Julien Fournié, le couturier qui s'amuse en temps de pandémie

Le styliste français Julien Fournié (à gauche) ressemble à son modèle Michaela Tomanova lors du tournage d'un film conçu en remplacement du défilé de mode le 30 juin 2020, alors que la France assouplit les mesures de confinement prises pour freiner la propagation de la maladie COVID-19 causée par le nouveau coronavirus. (FRANCK FIFE / AFP)
Le styliste français Julien Fournié (à gauche) ressemble à son modèle Michaela Tomanova lors du tournage d'un film conçu en remplacement du défilé de mode le 30 juin 2020, alors que la France assouplit les mesures de confinement prises pour freiner la propagation de la maladie COVID-19 causée par le nouveau coronavirus. (FRANCK FIFE / AFP)
Short Url
Publié le Dimanche 24 janvier 2021

Julien Fournié, le couturier qui s'amuse en temps de pandémie

  • La collection sera dévoilée dans un film réalisé par le couturier cinéphile, qui plonge ses muses dans des univers symboliques, avec clin d’œil à Georges Méliès, Quentin Tarantino ou Jacques Demy
  • Grâce à ses clientes très riches - et discrètes -, Julien Fournié s'en sort plutôt bien face à la pandémie

PARIS: "Je ne me suis jamais autant amusé que cette dernière année", assure le couturier Julien Fournié, qui habille reines et princesses du Moyen-Orient. Sensuelles et glamour, ses trois mannequins traversent "la tempête" dans un film pour la collection haute couture.

Derniers préparatifs pour cette séquence dans un univers de lys blancs qui dégagent une odeur âpre et enivrante: en robes longues et moulantes "couleurs ciel avant la tempête" -gris, violine, bleu nuit-, Michaela Tomanova, Angeliki Tsionou et Sheherazade Dakhlaoui quittent leurs chaussons pour des talons vertigineux et le tournage commence. 

"Il y a déjà des vêtements qui sont pré-achetés, je connais mes clientes par coeur", se félicite le créateur. 

L'oratoire du Louvre avait été réservé, mais le défilé initialement prévu mardi et qui ne peut se dérouler que sans public en raison de la situation sanitaire, n'aura pas lieu.

La collection sera dévoilée dans un film réalisé par le couturier cinéphile, qui plonge ses muses dans des univers symboliques, avec clins d’œil à Georges Méliès, Quentin Tarantino ou Jacques Demy.  

"Prix insensés"

Pas de regret chez le couturier, dont les robes coûtent de 40.000 euros jusqu'à "the sky is the limit" (pas de plafond) et s'arrachent auprès de ses clientes au Moyen-Orient et en Asie.

Robe tailleur en trompe l'oeil, broderies qui évoquent les académiciennes: "c'est une collection intellectuelle". 

"On a atteint parfois des prix insensés parce qu'il y a 290 heures de broderie ou 390 heures de plumasserie. Je propose des ourlets mouchoirs, des bourdons ou des ourlets à la main; ces derniers prennent un temps colossal quand on a 200-300 mètres de mousseline. On vend du temps horaire et du savoir-faire français". 

Les robes longues à la coupe épurée et la sculpture acérée des bustes sont dotées cette saison de manches kimono, "difficiles à réaliser". 

"J'ai dit stop" 

Grâce à ses clientes très riches - et discrètes -, Julien Fournié s'en sort plutôt bien face à la pandémie. 

"Avant j'étais comme un hamster dans une roue, il fallait refaire les collections tous les six mois. Tu ne prends plus le plaisir de le faire (...). Cette période de Covid a fait que j'ai dit stop", confie-t-il à l'AFP. 

"On pense souvent à des robes haute couture avec des tonnes de sequins et de froufrous portées par des +people+ sur le tapis rouge. Ce n'est pas ça du tout. C'est un vêtement réfléchi pour une femme unique et un instant unique". 

Julien Fournié rêve du grand luxe "de disparaître des réseaux sociaux" et regrette la "peopolisation" de son métier. 

