Les hôpitaux libanais font les frais de la crise financière

Ce n’est pas la pandémie du coronavirus qui aura touché les hôpitaux libanais de plein fouet, mais bien la crise financière. Photo Joseph EID/AFP.
Ce n’est pas la pandémie du coronavirus qui aura touché les hôpitaux libanais de plein fouet, mais bien la crise financière. Photo Joseph EID/AFP.
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Publié le Samedi 11 juillet 2020

Les hôpitaux libanais font les frais de la crise financière

  • Le gouvernement doit près de 1,3 milliard de dollars depuis 2011 aux hôpitaux privés
  • Les paiements gouvernementaux des redevances aux hôpitaux privés ne sont pas effectués régulièrement

BEYROUTH: Une crise financière frappe les hôpitaux libanais, dans le contexte de la pandémie du coronavirus et du bouleversement économique actuel du pays.

A partir de lundi, l'une des deux sociétés qui fournissent les hôpitaux en oxygène ne le livrera qu'en échange d'un paiement en espèces en dollars, devenus rares dans le pays. La pénurie d'oxyde nitreux, utilisé dans la production de gaz anesthésiant, constitue un autre problème auquel sont confrontés les hôpitaux libanais.

Le Dr. Sleiman Haroun, président du Syndicat des hôpitaux du Liban, a déclaré qu'il était impossible d'effectuer des opérations sans ce produit essentiel.

« Il y a 136 hôpitaux privés au Liban et ils ont à présent cessé de recevoir de nouveaux cas, sauf s'il s'agit de cas urgents subventionnés par la Banque centrale du Liban », a-t-il déclaré à Arab News.

Les importateurs de fournitures médicales sont en difficulté car la Banque centrale retarde l'approbation des transferts d'argent, ce qui entrave les paiements pour l'importation de fournitures médicales.

« Les paiements gouvernementaux des redevances aux hôpitaux privés ne sont pas effectués régulièrement, y compris les cotisations en livres libanaises du ministère de la Santé, du Fonds national de sécurité sociale et des fonds de santé militaires... Les paiements gouvernementaux sont même inférieurs à ce que nous devons payer aux importateurs de fournitures médicales, et ils sont basés sur le taux de change officiel de 1 507 livres libanaises pour 1 dollar », a-t-il affirmé.

Le gouvernement doit près de 1,3 milliard de dollars depuis 2011 aux hôpitaux privés, alors que ces établissements doivent 350 millions de dollars aux fournisseurs d’équipements médicaux au cours des deux dernières années.

L'incapacité à traiter les patients est par ailleurs incompatible avec les engagements du Liban en tant que pays membre du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels.

Selon Human Rights Watch, ce pacte stipule que les pays doivent garantir le droit de chaque individu aux meilleures normes de santé physique et mentale. Les États doivent adopter les mesures nécessaires à la pratique de soins médicaux, et empêcher toute « diminution de la qualité des services de santé », comme l’impossibilité des individus à obtenir des médicaments qui leur étaient accessibles auparavant.

L'économie libanaise a toujours reposé sur un flux régulier de dollars, et la Banque centrale a rattaché la livre libanaise à la monnaie américaine depuis 1997, selon un taux de change fixe de 1 507 livres libanaises.

Cependant, au cours de la dernière décennie, la quantité de dollars sur le marché libanais a régulièrement diminué en raison d'un recul de la croissance économique, d'une diminution des envois de fonds des expatriés et de la guerre en Syrie.

Au cours du second semestre 2019, avec la baisse de confiance dans l'économie libanaise, les principaux déposants ont retiré leur argent des banques, aggravant la crise financière du pays avec une pénurie croissante de dollars sur le marché.

Le secteur bancaire, en réponse aux manifestations de rue de l'année dernière, a restreint les transferts d'argent vers l'étranger. Il a également gelé les dépôts américains, exerçant une pression sur la livre libanaise qui a chuté à 5 200 livres au marché noir et à un taux officiel de 3 200 livres, après que la Banque centrale a commencé à approvisionner le marché en dollars américains.

Le Liban importe toutes ses fournitures médicales de l'étranger. Les hôpitaux effectuent leurs paiements en livres libanaises, tandis que les importateurs paient en dollars, selon le taux officiel fixe.

La Banque centrale a décidé de subventionner 85 % des paiements pour les équipements médicaux en dollars, tandis que les entreprises doivent fournir 15 % du paiement à partir de dollars frais achetés au taux de change du marché.

« La Banque centrale a décidé de classer l'oxyde nitreux comme produit industriel non éligible aux subventions, alors qu'il s'agit d'un produit médical par excellence, et qu'aucune chirurgie ne pourrait être pratiquée sans ce type d'anesthésie, a confié Haroun. De plus, les usines libanaises qui fabriquent de l'oxygène gazeux sont elles aussi subventionnées et ont besoin de pièces de rechange. Ces dernières doivent être importées de l'étranger au moyen d'argent « frais », ce qui augmente la pression sur les hôpitaux. Ces établissements ont donc tous pris des mesures d'austérité en fermant des départements et en licenciant des employés et du personnel. Si la situation continue comme cela sans aucune réaction de notre part, nous nous dirigeons vers une catastrophe médicale. »

M. Haroun craint également une fuite des cerveaux du Liban dans le domaine médical, si la crise hospitalière se poursuit.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur ArabNews.com.


Israël rejette une enquête de l'ONU l'accusant de «génocide» à Gaza

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
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  • "Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué
  • Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens

JERUSALEM: Israël a "rejeté catégoriquement" mardi le rapport d'une commission d'enquête internationale indépendante des Nations unies qui l'accuse de commettre un "génocide" dans la bande de Gaza depuis octobre 2023.

"Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d'autres responsables israéliens.

En riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, Israël a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste palestinien a pris le pouvoir en 2007.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU et est vivement critiquée par Israël, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produit à Gaza et continue de (s'y) produire", a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

Elle a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

Le ministère des Affaires étrangères israélien a accusé les auteurs du rapport de "servir de relais au Hamas", affirmant qu'ils étaient "connus pour leurs positions ouvertement antisémites — et dont les déclarations horribles à l'égard des Juifs ont été condamnées dans le monde entier."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien.

L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.


«Gaza brûle», déclare le ministre israélien de la Défense après des frappes intenses

Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
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  • "Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas"
  • "Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza.

"Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré M. Katz sur X.

"Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée", a-t-il ajouté.

 


Le Qatar est le seul pays capable d'être un médiateur concernant Gaza, souligne Rubio

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  • Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza
  • "Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar"

TEL-AVIV: Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza, malgré une frappe israélienne ciblant des dirigeants du Hamas dans l'émirat.

"Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar," a déclaré M. Rubio aux journalistes alors qu'il se rendait à Doha depuis Israël.