Taxis volants: une trentaine d'acteurs pour faire décoller une filière française

Florian Reuter, PDG de la start-up allemande Volocopter GmbH (R) s'entretient avec le PDG adjoint d'Aeroports de Paris (ADP) en charge du développement, de l'ingénierie et de la transformation Edward Arkwright devant un transport aérien sans pilote Volocopter présenté à l'aéroport de Pontoise à Cormeilles -en-Vexin. (AFP)
Florian Reuter, PDG de la start-up allemande Volocopter GmbH (R) s'entretient avec le PDG adjoint d'Aeroports de Paris (ADP) en charge du développement, de l'ingénierie et de la transformation Edward Arkwright devant un transport aérien sans pilote Volocopter présenté à l'aéroport de Pontoise à Cormeilles -en-Vexin. (AFP)
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Publié le Lundi 18 janvier 2021

Taxis volants: une trentaine d'acteurs pour faire décoller une filière française

  • Volocopter «sera le premier acteur industriel à tester son véhicule VoloCity» à partir de juin, ont indiqué lors d'une conférence de presse Choose Paris Region, l'agence de promotion et d'attractivité internationale de la région Ile-de-France,
  • Des opérations de stationnement, de décollage et d'atterrissage seront réalisées en environnement aéronautique réel dans une zone réservée de l'aéroport de Pontoise (Val-d'Oise)

PARIS : La perspective d'un taxi volant dans le ciel de la région parisienne à l'horizon 2030 prend forme: une trentaine d'acteurs ont été sélectionnés pour participer à une filière de mobilité aérienne urbaine avec de premiers essais prévus dès cet été.

Volocopter «sera le premier acteur industriel à tester son véhicule VoloCity» à partir de juin, ont indiqué lors d'une conférence de presse Choose Paris Region, l'agence de promotion et d'attractivité internationale de la région Ile-de-France, l'opérateur de transport urbain RATP et le gestionnaire des aéroports parisiens Groupe ADP.

Des opérations de stationnement, de décollage et d'atterrissage seront réalisées en environnement aéronautique réel dans une zone réservée de l'aéroport de Pontoise (Val-d'Oise).

En tout, 150 candidats de 25 pays ont répondu à un appel à manifestation d'intérêt lancé à l'automne et articulé autour du véhicule, de l'infrastructure, des opérations, de l'intégration dans l'espace aérien et de l'acceptabilité par les riverains.

«S'il y a autant d'intérêt autour du VTOL (véhicule à décollage et atterrissage verticaux) ce n'est pas uniquement parce que ça fait rêver, c'est parce qu'il y a des qualités intrinsèques au projet qui expliquent cette mobilisation mais également la concurrence internationale pour pouvoir être une des zones du monde dans laquelle cette filière se structurera», a expliqué le directeur général exécutif de Groupe ADP, Edward Arkwright, au cours d'une conférence de presse.

Outre l'allemand Volocopter, qui présente la solution la plus mature selon les partenaires, ont été sélectionnés dans la catégorie «véhicule» (constructeurs et équipementiers): Ascendance Flight Technologies, le constructeur français du VTOL hybride Atea pour passagers, Ehang, le constructeur de VTOL électrique chinois pour passagers, H3 Dynamics, le développeur singapourien de systèmes VTOL à hydrogène, le Slovène Pipistrel, constructeur d'avions électriques et de VTOL logistiques, Vertical Aerospace (Royaume-Uni) pour son eVTOL VA-1X de transport de passagers, l'Américain Zipline, constructeur et opérateur de drones logistiques, Airbus et Safran Electronics & Defense. 

Un mode de transport complémentaire

Les essais réalisés à partir de juin seront la première étape du développement d'une filière de mobilité aérienne avec pour objectif de pouvoir proposer en 2030 une offre commerciale, et auparavant des démonstrations à l'occasion des Jeux Olympiques et Paralympiques en 2024.

VoloCity, entièrement électrique, est équipé de 18 moteurs et neuf batteries. Il peut transporter deux personnes dont un pilote. Il vole à 110 km/h, à une altitude de 400 à 500 mètres et avec une autonomie de 35 km.

Un premier prototype de Volocopter avait effectué un vol d'essai sur le front de mer de Singapour en octobre 2019.

«La question de l'autonomie est clé pour avoir une rentabilité économique», a commenté Marie-Claude Dupuis, directrice stratégie, innovation et développement du groupe RATP, précisant que dans tous les cas de figure il y aura toujours un pilotage, que ce soit à bord ou déporté du sol.

«Il n'y a pas photo. Le RER A c'est 1,4 million de voyageurs pas jour et dans notre perspective d'offre (de vols en VTOL, NDLR) en 2030 on sera plutôt sur quelques milliers de personnes par jour», selon elle: «l'idée ce n'est pas d'opposer les modes mais de les compléter».

Il s'agira aussi, selon les partenaires, de trouver le bon tarif pour répondre à des besoins de parcourir rapidement des distances de 30 km comme par exemple entre l'aéroport et le centre de Paris ou entre pôle d'affaires de la région ou encore de transporter des urgences sanitaires, des colis précieux, des réponses urgentes à des appels d'offres... 