"On nous a dit au début +tu feras des robes+. Après, on nous a demandé de faire du business. Car évidemment qu'on ne peut pas vivre que d'amour et d'eau fraîche... Après, +il faudrait que tu sois marketing, faire des accessoires+. OK. Puis +il faut que tu fasses de la com et que tu sois dieu d'Instagram +. C'est très chronophage et ce n'est pas mon métier de faire le kéké sur Intragram!", déclare le créateur.

Mannequin bloquée chez elle 

D'habitude, il va chez ses clientes, dans leur palais ou leur hôtel particulier quand elles sont en Europe. Mais en temps de Covid, la façon de travailler change. 

Des robes pour un mariage reporté attendent toujours, mais les commandes ont repris depuis fin octobre pour les clientes qui ont des rôles de représentation, raconte à l'AFP Jean-Paul Cauvin, directeur de la maison.  

Une nouvelle cliente d'une famille royale au Moyen-Orient, "qu'on a jamais vue", a envoyé ses mensurations par mail, mais pas de photo. La maison lui a fait parvenir la toile qu'elle a essayée avec sa couturière. Elle l'a renvoyée et commandé "dix robes faites par Julien". 

Une mannequin bélarusse qui devait jouer dans le film n'a pas été autorisée à se rendre à Paris pour le tournage car "non essentielle", raconte-t-il. Sauf que les robes ont été faites pour ses mensurations. "Ils n'ont rien compris à la haute couture!".  


Diriyah: écrin d’histoire, une exposition qui transporte les parisiens au cœur de l’Arabie Saoudite

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
Short Url
  • D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle
  • Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale

PARIS: À peine franchi le seuil du Grand Palais Immersif à Paris, le visiteur de l’exposition « Diriyah : un écrin d’histoire » quitte le tumulte parisien pour se retrouver transporté au cœur de l’Arabie saoudite.
Le parcours débute par un long couloir aux murs sobres, délicatement éclairés, recouverts de tapis tissés artisanalement et ponctués de chants d’oiseaux.
À son terme, une porte massive en bois brut, sculptée selon la tradition ancestrale de Diriyah : l’immersion commence, dans une atmosphère d’apaisement et de sérénité.

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale.
Plus loin, un salon inspiré des habitations traditionnelles accueille les visiteurs. Assis au son apaisant du oud, ils dégustent café et figues, un goûter authentique qui évoque l’hospitalité saoudienne.

L’exposition déroule ensuite une série d’images monumentales retraçant la vie quotidienne d’autrefois : cavalerie, danses, vannerie et artisanats. Mais le point d’orgue du parcours est une immersion totale d’environ quatre minutes dans les rues de Diriyah.
Le spectateur se retrouve au milieu des habitants, partagé entre marchés animés, activités agricoles et scènes de fête : une expérience surprenante, qui donne l’impression de voyager sans quitter Paris.

Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.

Cette exposition n’est pas seulement une prouesse visuelle : elle incarne l’esprit d’une cité majeure de l’histoire saoudienne. Diriyah, berceau de l’État saoudien, est en effet le lieu où la dynastie Al Saoud a vu le jour au XVIIIᵉ siècle, au sein du site d’At-Turaif.
Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, At-Turaif est un ensemble exceptionnel de palais et de demeures en briques de terre crue, restaurés avec soin et visités aujourd’hui par des millions de personnes. Il permet de revivre les origines politiques et culturelles du Royaume.

Mais Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.
Diriyah s’étend sur 11,7 km² et se compose de quartiers mêlant espaces résidentiels, commerciaux et culturels. Le projet de développement prévoit plus de 30 hôtels, des parcs, des zones de loisirs, ainsi que la création de 178 000 emplois.

Depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.

Parmi ses joyaux contemporains, les terrasses de Bujairi séduisent par leurs restaurants raffinés et leurs boutiques, tandis que le wadi Hanifa, une vallée verdoyante transformée en oasis moderne, invite à la promenade entre arbres nouvellement plantés, pistes cyclables et sentiers équestres.
Ce mélange de patrimoine et de modernité fait de Diriyah une destination unique, alliant mémoire historique, innovation et respect de l’environnement.

