Un an de pandémie, 2 millions de morts, nouveaux variants, l'inquiétude à son paroxysme

Même si l’OMS a déjà prévenu que les campagnes de vaccination ne suffiraient pas à atteindre l’immunité collective cette année, l’espoir réside toujours (Photo, AFP).
Même si l’OMS a déjà prévenu que les campagnes de vaccination ne suffiraient pas à atteindre l’immunité collective cette année, l’espoir réside toujours (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 16 janvier 2021

Un an de pandémie, 2 millions de morts, nouveaux variants, l'inquiétude à son paroxysme

  • Six pays concentrent aujourd’hui à eux seuls la moitié des décès : les Etats-Unis, le Brésil, l’Inde, le Mexique, le Royaume-Uni et l’Italie
  • L’Europe, région où le plus grand nombre de morts a été recensé ces sept derniers jours (38 973) a vu ce chiffre augmenter de 18%

PARIS: Le 11 janvier 2020, la Chine annonçait un premier décès des suites de Covid-19, à Wuhan, une mégalopole du Sud de son territoire où la maladie avait pour la première fois été détectée en décembre 2019. Vendredi, le seuil de deux millions de morts recensés dans le monde a été franchi, un an plus tard quasiment jour pour jour.

A 18h25 GMT vendredi, 2 000 066 morts étaient officiellement enregistrés, pour un total de 93 321 070 cas.

Ce bilan, qui intervient dans un contexte d’inquiétude croissant face à l’émergence de nouveaux variants du coronavirus, est une estimation minimale du nombre de décès, basée sur les bilans quotidiens fournis par les autorités.

Des corrections apportées ponctuellement par plusieurs organismes statistiques nationaux, comme en Russie, en Espagne ou au Royaume-Uni, ont laissé apercevoir des chiffres plus lourds encore.

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«Pandémie»

Le 11 mars 2020, deux mois après l’annonce du premier décès dû au coronavirus, 30 pays et territoires recensent un total de 4 500 mortset l’OMS parle de «pandémie». Son épicentre se situe alors en Europe et aux Etats-Unis, où des pics de plus de 4 000 et 2 700 décès par jour sont atteints en moyenne la deuxième semaine d’avril. 

Les économies sont mises à l’arrêt et de plus en plus de pays appellent leur population à se confiner. Le 17 avril, un total de près de 4,5 milliards de personnes sont ainsi invitées à rester chez elles, soit 58% de la population mondiale. 

Le pic de décès de la première vague est enregistré du 13 au 19 avril: plus de 7 400 victimes chaque jour en moyenne dans le monde et un total de morts qui atteint alors près de 170 000 décès. 

Tour à tour, les pays du monde entier sont touchés. Le 28 septembre 2020, après neuf mois de pandémie, le seuil d’un million de morts est atteint. Il n’en faudra que quatre de plus pour qu’un nouveau million de morts soit enregistré.

Semaine la plus meurtrière 

En octobre, l’Europe redevient l’épicentre de la pandémie. Les contaminations flambent de nouveau et les pics de la première vague sont vite égalés. Mi-novembre, le nombre de décès quotidiens dans la région dépasse le niveau d’avril, avec plus de 4 000 morts par jour en moyenne. 

Aux Etats-Unis, où l’épidémie n’a que peu ralenti en été, le nombre de cas et de morts repart également fortement à la hausse: plus de 2 000 morts quotidiens en moyenne début décembre, plus de 3 000 depuis le 9 janvier.

Aujourd’hui, le pays reste le plus endeuillé dans le monde, vivant des journées avec plus de 4 000 morts recensés, pour un total atteignant près de 390 000 morts.

Malgré la mise en place de nouvelles mesures de couvre-feu et confinement, notamment en Europe, le monde franchit pour la première fois le 24 novembre le seuil symbolique des 70 000 morts en une semaine (soit plus de 10 000 par jour).

Et après s’être maintenu autour de ce haut plateau durant le mois de décembre, le nombre de décès est reparti à la hausse depuis début janvier. La semaine dernière a été la plus meurtrière depuis le début de la pandémie, avec 95 300 décès annoncés du 9 au 15 janvier, soit près de 20% de plus que la semaine précédente.

