Présidentielle en Ouganda: Museveni en route pour un 6e mandat

Une vieille affiche du président ougandais sortant, Yoweri Museveni, est accrochée à un poteau électrique à la veille des élections présidentielles et générales du 13 janvier 2021 à Kampala, en Ouganda.  (YASUYOSHI CHIBA / AFP)
Une vieille affiche du président ougandais sortant, Yoweri Museveni, est accrochée à un poteau électrique à la veille des élections présidentielles et générales du 13 janvier 2021 à Kampala, en Ouganda. (YASUYOSHI CHIBA / AFP)
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Publié le Samedi 16 janvier 2021

Présidentielle en Ouganda: Museveni en route pour un 6e mandat

  • Les résultats finaux de la présidentielle du 14 janvier sont attendus samedi dans l'après-midi.
  • M. Museveni dirige l'Ouganda depuis qu'il a pris le pouvoir à la tête d'un mouvement rebelle en 1986.

KAMPALA: Le président Yoweri Museveni, au pouvoir depuis 1986, se dirigeait samedi vers un 6e mandat à la tête de l'Ouganda, les résultats partiels continuant de lui donner une large avance sur son principal adversaire Bobi Wine qui a dénoncé fraudes et violences.

Selon les derniers résultats publiés samedi par la Commission électorale, portant sur 91,1% des bureaux de vote du pays, M. Museveni recueillait 58,8% des suffrages, contre 34,5% à Bobi Wine - Robert Kyagulanyi de son vrai nom.

Les résultats finaux de la présidentielle du 14 janvier sont attendus samedi dans l'après-midi.

Parallèlement, les résultats partiels des législatives - organisées le même jour que la présidentielle - montrent que la Plateforme de l'Unité nationale (NUP), formation de M. Wine, est en passe de devenir le principal parti de l'opposition au Parlement.

La NUP remporte notamment huit des neuf circonscriptions de la capitale Kampala.

Les élections se sont déroulées à l'issue d'une campagne particulièrement violente, marquée par le harcèlement et les arrestations de membres de l'opposition, des agressions contre les médias et la mort d'au moins 54 personnes dans des émeutes après une énième arrestation de M. Wine, dont la campagne a été largement entravée au nom des restrictions anti-Covid.

Le scrutin s'est déroulé dans un calme apparent jeudi, mais sous la forte et oppressante présence de policiers anti-émeutes et de militaires, et sur fond de coupure d'internet, entrée samedi dans son 4e jour.

M. Wine a dénoncé des fraudes massives - telles que des bourrages d'urnes, des bulletins préremplis, des électeurs n'ayant reçu des bulletins que pour les législatives ou des agressions contre les observateurs de son parti, parfois chassés des bureaux de vote.

Vendredi, il a dénoncé les premiers résultats partiels de la présidentielle: "ce qui est annoncé est une mascarade complète, nous les rejetons".

35 ans de Museveni 

"Nous avons certainement remporté l'élection et nous l'avons largement remportée", a affirmé à la presse l'ancienne star de ragga, 38 ans et aux origines modestes, très populaire au sein de la jeunesse urbaine ougandaise.

Le scrutin a fait l'objet du "pire trucage jamais connu" en Ouganda, a-t-il assuré, promettant de fournir des preuves vidéos une fois l'accès à internet rétabli.

Le président de la Commission électorale Simon Mugenyi Byabakama a rejeté ces accusations de fraude, et demandé à M. Wine de "démontrer au pays de quelle manière (...) les résultats sont truqués".

Le secrétaire d'Etat adjoint américain aux Affaires africaines, Tibor Nagy, a estimé sur sur Twitter le vote "fondamentalement biaisé", dénonçant le refus d'accréditer des observateurs électoraux étrangers et "la violence et le harcèlement des responsables de l'opposition".

Il a estimé "essentiel le rétablissement immédiat et total des connexions à internet" et "exhorté tous les acteurs à la retenue et au rejet de la violence alors que les résultats sont annoncés".

La police a d'ores et déjà averti la population de ne pas sortir pour célébrer ou contester les résultats, se basant sur les règles sanitaires draconniennes de lutte contre le Covid-19, déjà utilisées pour empêcher les rassemblements de l'opposition durant la campagne.

Samedi, le domicile de M. Wine était toujours encerclé par des policiers et des militaires qui s'y sont déployés la veille.

Vendredi après-midi, M. Wine avait indiqué se "sentir menacé": "Ils ont sauté par dessus la clôture, ils sont venus dans l'enceinte (...) je ne sais pas pourquoi ils sont là, mais j'imagine que c'est pour me faire du mal".

Le porte-parole adjoint de l'armée, Deo Akiiki, a au contraire justifié la présence des militaires pour assurer la sécurité du candidat, affirmant qu'ils avaient empêché trois personnnes "d'accéder à sa maison".

