La France ouvre une enquête à la veille de la visite de Macron au Liban

Jeudi, le chef de l'Etat français, accompagné du ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, compte rencontrer "l'ensemble des acteurs politiques" au Liban (Photo, AFP)
Jeudi, le chef de l'Etat français, accompagné du ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, compte rencontrer "l'ensemble des acteurs politiques" au Liban (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 06 août 2020

La France ouvre une enquête à la veille de la visite de Macron au Liban

  • Au moins 21 Français parmi les victimes des explosions de Beyrouth, le parquet de Paris ouvre un enquête
  • Le Premier ministre Jean Castex a réuni à l'hôtel Matignon "les principaux ministres concernés pour coordonner l'ensemble des secours et aides" que la France envoie au Liban

PARIS: le président français  Emmanuel Macron se rendra jeudi au Liban après les explosions qui ont ravagé Beyrouth, faisant plus de 110 morts et des milliers de blessés, dont au moins 21 Français selon le parquet de Paris qui a ouvert une enquête mercredi.
Ce "premier décompte" entraîne "une enquête des chefs de blessures involontaires" "au titre de sa compétence en matière de fait commis à l'étranger", a précisé le parquet de Paris.
Jeudi, le chef de l'Etat français, accompagné du ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, compte rencontrer "l'ensemble des acteurs politiques" au Liban dont le président libanais Michel Aoun et le Premier ministre Hassan Diab. Il a dit vouloir "porter le message de fraternité et de solidarité des Français" et faire "le point sur la situation avec les autorités politiques", a déclaré le président de la République dans un tweet.
Matignon
Le Premier ministre Jean Castex a réuni à l'hôtel Matignon "les principaux ministres concernés pour coordonner l'ensemble des secours et aides" que la France envoie, avant de se rendre à l'Ambassade du Liban pour "témoigner du soutien du gouvernement aux Libanais", selon Matignon. 
Jean-Yves Le Drian (Affaires étrangères), Eric Dupond-Moretti (Justice), Gérald Darmanin (Intérieur), Olivier Dussopt (Budget), Jean-Baptiste Djebbari (Transports) et Adrien Taquet (secrétaire d'Etat auprès du ministre de la Santé) étaient présents physiquement à la réunion ou par visio-conférence. Florence Parly (Armées) et Gabriel Attal (porte-parolat) étaient, eux représentés, selon Matignon.
En déplacement à Sancerre, le Premier ministre avait auparavant confirmé l'envoi de trois avions militaires d'assistance transportant "un détachement de la sécurité civile avec un poste sanitaire mobile, incluant 6 tonnes de matériel" et "plusieurs médecins urgentistes" pour "pouvoir très rapidement prendre en charge au moins 500 blessés".
Un premier avion s'est envolé à la mi-journée de Marseille avec du matériel d'urgence ainsi qu'une équipe médicale de neuf personnes (quatre médecins urgentistes, trois infirmiers et deux marins-pompiers) pour le Liban, selon le service de communication des marins-pompiers.
Ils ont embarqué à bord d’un avion privé mis à disposition par Rodolphe Saadé, le PDG d'origine libanaise de la CMA-CGM, l'un des leaders mondiaux du transport maritime, a-t-on précisé.
Un Airbus A330 a décollé peu après 17H00 de Roissy, près de Paris, avec à son bord une cinquantaine de personnes de la sécurité civile, a indiqué la préfecture déléguée aux aéroports. 
Un deuxième appareil, un avion militaire Airbus A400, était en fin de journée "en cours de chargement d'équipements spécifiques", a poursuivi cette source. Il va transporter 15 tonnes de matériel et devrait arriver à Beyrouth tard dans la nuit. 
Tour Eiffel éteinte
Le chef de file des sénateurs LR Bruno Retailleau a remercié Emmanuel Macron "de venir apporter au peuple libanais le soutien de la France", tandis que le chef de file de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon a critiqué un déplacement qui "risque plutôt d'embarrasser et de désorganiser" le pouvoir libanais.
La Tour Eiffel sera éteinte à partir de minuit mercredi "pour rendre hommage à toutes les victimes", a par ailleurs tweeté la maire (PS) de Paris Anne Hidalgo, qui a aussi annoncé une "aide d'urgence exceptionnelle de 100.000 euros".
La présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse, a quant à elle annoncé par communiqué "une aide d'urgence de 300.000 € pour la reconstruction des deux banques du sang de la Croix Rouge Libanaise situées à Beyrouth". En outre, un "Collectif élus engagés pour la reconstruction de Beyrouth avec ACTED" sera créé pour "collecter des fonds pour la reconstructions de bâtiments de service public et de logements".
Côté ONG, la Croix-Rouge française a lancé une campagne massive d'appel aux dons pour soutenir les équipes mobilisées sur place de la Croix-Rouge libanaise et du Croissant-Rouge: distribution de colis alimentaires et d'hygiène, financement de cliniques mobiles et d’abris pour les personnes sans logement, réparation des ambulances, etc.
Le Secours populaire a lancé un appel similaire et annoncé avoir débloqué un premier fonds de 100.000 euros. L'ONG Médecins Sans Frontières prépare de son côté une réponse d'urgence, dont les détails seront connus dans la soirée.
Corps gisant au sol, immeubles dévastés, carcasses de voitures: deux énormes explosions ont dévasté le port de Beyrouth et au-delà, provoquant des scènes de dévastation et de panique dans la capitale libanaise, déclarée ville "sinistrée".
Le gouvernement libanais pointe du doigt une cargaison de nitrate d'ammonium stockée "sans mesures de précaution" dans le port.
 


