède des campus à Milan, à Florence, à Dubaï, à Paris, à Londres et à Miami

RIYAD: L’Istituto Marangoni, basé à Milan, en collaboration avec la Commission saoudienne de la mode, ouvrira à Riyad un institut de formation supérieure proposant des cours spécialisés dans la mode et le luxe, avec l’intention de l’inaugurer en 2025. 

Selon un communiqué, la mission de l’institut en Arabie saoudite sera d’explorer de nouvelles voies pour l’accompagnement des talents locaux et de générer des possibilités d’emploi dans les secteurs concernés. 

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Le nouvel institut de Riyad proposera des diplômes de niveau avancé d’une durée de trois ans, dans des domaines spécifiques, comme la création de mode, la gestion de la mode, les produits de mode, le stylisme de mode et la direction créative, ainsi que la gestion des parfums et cosmétiques et le design d’intérieur. (Photo fournie) 

«Nous sommes très heureux d’établir un partenariat avec l’Istituto Marangoni. Il s’agit de l’un des principaux établissements d’enseignement mondiaux axés sur la mode et le design. Il possède de nombreux campus à travers le monde, mais c’est la première fois qu’il en ouvre un en Arabie saoudite. Il s’agit également du premier établissement d’enseignement au Royaume en tant que destination d’investissement direct étranger, ce qui montre son engagement vis-à-vis du potentiel du marché saoudien, en particulier pour les créateurs et les entreprises. Grâce à ce partenariat, nous serons en mesure de former tous les créateurs locaux en Arabie saoudite et de leur proposer des emplois», déclare à Arab News Burak Cakmak, directeur général de la Commission de la mode du ministère de la Culture d’Arabie saoudite. 

Le nouvel institut de Riyad proposera des diplômes de niveau avancé d’une durée de trois ans, dans des domaines spécifiques, comme la création de mode, la gestion de la mode, les produits de mode, le stylisme de mode et la direction créative, ainsi que la gestion des parfums et cosmétiques et le design d’intérieur. Les étudiants pourront choisir de suivre leurs études à Riyad, avec la possibilité d’intégrer le marché de la mode grâce à un stage de six mois au cours de la dernière année d’études, ou de poursuivre leurs études de licence dans n’importe quel campus international de l’Istituto Marangoni. 

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La mission de l’institut en Arabie saoudite sera d’explorer de nouvelles voies pour l’accompagnement des talents locaux et de générer des possibilités d’emploi dans les secteurs concernés. (Photo fournie) 

L’institut possède des campus à Milan, à Florence, à Dubaï, à Paris, à Londres et à Miami. 

Dans un communiqué, Stefania Valenti, directrice générale mondiale de l’Istituto Marangoni, déclare: «Nous avons établi cet important partenariat avec la Commission saoudienne de la mode parce que nous sommes convaincus qu’elle élaborera un programme solide en vue de créer un système de luxe et de mode en Arabie saoudite.» 

«Nous voulons mettre nos connaissances et nos compétences à la disposition de la nouvelle génération. Les jeunes générations – notamment les femmes – veulent pouvoir suivre des études en Arabie saoudite et non pas seulement à l’étranger», ajoute-t-elle. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com