Les députés libanais accusent Aoun d'«agir en tant que parti»

Les députés du Parlement libanais ont accusé le président Michel Aoun d'agir « en tant que parti et non en tant que président chargé de veiller sur la constitution». (AFP / Fichier Photo)
Les députés du Parlement libanais ont accusé le président Michel Aoun d'agir « en tant que parti et non en tant que président chargé de veiller sur la constitution». (AFP / Fichier Photo)
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Publié le Dimanche 24 janvier 2021

Les députés libanais accusent Aoun d'«agir en tant que parti»

  • Aoun s'est défendu contre les accusations de blocage de la formation du gouvernement
  • La formation de l'opposition contre le président libanais dépend du bloc chrétien

BEYROUTH: Les députés du Parlement libanais ont accusé le président Michel Aoun d'agir «en tant que parti et non en tant que président chargé de veiller sur la constitution».

Samedi, le député Anwar Al-Khalil a déclaré que le communiqué de vendredi du bureau des médias d’Aoun « sape l’état d’esprit du peuple libanais et anéantit l’espoir de former un gouvernement important. C'est aussi une digression de l'obstination et de l'entêtement. »

La déclaration de vendredi énonce qu’Aoun est « partenaire du choix des ministres et de la distribution des portefeuilles ministériels ».

Al-Khalil a rappelé à Aoun que «la constitution l’a nommé président, symbole de l'unité nationale et protecteur de la constitution ».

« Vos conseillers font de vous une équipe. Assez de chamailleries ! Soutenez le pays tout entier et sauvez-le de l'effondrement », s’écrie Al-Khalil.

Aoun s'est défendu ainsi que le chef du CPL, le député Gebran Bassil, d'entraver la formation d'un gouvernement ; ce qui a soulevé des tensions entre lui et le Premier ministre désigné, Saad Hariri.

Le député Hadi Abu Al-Hassan a déclaré : « Hariri est confronté à un processus paralysant pour le forcer à démissionner. » Il a ajouté que le président et le CPL «ne veulent pas le retour de Hariri en tant que Premier ministre sans Bassil au gouvernement ».

Dans une critique adressée à Aoun il évoque une « alliance inconsciente » et lui reproche de vouloir tout monopoliser.

« Le problème dans le pays est l’absence d'une autorité centrale consciente de ce qui se passe, et aujourd'hui, nous récoltons ce qui a été semé », ajoute-t-il.

L’ancien député Mustafa Alloush, également le vice-président du Mouvement du futur, déclare que l’objectif du président est de « remettre Bassil à flot et de confier la présidence à son gendre. Ce n’est pas le sauvetage de la république. »

Alloush souligne que le nouveau gouvernement devrait « donner un coup de main aux institutions et pays. Le Liban pourrait être en mesure de convaincre le Fonds monétaire international (FMI) de lui octroyer un prêt, mais si cela n'est pas suivi par la CEDRE (Conférence pour le développement économique et la réforme par les entreprises) et l'aide du Golfe et des États-Unis, nous aurions juste augmenté notre dette envers le FMI. »

Il précise que l'autre équipe, en particulier le Hezbollah, n'est pas intéressée par l'opération de sauvetage. « Aoun et le CPL comptent sur le Hezbollah pour justifier leur obstination à faire obstacle à la formation du gouvernement, dans le but de faire de Bassil le président.» Il affirme que Bassil est soumis à des sanctions américaines et personnelles qui n'ont été ni acceptées par le Golfe ni au niveau international et « ils essaient d'imposer un gouvernement de facto ».

Concernant les appels à former une opposition contre Aoun et son équipe politique, Alloush pense qu’« Il y a beaucoup de discussions, mais si ces partis sont d'accord sur le projet, ils ne sont pas d'accord sur les détails. »

Abdel-Sattar Al-Laz, conseiller de l’ancien Premier ministre, Tammam Salam, déclare à Arab News : «Une réunion a eu lieu il y a quelque temps au domicile de Salam avec d'anciens chefs du gouvernement, le chef du Parti socialiste progressiste, Walid Joumblatt, et elle a porté sur les scénarios possibles pour résoudre l'impasse dans le pays. »

Former une opposition était difficile à ce moment-là, ajoute Al-Laz. « Toute nouvelle opposition a besoin de la participation chrétienne et chiite et ne peut se limiter aux forces sunnites et à un parti druze. Il y a besoin d'une équipe chrétienne telle que les Forces libanaises et Kataeb, et celles-ci ont leurs programmes propres. L'opposition ne peut pas être formée de personnes indépendantes. Il faut des forces motrices avec une représentation réelle. »

« La balle est dans le camp du partenaire chrétien. Peuvent-ils former une opposition contre le président pour exiger sa destitution ou faire pression sur lui pour qu'il démissionne ? Une telle opposition devrait être dirigée par le patriarche maronite Bechara Al-Rai, et j'écarte sa formation car elle affectera la position de la présidence maronite. Dans cette optique, il n’y a d’espoir que dans un changement dans la région, sinon nous nous trouvons face à une impasse. »

 

Ce texte est une traduction d'un article d'Arab News.