Dans toutes les régions du monde, le nombre de décès a augmenté ces sept derniers jours. L’Amérique latine et les Caraïbes est la région qui a compté la plus forte augmentation sur deux semaines, avec 25% de décès en plus, pour un total de 19 260 cette semaine. Suivent Les Etats-Unis et le Canada (+20%, 24.433) et l’Afrique (+20%, 6 081). L’Europe, région où le plus grand nombre de morts a été recensé ces sept derniers jours (38 973) a vu ce chiffre augmenter de 18%. Enfin, les décès ont augmenté de 10% en Asie (4 956 décès) et au Moyen-Orient (1 659). 

Six pays concentrent aujourd’hui à eux seuls la moitié des décès : les Etats-Unis, le Brésil, l’Inde, le Mexique, le Royaume-Uni et l’Italie. Cette dernière est également le troisième pays le plus endeuillé par rapport à sa population avec 1 345 décès par million d’habitants, derrière la Belgique (1 751) et la Slovénie (1 501).

Pour enrayer la progression considérable du nombre de décès, l’espoir réside désormais dans les campagnes de vaccination, lancées à ce jour dans une cinquantaine de pays. Même si l’OMS a déjà prévenu qu’elles ne suffiraient pas à atteindre l’immunité collective cette année.


Des députés britanniques exhortent le gouvernement à désigner le CGRI comme un groupe terroriste

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  • Les signataires de la lettre ouverte affirment que l’organisation iranienne «n’a jamais représenté une aussi grande menace pour le Royaume-Uni»
  • La désignation du CGRI comme groupe terroriste le mettrait sur un pied d’égalité avec Daech et Al-Qaïda

LONDRES: Un groupe multipartite formé de plus de 50 députés et de pairs à la Chambre des lords au Royaume-Uni a exigé que le Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) iranien soit désigné comme une organisation terroriste.

Ce groupe, qui comprend les anciennes secrétaires d’État à l’intérieur Suella Braverman et Priti Patel, a formulé cette demande dans une lettre ouverte publiée dans le quotidien The Times.

Le CGRI constitue un élément clé des capacités militaires et de projection de puissance de l’Iran. Plus de 125 000 personnes servent dans ses rangs, réparties dans des unités telles que la force Al-Qods, l’unité d’outre-mer chargée d’assurer la liaison avec les milices au Yémen, au Liban, en Irak et en Syrie, et de les soutenir. Ces dernières années, le CGRI a également établi des relations avec le Hamas dans la bande de Gaza.

La lettre ouverte, signée par 134 personnes, intervient après l’attaque iranienne du week-end dernier contre Israël, que les signataires ont décrite comme le «dernier chapitre de la terreur destructrice du CGRI».

«Le gouvernement lutte contre le terrorisme et l’extrémisme en considérant le Hamas et le Hezbollah comme terroristes, mais ce n’est pas suffisant», indique le document.

«Le CGRI est la principale source de radicalisation idéologique, de financement, d’équipement et de formation de ces groupes.»

«Le gouvernement doit agir contre la racine même du problème et considérer le CGRI comme une organisation terroriste.»

L’Iran a riposté à l’attaque israélienne contre son consulat à Damas, qui a fait onze morts, dont des commandants de haut rang.

L’ancien président américain Donald Trump a désigné le CGRI comme une organisation terroriste en 2019, un an avant l’assassinat de Qassem Soleimani, commandant de la force Al-Qods.

Le Royaume-Uni s’est toutefois montré réticent à faire de même par crainte de rompre les canaux de communication diplomatiques avec Téhéran.

Cependant, dans le cadre des sanctions imposées à l’Iran en raison de son programme nucléaire, le Royaume-Uni a sanctionné le CGRI; il a gelé les avoirs de ses membres et a mis en œuvre des mesures d’interdiction de voyager.

La désignation du CGRI comme groupe terroriste au Royaume-Uni le mettrait sur un pied d’égalité avec Daech et Al-Qaïda et rendrait illégal tout soutien au groupe, avec une peine maximale de quatorze ans d’emprisonnement.

Les 134 signataires affirment que le CGRI «n’a jamais représenté une aussi grande menace pour le Royaume-Uni». Ils accusent des «voyous» qui appartiennent au groupe d’avoir poignardé un dissident iranien à Londres le mois dernier.

