L’exposition virtuelle Turath se penche sur l’influence artistique des Arabes aux USA

En 1891, Assad Ghosn peignait des portraits et des paysages. (Photo fournie)
En 1891, Assad Ghosn peignait des portraits et des paysages. (Photo fournie)
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Publié le Samedi 23 janvier 2021

L’exposition virtuelle Turath se penche sur l’influence artistique des Arabes aux USA

  • «Nous voulions montrer que les Arabes font partie intégrante de la scène culturelle américaine», affirme Akram Khater, co-organisateur de l’exposition en ligne Turath
  • Dans les cinq sections de l'exposition, Turath met en avant des écrivains, des artistes et des musiciens qui ont prospéré grâce à leur art, sans avoir la renommée de certains de leurs contemporains comme Amin Rihani et Khalil Gibran

DUBAÏ: Ils disent que l'histoire se répète… Les troubles politiques au Liban et la guerre civile en Syrie ont conduit à un exode alarmant de milliers de jeunes Arabes instruits, à la recherche de sécurité et de meilleures opportunités à l'étranger. Ce n’est pas la première fois. Une émigration semblable avait eu lieu il y a un siècle au Levant.

Au début des années 1900, les États-Unis représentaient en effet une destination majeure pour les immigrants du monde entier. On estime qu’environ 100 000 Arabes, originaires pour la plupart de la Syrie et du Liban modernes (alors appelés «Grande Syrie» sous domination ottomane) se sont rendus en Amérique entre 1880 et 1940, à la recherche d’une prospérité économique.

Une nouvelle exposition virtuelle – intitulée Turath («héritage» en arabe) – met à l’honneur les récits de la première communauté arabe américaine, et rend hommage à leur art méconnu, de la peinture au spectacle.

Turath, qui sera disponible en ligne tout au long de l’année 2021, a été organisée par le centre Moise A. Khayrallah pour les études sur la diaspora libanaise de la Carolina State University. Le directeur du centre est le Dr Akram Khater, professeur d’histoire libanais, arrivé aux États-Unis en 1978, peu après le début de la guerre civile. Il a expliqué à Arab News pourquoi cette exposition était capitale.

 «Les Arabes aux États-Unis ne font pas vraiment partie du récit de l'Amérique», explique Akram Khater, qui a co-organisé Turath. «Nous ne faisons pas partie de la construction de l’Amérique d’aujourd’hui. Dans l’esprit de la plupart des Américains, nous sommes perçus comme antiaméricains par excellence – assimilés aux terroristes, aux extrémistes religieux – et le 11-Septembre n’a fait qu’amplifier cette perception, de sorte que nous sommes devenus des étrangers. Nous voulions montrer que non seulement nous vivons ici depuis cent cinquante ans, comme beaucoup d'autres immigrants, mais aussi que nous sommes partie intégrante de la scène culturelle américaine.»

Kawkab Amirka, 15 avril 1892, Khayrallah Center Archive. (Photo fournie)
Kawkab Amirka, 15 avril 1892, Khayrallah Center Archive. (Photo fournie)

Pour témoigner de cette histoire méconnue, le centre s’est associé à plusieurs institutions de renom, notamment le Musée national arabo-américain du Michigan et le Comité national libanais de Gibran, afin de rendre accessible au public une série d’objets historiques et d’images d’archives. Le résultat est fascinant et peut être déconcertant pour certains. L’exposition rassemble un exemplaire du premier journal arabe d'Amérique du Nord, Kawkab Amirka, datant de 1892 («Étoile de l’Amérique»), une ancienne machine à écrire sophistiquée Remington en langue arabe, ainsi qu’une rare photographie des années 1920 de l'actrice Mary Nash dans le magazine Vogue, sur laquelle elle porte des bijoux de la journaliste devenue designer Marie Azeez el-Khoury.

L’exposition accorde une place importante aux femmes. «Elles ont fait partie de l'immigration depuis le tout début», explique Akram Khater. «Les femmes ont toujours travaillé, aussi bien dans les usines textiles que dans la culture, elles étaient entrepreneuses et productrices. Il ne s’agit pas de romancer l’histoire et d’affirmer qu’elles étaient toutes fortes, certaines ne l’étaient pas, tout comme certains hommes qui ont été brisés par l’immigration. C’était dur, il fallait laisser derrière soi tout ce qu’on connaissait pour aller dans des lieux ou vous étiez, au mieux, tolérés.»

