Au-delà de la visite de Schenker: l’Algérie à l’heure de la transition américaine

L’Algérie, à l’instar d’autres pays – et comme des hommes politiques et des diplomates américains de tout premier plan –, souhaiterait que la question du Sahara occidental soit de nouveau évoquée par la nouvelle administration américaine (Photo, Fournie)
L’Algérie, à l’instar d’autres pays – et comme des hommes politiques et des diplomates américains de tout premier plan –, souhaiterait que la question du Sahara occidental soit de nouveau évoquée par la nouvelle administration américaine (Photo, Fournie)
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Publié le Jeudi 25 août 2022

Au-delà de la visite de Schenker: l’Algérie à l’heure de la transition américaine

  • La visite en Algérie du sous-secrétaire d’État américain David Schenker, à quelques jours de la fin du mandat du président Trump, a suscité des interrogations et des commentaires
  • Au-delà de la visite elle-même, c’est bel et bien le contexte régional dans lequel elle est intervenue qui soulève des questions

ALGER: La visite en Algérie du sous-secrétaire d’État américain David Schenker, à quelques jours de la fin du mandat du président Trump, a suscité des interrogations et des commentaires, aussi bien de la part des analystes qu’au sein de l’opinion publique nationale algérienne. Car cette visite a eu lieu dans un contexte régional marqué à la fois par des défis sécuritaires immenses et par une situation interne en proie à un ralentissement économique lié aux effets de la pandémie. 

Au-delà de la visite elle-même, c’est donc bel et bien le contexte régional dans lequel elle est intervenue qui soulève des questions – notamment parce que Trump aura attendu la toute fin de son mandat, «les prolongations» en quelque sorte, pour reconnaître la «souveraineté» du royaume du Maroc sur le Sahara occidental, en contrepartie de la normalisation des relations entre Rabat et Tel-Aviv. 

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Visite en Algérie du sous-secrétaire d’État américain David Schenker (Photo, AFP)

Une décision anachronique 

Loin de plaire à l’Algérie, la décision américaine a également provoqué une véritable levée de boucliers aux États-Unis et à l’ONU notamment: considérée comme anachronique par beaucoup, elle semblait totalement sortir du cadre établi et des principes sur lesquels s’appuyait jusque-là la politique extérieure américaine. Selon ses détracteurs, cette décision contredit non seulement les positions que ce pays a adoptées jusqu’alors au sujet du Sahara occidental mais, bien pire, elle foule au pied le principe du droit à l’autodétermination, auquel les États-Unis doivent leur origine et leur indépendance. 

Cette décision n’a pas manqué d’être fustigée, d’une manière particulièrement directe et crue, par le ministère algérien des Affaires étrangères. Ce dernier, dans un communiqué, fait savoir qu’elle n’a «en réalité aucun effet légal». Par ailleurs, il n’oublie pas de souligner, avec les formules diplomatiques de rigueur, l’inconsistance et l’inconséquence d’une telle démarche provenant d’une grande puissance, véritable chef de file du conseil de sécurité de l’ONU. 

Une question de sécurité nationale 

Au-delà du fait que l’Algérie considère la question du soutien au droit des peuples sahraouis à décider librement de leur avenir comme une question de principe et un élément fondateur de sa politique étrangère, les hauts responsables algériens commencent, ces derniers temps, à évoquer un autre facteur, autrement plus sensible. Ils affirment que le dossier du Sahara occidental, s’il soulève des questions de décolonisation et de droit, constitue avant tout pour l’Algérie un enjeu de sécurité nationale. C’est dans cette logique que se construisent les motivations stratégiques de l’Algérie, qui ne peut que rejeter la décision de Trump. 

Toutefois, certains s’interrogent: pourquoi l’Algérie a-t-elle donc accepté de recevoir l’émissaire du département d’État à un moment si peu propice? La réponse à cette question est également à chercher dans la tradition diplomatique algérienne qui, selon un ancien diplomate algérien interrogé par Arab News en français, est basée sur le principe selon lequel «on traite avec les États et non avec les gouvernements». Selon cet homme, qui s’est exprimé sous le couvert de l’anonymat, «M. Schenker a d’abord été reçu en tant que responsable américain, et non uniquement en sa qualité de représentant de l’administration Trump». 

La nuance est ici de taille, car même si l’Algérie est foncièrement opposée à la décision de Trump, ses dirigeants ne perdent pas de vue une autre réalité, autrement plus importante, que la raison et le pragmatisme leur impose. «Les gouvernements défilent, mais l’État reste; cet État se trouve être la première puissance économique et militaire du monde, et c’est avec lui que l’Algérie ambitionne de développer des liens multiformes», rappelle ainsi l’ancien diplomate. 

