Pays-Bas: le gouvernement démissionne à la suite d'un scandale administratif

Deux gardiens déroulent le tapis rouge sur l’escalier du palais Huis ten Bosch, à La Haye, le 15 janvier 2021, avant une visite du Premier ministre néerlandais Mark Rutte au roi Willem-Alexander, à la suite de la démission de son gouvernement en raison d'un scandale dans lequel des milliers de parents ont été ruinés, accusés à tort de fraude aux allocations familiales. (Sem van der Wal/ANP/AFP)
Deux gardiens déroulent le tapis rouge sur l’escalier du palais Huis ten Bosch, à La Haye, le 15 janvier 2021, avant une visite du Premier ministre néerlandais Mark Rutte au roi Willem-Alexander, à la suite de la démission de son gouvernement en raison d'un scandale dans lequel des milliers de parents ont été ruinés, accusés à tort de fraude aux allocations familiales. (Sem van der Wal/ANP/AFP)
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Publié le Vendredi 15 janvier 2021

Pays-Bas: le gouvernement démissionne à la suite d'un scandale administratif

  • Des milliers de familles ont été accusées à tort de fraude aux allocations familiales, avant d'être contraintes à les rembourser, ce qui a plongé une partie d'entre elles dans de graves problèmes financiers
  • Nombre d'entre elles ont en outre fait l'objet d'un profilage ethnique sur la base de leur double nationalité

LA HAYE : Les médias néerlandais ont rapporté vendredi la démission du gouvernement du Premier ministre Mark Rutte en raison d'un vaste scandale dans lequel des milliers de familles ont été accusées à tort de fraude.

Selon les médias, le dirigeant libéral doit annoncer la nouvelle lors d'une conférence de presse à 14H15 (13H15 GMT), qui intervient à seulement deux mois des élections législatives et en pleine crise sanitaire.

Des milliers de familles ont été accusées à tort de fraude aux allocations familiales, avant d'être contraintes à les rembourser, ce qui a plongé une partie d'entre elles dans de graves problèmes financiers. Nombre d'entre elles ont en outre fait l'objet d'un profilage ethnique sur la base de leur double nationalité.

Les quatre partis du centre et de la droite au pouvoir s'étaient réunis plus tôt pour discuter d'une éventuelle démission, alors que Mark Rutte, Premier ministre depuis 2010 et l'un des dirigeants européens depuis le plus longtemps en poste, avait précédemment annoncé qu'il briguerait un quatrième mandat.

Un rapport d'enquête parlementaire publié en décembre a établi que des fonctionnaires ont mis fin aux allocations de milliers de familles accusées à tort de fraude entre 2013 et 2019, avant de les contraindre à restituer de façon rétroactive celles perçues sur plusieurs années, soit dans certains cas des dizaines de milliers d'euros.

De hauts responsables politiques, dont plusieurs ministres en fonction, sont accusés d'avoir préféré fermer les yeux sur des dysfonctionnements dont ils avaient connaissance.

L'affaire survient deux mois avant des élections législatives, prévues le 17 mars, et en pleine crise sanitaire, les Pays-Bas connaissant les restrictions les plus sévères imposées depuis le début de la pandémie de Covid-19.

Mark Rutte s'était auparavant opposé à la démission de sa coalition, affirmant que le pays a besoin d'un gouvernement décisionnaire pour lutter contre le nouveau coronavirus.

Il avait ajouté mardi souhaiter que son gouvernement, démissionnaire ou non, continue à pouvoir prendre des décisions sur la gestion de la crise sanitaire jusqu'aux élections.

Le système politique néerlandais permet l'existence d'un "gouvernement démissionnaire", qui peut s'occuper des affaires en cours dans l'attente de la formation d'un nouveau gouvernement ou de la tenue d'élections.

"Profilage ethnique"

Les autres partis de la coalition au pouvoir hésitaient, eux, à demander la démission du gouvernement, estimant que celui-ci devait prendre ses responsabilités envers ce scandale qui a touché environ 26.000 parents, selon les estimations des médias néerlandais.

En cas de non démission du gouvernement, il aurait également pu être confronter à un vote de défiance du Parlement la semaine prochaine.

