Virus : réunion de l'OMS sur les variants, ses experts enquêtent en Chine

 Vladimir G.Dedkov (C), membre de l'équipe de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) enquêtant sur les origines de la pandémie de Covid-19, monte à bord d'un bus après l'arrivée de l'équipe dans une section bouclée dans la zone des arrivées internationales à l'aéroport à Wuhan le 14 janvier 2021. (NICOLAS ASFOURI / AFP)
Vladimir G.Dedkov (C), membre de l'équipe de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) enquêtant sur les origines de la pandémie de Covid-19, monte à bord d'un bus après l'arrivée de l'équipe dans une section bouclée dans la zone des arrivées internationales à l'aéroport à Wuhan le 14 janvier 2021. (NICOLAS ASFOURI / AFP)
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Publié le Jeudi 14 janvier 2021

Virus : réunion de l'OMS sur les variants, ses experts enquêtent en Chine

  • Le comité d'urgence de l'OMS, qui se retrouve normalement tous les trois mois, s'est réuni jeudi après-midi avec deux semaines d'avance pour discuter de «deux sujets urgents»
  • L'OMS, appelant à la «solidarité», a déploré jeudi que 95% des doses de vaccins anti-Covid ont été utilisées dans dix pays seulement

WUHAN: des experts de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) sont arrivés jeudi en Chine pour enquêter sur les origines de la pandémie, tandis que le comité d'urgence de l'agence onusienne se penche sur les nouveaux variants du coronavirus.

Comme quasiment partout dans le monde, la résurgence du Covid-19 frappe aussi la Chine, où la maladie a été signalée pour la première fois fin 2019 à Wuhan (centre).

Ce pays avait largement maîtrisé l'épidémie, mais a recensé jeudi son premier décès dû au virus depuis mai, dans la province du Hebei où plusieurs villes ont été confinées récemment après l'apparition de foyers de contaminations, et 138 nouvelles contaminations, le bilan quotidien le plus élevé depuis mars.

Cette nouvelle mort intervient au moment où une équipe de scientifiques de l'OMS est arrivée jeudi à Wuhan. Elle sera chargée de remonter aux origines du Covid-19, dès que sera écoulée la quarantaine de deux semaines à laquelle sont soumis les experts. 

Deux membres de l'équipe de l'OMS sont encore à Singapour pour refaire des tests Covid, après avoir été testés positifs.

La visite est ultra-sensible pour le pouvoir chinois, qui cherche à écarter toute responsabilité dans la pandémie qui a fait au moins 1.979.596 morts dans le monde, selon un comptage de l'AFP jeudi.

Le comité d'urgence de l'OMS, qui se retrouve normalement tous les trois mois, s'est réuni jeudi après-midi avec deux semaines d'avance pour discuter de «deux sujets urgents», selon le directeur général de l'organisation, Tedros Adhanom Ghebreyesus : «Le premier, c'est l'apparition récente de variants du virus SARS-CoV-2 et le second, c'est l'usage potentiel de certificats de vaccinations et de tests pour les déplacements internationaux».

Des recommandations pour l'OMS et les pays membres seront rendues publiques à l'issue de la réunion, probablement vendredi.

Particulièrement contagieux, les variants britannique et sud-africain du coronavirus essaiment : 50 pays et territoires ont détecté la souche initialement repérée en Grande-Bretagne et 20 ont signalé le variant sud-africain, selon l'OMS, pour qui cette évaluation est probablement sous-estimée. 

Une troisième mutation originaire d'Amazonie brésilienne, dont le Japon a annoncé dimanche la découverte, est analysée et pourrait affecter la réponse immunitaire, indique l'OMS, évoquant «un variant inquiétant».

- Nouvelle vague mondiale -

Comme en Chine, une nouvelle vague de contaminations frappe un peu partout. 

En Asie toujours, le Japon a étendu mercredi son état d'urgence en vigueur dans la région du grand  Tokyo à sept départements supplémentaires, avec notamment une fermeture en soirée des bars et restaurants.

Confronté à la pire flambée de cas et au pire bilan en Europe avec près de 85 000 morts, le Royaume-Uni, reconfiné en raison de la propagation du variant plus contagieux du virus, a enregistré mercredi 1 564 morts, son pire bilan quotidien.

Sur le continent, le Portugal s'est résolu à un nouveau confinement général à partir de vendredi, le virus s'y propageant de manière accélérée (plus de 10 500 nouveaux cas mercredi pour 10 millions d'habitants). 

En Italie, le gouvernement a prolongé l'état d'urgence jusqu'au 30 avril. Le Vatican a fait savoir que le pape François, 84 ans, et le pape émérite Benoît XVI, 93 ans, avaient été vaccinés.

En France, de nouvelles mesures, dont l'extension probable du couvre-feu, seront dévoilées jeudi soir face à la hausse du nombre des contaminations (plus de 23 000 mercredi).