M. Museveni dirige l'Ouganda depuis qu'il a pris le pouvoir à la tête d'un mouvement rebelle en 1986.

D'abord applaudi comme un leader moderne après les horreurs des régimes d'Idi Amin Dada et Milton Obote, il s'est progressivement mué en président autoritaire, écrasant toute opposition.

Son parti hégémonique, le Mouvement de Résistance nationale, a modifié deux fois la Constitution pour lui permettre de rester au pouvoir. En Afrique, seuls Teodoro Obiang Nguema en Guinée Equatoriale et Paul Biya au Cameroun ont passé plus de temps au pouvoir sans interruption.

Les trois quarts des 44 millions d'Ougandais ont moins de 30 ans et n'ont pas connu d'autre président que lui.


Macron, Starmer et Merz se sont entretenus avec Trump sur l'Ukraine

Le chancelier allemand Friedrich Merz, le Premier ministre britannique Keir Starmer, le président ukrainien Volodymyr Zelensky et le président français Emmanuel Macron s'assoient avant une réunion au 10 Downing Street, dans le centre de Londres, le 8 décembre 2025. (AFP)
Le chancelier allemand Friedrich Merz, le Premier ministre britannique Keir Starmer, le président ukrainien Volodymyr Zelensky et le président français Emmanuel Macron s'assoient avant une réunion au 10 Downing Street, dans le centre de Londres, le 8 décembre 2025. (AFP)
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  • Emmanuel Macron a tenu un appel de 40 minutes avec Donald Trump, Keir Starmer et Friedrich Merz pour discuter des efforts de médiation américains et d’une solution durable au conflit en Ukraine
  • Les dirigeants ont souligné un moment critique pour l’Ukraine et la sécurité euro-atlantique

PARIS: Emmanuel Macron a annoncé mercredi s'être entretenu au téléphone avec le président américain Donald Trump et d'autres dirigeants européens au sujet de l'Ukraine, "pour essayer d'avancer".

L'appel a duré 40 minutes, selon le président français. Le Premier ministre britannique Keir Starmer et le chancelier allemand Friedrich Merz ont pris part aussi à cet entretien, a précisé l'Élysée à l'AFP.

De même source, les dirigeants ont "discuté des derniers développements de la médiation engagée par les Etats-Unis et salué leurs efforts pour parvenir à une paix robuste et durable en Ukraine et mettre fin aux tueries".

"Ce travail intensif se poursuit et va se poursuivre dans les prochains jours", a ajouté l'Élysée. "Ils ont convenu qu'il s'agissait d'un moment critique pour l'Ukraine, pour son peuple et pour la sécurité commune de la région euro-atlantique", a-t-on complété.

Les trois dirigeants européens se sont réunis lundi à Londres avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky, pour lui apporter leur soutien appuyé au moment où il est de nouveau sous la pression des États-Unis pour faire des concessions afin de mettre fin à la guerre avec la Russie.

Emmanuel Macron et Keir Starmer doivent aussi présider jeudi une nouvelle réunion, par visioconférence, de la "coalition des volontaires", qui rassemble les soutiens de Kiev disposés à lui apporter des "garanties de sécurité" dans le cadre d'un éventuel futur cessez-le-feu ou accord de paix.


Guerre au Soudan: Washington sanctionne un réseau colombien

Les membres des Forces de soutien rapide célèbrent la prise d'El-Fasher en octobre. Les États-Unis ont sanctionné des individus et des entreprises pour leur implication présumée dans un réseau recrutant d'anciens militaires colombiens afin d'aider le groupe paramilitaire soudanais. (AFP/Fichier)
Les membres des Forces de soutien rapide célèbrent la prise d'El-Fasher en octobre. Les États-Unis ont sanctionné des individus et des entreprises pour leur implication présumée dans un réseau recrutant d'anciens militaires colombiens afin d'aider le groupe paramilitaire soudanais. (AFP/Fichier)
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  • Les États-Unis sanctionnent un réseau majoritairement colombien accusé de recruter d’anciens militaires — y compris des enfants soldats — pour soutenir les Forces de soutien rapide (FSR) au Soudan
  • Washington intensifie ses efforts diplomatiques avec l’Égypte, l’Arabie saoudite et d’autres partenaires pour obtenir une trêve

WASHINGTON: Les Etats-Unis ont annoncé mardi des sanctions à l'encontre d'un réseau principalement colombien, qui recrute des combattants en soutien aux forces paramilitaires au Soudan, tout en poursuivant leurs efforts diplomatiques en vue d'une trêve dans ce pays ravagé par la guerre.

Le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio s'est entretenu ce même jour avec ses homologues égyptien Badr Abdelatty et saoudien Fayçal ben Farhane, sur "la nécessité urgente de faire progresser les efforts de paix au Soudan", a indiqué le département d'Etat dans des communiqués.

