Le souffle révolutionnaire donne un nouvel élan au cinéma soudanais

Les invités assistent au lancement de la sixième édition du Festival du film indépendant du Soudan, un événement annuel d'une semaine de projections, de forums de discussion et d'événements de réseautage axés sur le cinéma indépendant comme forme d'expression artistique pour le débat et le changement social, organisé par la Sudan Film Factory dans la capitale Khartoum le 21 janvier 2020. (ASHRAF SHAZLY / AFP)
Les invités assistent au lancement de la sixième édition du Festival du film indépendant du Soudan, un événement annuel d'une semaine de projections, de forums de discussion et d'événements de réseautage axés sur le cinéma indépendant comme forme d'expression artistique pour le débat et le changement social, organisé par la Sudan Film Factory dans la capitale Khartoum le 21 janvier 2020. (ASHRAF SHAZLY / AFP)
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Publié le Samedi 23 janvier 2021

Le souffle révolutionnaire donne un nouvel élan au cinéma soudanais

  • De nombreux cinémas avaient fermé sous le règne de Béchir. Ils sont aujourd'hui autorisés mais leur réouverture a été perturbée par la pandémie de nouveau coronavirus
  • En 2020, le documentaire "The Art of Sin", du réalisateur Ibrahim Mersal, raconte l'histoire d'Ahmed Umar, un artiste soudanais homosexuel et réfugié en Norvège qui retourne dans son pays pour voir sa mère

LE CAIRE: Plusieurs films soudanais traitant d'enjeux sociopolitiques ont été acclamés sur la scène internationale mais peinent à obtenir la même reconnaissance au Soudan, où ils incarnent l'émergence d'un nouveau cinéma nourri par la révolution qui a chassé du pouvoir Omar el-Béchir en 2019.

En tête de ceux-ci, "Tu mourras à 20 ans", réalisé par Amjad Abou Alala, a été le premier film soudanais sélectionné aux Oscars et le premier à être diffusé sur la plateforme en ligne Netflix.

En 2019, le film a raflé plusieurs récompenses internationales à la Mostra de Venise ou encore aux Journées cinématographiques de Carthage.

Dans ce long-métrage, un mystique soufi prédit la mort à 20 ans du protagoniste Muzamil, qui vit effarouché, dans une sinistre inquiétude, jusqu'à sa rencontre avec un vieux réalisateur misanthrope qui l'initie à l'hédonisme. Un hymne à la liberté questionnant le rigorisme religieux, fait impensable il y a encore quelques années dans ce pays très majoritairement musulman.

Réclamant liberté, paix et justice sociale, les Soudanais sont massivement descendus dans la rue fin 2018, un mouvement aboutissant en avril 2019 à la destitution du président Omar el-Béchir.

"Besoin de rêves" 

Au pouvoir durant 30 ans, l'autocrate a été à la tête d'un régime conservateur, sécuritaire et liberticide dans un pays déchiré par des conflits dont le plus meurtrier, celui au Darfour (ouest), a fait près de 300.000 morts et 2,5 millions de déplacés, selon l'ONU.

"Nous nous sommes lancés en sachant combien notre société a besoin de nos rêves", raconte M. Alala.

Les jeunes cinéastes soudanais agissent "sans les complexes, le manque de confiance en soi ou la frustration dont ont souffert les générations précédentes", selon lui.

Pour le directeur de l'initiative culturelle Sudan Film Factory, Talal Afifi, le gouvernement de Béchir avait "fait avorter toutes les initiatives culturelles et artistiques et combattu (...) la diversité et la liberté d'opinion".

Sa plateforme a organisé ces dix dernières années une trentaine d'ateliers de scénario, de réalisation, de montage et a produit plus de 60 courts-métrages mis à l'honneur dans des festivals internationaux. 

Le nouvel élan du cinéma soudanais est né d'un "travail acharné datant d'avant" même la chute de Béchir, estime M. Afifi, la révolution numérique rendant la réalisation de films bien plus abordable.