L'Allemagne voisine (25 164 nouveaux cas et 1 244 morts ces dernières 24 heures, un record absolu) pourrait bientôt faire de même: l'Institut Robert Koch, chargé de la veille épidémiologique, a plaidé jeudi pour un renforcement des restrictions, alors que les écoles, les lycées, les magasins non essentiels, les bars et les restaurants sont déjà fermés.

En Turquie, la campagne de vaccination a débuté jeudi avec le vaccin chinois CoronaVac, administré au personnel soignant dans différentes régions. «Nos concitoyens ne doivent pas s'inquiéter au sujet de la vaccination. Tous les vaccins disponibles en Turquie sont sûrs», a assuré Recep Demirhan, médecin-chef d'un hôpital d'Istanbul.

Confronté à une progression exponentielle des cas, le Liban entame jeudi un strict confinement de onze jours, alors que certains hôpitaux commencent à manquer de lits.

La Tunisie se reconfine également pour quatre jours, de jeudi à dimanche, face à une situation épidémiologique «très dangereuse», selon les autorités sanitaires. 

- Ruée sur les vaccins -

Les Etats-Unis restent le pays le plus touché tant en nombre de morts (384 784) que de cas (plus de 23 millions). Avec trois morts par minute, ils ont enregistré mardi un nouveau record de décès quotidien (4 470), redescendu mercredi à 3 912.

Ils ont annoncé mercredi avoir vacciné dix millions de personnes, sur 28 millions de doses administrées au total dans 46 pays selon l'OMS.

En Russie, le président Vladimir Poutine a ordonné d'entamer dès la semaine prochaine la vaccination de toutes les catégories de population, affirmant que le vaccin Spoutnik-V conçu par son pays était le «meilleur».

Face à la propagation de l'épidémie, les gouvernements se précipitent pour acquérir et fournir le plus rapidement des vaccins.

Le Royaume-Uni veut lancer «dès que possible» une vaccination 24 heures sur 24. L'objectif est de vacciner d'ici mi-février les plus de 70 ans et les soignants, soit environ 15 millions de personnes.

L'Union africaine a obtenu 270 millions de vaccins anti-Covid pour le continent, dont la plupart des pays n'ont pas les moyens de les financer, a annoncé mercredi soir l'Afrique du Sud, qui assure la présidence tournante de l'organisation.

Mais l'OMS, appelant à la «solidarité», a déploré jeudi que 95% des doses ont été utilisées dans dix pays seulement. 

Il est nécessaire que «tous les pays capables de contribuer, de donner et de soutenir l'accès et le déploiement équitables des vaccins le fassent», a affirmé le directeur Europe de l'OMS, Hans Kluge. 


L'Inde cherche à porter la voix du « Sud global » entre le G7 et le Brics

Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
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  • L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.
  • « Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

PARIS : Invitée du G7 qui débute dimanche, mais aussi membre fondateur des Brics, l'Inde souhaite porter la voix du « Sud global », se posant en « passerelle » entre les différents acteurs de la scène internationale, affirme son ministre des Affaires étrangères dans un entretien à l'AFP.

L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.

« Nous avons été un pays invité depuis plusieurs années et je pense que ça a été bénéfique pour le G7 », déclare à l'AFP Subrahmanyam Jaishankar depuis Paris, où il a clos samedi une visite en France, se félicitant d'avoir « la capacité de travailler avec différents pays sans qu'aucune relation ne soit exclusive ». 

Avec une population en passe de devenir la quatrième économie mondiale, l'Inde est l'un des pays les plus peuplés du globe. Elle siège à la table de nombreuses organisations, avec les Occidentaux au G7 ou au sein du « Quad » (Dialogue quadrilatéral pour la sécurité, avec les États-Unis, le Japon, l'Australie), mais aussi avec la Chine, la Russie et l'Iran au sein des Brics et du Groupe de Coopération de Shangaï.

« Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

Ancienne colonie britannique, indépendante depuis 1947, l'Inde se pose, avec le Brésil, en héraut du « Sud global », qui réunit « des pays qui ont été victimes de l'ordre mondial ces dernières années, ces derniers siècles ». 

« Dans les pays du Sud, il existe un fort ressentiment face aux inégalités de l'ordre international, une volonté de le changer, et nous en faisons pleinement partie », explique le ministre en poste depuis 2019.

« Aujourd'hui, pour des pays comme les nôtres, il est important de nous exprimer, de mener, de faire sentir notre présence. »

Cette voix passe aussi par les BRICS, devenue « l'une des principales plateformes de rassemblement pour les pays non occidentaux », dont les chefs d'État se réuniront en juillet.