À travers les cinq sections de l'exposition, Turath met en avant des écrivains, des artistes et des musiciens qui ont prospéré grâce à leur art, mais qui n'ont pas obtenu la même reconnaissance que leurs contemporains plus populaires – les intellectuels Amin Rihani et Khalil Gibran, qui étaient membres de The Pen League de New York, plus connue en arabe sous le nom «Al-Rabita al-Qalamiyya ».

«Gibran est très impressionnant, il a accompli beaucoup de choses, mais il n’était pas le seul. Il faisait partie d'un mouvement, et c'est ce que nous cherchons à mettre en avant. Nous présentons ici une sélection de personnalités culturelles arabes qui ont connu un succès aux États-Unis», affirme Akram Khater.

La romancière

Afifa Karam (1883-1924)
Afifa Karam (1883-1924)

«Tu n'as pas de droits sur mon corps, que tu as acheté à mon père avec de l'argent. Auparavant, c’était son droit, mais maintenant c’est devenu le mien», a écrit un jour cette défenseuse passionnée des droits des femmes, qui a publié son premier roman alors qu’elle n’était âgée que d’une vingtaine d’années.

Née dans une famille maronite, Afifa Karam a quitté sa ville côtière libanaise d'Amchit à l'âge de 14 ans pour aller vivre à Shreveport, en Louisiane.

Sa carrière littéraire et journalistique est impressionnante. Elle a rédigé des articles dans le journal Al-Hoda sur les questions féminines et inauguré les premières revues féminines arabes, dont The New World: A Ladies’ Monthly Arabic MagazineLe Nouveau monde: un magazine arabe mensuel pour les femmes») pour la diaspora. Ses romans dénonçaient ouvertement le patriarcat, les mariages arrangés, et affirmaient le droit des femmes à vivre librement. Au fil des ans, Karam a été surnommée «défenseuse de la femme syrienne» et «princesse de la plume».

 

L'artiste

Assad Ghosn (1877-1941)
Assad Ghosn (1877-1941)

En 1891, Assad Ghosn, spécialiste du portrait et des paysages, a étudié la peinture à l’huile à la prestigieuse Accademia di Belle Arti di Roma en Italie. Il s’est installé aux États-Unis en 1904, et a ouvert un atelier à Brooklyn, à New York, pour finir par déménager à Richmond, en Virginie. Le Centre Khayrallah a travaillé en étroite collaboration avec la famille Ghosn pour préserver le précieux matériel du patrimoine de l'artiste.

Outre le portrait classique de Ghosn de trois femmes inconnues assises côte à côte, une de ses œuvres se démarque des autres: son formidable portrait du début du XIX siècle du célèbre éditeur Naoum Mokarzel, né au Mont-Liban. Détournant le regard, Mokarzel tient un stylo – synonyme de son attachement de longue date aux mots – et le journal arabe Al-Hoda L’Orientation»), qu'il a fondé à Philadelphie en 1898.

 

L’actrice

Rahme Haidar (1886-1939)
Rahme Haidar (1886-1939)

Une carte interactive de l’exposition indique que, entre les années 1910 et 1930, Haidar, oratrice publique (et princesse), née à Baalbeck, a donné des conférences sur la Grande Syrie et la Terre Sainte dans des églises aux quatre coins des États-Unis – de Washington à la Floride – et au Canada. Haidar portait souvent des vêtements orientaux et interprétait des scènes bibliques musicales. Elle a aussi réalisé des films, dirigeant les acteurs et jouant également dans Gems of the EastLes Joyaux du Levant»).

En 1927, un article dans The Windsor Star en Ontario a publié ces paroles cruciales adressées à son public: «Mon but ce soir est de vous apporter une connaissance plus claire de la Syrie et des Syriens et de corriger de nombreuses fausses impressions qui sont courantes à propos de mon pays. C'est une terre minuscule, chère au cœur de chaque chrétien, mais une terre qui est passée de main en main, et qui a été volée et renversée par de nombreuses nations».