La lettre a été coordonnée par le Groupe parlementaire multipartite Royaume-Uni-Israël, dont fait partie l’ex-ministre de l’Immigration Robert Jenrick.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Washington et Londres imposent des sanctions contre l'Iran, visant des fabricants de drones

Une femme passe devant une banderole représentant le lancement de missiles portant l'emblème de la République islamique d'Iran dans le centre de Téhéran, le 15 avril 2024 (Photo, AFP).
Une femme passe devant une banderole représentant le lancement de missiles portant l'emblème de la République islamique d'Iran dans le centre de Téhéran, le 15 avril 2024 (Photo, AFP).
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  • Elles concernent également trois filiales du constructeur automobile iranien Bahman Group et le ministère iranien de la Défense
  • L'Iran a lancé dans la nuit de samedi à dimanche plus de 350 drones et missiles contre Israël, dont la quasi-totalité ont été interceptés en vol

WASHINGTON: Les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont imposé jeudi des sanctions contre l'Iran, ciblant "le programme iranien de drones, l'industrie sidérurgique et les constructeurs automobiles", après l'attaque du week-end dernier contre Israël.

Les sanctions de Washington visent "16 personnes et deux entités permettant la production de drones iraniens" dont les Shahed qui "ont été utilisés lors de l'attaque du 13 avril", a annoncé le département du Trésor dans un communiqué.

Elles concernent également trois filiales du constructeur automobile iranien Bahman Group et le ministère iranien de la Défense.

Le président américain Joe Biden a déclaré que les Etats-Unis allaient continuer à faire "rendre des compte" à l'Iran avec ces nouvelles sanctions visant la République islamique.

Il a assuré que les sanctions étaient destinées à "limiter les programmes militaires déstabilisateurs de l'Iran", selon un communiqué de la Maison Blanche.

Les sanctions imposées par Londres ciblent, elles, "plusieurs organisations militaires iraniennes, individus et entités impliqués dans les industries iraniennes de drones et missiles balistiques", a précisé le Trésor.

L'Iran a lancé dans la nuit de samedi à dimanche plus de 350 drones et missiles contre Israël, dont la quasi-totalité ont été interceptés en vol.

Téhéran a présenté son attaque comme une riposte à la frappe meurtrière imputée à Israël visant le consulat iranien à Damas début avril.

Eviter l'escalade 

En réponse, les pays occidentaux ont promis de renforcer leurs sanctions contre l'Iran, mais veulent aussi éviter une escalade de la violence dans la région.

L'Union européenne a ainsi décidé, mercredi lors d'un sommet à Bruxelles, d'imposer de nouvelles sanctions visant les producteurs iraniens de drones et de missiles.

Et jeudi, la cheffe de la diplomatie allemande Annalena Baerbock a indiqué que les dirigeants des pays du G7, en réunion sur l'île italienne de Capri, discutent "de mesures supplémentaires", tout en insistant sur la nécessité d'éviter "une escalade".

Les pays du G7 (Etats-Unis, Canada, Royaume-Uni, France, Allemagne, Japon et Italie) devraient appeler à des sanctions individuelles contre des personnes impliquées dans la chaîne d'approvisionnement iranienne en missiles et en drones, selon une source au sein du ministère italien des Affaires étrangères.

Et les ministres des Finances et banquiers centraux du G7, réunis à Washington, avaient promis, dans un communiqué mercredi soir, d'assurer "une coordination étroite de toute mesure future visant à affaiblir la capacité de l'Iran à acquérir, produire ou transférer des armes pour soutenir ses activités régionales déstabilisatrices".

Ils avaient par ailleurs appelé "à la stabilité dans l'ensemble de la région, au vu des risques économiques posés par une escalade régionale, notamment les perturbations du transport maritime international".


L'éventuelle aide américaine à l'Ukraine «ne changera rien», selon le Kremlin

Des piétons marchent vers un drapeau national ukrainien flottant en berne en raison du mauvais temps, à côté du monument de la Patrie au musée en plein air de la Seconde Guerre mondiale à Kiev, le 18 avril 2024 (Photo, AFP).
Des piétons marchent vers un drapeau national ukrainien flottant en berne en raison du mauvais temps, à côté du monument de la Patrie au musée en plein air de la Seconde Guerre mondiale à Kiev, le 18 avril 2024 (Photo, AFP).
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  • L'heure est à l'optimisme à Moscou, plusieurs mois après l'échec de la contre-offensive de Kiev de l'été 2023
  • De son côté, épuisée par deux ans de combats, l'Ukraine est à la peine face à l'armée russe supérieure en nombre de soldats, en quantités d'armement et de munitions

MOSCOU: Le Kremlin a assuré jeudi que l'aide des Etats-Unis à l'Ukraine, bloquée au Congrès depuis plusieurs mois et sur laquelle les élus américains doivent se prononcer samedi, "ne pourra rien changer" à la situation sur le front, où l'armée russe est à l'offensive.

