Pour la France, dernier arrêt avant un nouveau confinement?

Des policiers municipaux s'assurent du respect du couvre-feu en mars 2020 à Colombes près de Paris. (AFP).
Des policiers municipaux s'assurent du respect du couvre-feu en mars 2020 à Colombes près de Paris. (AFP).
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Publié le Vendredi 22 janvier 2021

Pour la France, dernier arrêt avant un nouveau confinement?

  • Il faut "donner sa chance de fonctionner" au couvre-feu avancé à 18H00, a résumé jeudi soir le ministre de la Santé, Olivier Véran, sur TF1
  • Mais si la situation empirait, notamment à cause du variant anglais, plus contagieux, "nous pourrions être amenés à prendre des mesures plus dures, ça peut aller jusqu'à un confinement", a-t-il prévenu

PARIS: Renforcement des gestes barrières, test négatif demandé aux frontières : le gouvernement prend de nouvelles mesures pour éviter une nouvelle vague épidémique de Covid-19, rendue plus dangereuse par ses variants, mais n'exclut pas un troisième confinement en moins d'un an.


Il faut "donner sa chance de fonctionner" au couvre-feu avancé à 18H00, a résumé jeudi soir le ministre de la Santé, Olivier Véran, sur TF1, alors que le nombre de cas positifs s'est stabilisé la semaine dernière, à 128.551.

Plus de 500 000 morts en Allemagne

Nettement moins touchée par la première vague du printemps que ses voisins, l'Allemagne, frappée de plein fouet par la seconde vague, a battu récemment des records quotidiens de décès et de contaminations. La tendance est en baisse depuis une semaine, mais les chiffres restent élevés (859 morts ces dernières 24 heures).

Pour cette raison, les autorités ont durci mardi jusqu'à mi-février l'arsenal anti-Covid (masques obligatoires dans les commerces et transports publics, télétravail jusqu'à mi-mars, fermeture maintenue des restaurants et cafés...), face à la crainte d'une propagation de nouveaux variants du virus plus contagieux.

Mais si la situation empirait, notamment à cause du variant anglais, plus contagieux, "nous pourrions être amenés à prendre des mesures plus dures, ça peut aller jusqu'à un confinement", a-t-il prévenu. Les bars, restaurants, lieux culturels et salles de sport privées sont déjà fermés en France depuis la fin octobre.


"L'hypothèse du confinement est de plus en plus probable", a indiqué vendredi une source gouvernementale.


"On est en fait dans la dernière chance", a ajouté sur France Inter Arnaud Fontanet, épidémiologiste à l'Institut Pasteur et membre du conseil scientifique qui guide les choix de l'exécutif. 

Adieu masques maison 

Face à la menace de ce variant VOC 202012/01 qui a submergé le système hospitalier au Royaume-Uni, la France va exiger des voyageurs européens un test PCR négatif réalisé dans les 72 heures avant leur arrivée. Cette obligation, qui entre en vigueur dimanche à 00h00, ne s'appliquera pas aux travailleurs frontaliers ni au transport terrestre.


Après une recommandation du Haut conseil de la santé publique (HCSP), le gouvernement appelle désormais aussi la population à bannir certains masques en tissus, dont ceux faits maison, jugés pas assez filtrants, une mesure dont l'application sera toutefois difficile à contrôler.


Autre changement, la distance de sécurité nécessaire, au-dessous de laquelle on peut être considéré cas contact quand on ne porte pas de masque, va passer de un à deux mètres. Cela aura notamment des conséquences dans le traçage des cas par l'Assurance maladie.

 

Ursula von der Leyen La situation sanitaire est "très grave""

Réunie jeudi soir en sommet virtuel consacré à la pandémie, l'Europe des 27 s'apprête également à serrer encore la vis.

"Nous sommes de plus en plus inquiets au sujet des différents variants" du coronavirus, a déclaré la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, estimant que "tous les voyages non essentiels" devaient "être fortement déconseillés (...) en raison de la situation sanitaire très grave". 

L'agence européenne chargée des épidémies a relevé à "élevé/très élevé" le risque lié aux nouveaux variants. "Le message essentiel est de se préparer à une escalade rapide de la rigueur des mesures dans les semaines à venir afin de préserver les capacités de soins, ainsi que d'accélérer les campagnes de vaccination", a-t-elle prévenu.