 

Le musicien

Alexandre Maloof (1884-1956)
Alexandre Maloof (1884-1956)

Les amateurs de musique de la vieille école vont pouvoir se régaler, car Turath regroupe une collection éclectique de disques vinyles d'anciens labels arabes tels que Cleopatra Records et Arabphon. Alexandre Maloof, oudiste, pianiste et compositeur accompli qui a vécu à New York, a fondé une maison de disques et un orchestre éponymes. L’un de ses morceaux les plus connus est America Ya HilwaÔ Belle Amérique»), qu’il a composé en 1912, quand le président William Taft avait demandé aux Américains de faire des propositions pour un hymne national américain.

En raison de la portée évocatrice des chansons et des émotions fortes qu’elles procuraient – en plus d’une tournée organisée à travers le pays – des musiciens comme Maloof, ont eu une influence bien plus grande que les poètes sur la société arabo-américaine, qui avaient tendance à évoluer dans les cercles élitistes, affirme Khater. «Si vous êtes [un immigré] à Shreveport, en Louisiane, ou quelque part dans le Wisconsin, vous n’entendez pas beaucoup la langue arabe, sauf dans la cuisine avec votre famille. Vous gardez vos traditions pour votre lieu de culte ou pour la maison, mais, à l’extérieur, vous devez vous intégrer  pour que les gens ne se sentent pas trop menacés. Et puis vous sortez, et vous entendez le son du oud… Je pense que les gens ont dû être émus aux larmes par ces mots.»

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur arabnews.com


L’artiste saoudienne met en lumière le riche paysage culturel de l’Asir à travers ses œuvres

L'artiste Arafat Al-Asimi a déclaré qu'elle se sentait le plus à l'aise dans la nature et les dessins de paysages traditionnels. (Fourni)
L'artiste Arafat Al-Asimi a déclaré qu'elle se sentait le plus à l'aise dans la nature et les dessins de paysages traditionnels. (Fourni)
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  • Arafat Al-Asimi a surmonté de nombreux défis pour s’imposer comme artiste en tant que femme

MAKKAH : Les montagnes verdoyantes de la région d’Asir en Arabie saoudite ont nourri la vision artistique d’Arafat Al-Asimi.

En évoquant ses débuts, Al-Asimi confie qu’elle aime utiliser des couleurs pastel pour représenter des paysages naturels et patrimoniaux. Les montagnes, les vallées, les nuances des forêts et le climat unique de la région ont nourri son imagination artistique.

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L’artiste Arafat Al-Asimi affirme se sentir chez elle au cœur de la nature et des paysages traditionnels. (Fournie)

Elle explique se sentir profondément liée à la nature et aux dessins de paysages traditionnels, en particulier ceux inspirés de l’Asir, car ils traduisent son fort sentiment d’appartenance et lui procurent un équilibre et un confort psychologique.

Elle partage également sa passion pour l’intégration de la calligraphie arabe dans ses œuvres, soulignant combien cette pratique allie esthétique visuelle et identité culturelle.


Le programme Saudi Game Champions soutient les talents locaux pour une portée mondiale

Le programme a proposé plus de 180 heures d'ateliers spécialisés et plus de 1 500 heures de mentorat, auxquels ont participé 25 studios de jeux saoudiens. (Fourni)
Le programme a proposé plus de 180 heures d'ateliers spécialisés et plus de 1 500 heures de mentorat, auxquels ont participé 25 studios de jeux saoudiens. (Fourni)
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  • Le programme comprenait plusieurs étapes : un Game Jam, des phases d'incubation et d'accélération, et une cérémonie de clôture célébrant les réalisations et les talents locaux
  • L'initiative vise à aider les participants à entrer sur le marché avec des normes élevées de qualité et de professionnalisme

RIYAD : Le Centre de l'entrepreneuriat numérique du ministère des communications et des technologies de l'information a conclu le programme Saudi Game Champions, une initiative de neuf mois visant à soutenir la croissance des studios de développement du pays.

Le programme comprenait plusieurs étapes : un Game Jam, des phases d'incubation et d'accélération, et une cérémonie de clôture célébrant les réalisations et les talents locaux.

L'initiative vise à aider les participants à entrer sur le marché avec des normes élevées de qualité et de professionnalisme.

Elle a offert plus de 180 heures d'ateliers spécialisés et plus de 1 500 heures de mentorat, auxquels ont participé 25 studios de jeux d'Arabie saoudite.