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Depuis quarante ans, l'Algérie soutient le Front Polisario, mouvement politique armé, qui demande l'indépendance du Sahara occidental.La récente décision de Donald Trump de reconnaître la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental à fait monter la tension d'un cran dans toute la région (Photo, Fournie)

Dans un contexte de transition du pouvoir aux États-Unis, l’Algérie lorgne, comme la plupart des pays du monde, du côté du prochain locataire de la Maison Blanche. Le président élu, Joe Biden, a déjà donné le ton et il a promis de mettre de l’ordre non seulement dans la maison américaine, mais aussi dans la politique étrangère du pays, fortement bousculée par la diplomatie pour le moins atypique du président Trump. 

«Un rétropédalage» difficile à imaginer 

C’est ce que nous confirme Akram Kharief, journaliste et fondateur de Menadefense, un site d’information sur la défense et la sécurité. Dans un entretien pour Arab News, M. Kharief estime que «la décision unilatérale de Trump a provoqué des dissonances, y compris au sein de son propre camp politique. Sinon, comment expliquer les sorties de Christopher Ross et de James Baker, deux républicains qui n’ont pas manqué de dénoncer cette décision hâtive?» 

Selon le spécialiste des questions sécuritaires, les premières nominations de Joe Biden montrent que les principales personnes chargées de ces dossiers vont «probablement renouer avec la vision classique et impartiale des anciennes administrations américaines; quant à l'idée d'un rétropédalage, elle reste un peu difficile à imaginer» confie-t-il. 

M. Kharief trouve exagéré que l’Algérie fustige des manœuvres étrangères destinées à déstabiliser le pays. «Il est vrai que l'Algérie est entourée de problèmes (guerre civile en Libye, terrorisme dans le Sahel, crise au Sahara occidental) et qu’elle est finalement devenue un pays très résilient, l’un des plus stables de la région; mais cela s'est aussi fait aux dépens de certaines libertés politiques et sociales», explique-t-il. 

L’Algérie, à l’instar d’autres pays – et comme des hommes politiques et des diplomates américains de tout premier plan –, souhaiterait que la question du Sahara occidental soit de nouveau évoquée par la nouvelle administration américaine. Et, s’il est fort probable que la décision de Trump ait rompu avec la tradition d’impartialité de la politique étrangère américaine dans cette partie du monde, l’administration Biden aura les cartes en main, pendant toute la durée de son mandat, pour remettre la pendule de Washington à l’heure de la crédibilité régionale. 


Gaza: la Défense civile annonce 20 personnes tuées par des tirs israéliens en allant chercher de l'aide

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
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  • "Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile
  • Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile

GAZA: La Défense civile de Gaza a indiqué que 20 personnes avaient été tuées lundi par des tirs de l'armée israélienne en allant chercher de l'aide humanitaire dans le territoire palestinien ravagé par les bombardements après plus de vingt mois de guerre.

Contactée par l'AFP, l'armée israélienne a dit qu'elle se renseignait.

"Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, ajoutant que ces personnes étaient rassemblées près d'un site de distribution d'aide.

"Elles attendaient de pouvoir accéder au centre d'aide américain à Rafah pour obtenir de la nourriture, lorsque l'occupation a ouvert le feu sur ces personnes affamées près du rond-point d'al-Alam", dans le sud de la bande de Gaza, a détaillé M. Bassal en indiquant que les tirs avaient eu lieu de 05H00 et 07H30 (02H00 et 04H30 GMT).

Il a ajouté que les victimes avaient été transférées vers des hôpitaux du sud du territoire palestinien, lesquels ne fonctionnent plus que partiellement depuis des jours en raison des combats et des pénuries de fournitures médicales.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile.

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël.

L'ONU refuse de travailler avec cette organisation en raison de préoccupations concernant ses procédés et sa neutralité.

Des photographes de l'AFP ont constaté ces derniers jours que des Gazaouis se réunissaient à l'aube près de sites de distribution d'aide, malgré la crainte de tirs lors des rassemblements.

La bande de Gaza est menacée de famine, selon l'ONU.