Ces mesures vont-elles suffire ? "Si c'est oui on peut tenir encore, si on voit (que le variant anglais) continue de progresser il faudra rapidement malheureusement faire ce que les Anglais et les Irlandais ont fait", c'est-à-dire un confinement strict, a prévenu Arnaud Fontanet. Il rappelle que le masque, l'hygiène des mains, le nettoyage des surfaces et l'aération sont "absolument essentiels".


Mais ce sont aussi les vaccins qui permettront de sortir de la crise. Jeudi soir, Olivier Véran a de nouveau défendu les résultats du gouvernement sur sa campagne de vaccination, qui a essuyé de nombreuses critiques, d'abord pour sa lenteur, désormais pour un supposé manque de transparence sur le nombre de doses arrivant dans les centaines de centres installés.


Selon le dernier décompte du ministère de la Santé, 823.567 personnes (résidents en Ehpad, plus de 75 ans en ville, professionnels de santé ou malades atteints de certaines pathologies) avaient reçu la première injection jeudi soir, contre 480.000 trois jours plus tôt.

Covid-19 Le gouvernement s'efforce de maintenir le calendrier scolaire

Epreuves anticipées du bac remplacées par du contrôle continu mais pas d'allongement prévu des vacances de février à ce stade: face au regain de l'épidémie de Covid-19, le gouvernement s'adapte pour tenter de maintenir le calendrier scolaire aussi longtemps que possible.

A l'heure où la propagation rapide de nouveaux variants du virus fait craindre un nouveau confinement, le ministre de l'Education nationale Jean-Michel Blanquer a réaffirmé vendredi son objectif: "tenir au maximum les calendriers" pour "ne pas troubler les familles et les élèves".

Il a ainsi écarté à ce stade tout allongement des vacances de février (à partir du 6 février pour la première zone), parfois évoqué parmi les mesures possibles pour contenir la pandémie en France. 

"On a toujours tous les scénarios en tête mais les vacances de février ont vocation à être à la date prévue, durer deux semaines pour chacune des zones et ne pas être changées", a déclaré M. Blanquer sur RTL, tout en précisant que cette décision "peut encore évoluer en fonction de la situation".

Le ministre s'est voulu rassurant en jugeant l'impact du Covid limité et stable en milieu scolaire. "Nous restons sur une sorte de plateau" avec un "taux de positivité" inchangé de "0,3% sur des milliers de tests" pratiqués sur les enfants et les adultes, notamment dans les collèges et les lycées, a-t-il affirmé.

M. Blanquer a également indiqué que la plateforme Parcoursup, qui devait intégrer les notes des épreuves de mars, prendrait en compte les moyennes et appréciations portées lors des deux premiers trimestres.

Il a enfin annoncé que les élèves de terminale qui passent l'épreuve de philosophie auraient le choix entre trois (et non plus deux) sujets, et que ceux qui passent le français pourraient y présenter un nombre de textes réduit à 14.

Ces aménagements vont permettre aux élèves de travailler avec davantage de "sérénité" et "jusqu'au bout", y compris en juin. "On en a besoin" au vu des perturbations et retards engendrés depuis des mois, a souligné le ministre.

Dernière cascade 

Sur TF1, Olivier Véran a affiché une stratégie très ambitieuse, à 70 millions de vaccinés fin août, soit la totalité de la population française. Un peu plus tôt, il s'était montré beaucoup plus prudent devant la commission des lois du Sénat, en prévoyant que "même avec la meilleure organisation et tous les approvisionnements qui arriveraient en temps et en heure, nous ne pourrions avoir vacciné tous les publics fragiles d'ici à l'été", soit 25 à 30 millions de personnes.


Dans l'immédiat, Arnaud Fontanet appelle aussi à accélérer la cadence des enquêtes mesurant la propagation des variants. Après une première cartographie la semaine dernière, selon laquelle 1 à 2% des cas de Covid sont issus du variant anglais, Santé publique France a dit espérer de nouveaux résultats, "si possible la semaine prochaine".


Alors que le Portugal, confronté à une flambée des contaminations, a fermé ses écoles, le ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer a répété vendredi sur RTL que les vacances de février ne seraient pas rallongées. Mais dans un courrier adressé jeudi soir aux enseignants, il a annoncé que les premières épreuves de spécialité du nouveau baccalauréat, prévues en mars, seraient annulées au profit du contrôle continu.


