Washington barricadé à 48 heures de l'investiture de Joe Biden

La capitale des Etats-Unis se prépare à l’investiture de Joe Biden, dans un contexte inhabituellement tendu (Photo, AFP).
La capitale des Etats-Unis se prépare à l’investiture de Joe Biden, dans un contexte inhabituellement tendu (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 19 janvier 2021

Washington barricadé à 48 heures de l'investiture de Joe Biden

  • Des milliers de soldats de la Garde nationale, l'armée de réserve américaine, ont déjà été déployés, et ils seront jusqu'à 25 000, mercredi dans la capitale
  • L'immense esplanade du « National Mall », où des centaines de milliers d'Américains se pressent habituellement tous les quatre ans pour assister à la cérémonie, est elle aussi cadenassée

WASHINGTON: Le centre-ville de Washington avait des allures de camp retranché lundi, à 48 heures de la cérémonie d'investiture, mercredi sous haute surveillance, du président élu américain Joe Biden, qui a de nouveau appelé à l'unification d'un pays divisé.

Des milliers de soldats de la Garde nationale, l'armée de réserve américaine, ont déjà été déployés, et ils seront jusqu'à 25 000, mercredi dans la capitale, pour protéger une large « zone rouge » allant de la colline du Capitole, où Joe Biden et Kamala Harris prêteront serment mercredi, à la Maison Blanche. 

L'immense esplanade du « National Mall », où des centaines de milliers d'Américains se pressent habituellement tous les quatre ans pour assister à la cérémonie, est elle aussi cadenassée.

Les rues étaient quasiment vides lundi matin, en ce jour férié à la mémoire de l'icône des droits civiques Martin Luther King.

Le « MLK Day » est traditionnellement un jour de bénévolat pour les Américains.

Ce bénévolat « est une façon adéquate de guérir, unifier et reconstruire ce pays que nous aimons », a affirmé dans un message sur Twitter Biden, qui souhaite réconcilier des Américains profondément divisés après le mandat de Donald Trump.

Il a participé dans la matinée à une distribution de nourriture pour le compte d’une organisation caritative à Philadelphie, en Pennsylvanie.

A Washington, des militaires en armes et des policiers stationnés devant des véhicules blindés remplacent les badauds et la circulation dans des rues bloquées par des blocs de béton.

Au moins deux civils armés ont été arrêtés ces derniers jours aux abords de la « zone rouge ».

Fausse alerte

La ville reste traumatisée par l'assaut meurtrier sur le Capitole, le 6 janvier, quand des centaines de partisans de Donald Trump avaient envahi le siège du Congrès pour tenter d'invalider la victoire de l'ancien vice-président de Barack Obama.

Le président sortant, qui avait appelé ses supporteurs à marcher sur le Capitole, a été mis en accusation par la Chambre des représentants pour « incitation à l'insurrection » et son procès devant le Sénat pourrait s'ouvrir peu après l'investiture de son successeur.

Depuis le 6 janvier, près de 70 manifestants ont été inculpés pour avoir participé aux violences et des centaines de personnes font l'objet d'une enquête. Parmi eux, des élus et des membres anciens ou actifs des forces de l'ordre.

Afin de s'assurer que les Gardes nationaux ne présentent aucun risque pour la sécurité de la cérémonie d'investiture, le FBI a annoncé contrôler les antécédents des réservistes qui seront déployés mercredi.

« Nous voulons nous assurer que nous avons les bonnes personnes au sein de la bulle » qui protègera le président et la vice-présidente, a expliqué lundi sur Fox News le général William Walker, chef de la Garde nationale de Washington.

Signe de la tension qui règne dans la capitale fédérale, une répétition de la cérémonie au Congrès a été interrompue lundi matin et les participants ont été mis à l'abri en raison d'une « menace extérieure », selon la police, qui s'est avérée être une fausse alerte. 

Cérémonie exceptionnelle

Cette cérémonie d'investiture sera exceptionnelle à plus d'un titre : n'y assistera qu'un parterre limité d'invités et pas de public, en raison de la pandémie de coronavirus. Un champ de plus de 190 000 drapeaux a été planté sur l'esplanade du National Mall pour représenter ce public absent.

Absent également, Donald Trump quittera tôt mercredi la Maison Blanche pour sa résidence de Mar-a-Lago, en Floride. Il deviendra ainsi le premier président à refuser d'assister à la prestation de serment de son successeur depuis Andrew Johnson en 1869.

En attendant, le milliardaire républicain se prépare à gracier ou commuer les peines de prison d'une centaine de personnes, selon plusieurs médias.

Ces derniers mois, Donald Trump a gracié des collaborateurs et des proches condamnés dans le cadre de l'enquête sur une possible collusion entre la Russie et son équipe de campagne en 2016. Tous avaient pour point commun leur absence de coopération avec la justice.

La liste, qui pourrait être rendue publique mardi, pourrait contenir les noms de Julian Assange, le fondateur de Wikileaks, celui du rappeur Lil Wayne, qui risque jusqu'à 10 ans de prison pour possession d'une arme à feu, ou celui d'un célèbre médecin condamné pour fraude.

Il pourrait aussi gracier certains de ses partisans poursuivis pour l'assaut contre le Capitole.

« Et s'il graciait ces personnes qui sont des terroristes du Capitole ? », s'est alarmée dimanche la cheffe des démocrates au Congrès, Nancy Pelosi.

Cette perspective inquiète même au sein du camp républicain. « Demander une grâce pour ces personnes serait une mauvaise chose », a dimanche sur Fox New le sénateur Lindsey Graham, un proche de Trump.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.