Israël dit «  avancer » dans les préparatifs de son opération militaire sur Rafah

Poussés par les combats et les destructions dans le reste de la bande de Gaza, plus d'un million de Palestiniens ont trouvé refuge à Rafah - ville de quelque 250.000 habitants - et s'entassent dans des tentes et des bâtiments publics. (AFP).
Poussés par les combats et les destructions dans le reste de la bande de Gaza, plus d'un million de Palestiniens ont trouvé refuge à Rafah - ville de quelque 250.000 habitants - et s'entassent dans des tentes et des bâtiments publics. (AFP).
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  • "Israël avance vers son opération ciblant le Hamas à Rafah", a déclaré mercredi un porte-parole du gouvernement, David Mencer
  • Depuis le début de l'offensive terrestre dans le territoire palestinien, le 27 octobre, "au moins 18 ou 19 des 24 bataillons" du Hamas ont été défaits, a-t-il poursuivi

JERUSALEM: Le gouvernement israélien dit "avancer" dans les préparatifs de son opération militaire prévue sur Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, où selon lui quatre bataillons de combattants du mouvement islamiste palestinien Hamas sont regroupés.

"Israël avance vers son opération ciblant le Hamas à Rafah", a déclaré mercredi un porte-parole du gouvernement, David Mencer, lors d'un point presse. "Les quatre bataillons qui restent à Rafah ne peuvent pas échapper à Israël, ils seront attaqués".

M. Mencer a ajouté que "deux brigades de réservistes" avaient été mobilisées pour des "missions défensives et tactiques dans Gaza".

Depuis le début de l'offensive terrestre dans le territoire palestinien, le 27 octobre, "au moins 18 ou 19 des 24 bataillons" du Hamas ont été défaits, a-t-il poursuivi.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a déclaré à plusieurs reprises qu'Israël entendait mener un assaut contre Rafah, ville où sont réfugiés des centaines de milliers de Gazaouis, déplacés par la guerre.

M. Netanyahu insiste sur le fait que l'anéantissement des derniers bataillons du Hamas à Rafah est cruciale dans la poursuite des objectifs de la guerre contre le Hamas, mouvement islamiste qui a pris le pouvoir dans le territoire côtier depuis 2007.

Poussés par les combats et les destructions dans le reste de la bande de Gaza, plus d'un million de Palestiniens ont trouvé refuge à Rafah - ville de quelque 250.000 habitants - et s'entassent dans des tentes et des bâtiments publics.

Mais les ONG et un nombre croissant de pays - et même l'allié historique américain - s'opposent à cette opération, craignant qu'elle ne fasse de nombreuses victimes civiles.

Le Hamas de son côté a répété sa demande de cessez-le-feu permanent dans la bande de Gaza, ce qui à ce stade de la guerre est inacceptable pour M. Netanyahu et son gouvernement qui ont juré d'"anéantir" le mouvement.

"Au moins 26.000 terroristes ont été tués, appréhendés, ou blessés dans les combats", a avancé M. Mencer.

La guerre a été déclenchée le 7 octobre par une attaque sans précédent du Hamas dans le sud d'Israël, qui a entraîné la mort de 1.170 personnes, essentiellement des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

En riposte, Israël a promis d'anéantir le Hamas et lancé une offensive massive qui a fait jusqu'à présent 34.262 morts, majoritairement des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.


L'armée israélienne annonce mener une offensive sur le sud du Liban

Cette photo prise depuis une position israélienne le long de la frontière avec le sud du Liban montre de la fumée s'échappant du village libanais d'Odaisseh lors du bombardement israélien le 22 avril 2024. (Photo, AFP)
Cette photo prise depuis une position israélienne le long de la frontière avec le sud du Liban montre de la fumée s'échappant du village libanais d'Odaisseh lors du bombardement israélien le 22 avril 2024. (Photo, AFP)
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  • "Des troupes sont déployées en nombre à la frontière et les forces armées mènent actuellement des actions offensives dans tout le sud du Liban", a indiqué le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant
  • Un porte-parole de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) a indiqué à l'AFP que celle-ci "n'avait détecté aucun franchissement terrestre" de la frontière mercredi

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé mercredi mener une "action offensive" sur le sud du Liban, où elle affirme que son aviation et son artillerie ont frappé 40 cibles du Hezbollah libanais et tué la moitié de ses commandants dans ce secteur.