Si la situation épidémique semble s'être stabilisée, celle des hôpitaux reste tendue. Depuis cette semaine, le nombre d'admissions de patients atteints du virus est repassé au-dessus des 10.000 sur les sept derniers jours, pour un total de malades hospitalisés de 25.699, dont 2.866 en réanimation, des chiffres en lente progression.


La France a encore compté 358 morts de patients Covid-19 à l'hôpital jeudi, soit un total de 71.998 décès depuis le début de l'épidémie. Dans la liste des célébrités emportées par cette maladie, s'est ajouté le nom du célèbre cascadeur Rémy Julienne, mort à l'âge de 90 ans.


Paris salue la conférence de New York et poursuit l’initiative avec Riyad

Le président français Emmanuel Macron s'adresse aux médias lors d'une visite des entrepôts du Croissant-Rouge égyptien où est stockée l'aide destinée à Gaza, dans la ville frontalière égyptienne d'El-Arish, en Égypte, le 8 avril 2025. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron s'adresse aux médias lors d'une visite des entrepôts du Croissant-Rouge égyptien où est stockée l'aide destinée à Gaza, dans la ville frontalière égyptienne d'El-Arish, en Égypte, le 8 avril 2025. (AFP)
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  • Paris et Riyad poussent pour une reconnaissance collective de l’État palestinien
  • La France appelle à un cessez-le-feu, la levée du blocus et le désarmement du Hamas

PARIS: Sur fond de crise humanitaire d’une cruauté inqualifiable dans la bande de Gaza, le président Emmanuel Macron a annoncé une opération de largage de vivres conduite par la France, avec le soutien de la Jordanie, des Émirats arabes unis et de l’Allemagne.

« Face à l’urgence absolue, nous venons de conduire une opération de largage de vivres à Gaza », a déclaré le chef de l’État sur X, en remerciant les partenaires impliqués et saluant l’engagement des forces armées françaises.

Mais, de son point de vue, ces largages restent insuffisants : « Il faut qu’Israël ouvre un plein accès humanitaire », a-t-il insisté, réitérant l’exigence française d’une levée immédiate du blocus des aides.

Au-delà de la réponse d’urgence, Paris entend porter une initiative diplomatique structurante : la conférence internationale co-présidée à New York par la France et l’Arabie saoudite a marqué un tournant en posant un cadre politique ambitieux.

Cette conférence, tenue en l’absence des États-Unis et d’Israël, a réuni plus de 40 ministres et 120 participants, aboutissant à l’adoption d’un plan d’action en 42 points.

Malgré les réticences et le scepticisme ambiants, elle a permis l’émergence d’une dynamique inédite vers la reconnaissance de l’État palestinien et un processus de paix régional.

Le plan d’action validé à New York constitue désormais un socle politique partagé entre acteurs européens, puissances arabes, Union européenne et Ligue arabe.

Ce texte appelle à un cessez-le-feu immédiat à Gaza, à la libération de tous les otages, à l’acheminement massif de l’aide humanitaire, mais surtout à la mise en œuvre concrète de la solution à deux États.

Il prévoit notamment un processus progressif de désarmement du Hamas, condition indispensable à la stabilisation durable de la région.

Pour la France, ce texte marque une rupture avec l’impasse diplomatique des dernières décennies et propose pour la première fois un mécanisme concerté de démilitarisation et de réintégration de Gaza dans le giron de l’Autorité palestinienne.

Le document évoque même la possibilité de confier les armes du Hamas à une tierce partie sous supervision internationale, afin de garantir qu’elles ne soient plus utilisées.

Ce volet, essentiel pour Israël, est aussi le fruit d’un consensus entre les États arabes partenaires, y compris ceux perçus comme proches du Hamas.

Sur le front politique, Paris se réjouit de l’effet de levier de la conférence : peu après, plusieurs pays — Portugal, Royaume‑Uni, Canada — ont annoncé leur volonté de reconnaître l’État palestinien, à l’occasion de l’Assemblée générale des Nations unies en septembre.

Une coalition de volontaires est en train de se constituer : quinze États, aux côtés de la Ligue arabe et de l’Union européenne, ont d’ores et déjà signé une déclaration commune en ce sens.

La France espère ensuite entraîner d’autres partenaires européens, notamment l’Allemagne. « Nous continuons à travailler en E3 avec nos partenaires allemands et britanniques », indique une source haut placée.