Troisième jour de grève au Louvre, le musée partiellement ouvert

Une délégation d'agents est par ailleurs reçue au ministère de la Culture pour tenter de trouver une issue à ce conflit qui avait conduit le Louvre à garder ses portes closes lundi, a appris l'AFP auprès du ministère. Cette mobilisation intervient alors que le musée peine à sortir de la crise provoquée par le cambriolage du 19 octobre. (AFP)
Une délégation d'agents est par ailleurs reçue au ministère de la Culture pour tenter de trouver une issue à ce conflit qui avait conduit le Louvre à garder ses portes closes lundi, a appris l'AFP auprès du ministère. Cette mobilisation intervient alors que le musée peine à sortir de la crise provoquée par le cambriolage du 19 octobre. (AFP)
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  • "On est déterminés mais en tant que syndicalistes responsables on a envie d'un apaisement. Il y a eu des avancées mais ça ne répond pas à nos revendications"
  • En première ligne dans ce dossier, le ministère de la Culture a jusqu'à présent notamment promis l'annulation d'une baisse de 5,7 millions d'euros des dotations publiques au Louvre et des recrutements que les syndicats jugent insuffisants

PARIS: Les agents du Louvre ont reconduit leur mouvement de grève jeudi au troisième jour de leur mobilisation contre leurs conditions de travail, contraignant de nouveau le musée à n'ouvrir qu'une partie de ses espaces, a-t-on appris de sources concordantes.

Une délégation d'agents est par ailleurs reçue au ministère de la Culture pour tenter de trouver une issue à ce conflit qui avait conduit le Louvre à garder ses portes closes lundi, a appris l'AFP auprès du ministère. Cette mobilisation intervient alors que le musée peine à sortir de la crise provoquée par le cambriolage du 19 octobre.

De nouveau réunis en assemblée générale jeudi matin, les salariés ont approuvé la poursuite de leur mobilisation contre les problèmes de sous-effectifs, la hausse des tarifs pour les non-Européens ou la dégradation du bâtiment, ont indiqué la CFDT et la CGT.

"On est déterminés mais en tant que syndicalistes responsables on a envie d'un apaisement. Il y a eu des avancées mais ça ne répond pas à nos revendications", a déclaré à l'AFP la déléguée CFDT Valérie Baud.

En première ligne dans ce dossier, le ministère de la Culture a jusqu'à présent notamment promis l'annulation d'une baisse de 5,7 millions d'euros des dotations publiques au Louvre et des recrutements que les syndicats jugent insuffisants.

Jeudi, avec quelques heures de retard liées à la mobilisation, le musée a, comme mercredi, ouvert partiellement ses espaces aux visiteurs qui ont notamment accès au "parcours chefs d’œuvre" incluant la Joconde, la Vénus de Milo ou la Victoire de Samothrace, a indiqué la direction à l'AFP.

"Ce n'est pas un message positif par rapport aux grévistes", a réagi la CFDT.

Parallèlement à ce conflit social, la présidente du Louvre s'est de nouveau défendue jeudi matin, au lendemain d'une audition au Sénat où sa gestion de la sécurité du musée a été durement critiquée.