La guerre au Soudan, qui a éclaté en avril 2023 et oppose les forces paramilitaires à l'armée soudanaise du général Abdel Fattah al-Burhane, a fait des milliers de morts et déplacé des millions de personnes, plongeant le pays dans la "pire crise humanitaire" au monde selon l'ONU.

Washington a récemment durci le ton vis-à-vis des Forces de soutien rapide (FSR), et appelé à l'arrêt des livraisons d'armes et le soutien dont bénéficient les FSR, accusés de génocide au Soudan.

Les efforts diplomatiques en faveur d'une trêve se sont récemment intensifiés, notamment de la part du président Donald Trump qui s'est dit "horrifié" par les violences dans le pays, sans résultat pour le moment.

Concernant le réseau sanctionné, il "recrute d'anciens militaires colombiens et forme des soldats, y compris des enfants, pour combattre au sein du groupe paramilitaire soudanais", selon un communiqué du département du Trésor.

"Les FSR ont montré à maintes reprises qu'elles étaient prêtes à s'en prendre à des civils, y compris des nourrissons et des jeunes enfants", a déclaré John Hurley, sous-secrétaire au Trésor chargé du terrorisme et du renseignement financier, cité dans le communiqué.

Les sanctions américaines visent quatre personnes et quatre entités, dont Alvaro Andres Quijano Becerra, un ressortissant italo-colombien et ancien militaire colombien basé dans les Emirats, qui est accusé de "jouer un rôle central dans le recrutement et le déploiement d'anciens militaires colombiens au Soudan".

Ces sanctions consistent essentiellement en une interdiction d'entrée aux Etats-Unis, le gel des éventuels avoirs et interdit de leur apporter un soutien financier ou matériel.

Selon Washington, depuis septembre 2024, des centaines d'anciens militaires colombiens ont combattu au Soudan aux côtés des FSR.

Ils ont participé à de nombreuses batailles, dont la récente prise d'El-Facher, la dernière grande ville du Darfour (ouest) tombée dans les mains des FSR fin octobre.


Nationalisation du rail: Londres dévoile ses trains aux couleurs de l'Union Jack

Une photographie aérienne montre la gare ferroviaire Temple Mills International, dans l'est de Londres, le 27 octobre 2025. (AFP)
Une photographie aérienne montre la gare ferroviaire Temple Mills International, dans l'est de Londres, le 27 octobre 2025. (AFP)
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  • Le gouvernement travailliste britannique dévoile le nouveau design des trains, aux couleurs de l’Union Jack
  • Après des décennies de privatisation marquées par retards, annulations et scandales, sept opérateurs sont déjà sous contrôle public et Great British Railways deviendra l’entité centrale du système ferroviaire

LONDRES: Le gouvernement travailliste du Royaume-Uni a présenté mardi le nouveau design des trains britanniques, aux couleurs de l'Union Jack, amorçant leur uniformisation dans le cadre de la nationalisation du secteur.

Le logo de la nouvelle entité qui chapeautera les trains britanniques, Great British Railways (GBR), ainsi que les nouvelles couleurs, commenceront à être "déployés au printemps prochain sur les trains" et les sites internet, souligne le ministère des Transports dans un communiqué.

Le projet de loi pour nationaliser le rail, actuellement en débat à la Chambre des Communes, avait été annoncé dès le retour des travaillistes au pouvoir en juillet 2024, après 14 ans de gouvernement conservateur.

"Sept grands opérateurs ferroviaires sont déjà sous contrôle public, couvrant un tiers de l'ensemble des voyages de passagers en Grande-Bretagne", est-il souligné dans le communiqué.

La compagnie ferroviaire South Western Railway, qui opère dans le sud-ouest de l'Angleterre, est devenue en mai dernier la première à repasser dans le giron public. Tous les opérateurs doivent être placés sous contrôle étatique d'ici la fin 2027.

La privatisation du secteur a eu lieu au milieu des années 1990 sous le Premier ministre conservateur John Major, dans la continuité de la politique libérale de Margaret Thatcher dans les années 1980.

Malgré la promesse d’un meilleur service, d’investissements accrus et de moindres dépenses pour l'Etat, le projet était alors très impopulaire, dénoncé par les syndicats, l'opposition, certains conservateurs et une large partie de la population.

Le nombre de passagers s'est accru dans un premier temps, tout comme les investissements.

Mais un déraillement causé par des micro-fissures dans les rails, qui a fait quatre morts en 2000, a profondément choqué l'opinion publique.

Les annulations et les retards sont aussi devenus monnaie courante et les passagers se sont plaints des prix.

Le réseau ferré est déjà redevenu public, géré par la société Network Rail.