L'Ukraine réclame inlassablement à ses alliés occidentaux plus de munitions et de systèmes de défense antiaérienne, alors que les forces russes pilonnent toujours quotidiennement ses villes et ses infrastructures énergétiques.

Or, la Chambre américaine des représentants doit voter samedi sur un texte prévoyant près de 61 milliards de dollars d'aide militaire et économique à l'Ukraine, ce qui pourrait permettre à son armée de reprendre son souffle.

"Cela ne peut en aucun cas influencer l'évolution de la situation sur les fronts", a balayé le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.

"Cela ne pourra rien changer", a-t-il martelé devant la presse, affirmant que "tous les experts indiquent dorénavant que la situation sur le front est défavorable à la partie ukrainienne".

Vote à l'issue incertaine 

L'heure est à l'optimisme à Moscou, plusieurs mois après l'échec de la contre-offensive de Kiev de l'été 2023 et alors que l'armée russe grignote progressivement du terrain, notamment dans le Donbass, cible prioritaire du Kremlin.

De son côté, épuisée par deux ans de combats, l'Ukraine est à la peine face à l'armée russe supérieure en nombre de soldats, en quantités d'armement et de munitions.

Les forces ukrainiennes manquent notamment de systèmes de défense antiaérienne pour contrer les attaques quotidiennes russes de drones explosifs et de missiles, à l'instar de la triple frappe mercredi à Tcherniguiv, qui a fait 18 morts.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky déplore quasiment tous les jours le manque d'aide des Occidentaux, après plus de deux ans de conflit à haute intensité.

Mi-mars, le chef de l'Etat ukrainien avait jugé "d'importance critique" une décision rapide du Congrès américain sur le déblocage de l'aide à son pays, confronté simultanément à des difficultés pour enrôler des volontaires dans l'armée.

"Nous avions besoin de cet argent hier, pas demain, pas aujourd'hui", a appuyé le Premier ministre ukrainien Denys Chmygal dans un entretien à la BBC.

Cette aide financière a déjà été approuvée par le Sénat à majorité démocrate, mais reste bloquée au Congrès, les représentants républicains, soutenant Donald Trump, faisant la sourde oreille à six mois de la présidentielle.

Le président américain Joe Biden, qui pousse pour l'adoption de ce texte, s'est lui à nouveau dit mercredi "très favorable" à cette enveloppe, évoquant dans les colonnes du Wall Street Journal "un moment charnière".

L'issue du vote n'en reste pas moins incertaine à ce stade.

Restrictions d'électricité 

Pourtant, sur le terrain, la dynamique n'est pas à l'avantage de l'Ukraine, dont près de 20% du territoire reste occupé par la Russie.

Deux personnes ont été tuées jeudi dans de nouveaux bombardements russes, selon les autorités locales.

Et les attaques russes visant les infrastructures énergétiques restent très fréquentes malgré les tentatives de l'armée ukrainienne de protéger ces sites.

Face à cette situation, le ministère ukrainien de l'Energie a appelé jeudi la population et les entreprises à limiter leur consommation d'électricité le soir "pendant les heures de pointe" (de 19h00 à 22h00), relayant la demande de l'opérateur privé d'électricité DTEK.

Le ministère a notamment justifié cette décision par "l'augmentation de la charge sur le réseau électrique qui découle" de ces frappes russes répétées.

En représailles, l'Ukraine vise régulièrement des raffineries ou des sites militaires sur le sol russe dans le but de perturber la chaîne logistique d'approvisionnement vers les troupes engagées sur le front.

Jeudi, le renseignement militaire ukrainien (GUR) a revendiqué une frappe "réussie" la veille sur un aérodrome militaire russe en Crimée annexée, "détruisant ou endommageant gravement" des lanceurs de systèmes S-400, des équipements radar et un centre de contrôle de défense antiaérienne.