Si Berlin reste prudent, des signes d’évolution apparaissent dans les récentes déclarations de sa ministre des Affaires étrangères. Paris entend maintenir ces échanges diplomatiques jusqu’à septembre.

Contrairement aux critiques israéliennes et américaines, la France affirme que cette dynamique de reconnaissance ne constitue pas un obstacle à la paix, mais un levier pour la relancer.

Le président Macron estime que cette reconnaissance, inscrite dans un cadre politique exigeant — avec une gouvernance palestinienne réformée et un désarmement du Hamas — peut rebâtir les conditions d’une solution durable.

Les ruptures des négociations avec le Hamas sont antérieures aux annonces de Paris, souligne-t-on à l’Élysée, et ne peuvent donc pas lui être imputées.

La reconnaissance collective envisagée en septembre serait également un signal fort en direction des modérés palestiniens, en particulier l’Autorité palestinienne, qui s’est engagée début juin à respecter une série d’exigences posées par la communauté internationale en matière de gouvernance et de lutte contre la corruption.

Un des apports majeurs de la conférence de New York est l’introduction formelle de la question du désarmement du Hamas dans un cadre diplomatique multilatéral.

Jusqu’ici marginalisée ou qualifiée d’irréaliste, cette exigence est clairement codifiée dans le plan d’action. Des discussions sont en cours, y compris sur l’exil éventuel de certains cadres du mouvement auprès d’États tiers.

Le Hamas n’a pas accepté ces conditions, mais le message politique est clair : son isolement au sein du monde arabe s’accentue et sa marge de manœuvre se rétrécit.

Face à cette dynamique, Israël et l’administration américaine ont haussé le ton, estimant qu’une reconnaissance unilatérale de la Palestine constituerait une « insulte » aux victimes israéliennes du 7 octobre.

Le président américain Donald Trump a même imposé des sanctions ciblées contre certains membres de l’Autorité palestinienne et de l’OLP, en contradiction avec les efforts en cours pour renforcer cette autorité.

La position américaine révèle un décalage croissant avec une partie de la communauté internationale, y compris des alliés traditionnels, en raison de son soutien inconditionnel à Israël, malgré l’ampleur des pertes civiles à Gaza et la persistance de la colonisation en Cisjordanie.

Cet état de fait suscite déjà des interrogations en Europe, où des pays comme la Suède exigent, par exemple, le gel de la partie commerciale de l’accord d’association entre l’Union européenne et Israël.

La France, de son côté, entend poursuivre cette dynamique au-delà de la conférence de New York. Un sommet est prévu les 21 et 22 septembre, juste avant l’Assemblée générale de l’ONU, pour réunir les États prêts à reconnaître collectivement la Palestine et à faire vivre ce nouveau cadre politique.

« Il s’agit d’une coalition inédite, qui repose sur un équilibre entre exigences sécuritaires et reconnaissance des droits politiques du peuple palestinien », souligne-t-on à Paris.

En réaffirmant l’exigence d’un cessez-le-feu immédiat, la levée du blocus humanitaire, la libération des otages, mais aussi le désarmement du Hamas et la mise en place d’un État palestinien souverain, la France, de concert avec l’Arabie saoudite, tente de reconstruire une architecture de paix.


La défiance à l'égard de Macron et de Bayrou au plus haut, selon un sondage Paris, France

Le Premier ministre français François Bayrou et le président français Emmanuel Macron assistent à une réunion avec les élus de Nouvelle-Calédonie et les représentants de l'État au palais de l'Élysée, à Paris, le 12 juillet 2025. (AFP)
Le Premier ministre français François Bayrou et le président français Emmanuel Macron assistent à une réunion avec les élus de Nouvelle-Calédonie et les représentants de l'État au palais de l'Élysée, à Paris, le 12 juillet 2025. (AFP)
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  • La défiance à l'égard du président Emmanuel Macron s'est accrue en juillet pour atteindre le niveau le plus élevé de son second quinquennat
  • Le Premier ministre François Bayrou a établi un nouveau record d'impopularité, selon un sondage Elabe pour Les Echos publié jeudi

PARIS: La défiance à l'égard du président Emmanuel Macron s'est accrue en juillet pour atteindre le niveau le plus élevé de son second quinquennat, tandis que le Premier ministre François Bayrou a établi un nouveau record d'impopularité, selon un sondage Elabe pour Les Echos publié jeudi.

