Le multilatéralisme est la clé de la relance post-Covid, selon le groupe de réflexion du G20

Au lendemain de la crise financière mondiale de 2008 le G20 a mis en œuvre d'importantes initiatives pour développer des systèmes financiers et bancaires mondiaux plus solides.(Photo Spencer PLATT / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP)
Au lendemain de la crise financière mondiale de 2008 le G20 a mis en œuvre d'importantes initiatives pour développer des systèmes financiers et bancaires mondiaux plus solides.(Photo Spencer PLATT / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP)
Publié le Jeudi 02 juillet 2020

Le multilatéralisme est la clé de la relance post-Covid, selon le groupe de réflexion du G20

  • La réforme de l'OMC est possible malgré les défis qui minent son existence aujourd'hui.

DJEDDAH : La coopération internationale et le commerce multilatéral sont essentiels à la reprise économique dans le monde post-Covid-19, selon le groupe de réflexion T20 du G20.

Les membres du groupe ont participé récemment à un séminaire en ligne, au cours duquel ils ont discuté des effets de la pandémie sur les économies du monde entier. Lors de la réunion virtuelle, Fahad Al-Mubarak, le sherpa du G20 en Arabie Saoudite, a souligné le rôle du groupe et l'esprit de coopération entre ses membres.

« Le T20 est une partie importante et intégrante de la famille du G20, et nous comptons sur vous pour nous offrir des réflexions, des idées et des recommandations indépendantes », a-t-il déclaré.

« La plupart de nos défis au niveau mondial nécessitent nos efforts de coopération. Nous prévoyons de développer plusieurs solutions, de rétablir une croissance durable et de créer des opportunités d'emploi pour ceux qui ont perdu le leur à cause de cette pandémie. ».

M. Al-Mubarak a noté qu'au lendemain de la crise financière mondiale de 2008 le G20 a mis en œuvre d'importantes initiatives pour développer des systèmes financiers et bancaires mondiaux plus solides.

« Ce système bancaire solide nous a réellement aidés cette fois-ci, a-t-il déclaré.  Si le système bancaire avait été faible, cette pandémie aurait été un désastre plus grave encore. Toutefois, comme nous avons maintenant des banques plus fortes, nous sommes en mesure de supporter les conséquences de la pandémie avec plus de résilience. »

Le séminaire comprenait une session consacrée à la Task Force 1 du T20 : Commerce, investissement et croissance, qui était coprésidée par Said Al-Shaikh, membre du Conseil de la Choura. Quatre thèmes ont été étudiés en particulier : la réforme du commerce, les subventions et la fiscalité, les technologies numériques et l'investissement, et la quatrième révolution industrielle.

M. Al-Shaikh a déclaré que la pandémie représente un défi supplémentaire qui vient s'ajouter aux difficultés actuelles du système commercial mondial, qui découlent du protectionnisme, de l'égalité d'accès aux chaînes de valeurs mondiales et des questions juridiques liées au commerce et aux services numériques.

« La pandémie a influencé les recommandations politiques du groupe de travail », a-t-il ajouté.

« Le message est que la réforme de l'OMC [Organisation mondiale du commerce] est possible malgré les défis qui minent son existence aujourd'hui, a-t-il déclaré. Le groupe de travail estime que la pandémie a démontré que le système commercial multilatéral est plus nécessaire que jamais, afin de minimiser les perturbations (des biens et des services nécessaires) pour relever les défis sanitaires et économiques à venir. »

Les membres de la Task Force ont déclaré qu'une relance de l'activité économique est possible. Ils ont cependant ajouté que si les gouvernements et les banques centrales des pays du G20 ont travaillé sur des initiatives de relance budgétaire et des recommandations de politique monétaire pour soutenir leurs économies, les politiques de commerce équitable et les mesures visant à stimuler la croissance économique mondiale ne doivent pas être négligées.

La Task Force a également souligné l'importance de maintenir les marchés internationaux ouverts et stables, et de favoriser des environnements commerciaux plus favorables, notamment pour les investissements étrangers durables, « afin d'atténuer l'impact de la pandémie, en particulier sur les économies des pays en développement basées sur les matières premières ».

Martin Muhleisen, directeur du département Stratégie, politique et examen du Fonds monétaire international (FMI), a souligné l'importance du multilatéralisme et de la coopération entre les gouvernements.

« La crise a montré l'importance du multilatéralisme comme jamais auparavant, a-t-il déclaré. Depuis le début, lorsque nous étions tous très préoccupés par la santé, les marchés et l'avenir de l'économie, ce qui a toujours été réconfortant fut de voir des collègues du monde entier participer à bon nombre de ces réunions multilatérales – que ce soit au sein de notre institution, du FMI, des institutions internationales ou du G20, ou dans des forums de la société civile – et de voir tout le monde essayer de trouver comment faire avancer les choses dans ce domaine, et comment résoudre la crise sanitaire et prévenir des dommages économiques durables. ».

« Le FMI a été en mesure d'offrir une aide financière d'urgence à des pays qui autrement pourraient connaître de grandes difficultés », a déclaré M. Muhleisen. Jusqu'à présent, 102 pays ont demandé une telle aide.

« Nous avons élargi les conditions d'accès et nous les augmenterons probablement encore pour ce type d'assistance, afin d'aider les pays qui n'ont nulle part ailleurs où aller pour le moment », a-t-il ajouté.