 


Ehud Barak : seule une guerre totale ou un nouvel accord peut arrêter le programme nucléaire iranien

Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
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  • S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée
  • M. Barak a déclaré que les frappes militaires étaient "problématiques", mais qu'Israël les considérait comme justifiées

LONDRES : L'ancien Premier ministre israélien Ehud Barak a prévenu que l'action militaire d'Israël ne suffirait pas à retarder de manière significative les ambitions nucléaires de l'Iran, décrivant la république islamique comme une "puissance nucléaire de seuil".

S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée.
"À mon avis, ce n'est pas un secret qu'Israël ne peut à lui seul retarder le programme nucléaire de l'Iran de manière significative. Probablement plusieurs semaines, probablement un mois, mais même les États-Unis ne peuvent pas les retarder de plus de quelques mois", a-t-il déclaré.

"Cela ne signifie pas qu'ils auront immédiatement (une arme nucléaire), ils doivent probablement encore achever certains travaux d'armement, ou probablement créer un dispositif nucléaire rudimentaire pour le faire exploser quelque part dans le désert afin de montrer au monde entier où ils se trouvent.

M. Barak a déclaré que si les frappes militaires étaient "problématiques", Israël les considérait comme justifiées.

"Au lieu de rester les bras croisés, Israël estime qu'il doit faire quelque chose. Probablement qu'avec les Américains, nous pouvons faire plus".

L'ancien premier ministre a déclaré que pour stopper les progrès de l'Iran, il faudrait soit une avancée diplomatique majeure, soit un changement de régime.

"Je pense que l'Iran étant déjà ce que l'on appelle une puissance nucléaire de seuil, le seul moyen de l'en empêcher est soit de lui imposer un nouvel accord convaincant, soit de déclencher une guerre à grande échelle pour renverser le régime", a-t-il déclaré.

"C'est quelque chose que nous pouvons faire avec les États-Unis.

Mais il a ajouté qu'il ne pensait pas que Washington avait l'appétit pour une telle action.

"Je ne crois pas qu'un président américain, ni Trump ni aucun de ses prédécesseurs, aurait décidé de faire cela".

Israël a déclenché des frappes aériennes à travers l'Iran pour la troisième journée dimanche et a menacé de recourir à une force encore plus grande alors que certains missiles iraniens tirés en représailles ont échappé aux défenses aériennes israéliennes pour frapper des bâtiments au cœur du pays.

Les services d'urgence israéliens ont déclaré qu'au moins 10 personnes avaient été tuées dans les attaques iraniennes, tandis que les autorités iraniennes ont déclaré qu'au moins 128 personnes avaient été tuées par les salves israéliennes.


La fondation Morooj présente ses projets au salon néerlandais « GreenTech »

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
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  • Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.
  • À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

RIYAD : La Fondation pour le développement de la couverture végétale, connue sous le nom de Morooj, a présenté ses projets phares lors du salon Greentech Amsterdam, un salon international dédié à l'horticulture qui s'est tenu du 10 au 12 juin dans la capitale néerlandaise, dans le cadre de la délégation saoudienne.

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.

La fondation a également présenté des exemples de ses partenariats stratégiques avec divers secteurs publics et privés, ainsi qu'avec des organisations internationales. 

Les projets présentés comprenaient la plantation de millions de mangroves, le verdissement des zones autour des mosquées, la promotion de la participation communautaire aux campagnes d'assainissement environnemental et les efforts de réhabilitation des réserves naturelles dans diverses régions du Royaume, tous relevant de l'Initiative verte saoudienne.

Le PDG de la fondation, Wael Bushah, a déclaré que sa participation à GreenTech démontrait une fois de plus la détermination du Royaume à renforcer son leadership dans le secteur environnemental à l'échelle internationale.

L'exposition est l'un des principaux événements mondiaux consacrés aux innovations environnementales et aux technologies agricoles durables. Elle est également l'occasion de nouer de nouveaux partenariats et d'échanger des connaissances sur les dernières innovations en matière d'agriculture durable, de reboisement et de restauration des écosystèmes. 

À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

Le rôle de la fondation, qui consiste à renforcer sa présence internationale et à échanger des expériences fructueuses avec diverses entités et organisations environnementales mondiales, a été essentiel pour atteindre les objectifs de l'Initiative verte saoudienne, fondée dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

La SGI, qui a célébré son deuxième anniversaire au début de cette année, a renforcé l'ambition du Royaume de devenir un contributeur clé aux efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique et d'amélioration de la durabilité environnementale, notamment en promouvant les énergies renouvelables, en protégeant les zones terrestres et marines, et en atteignant la neutralité carbone au niveau national d'ici 2060, entre autres initiatives. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com