« Nous voulons que les visiteurs s’imprègnent pleinement de la vie de Diriyah, qu’ils ressentent son passé, son présent et son avenir », explique Saeed Abdulrahman Metwali, directeur général de la stratégie d’orientation touristique et du design.
Selon lui, l’expérience immersive proposée à Paris est une manière de donner un avant-goût de la richesse culturelle et humaine que Diriyah réserve à ses visiteurs : « À travers ces images, on découvre les habitants, les marchés, les maisons et l’âme de la cité. L’idée est d’offrir une perception vivante et authentique, qui incite à venir découvrir Diriyah sur place. »

Les chiffres confirment d’ailleurs cet engouement : depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.
L’objectif est ambitieux : en accueillir 50 millions d’ici 2030, grâce à une offre hôtelière et culturelle sans cesse enrichie.

L’exposition parisienne, de courte durée (du 12 au 14 septembre), illustre la volonté de Diriyah de s’ouvrir à l’international et témoigne de sa stratégie visant à se positionner comme un lieu mondial du tourisme culturel, où se conjuguent tradition et modernité.


Un documentaire met en lumière le patrimoine environnemental des monts Al-Arma

La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
Short Url
  • Le film présente de superbes images panoramiques des montagnes d'Al-Arma
  • Le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid

RIYAD: L'Autorité de développement de la réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed a annoncé la production d'un nouveau film documentaire sur les monts Al-Arma, un point de repère environnemental situé dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad.

Sami Al-Harbi, directeur de la communication de l'autorité, a déclaré que le film présente des images panoramiques époustouflantes des monts Al-Arma, ainsi que des points de vue d'experts et de chercheurs qui discutent de leur importance environnementale et historique particulière.

Il a ajouté que le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid.

M. Al-Harbi a déclaré que cette production médiatique s'inscrivait dans le cadre des efforts déployés par l'autorité pour sensibiliser à l'environnement et promouvoir l'écotourisme durable, conformément aux objectifs de la Saudi Vision 2030.


Rare découverte d'un tableau de Rubens que l'on croyait disparu

Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
Short Url
  • "C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat
  • "C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

PARIS: Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte.

"C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat, président de la maison de vente éponyme, qui mettra le tableau aux enchères le 30 novembre.

"C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

"Il a été peint par Rubens au summum de son talent et été authentifié par le professeur Nils Büttner", spécialiste de l'art allemand, flamand et hollandais du XVe au XVIe siècle et président du Rubenianum, un organisme situé à Anvers près de l'ancienne maison-atelier de Rubens et chargé de l'étude de son oeuvre, selon M. Osenat.

"J'étais dans le jardin de Rubens et je faisais les cent pas pendant que le comité d'experts délibérait sur l'authenticité du tableau quand il m'a appelé pour me dire +Jean-Pierre on a un nouveau Rubens !+", a-t-il raconté avec émotion.

"C'est tout le début de la peinture baroque, le Christ crucifié est représenté, isolé, lumineux et se détachant vivement sur un ciel sombre et menaçant. Derrière la toile de fond rocheuse et verdoyante du Golgotha, apparait une vue montrant Jérusalem illuminée, mais apparemment sous un orage", a-t-il détaillé.

Ce tableau "est une vraie profession de foi et un sujet de prédilection pour Rubens, protestant converti au catholicisme", a poursuivi M. Osenat, précisant que l'oeuvre est dans un "très bon état" de conservation.

Sa trace a été remontée à partir d'une gravure et il a été authentifié à l'issue d'une "longue enquête et d'examens techniques comme des radiographies et l'analyse des pigments", a encore précisé le commissaire-priseur.

Si le peintre a réalisé nombre de tableaux pour l'Eglise, ce chef d'oeuvre, d'une dimension de 105,5 sur 72,5 centimètres, était probablement destiné à un collectionneur privé. Il a appartenu au peintre académique du XIXe siècle William Bouguereau puis aux propriétaires de l'hôtel particulier parisien où il été retrouvé.