«Le bon prix sera celui qui répond à une demande pour laquelle le temps a une valeur», résume Mme Dupuis. 

Selon une étude du cabinet de conseil Oliver Wyman publiée en novembre 2019, le futur marché des taxis volants pourrait représenter plus de 35 milliards de dollars en 2035 et concernerait 60 à 90 villes dans le monde, et surtout les mégapoles congestionnées d'Asie et d'Amérique.

 


Dix passeurs présumés jugés pour un naufrage meurtrier dans la Manche

Une femme passe devant les restes d'un bateau de contrebande endommagé sur la plage de Bleriot à Sangatte, près de Calais, dans le nord de la France, le 11 juin 2025. (AFP)
Une femme passe devant les restes d'un bateau de contrebande endommagé sur la plage de Bleriot à Sangatte, près de Calais, dans le nord de la France, le 11 juin 2025. (AFP)
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  • Trente-neuf migrants, dont huit mineurs, avaient pu être sauvés, mais quatre avaient été retrouvé morts et quatre autres n'ont jamais été retrouvés
  • La même nuit, sept autres départs d'embarcations clandestines avaient été dénombrés dans la Manche

LILLE: Dix hommes, dont huit Afghans, sont jugés à partir de lundi à Lille pour leur rôle présumé de passeurs dans le naufrage d'une embarcation clandestine qui avait fait quatre morts et quatre disparus dans la Manche en décembre 2022.

Parti entre 1H00 et 1H30 du matin dans la nuit du 13 au 14 décembre 2022, le canot, qui transportait en majorité des migrants afghans, avait fait naufrage à quelques kilomètres des côtes anglaises.

Trente-neuf migrants, dont huit mineurs, avaient pu être sauvés, mais quatre avaient été retrouvé morts et quatre autres n'ont jamais été retrouvés.

La même nuit, sept autres départs d'embarcations clandestines avaient été dénombrés dans la Manche.

Selon les éléments de l'enquête, alors que les migrants gonflaient le bateau avant le départ, plusieurs ont entendu une détonation, synonyme selon eux de crevaison. Les passeurs leur ont dit de ne pas s'en faire et qu'il s'agissait du seul bateau disponible pour eux.

D'après les témoignages des rescapés, il n'y avait pas assez de gilets de sauvetage pour tout le monde et aucune des personnes décédées n'en portait un. La température était glaciale et la mer très agitée.

Après une ou deux heures de traversée, un boudin a commencé à se dégonfler et l'eau à entrer dans l'embarcation, jusqu'à atteindre les genoux des passagers. Paniqués, ils se sont mis debout pour tenter de faire signe à un bateau. Mais le fond du canot, peu solide, a ployé sous leur poids et celui de l'eau, et tous se sont retrouvés à l'eau.

Neuf des prévenus sont jugés, jusqu'à vendredi, pour homicide involontaire par violation d'une obligation de sécurité, deux d'entre eux le sont pour blanchiment, tous pour aide au séjour irrégulier. Huit sont afghans, un syrien, un irakien.

Certains des prévenus sont soupçonnés d'avoir recruté des passeurs et assuré la logistique auprès des passagers, d'autres d'avoir géré l'organisation sur le camp de migrants de Loon-Plage (Nord), où vivaient les migrants avant leur tentative de traversée, toujours selon les éléments de l'enquête. D'autres encore sont jugés pour s'être occupés du transport des migrants vers la plage et de la mise à l'eau du canot, et deux pour avoir collecté une partie des paiements.

Le mineur sénégalais qui pilotait le canot est, lui, inculpé dans le cadre d'une procédure au Royaume-Uni.

Apparu en 2018, le phénomène des traversées de la Manche en petites embarcations est à l'origine de nombreux naufrages, le plus meurtrier ayant coûté la vie à 27 personnes en novembre 2021.

Depuis le début de l'année, au moins 15 migrants sont morts dans la Manche, bras de mer parmi les plus fréquentés du monde et où les conditions météorologiques sont souvent difficiles, selon un décompte de l'AFP à partir de chiffres officiels. En 2024, 78 étaient morts ainsi, un record.


Légion d'honneur, Sarkozy « prend acte », rappelant que la CEDH doit encore examiner son recours

La Cour d'appel a confirmé l'année dernière la condamnation de l'ancien président français Nicolas Sarkozy pour avoir tenté illégalement d'obtenir des faveurs d'un juge et lui a ordonné de porter un bracelet électronique à la cheville au lieu de purger une peine d'un an de prison. (Photo d'archive AFP)
La Cour d'appel a confirmé l'année dernière la condamnation de l'ancien président français Nicolas Sarkozy pour avoir tenté illégalement d'obtenir des faveurs d'un juge et lui a ordonné de porter un bracelet électronique à la cheville au lieu de purger une peine d'un an de prison. (Photo d'archive AFP)
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  • L'ex-président (2007-2012) a rappelé que son recours devant la CEDH « est toujours pendant ». Il l'avait déposé après sa condamnation devenue définitive en décembre, à un an de prison ferme pour corruption dans l'affaire des écoutes. 
  • Nicolas Sarkozy, déjà exclu de l'ordre national du Mérite, est ainsi devenu le deuxième chef de l'État français privé de cette distinction, après le maréchal Pétain.