De nombreux cinémas avaient fermé sous le règne de Béchir. Ils sont aujourd'hui autorisés mais leur réouverture a été perturbée par la pandémie de nouveau coronavirus.

Le Musée national soudanais a organisé quelques projections, mais les films n'ont pas été diffusés dans les grands cinémas.

Les réalisateurs soudanais font face à d'autres défis. Hajooj Kuka, qui a réalisé "Beats of the Antonov", film primé à l'international en 2014, a été condamné à deux mois de prison en 2020 pour "nuisance publique" alors qu'il répétait une pièce de théâtre. Il a été libéré quelques semaines plus tard après appel.

"Saut dans le vide"

Ces dernières années, d'autres oeuvres soudanaises ont retenu l'attention des critiques, comme "Talking about trees", de Suhaib Gasmelbari, sacré meilleur documentaire à la Berlinale en 2019.

Le film suit un groupe de réalisateurs retraités qui cherche à faire rouvrir un cinéma en plein air à Oumdourman, la ville jumelle de Khartoum.

S'attaquant au sexisme dans le pays conservateur, le documentaire de la réalisatrice Marwa Zein "Khartoum Offside" met, lui, en scène des footballeuses qui se battent pour pouvoir vivre leur passion, après l'interdiction officielle de la pratique de ce sport aux femmes. Il a également été primé à l'international.

En 2020, le documentaire "The Art of Sin", du réalisateur Ibrahim Mersal, raconte l'histoire d'Ahmed Umar, un artiste soudanais homosexuel et réfugié en Norvège qui retourne dans son pays pour voir sa mère.

La plupart de ces réalisateurs en vogue ont vécu des années à l'étranger, comme Mme Zein, M. Gasmelbari ou M. Alala, qui vit à Dubaï depuis son enfance.

"Nous sommes des enfants de la diaspora, c'est pourquoi notre analyse des affaires des Soudanais est critique", commente ce dernier.

Et si la reconnaissance à l'étranger constitue une preuve indéniable de réussite, M. Alala craint que le nouvel essor du cinéma soudanais revienne à un "saut dans le vide" car il n'a bénéficié d'"aucun soutien officiel".

Mais il reconnaît qu'il "serait injuste de demander au nouveau gouvernement de porter ce fardeau alors que l'économie est dévastée".


« I like it hot ! » : J. Lo fait sensation à Abou Dhabi

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  • Jennifer Lopez, 56 ans, prouve qu’elle reste l’une des artistes les plus enflammées au monde

ABOU DHABI: De retour à Abou Dhabi après son spectacle magistral en février, Jennifer Lopez a dansé toute la soirée mardi à l’Etihad Arena sur l’île de Yas dans le cadre de sa tournée mondiale « Up All Night ».

En interprétant ses tubes cultes comme « On the Floor », « Ain’t Your Mama » et « Dance Again », Lopez a fait monter la température avec son énergie débordante et ses chorégraphies percutantes.

Même si j’ai regretté que « Jenny From the Block » n’ait pas bénéficié d’un moment à elle, Lopez l’a tout de même interprétée en medley avec « We Will Rock You » de Queen.

Pour célébrer ses 56 ans, elle a chanté « Birthday », le single sorti le 24 juillet, très applaudi par le public.

La superstar a remercié ses fans et les a encouragés à s’aimer les uns les autres et à suivre ce qu’ils aiment.

Elle a également plaisanté sur la chaleur intense des Émirats. « I like it hot ! », a-t-elle lancé en se ventilant.

Avec plusieurs changements de tenues et des plages musicales bien calibrées, le show a alterné entre titres dynamiques, ballades lentes et medleys.

Lopez a rendu hommage à sa culture latino en interprétant quelques-uns de ses succès en espagnol, notamment « Qué Hiciste » et « Si Una Vez ».