Interrogée sur France Inter, Laurence des Cars a affirmé disposer encore du crédit suffisant pour se maintenir à la tête du Louvre, qu'elle dirige depuis fin 2021.

"Je suis à la manoeuvre, je dirige ce musée dans une tempête, c'est très clair, mais je suis calme, déterminée pour accompagner les 2.300 agents du Louvre", a-t-elle assuré, ajoutant prendre sa "part quotidienne" de responsabilité dans les dysfonctionnements du musée.

 


«Marseille doit continuer à être debout», appelle Amine Kessaci, invité du conseil municipal

"Marseille a été debout, Marseille doit continuer à être debout face à la guerre de la drogue, face à celles et ceux qui veulent semer la terreur dans nos rues, qui veulent faire taire", a déclaré Amine Kessaci, 22 ans, endeuillé par la mort de deux de ses frères, dont un assassiné le 13 novembre sans doute pour le faire taire. (AFP)
"Marseille a été debout, Marseille doit continuer à être debout face à la guerre de la drogue, face à celles et ceux qui veulent semer la terreur dans nos rues, qui veulent faire taire", a déclaré Amine Kessaci, 22 ans, endeuillé par la mort de deux de ses frères, dont un assassiné le 13 novembre sans doute pour le faire taire. (AFP)
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  • Accueilli par des applaudissements nourris, le jeune homme a réclamé "des actions concrètes"
  • "Sans la rénovation des écoles, sans la création de services publics, sans l'action des centres sociaux, on ne pourra jamais sortir ces enfants des quartiers"

MARSEILLE: "Marseille doit continuer à être debout face à la guerre de la drogue", a appelé jeudi le militant écologiste Amine Kessaci, après le meurtre de son frère Mehdi en novembre, invité du dernier conseil municipal de la ville avant les prochaines élections municipales.

"Marseille a été debout, Marseille doit continuer à être debout face à la guerre de la drogue, face à celles et ceux qui veulent semer la terreur dans nos rues, qui veulent faire taire", a déclaré Amine Kessaci, 22 ans, endeuillé par la mort de deux de ses frères, dont un assassiné le 13 novembre sans doute pour le faire taire.

Accueilli par des applaudissements nourris, le jeune homme a réclamé "des actions concrètes". "Sans la rénovation des écoles, sans la création de services publics, sans l'action des centres sociaux, on ne pourra jamais sortir ces enfants des quartiers".

Pour le militant écologiste, "attaquer les petits jeunes au pied d'immeuble ne va pas stopper ces trafics internationaux". Il faut "exiger des pays comme l'Arabie Saoudite, comme le Qatar, comme la Thaïlande" d'extrader "les têtes de réseau qui vivent très bien de l'argent de la drogue, vivent loin du territoire et font couler le sang ici chez nous et nos enfants se retrouvent assassinés".

Mardi, lors de son déplacement à Marseille, le président de la République Emmanuel Macron a réaffirmé sa détermination à mener la "guerre" contre le narcotrafic.

Il a affiché sa volonté d'aller "chercher dans les pays où sont les têtes de réseau de la coopération, pour pouvoir saisir leurs biens, pour pouvoir arrêter les têtes de réseau, nous les restituer".

Le chef de l’Etat doit se rendre dimanche pour le Noël aux troupes aux Emirats arabes unis, où d'importants narcotrafiquants ont trouvé refuge, selon la justice française.


Pour le Noël des armées, Macron fait cette année le choix des Emirats

La ministre française de la Défense, Catherine Vautrin, quitte le palais présidentiel de l'Élysée à Paris après une réunion hebdomadaire du Conseil des ministres, le 17 décembre 2025. (AFP)
La ministre française de la Défense, Catherine Vautrin, quitte le palais présidentiel de l'Élysée à Paris après une réunion hebdomadaire du Conseil des ministres, le 17 décembre 2025. (AFP)
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  • En se rendant aux Émirats arabes unis pour le Noël des armées, Emmanuel Macron adresse un message de soutien aux militaires français tout en réaffirmant l’engagement stratégique de la France dans une région marquée par de fortes tensions géopolitiques
  • Ce déplacement met en lumière la solidité du partenariat de défense franco-émirien, pilier de la présence militaire française dans le Golfe et vecteur de stabilité régionale

En choisissant les Émirats arabes unis pour célébrer, les 21 et 22 décembre, le traditionnel Noël des armées françaises, le président Emmanuel Macron a voulu adresser un message clair à ses militaires engagés loin de leurs familles, mais aussi aux partenaires de la France dans une région marquée par de fortes turbulences géopolitiques.