Lors de la cérémonie de clôture, Hussain Al-Safwan de LIMELESS Studio a remporté le prix du changement audacieux, tandis que Fahad Al-Jumaan de Hero Galaxy Studio a reçu le prix de l'inspiration.

Mostafa Fares a reçu le prix de la créativité et son collègue Ali Aseeri le prix du choix du public, tous deux représentant SYMMETRIC STUDIO.

Cette initiative s'inscrit dans le cadre des efforts plus vastes déployés par le centre pour renforcer le rôle du Royaume dans l'industrie mondiale du jeu.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Bella Hadid, nostalgique, plaide la cause de la Palestine

Le top model américano-néerlando-palestinien Bella Hadid a fait vibrer les médias sociaux ce week-end en partageant sur Instagram un carrousel réconfortant de photos d'enfance rares. La jeune femme de 28 ans a ravi ses fans avec des clichés de ses jeunes années. (Getty Images)
Le top model américano-néerlando-palestinien Bella Hadid a fait vibrer les médias sociaux ce week-end en partageant sur Instagram un carrousel réconfortant de photos d'enfance rares. La jeune femme de 28 ans a ravi ses fans avec des clichés de ses jeunes années. (Getty Images)
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  • La mannequin américano-néerlando-palestinienne Bella Hadid a fait sensation ce week-end sur les réseaux sociaux en partageant un carrousel attendrissant de photos d’enfance rares sur Instagram

DUBAI: La mannequin américano-néerlando-palestinienne Bella Hadid a fait sensation ce week-end sur les réseaux sociaux en partageant un carrousel attendrissant de photos d’enfance rares sur Instagram. Âgée de 28 ans, elle a ravi ses fans avec des clichés de ses premières années.

La série commence par une photo de Bella déguisée en cow-girl, coiffée d’un chapeau de paille et chaussée de bottes, lors d’une sortie sur le thème de la ferme.

En légende du carrousel, elle écrit en évoquant sa « petite Bella intérieure » :
« Je la serre dans mes bras aujourd’hui. Une enfant souriante et heureuse. Elle détestait l’appareil photo. Est-ce que ça a changé !? »

Elle ajoute : « Oh et surtout… au cas où vous auriez oublié… LIBÉREZ LA PALESTINE !!!!! Je sais que cette petite boule d’énergie l’aurait crié sur tous les toits. »

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Plus tôt ce mois-ci, Hadid a aussi collaboré avec la maison Chopard, qui a publié de nouvelles images de campagne mettant en vedette la mannequin portant des pièces de haute joaillerie, à l’approche de la Semaine de la couture à Paris.

Dans une photo, elle arbore un collier de diamants orné d’une grande pierre jaune. Sur une autre, elle porte un ensemble assorti composé de boucles d’oreilles pendantes en saphirs et diamants, d’un collier coordonné et d’une bague imposante.

« @BellaHadid incarne l’essence de la haute joaillerie : rayonnante, raffinée, inoubliable. Un hommage à l’élégance intemporelle à l’approche de la Semaine de la Couture à Paris », a écrit Chopard sur Instagram.

Hadid collabore avec la maison suisse depuis 2017, année où elle est devenue l’un des visages de ses collections de haute joaillerie. Elle est depuis apparue dans plusieurs campagnes et a porté leurs créations lors d’événements majeurs comme le Festival de Cannes, le Met Gala ou encore la Fashion Week de Paris.

L’été de Bella Hadid a été bien rempli. En juin, avec l’aide de ses proches, elle a élargi son label de beauté Orebella en lançant une gamme d’accessoires.

La mannequin s’est associée aux fondatrices de Wildflower Cases, Sydney et Devon Lee Carlson, pour une collaboration en édition limitée comprenant deux produits : une coque iPhone et un bracelet parfumé.

Sur Instagram, Hadid a écrit pour l’occasion : « Je me sens comme la fille la plus chanceuse du monde de pouvoir créer avec mes sœurs de la beauté. La vie est belle quand on peut voir ses amies réussir. Tellement fière de vous deux. Tellement fière de nos équipes. Tellement fière de nous. Je vous aime tous — merci d’avoir donné vie à cette vision. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com