Partisan de « négociations directes » pour résoudre la guerre entre l'Ukraine et la Russie, qui a frappé durement les pays du Sud, M. Jaishankar affiche son scepticisme face aux politiques de sanctions occidentales : « Ça n'a pas vraiment marché jusqu'à présent, non ? » 

Partenaire commercial et allié politique de la Russie, l'Inde pourrait se retrouver exposée en cas de sanctions contre Moscou.

« L'économie mondiale est sous tension. Plus on ajoute des facteurs de tensions, plus les difficultés seront grandes. »

Dans l'ordre mondial actuel, l'Inde doit composer avec la « discontinuité » posée par Donald Trump.

Des négociations en cours sur le sujet ont « bien avancé ».L'Inde doit également chercher « un équilibre » avec la Chine. 

Pékin soutient Islamabad, que New Delhi accuse de soutenir les activités de « terroristes » islamistes sur son sol.

Le 22 avril, une attaque au Cachemire indien a déclenché une confrontation militaire de quatre jours entre les deux pays, la plus grave depuis 1999. Narendra Modi a promis une « riposte ferme » à toute nouvelle attaque « terroriste », renforçant le spectre d'une escalade entre les deux puissances nucléaires.

« En 2008, la ville de Mumbai a été attaquée (plusieurs attentats jihadistes ont fait 166 morts) et nous avons commis l'erreur de ne pas réagir avec fermeté. Nous sommes déterminés à ne pas répéter ces erreurs. Si des terroristes pénètrent en Inde depuis et grâce au soutien d'un pays voisin, nous les poursuivrons et nous les châtierons ».

Mais l'Inde n'a jamais envisagé de recourir à l'arme nucléaire, assure-t-il : « Ces inquiétudes émanaient de personnes mal informées ».

 


Israël appelle les Iraniens à évacuer les zones proches de sites militaires

Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
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  • L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».
  • Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones.

JERUSALEM : Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré dimanche dans un communiqué de son bureau avoir ordonné à l'armée israélienne d'émettre des avis d'évacuation à l'intention des habitants de Téhéran vivant à proximité de sites militaires.

Après cet ordre, l'armée israélienne a appelé les Iraniens à évacuer les zones « à proximité d'installations militaires » dans un communiqué publié sur le réseau social X en persan et en arabe.

L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».

Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones, contrairement aux communiqués de l'armée israélienne adressés aux Palestiniens de la bande de Gaza, où elle est en guerre contre le mouvement islamiste Hamas.

Cette décision fait partie d'un plan « visant à faire pression sur le régime » en créant des déplacements de population, a déclaré à l'AFP une source sécuritaire israélienne.


La Russie s'apprête à construire la première centrale nucléaire du Kazakhstan

Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
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  • « Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.
  • Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne.

ALMATY, KAZAKHSTAN : Le géant russe du nucléaire Rosatom sera le principal constructeur de la première centrale nucléaire du Kazakhstan, ont annoncé samedi les autorités de ce pays d'Asie centrale, premier producteur mondial d'uranium, un chantier que convoitaient la France, la Chine et la Corée du Sud.

« Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.

Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne, mais souffre d'un manque cruel d'électricité pour sa consommation intérieure.

L'agence kazakhe dit désormais « étudier la question de l'obtention de financements publics à l'exportation aux dépens de la Fédération de Russie, conformément aux propositions de Rosatom ». 

Rosatom a salué la décision kazakhe dans un communiqué et promis « la construction d'une centrale nucléaire selon le projet le plus avancé et le plus efficace au monde, basé sur des technologies russes ».

« Les réacteurs VVER-1200 de troisième génération combinent des solutions techniques éprouvées avec les systèmes de protection active et passive les plus récents. Ces derniers ont été développés en stricte conformité avec les normes internationales de sécurité », a ajouté la société.

Rosatom (Russie), China National Nuclear Corporation (Chine), EDF (France) et Korea Hydro & Nuclear Power (Corée du Sud) faisaient partie des quatre entreprises pressenties.

L'agence ajoute qu'elle « continuera à travailler avec des partenaires étrangers pour former un consortium international efficace », sans donner plus de précisions. 

Ce projet de consortium international, qui n'a jamais été spécifié, s'inscrit dans la volonté du dirigeant kazakh Kassym-Jomart Tokaïev de maintenir de bonnes relations avec les grandes puissances.

Moscou, puissance historique en Asie centrale, a ainsi remporté cet appel d'offres aux dépens de la Chine, désormais incontournable dans la région. Cette annonce intervient quelques jours avant la venue du président chinois Xi Jinping au Kazakhstan pour un sommet « Asie centrale-Chine ».

La centrale, dont la construction a été validée lors d'un référendum sans surprise à l'automne, doit être bâtie près du village abandonné d'Ulken, dans le sud du pays, sur les bords du lac Balkhach, le deuxième plus grand d'Asie centrale.

En Ouzbékistan voisin, le géant russe Rosatom va construire une petite centrale nucléaire et a proposé au Kirghizistan un projet similaire.