Près des trois quarts des Français interrogés (73%) affirment ne pas faire confiance au chef de l'Etat et la moitié (49%) va jusqu'à "ne pas lui faire du tout confiance", le niveau le plus élevé atteint de son second mandat, qu'il n'a dépassé qu'une seule fois depuis son arrivée à l'Elysée en 2017 au plus fort de la crise des gilets jaunes en décembre 2018.

Selon le sondage, seuls 21% des Français font confiance à Emmanuel Macron, soit un point de moins qu'en juin et 6 de perdus par rapport à mars.

Pour François Bayrou, qui a présenté à la mi-juillet les mesures d'économie prévues par le gouvernement dans son projet de budget pour l'année prochaine, la chute se poursuit avec seulement 12% des Français qui disent lui faire confiance, soit un nouveau record d'impopularité (-2 points).

La défiance à l'égard du chef du gouvernement a progressé, avec 80% des Français (+5 points en un mois) qui disent ne pas lui faire confiance et 56% qui affirment ne pas lui faire "du tout" confiance, soit un bond de 9 points depuis juin.

Au classement des personnalités, le RN Jordan Bardella conserve la première place avec 39% des Français (+3 points) qui ont une image positive de lui, devant l'ancien Premier ministre Edouard Philippe (37%) et Marine Le Pen (35%).

A gauche, le mieux classé est l'ancien président François Hollande qui s'installe en huitième position grâce à un bond de 6 points en un mois.

Sondage réalisé par internet les 29 et 30 juillet auprès d'un échantillon de 1.000 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas. Marge d'erreur entre 1,4 et 3,1 points.


Accord EU-USA: Bayrou juge que la France a été "un peu seule"

Le Premier ministre français, François Bayrou, s'adresse à la presse après une visite au siège de Tracfin, le service de lutte contre le blanchiment d'argent du ministère des Finances, à Montreuil, près de Paris, le 31 juillet 2025. (AFP)
Le Premier ministre français, François Bayrou, s'adresse à la presse après une visite au siège de Tracfin, le service de lutte contre le blanchiment d'argent du ministère des Finances, à Montreuil, près de Paris, le 31 juillet 2025. (AFP)
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  • Le Premier ministre, François Bayrou, a jugé jeudi que la France avait été "un peu seule" dans la bataille commerciale face aux Etats-unis
  • Le chef du gouvernement, qui avait vivement critiqué lundi l'accord commercial conclu entre l'Union européenne et les Etats-Unis, déplorant une "soumission" de l'Europe, a estimé que ce n'était "pas la fin de l'histoire"

PARIS: Le Premier ministre, François Bayrou, a jugé jeudi que la France avait été "un peu seule" dans la bataille commerciale face aux Etats-unis, en marge d'un déplacement dans les locaux de Tracfin, organisme de lutte contre la criminalité financière, à Montreuil (93).

Le chef du gouvernement, qui avait vivement critiqué lundi l'accord commercial conclu entre l'Union européenne et les Etats-Unis, déplorant une "soumission" de l'Europe, a estimé que ce n'était "pas la fin de l'histoire", et qu'il fallait "un processus encore pas totalement élucidé de ratification" de cet accord.

"Il y a à vérifier quelle est la portée exacte de ces accords, et les Etats auront d'une manière ou d'une autre leur mot à dire", a-t-il ajouté.

"Je sais que toutes les autorités françaises, et en particulier le président de la République (Emmanuel Macron), ont été ceux qui se sont battus le plus contre des concessions qu'on considérait comme excessives", a-t-il affirmé avant de s'interroger: "Est-ce que nous avons été un peu seuls? Oui".

"Est-ce qu'on a le sentiment qu'à l'intérieur de l'Union européenne, des forces politiques et économiques étaient plutôt sur une ligne de trouver des accommodements? Oui", a-t-il ajouté, en estimant que de son point de vue, "la voie pour l'Europe est une voie d'affirmation et de résistance quand il faut et de fierté le plus souvent possible".

La classe politique française a été unanime à dénoncer l'accord conclu entre le président américain, Donald Trump, et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, qui prévoit notamment une hausse de 15% des droits de douane sur les exportations européennes.

Le président Emmanuel Macron a déploré mercredi en Conseil des ministres que l'Union européenne n'ait pas été assez "crainte" dans ses négociations commerciales avec les Etats-Unis, affirmant que la France continuerait de faire montre "d'exigence et de fermeté" dans la suite des discussions.