PARIS : L'ancien président Nicolas Sarkozy a « pris acte » dimanche de son exclusion de la Légion d'honneur et rappelle que la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) doit encore se prononcer sur son recours dans l'affaire des écoutes, a indiqué son avocat Patrice Spinosi dans une déclaration transmise à l'AFP.

« Nicolas Sarkozy prend acte de la décision prise par le grand chancelier. Il n’a jamais fait de cette question une affaire personnelle », a affirmé Patrice Spinosi, soulignant que si l'ancien chef de l'État « a fait valoir des arguments juridiques, c’était au nom de la fonction même de président de la République ».

L'ex-président (2007-2012) a rappelé que son recours devant la CEDH « est toujours pendant ». Il l'avait déposé après sa condamnation devenue définitive en décembre, à un an de prison ferme pour corruption dans l'affaire des écoutes. 

« La condamnation de la France (par la CEDH) impliquera la révision de la condamnation pénale prononcée à l'encontre de Nicolas Sarkozy, en même temps que l’exclusion de l’ordre de la Légion d’Honneur ; l’une n’étant que la conséquence de l’autre », a assuré Patrice Spinosi.

Nicolas Sarkozy, déjà exclu de l'ordre national du Mérite, est ainsi devenu le deuxième chef de l'État français privé de cette distinction, après le maréchal Pétain, à qui la Légion d'honneur avait été retirée en 1945 pour haute trahison et intelligence avec l'ennemi.

« Ce lien avec le maréchal Pétain est indigne », a déclaré la porte-parole du gouvernement Sophie Primas (LR), prenant « acte » elle aussi de cette décision « automatique qui fait partie du code de la Légion d’Honneur ».

« Le président Sarkozy a été là pour la France à des moments extrêmement compliqués », a-t-elle déclaré, se disant « un peu réservée non pas sur la règle, mais sur ce qu’elle entraîne comme comparaison ».

« C'est une règle, mais c'est aussi une honte », a déploré sur franceinfo Othman Nasrou, le nouveau secrétaire général de LR et proche de Bruno Retailleau, apportant son « soutien et son respect » à l'ex-président.

À gauche, le député écologiste Benjamin Lucas s'est félicité de la décision, appelant sur X à ce que « la République prive de ses privilèges et de son influence institutionnelle celui qui a déshonoré sa fonction et trahi le serment sacré qui lie le peuple à ses élus, celui de la probité ».


Echanges de frappes entre Israël et l'Iran : la France renforce la vigilance sur son territoire

 Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau  (Photo AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (Photo AFP)
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  • « Il convient de porter une vigilance particulière à l'ensemble des sites qui pourraient être ciblés par des actes de terrorisme ou de malveillance de la part d'une puissance étrangère », a-t-il indiqué dans un télégramme
  • Le ministre a appelé à la mobilisation des services de renseignements, des forces de sécurité intérieure, des polices municipales et des élus locaux, ainsi que du dispositif Sentinelle.

PARIS : Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau a appelé les préfets à renforcer la vigilance sur le territoire national. Il a notamment demandé de cibler les lieux de culte, les rassemblements festifs et les intérêts israéliens et américains. Cette demande a été transmise par télégramme. Elle a été envoyée vendredi. Cela fait suite à l'attaque israélienne en Iran.

« Il convient de porter une vigilance particulière à l'ensemble des sites qui pourraient être ciblés par des actes de terrorisme ou de malveillance de la part d'une puissance étrangère », a-t-il indiqué dans un télégramme consulté par l'AFP, alors qu'Israël et l'Iran poursuivaient leurs échanges de frappes meurtrières.

Les hostilités ont été déclenchées par une attaque israélienne massive contre des sites militaires et nucléaires iraniens, à laquelle Téhéran riposte avec des missiles balistiques. 

Dans ce contexte, M. Retailleau demande aux préfets de porter « une attention particulière » à la sécurité des lieux de culte, des établissements scolaires, des établissements publics et institutionnels, ainsi que des sites à forte affluence, notamment au moment des entrées et des sorties, et ce, incluant les « rassemblements festifs, culturels ou cultuels ».

Ces mesures de protection renforcée s'appliquent également aux « intérêts israéliens et américains ainsi qu'aux établissements de la communauté juive ».

Le ministre a appelé à la mobilisation des services de renseignements, des forces de sécurité intérieure, des polices municipales et des élus locaux, ainsi que du dispositif Sentinelle.

Vendredi soir, le président Emmanuel Macron a annoncé un « renforcement » du dispositif Sentinelle, qui déploie des militaires en France, « pour faire face à toutes les potentielles menaces sur le territoire national ».