Elle a chanté en dansant le flamenco, vêtue d’une tenue inspirée du traje de flamenca, la robe traditionnelle des femmes aux festivals andalous.

L’artiste n’est pas étrangère au Golfe : elle avait déjà fait sensation en avril lors du Grand Prix d’Arabie saoudite de F1 à Djeddah, puis en novembre dernier à Riyad pour l’événement « 1001 Seasons of Elie Saab ».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L’artiste saoudienne met en lumière le riche paysage culturel de l’Asir à travers ses œuvres

L'artiste Arafat Al-Asimi a déclaré qu'elle se sentait le plus à l'aise dans la nature et les dessins de paysages traditionnels. (Fourni)
L'artiste Arafat Al-Asimi a déclaré qu'elle se sentait le plus à l'aise dans la nature et les dessins de paysages traditionnels. (Fourni)
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  • Arafat Al-Asimi a surmonté de nombreux défis pour s’imposer comme artiste en tant que femme

MAKKAH : Les montagnes verdoyantes de la région d’Asir en Arabie saoudite ont nourri la vision artistique d’Arafat Al-Asimi.

En évoquant ses débuts, Al-Asimi confie qu’elle aime utiliser des couleurs pastel pour représenter des paysages naturels et patrimoniaux. Les montagnes, les vallées, les nuances des forêts et le climat unique de la région ont nourri son imagination artistique.

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L’artiste Arafat Al-Asimi affirme se sentir chez elle au cœur de la nature et des paysages traditionnels. (Fournie)

Elle explique se sentir profondément liée à la nature et aux dessins de paysages traditionnels, en particulier ceux inspirés de l’Asir, car ils traduisent son fort sentiment d’appartenance et lui procurent un équilibre et un confort psychologique.

Elle partage également sa passion pour l’intégration de la calligraphie arabe dans ses œuvres, soulignant combien cette pratique allie esthétique visuelle et identité culturelle.


Le programme Saudi Game Champions soutient les talents locaux pour une portée mondiale

Le programme a proposé plus de 180 heures d'ateliers spécialisés et plus de 1 500 heures de mentorat, auxquels ont participé 25 studios de jeux saoudiens. (Fourni)
Le programme a proposé plus de 180 heures d'ateliers spécialisés et plus de 1 500 heures de mentorat, auxquels ont participé 25 studios de jeux saoudiens. (Fourni)
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  • Le programme comprenait plusieurs étapes : un Game Jam, des phases d'incubation et d'accélération, et une cérémonie de clôture célébrant les réalisations et les talents locaux
  • L'initiative vise à aider les participants à entrer sur le marché avec des normes élevées de qualité et de professionnalisme

RIYAD : Le Centre de l'entrepreneuriat numérique du ministère des communications et des technologies de l'information a conclu le programme Saudi Game Champions, une initiative de neuf mois visant à soutenir la croissance des studios de développement du pays.

Le programme comprenait plusieurs étapes : un Game Jam, des phases d'incubation et d'accélération, et une cérémonie de clôture célébrant les réalisations et les talents locaux.

L'initiative vise à aider les participants à entrer sur le marché avec des normes élevées de qualité et de professionnalisme.

Elle a offert plus de 180 heures d'ateliers spécialisés et plus de 1 500 heures de mentorat, auxquels ont participé 25 studios de jeux d'Arabie saoudite.

Lors de la cérémonie de clôture, Hussain Al-Safwan de LIMELESS Studio a remporté le prix du changement audacieux, tandis que Fahad Al-Jumaan de Hero Galaxy Studio a reçu le prix de l'inspiration.

Mostafa Fares a reçu le prix de la créativité et son collègue Ali Aseeri le prix du choix du public, tous deux représentant SYMMETRIC STUDIO.

Cette initiative s'inscrit dans le cadre des efforts plus vastes déployés par le centre pour renforcer le rôle du Royaume dans l'industrie mondiale du jeu.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com