La pression sur le gouvernement s'est amplifiée jeudi avec la démission du chef du Parti travailliste néerlandais (PvdA) d'opposition, Lodewijk Asscher, ministre des Affaires sociales de 2012 à 2017, sous la précédente coalition gouvernementale de Mark Rutte.

L'avocat de victimes Vasco Groeneveld a déposé mardi une plainte à l'encontre de trois ministres en poste et deux anciens ministres, dont M. Asscher.

Plusieurs parents concernés ont mis en ligne lundi une vidéo dans laquelle ils appelaient le gouvernement à démissionner.

Il a en outre été révélé que des fonctionnaires des impôts avaient procédé au "profilage ethnique" de quelque 11.000 personnes sur la base de leur double nationalité, y compris certaines de celles qui ont été touchées par l'affaire des allocations familiales.

En décembre, le gouvernement néerlandais a annoncé vouloir verser au cours des quatre mois suivants au moins 30.000 euros à chaque parent concerné, mais cela n'a pas suffi à dégonfler le scandale.

M. Rutte a dirigé trois gouvernements de coalition depuis 2010. En 2017, son parti était arrivé premier devant celui du député d'extrême droite Geert Wilders.

Selon de récents sondages, le parti libéral-conservateur (VVD) de Mark Rutte pourrait être de nouveau le premier parti à l'issue des législatives, l'opinion publique soutenant toujours largement sa gestion de la pandémie.

 


Donald Trump appelle Iran et Israël à «trouver un accord»

Donald Trump a appelé Israël et l'Iran à "trouver un accord" dimanche, même s'ils vont peut-être devoir se battre auparavant. (AFP)
Donald Trump a appelé Israël et l'Iran à "trouver un accord" dimanche, même s'ils vont peut-être devoir se battre auparavant. (AFP)
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  • Israël a multiplié dimanche ses frappes meurtrières à travers l'Iran, visant la capitale, la ville de Machhad à l'extrémité nord-est du pays ainsi que des installations militaires dans l'ouest, auxquelles Téhéran a riposté par de nouveaux tirs de missiles
  • En fin de journée, avant son départ pour le G7 au Canada, Donald Trump a renouvelé son appel aux deux pays: "Je pense qu'il est temps de conclure un accord et nous verrons ce qui se passera"

WASHINGTON: Donald Trump a appelé Israël et l'Iran à "trouver un accord" dimanche, même s'ils vont peut-être devoir se battre auparavant, a-t-il déclaré au moment où des échanges intenses de tirs entre les deux pays se poursuivent pour la quatrième nuit consécutive.

"L'Iran et Israël devraient trouver un accord, et ils vont trouver un accord", a écrit le président américain sur son réseau Truth Social dimanche matin, ajoutant que "de nombreux appels et rencontres ont lieu en ce moment".

En fin de journée, avant son départ pour le G7 au Canada, Donald Trump a renouvelé son appel aux deux pays: "Je pense qu'il est temps de conclure un accord et nous verrons ce qui se passera. Parfois, ils doivent se battre, mais nous verrons ce qui se passera. Je pense qu'il y a de bonnes chances qu'il y ait un accord", a-t-il déclaré sur le seuil de la Maison Blanche avant d'embarquer dans son hélicoptère Marine One.

Israël a multiplié dimanche ses frappes meurtrières à travers l'Iran, visant la capitale, la ville de Machhad à l'extrémité nord-est du pays ainsi que des installations militaires dans l'ouest, auxquelles Téhéran a riposté par de nouveaux tirs de missiles.

Au troisième jour de l'offensive aérienne israélienne, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a menacé de faire payer à l'Iran "un prix très lourd" après la mort de civils provoquée par les salves de missiles balistiques iraniens tirées en représailles sur Israël, qui ont touché des zones habitées.

L'Iran a de son côté promis dimanche une "réponse dévastatrice" aux attaques israéliennes et affirmé qu'Israël ne serait bientôt "plus habitable".


L'Inde cherche à porter la voix du « Sud global » entre le G7 et le Brics

Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
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  • L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.
  • « Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

PARIS : Invitée du G7 qui débute dimanche, mais aussi membre fondateur des Brics, l'Inde souhaite porter la voix du « Sud global », se posant en « passerelle » entre les différents acteurs de la scène internationale, affirme son ministre des Affaires étrangères dans un entretien à l'AFP.