Ce déplacement présidentiel, à la fois militaire et diplomatique, illustre la solidité d’un partenariat stratégique noué de longue date entre Paris et Abou Dhabi.

Comme le veut la tradition, le président de la République partagera un moment privilégié avec les forces françaises déployées sur place, après une séquence bilatérale avec les autorités émiriennes.

Selon le palais de l’Élysée, Emmanuel Macron se rendra directement auprès des militaires : il dînera avec eux, avant de consacrer la matinée suivante à des échanges de terrain et à des démonstrations opérationnelles, au plus près de la réalité de leur engagement en période de fêtes.

Si le choix des Émirats arabes unis n’a rien d’anodin, c’est parce que la région concentre aujourd’hui un grand nombre de crises majeures : conflits persistants au Moyen-Orient, tensions maritimes affectant le commerce mondial, instabilité chronique de plusieurs États.

Un déplacement stratégique dans une région sous tension

Le Golfe est devenu un carrefour stratégique où se croisent enjeux sécuritaires, diplomatiques et économiques et, en s’y rendant, le chef de l’État entend rappeler que la France demeure un acteur militaire et diplomatique engagé à l’échelle mondiale.

Mais ce déplacement est aussi l’occasion d’incarner la relation de confiance qui lie Paris et Abou Dhabi depuis plus de trente ans.

Le partenariat de défense franco-émirien, formalisé et renforcé par un accord signé en 2009, s’est progressivement imposé comme l’un des piliers de la présence française dans la région. Il repose sur une coopération étroite, une interopérabilité accrue des forces et un partage d’objectifs communs en matière de stabilité régionale.

Les Émirats arabes unis accueillent en effet un dispositif militaire français structurant. À Abou Dhabi se trouve un état-major interarmées, à la tête duquel est placé un amiral commandant à la fois les Forces françaises aux Émirats arabes unis (FFAU) et les forces françaises déployées dans l’océan Indien.

Cette implantation est complétée par une base navale française, ainsi que par une base aérienne située à une cinquantaine de kilomètres au sud-ouest de la capitale, où sont notamment stationnés des avions de combat Rafale.

À environ 70 kilomètres à l’ouest d’Abou Dhabi, dans une zone désertique, est également déployé le 5ᵉ régiment de cuirassiers, équipé de matériels de dernière génération, dont des chars Leclerc et des véhicules blindés de combat.

C’est sur ce site que se déroulera l’essentiel de la séquence militaire du déplacement présidentiel, avec une démonstration interarmées illustrant les capacités opérationnelles françaises.

Au total, près de 900 militaires français sont stationnés aux Émirats arabes unis. Ils jouent un rôle clé dans plusieurs opérations majeures.

Un partenariat militaire franco-émirien au cœur de la présence française dans le Golfe

Les moyens aériens basés aux Émirats contribuent notamment à l’opération Chammal de lutte contre le terrorisme, tandis que les capacités maritimes participent à l’opération européenne Aspides, destinée à sécuriser le trafic international en mer Rouge, récemment menacé par des attaques visant la navigation commerciale.

Au-delà de la dimension opérationnelle, la présence française aux Émirats arabes unis constitue un symbole fort de coopération stratégique et traduit la volonté partagée de renforcer la stabilité régionale, de sécuriser les grandes routes maritimes internationales et de soutenir les efforts de paix dans des zones fragilisées comme l’Irak, le Yémen, la Libye ou encore le Soudan.

Tous ces sujets pourraient être abordés lors des échanges entre le président français et le président émirien, Cheikh Mohamed ben Zayed.

En se rendant auprès des forces françaises à Noël, accompagné de la ministre des Armées, Emmanuel Macron entend surtout témoigner de son attachement personnel aux militaires engagés loin de la métropole.

Le message qu’il veut leur adresser est autant humain que politique, puisqu’il s’agit d’exprimer la reconnaissance de leur engagement et d’affirmer la crédibilité militaire française.

Dans un contexte international tendu, le choix des Émirats arabes unis pour le Noël des armées apparaît ainsi comme un signal fort : celui d’une France fidèle à ses alliances, pleinement investie dans la sécurité internationale et consciente que sa présence militaire est indissociable de relations diplomatiques durables et de partenariats stratégiques solides.