"Des troupes sont déployées en nombre à la frontière et les forces armées mènent actuellement des actions offensives dans tout le sud du Liban", a indiqué le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant dans un communiqué.

"La moitié des commandants du Hezbollah dans le sud du Liban ont été éliminés, l'autre moitié se cache et laisse le champ libre aux opérations" militaires israéliennes.

Un porte-parole de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) a indiqué à l'AFP que celle-ci "n'avait détecté aucun franchissement terrestre" de la frontière mercredi.

Le mouvement libanais pro-iranien n'a pas réagi dans l'immédiat aux déclarations israéliennes.

Depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza entre Israël et le Hamas le 7 octobre, le Hezbollah mène des attaques quasi-quotidiennes contre Israël pour soutenir le mouvement islamiste palestinien, son allié.

L'armée israélienne riposte en bombardant de plus en plus en profondeur le territoire libanais et en menant des attaques ciblées contre des responsables du Hezbollah.

"Il y a peu de temps, les avions de combat et l'artillerie israélienne ont frappé environ 40 cibles terroristes du Hezbollah" autour d'Aïta el-Chaab dans le sud du Liban, y compris des sites de stockage d'armes, a affirmé plus tôt l'armée israélienne dans un communiqué.

Le Hezbollah "a mis en place des dizaines de moyens et d'infrastructures terroristes dans la région" pour attaquer Israël, a-t-elle ajouté.

L'agence officielle libanaise ANI a fait état de son côté de 13 frappes israéliennes près d'Aïta el-Chaab.

"Des avions militaires israéliens ont effectué plus de 13 frappes aériennes ciblant la périphérie des villes d'Aïta el-Chaab, Ramya, Jabal Balat et Khallet Warda", a déclaré l'agence.

Le Hezbollah avait annoncé mardi avoir tiré des dizaines de roquettes sur le nord d'Israël, en représailles à la mort de deux civils dans le sud du Liban dans une frappe imputée à Israël.

Ces violences entre Hezbollah et Israël ont fait depuis le 7 octobre 380 morts du côté libanais, en majorité des combattants du mouvement libanais ainsi que 72 civils, selon un décompte de l'AFP.

Dans le nord d'Israël, onze soldats et huit civils ont été tués d'après l'armée.

 

 


L'Égypte nie avoir discuté avec Israël d’une offensive à Rafah

Un vendeur de pain pousse son chariot devant les décombres d’un bâtiment effondré à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 23 avril 2024. (AFP)
Un vendeur de pain pousse son chariot devant les décombres d’un bâtiment effondré à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 23 avril 2024. (AFP)
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  • Diaa Rashwan, chef du service d’information de l’État égyptien, a réfuté ce qui a été affirmé dans l’un des principaux journaux américains
  • L’Égypte s’est opposée à plusieurs reprises au déplacement des Palestiniens de Gaza et met en garde contre toute opération militaire à Rafah

LE CAIRE: L’Égypte nie avoir tenu des discussions avec Israël au sujet d’une offensive dans la ville palestinienne de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza.

Diaa Rashwan, chef du service d’information de l’État égyptien, a réfuté ce qui a été affirmé dans l’un des principaux journaux américains, selon lequel l’Égypte a discuté avec Israël de ses projets d’offensive à Rafah.

M. Rashwan a réaffirmé l’opposition totale de l’Égypte à cette opération, position annoncée à plusieurs reprises par les responsables politiques du pays, qui estiment que cette opération conduira à de nouveaux massacres, à des pertes humaines massives et à une destruction généralisée.

Il a ajouté que les avertissements répétés de l’Égypte sont parvenus à la partie israélienne par tous les moyens depuis qu’Israël a proposé de mener une opération militaire à Rafah. Ces avertissements mentionnent les pertes attendues et les répercussions négatives sur la stabilité de l’ensemble de la région.

Alors qu’Israël envisage de mener cette opération à laquelle l’Égypte, la plupart des pays du monde et leurs institutions internationales s’opposent, les efforts de l’Égypte depuis le début de l’agression israélienne se focalisent sur la conclusion d’un accord de cessez-le-feu et sur l’échange de prisonniers et de détenus, a précisé M. Rashwan.

Ce dernier a indiqué que l’Égypte cherchait à faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza, en particulier dans le nord et dans la ville de Gaza, ainsi que l’évacuation des blessés et des malades pour qu’ils soient soignés en dehors de cette région.

L’Égypte s’est opposée à plusieurs reprises au déplacement des Palestiniens de Gaza et met en garde contre toute opération militaire à Rafah.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com