L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.

« Nous avons été un pays invité depuis plusieurs années et je pense que ça a été bénéfique pour le G7 », déclare à l'AFP Subrahmanyam Jaishankar depuis Paris, où il a clos samedi une visite en France, se félicitant d'avoir « la capacité de travailler avec différents pays sans qu'aucune relation ne soit exclusive ». 

Avec une population en passe de devenir la quatrième économie mondiale, l'Inde est l'un des pays les plus peuplés du globe. Elle siège à la table de nombreuses organisations, avec les Occidentaux au G7 ou au sein du « Quad » (Dialogue quadrilatéral pour la sécurité, avec les États-Unis, le Japon, l'Australie), mais aussi avec la Chine, la Russie et l'Iran au sein des Brics et du Groupe de Coopération de Shangaï.

« Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

Ancienne colonie britannique, indépendante depuis 1947, l'Inde se pose, avec le Brésil, en héraut du « Sud global », qui réunit « des pays qui ont été victimes de l'ordre mondial ces dernières années, ces derniers siècles ». 

« Dans les pays du Sud, il existe un fort ressentiment face aux inégalités de l'ordre international, une volonté de le changer, et nous en faisons pleinement partie », explique le ministre en poste depuis 2019.

« Aujourd'hui, pour des pays comme les nôtres, il est important de nous exprimer, de mener, de faire sentir notre présence. »

Cette voix passe aussi par les BRICS, devenue « l'une des principales plateformes de rassemblement pour les pays non occidentaux », dont les chefs d'État se réuniront en juillet.

Partisan de « négociations directes » pour résoudre la guerre entre l'Ukraine et la Russie, qui a frappé durement les pays du Sud, M. Jaishankar affiche son scepticisme face aux politiques de sanctions occidentales : « Ça n'a pas vraiment marché jusqu'à présent, non ? » 

Partenaire commercial et allié politique de la Russie, l'Inde pourrait se retrouver exposée en cas de sanctions contre Moscou.

« L'économie mondiale est sous tension. Plus on ajoute des facteurs de tensions, plus les difficultés seront grandes. »

Dans l'ordre mondial actuel, l'Inde doit composer avec la « discontinuité » posée par Donald Trump.

Des négociations en cours sur le sujet ont « bien avancé ».L'Inde doit également chercher « un équilibre » avec la Chine. 

Pékin soutient Islamabad, que New Delhi accuse de soutenir les activités de « terroristes » islamistes sur son sol.

Le 22 avril, une attaque au Cachemire indien a déclenché une confrontation militaire de quatre jours entre les deux pays, la plus grave depuis 1999. Narendra Modi a promis une « riposte ferme » à toute nouvelle attaque « terroriste », renforçant le spectre d'une escalade entre les deux puissances nucléaires.

« En 2008, la ville de Mumbai a été attaquée (plusieurs attentats jihadistes ont fait 166 morts) et nous avons commis l'erreur de ne pas réagir avec fermeté. Nous sommes déterminés à ne pas répéter ces erreurs. Si des terroristes pénètrent en Inde depuis et grâce au soutien d'un pays voisin, nous les poursuivrons et nous les châtierons ».

Mais l'Inde n'a jamais envisagé de recourir à l'arme nucléaire, assure-t-il : « Ces inquiétudes émanaient de personnes mal informées ».

 


Israël appelle les Iraniens à évacuer les zones proches de sites militaires

Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
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  • L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».
  • Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones.

JERUSALEM : Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré dimanche dans un communiqué de son bureau avoir ordonné à l'armée israélienne d'émettre des avis d'évacuation à l'intention des habitants de Téhéran vivant à proximité de sites militaires.

Après cet ordre, l'armée israélienne a appelé les Iraniens à évacuer les zones « à proximité d'installations militaires » dans un communiqué publié sur le réseau social X en persan et en arabe.

L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».

Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones, contrairement aux communiqués de l'armée israélienne adressés aux Palestiniens de la bande de Gaza, où elle est en guerre contre le mouvement islamiste Hamas.

Cette décision fait partie d'un plan « visant à faire pression sur le régime » en créant des déplacements de population, a déclaré à l'AFP une source sécuritaire israélienne.