L'Arabie Saoudite assure la présidence du G20 cette année et le sommet annuel du groupe doit se tenir à Riyad en novembre. Le T20 est l'un des nombreux groupes d'engagement indépendants axés sur différents secteurs et sections de la société, dirigés par des organisations du pays hôte, qui élaborent des recommandations politiques à soumettre aux dirigeants du G20.

Cet article a été publié pour la première fois sur arabnews.com

 


Monnaie numérique, IA et santé mentale au programme de l’Open Forum Riyadh

Des représentants gouvernementaux, des artistes, des leaders de la société civile, des entrepreneurs et des PDG de multinationales interviendront au cours des différentes tables rondes. (Photo, AFP)
Des représentants gouvernementaux, des artistes, des leaders de la société civile, des entrepreneurs et des PDG de multinationales interviendront au cours des différentes tables rondes. (Photo, AFP)
Short Url
  • Cet événement se déroulera parallèlement à la réunion spéciale du WEF sur la collaboration mondiale
  • «Dans le cadre de Vision 2030 de l’Arabie saoudite, Riyad est devenue une capitale mondiale pour le leadership éclairé, l’action et les solutions»

LONDRES: L'Open Forum Riyadh, une série de tables rondes publiques qui se tiendront dans la capitale saoudienne dimanche et lundi, «mettra l’accent sur les défis et les opportunités au niveau mondial», selon les organisateurs.

Cet événement, fruit d’une collaboration entre le Forum économique mondial (WEF) et le ministère saoudien de l’Économie et de la Planification, se déroulera parallèlement à la réunion spéciale du WEF sur la collaboration mondiale, la croissance et l’énergie pour le développement, qui aura lieu à Riyad les 28 et 29 avril.

«Dans le cadre de Vision 2030 de l’Arabie saoudite, Riyad est devenue une capitale mondiale pour le leadership éclairé, l’action et les solutions, favorisant l’échange de connaissances et d’idées innovantes», affirme dans un communiqué de presse Faisal F. Alibrahim, ministre saoudien de l’Économie et de la Planification. Ce dernier précise que l’organisation de l’Open Forum de cette année à Riyad «témoigne de l’influence et du rôle croissants de la ville sur la scène internationale».

Le forum est ouvert au public et «vise à faciliter le dialogue entre les leaders éclairés et le grand public sur une série de sujets, notamment les défis environnementaux, la santé mentale, les monnaies numériques, l’intelligence artificielle [IA], le rôle des arts dans la société, l’entrepreneuriat moderne et les villes intelligentes», indique un communiqué.

Au programme, des tables rondes qui portent sur l’impact des monnaies numériques au Moyen-Orient, sur le rôle de la culture dans la diplomatie publique, sur le développement urbain pour les villes intelligentes ainsi que sur les actions qui ont pour objectif d’améliorer le bien-être mental dans le monde.

L’Open Forum, qui a lieu chaque année, a été créé en 2003 dans le but de permettre à un public plus large de participer aux activités du WEF. Il a été organisé dans plusieurs pays, dont le Cambodge, l’Inde, la Jordanie et le Vietnam.

Des représentants gouvernementaux, des artistes, des leaders de la société civile, des entrepreneurs et des PDG de multinationales interviendront au cours des différentes tables rondes.

Parmi les intervenants de cette année figurent Yazid A. al-Humied, gouverneur adjoint et responsable des investissements dans la région Mena au Fonds public d’investissement saoudien (PIF), la princesse Rima bent Bandar al-Saoud, ambassadrice d’Arabie saoudite aux États-Unis, et la princesse Beatrice, fondatrice du Big Change Charitable Trust et membre de la famille royale britannique.

Michèle Mischler, responsable des affaires publiques suisses et de la durabilité au WEF, a fait savoir dans un communiqué de presse que la participation du public aux tables rondes de l’Open Forum «favorise la diversité des points de vue, enrichit le dialogue mondial et renforce les solutions collectives pour un avenir plus inclusif et durable».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le FMI ouvre son premier bureau dans la région Mena à Riyad

Le bureau permettra une collaboration plus étroite entre le FMI et les institutions régionales. (Shutterstock)
Le bureau permettra une collaboration plus étroite entre le FMI et les institutions régionales. (Shutterstock)
Short Url
  • Ce nouveau bureau a pour but de renforcer le développement des capacités, la surveillance régionale et la communication
  • Il permettra une collaboration plus étroite entre le FMI et les institutions régionales, les gouvernements et les autres parties prenantes

RIYAD: Le Fonds monétaire international (FMI) a ouvert son premier bureau dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (Mena) à Riyad.

Le bureau a été inauguré lors de la Conférence régionale conjointe sur les politiques industrielles de diversification, organisée conjointement par le FMI et le ministère des Finances le 24 avril.

Selon l’agence de presse saoudienne (SPA), ce nouveau bureau a pour but de renforcer le développement des capacités, la surveillance régionale et la communication afin de favoriser la stabilité, la croissance et l’intégration régionale, promouvant ainsi les partenariats au Moyen-Orient et au-delà.

En outre, le bureau permettra une collaboration plus étroite entre le FMI et les institutions régionales, les gouvernements et les autres parties prenantes, indique la SPA. Cette dernière indique que le FMI a remercié l’Arabie saoudite de sa contribution financière visant à renforcer le développement des capacités dans ses États membres, y compris les pays fragiles.

Abdoul Aziz Wane, chef de mission chevronné du FMI qui a une connaissance approfondie de l’institution et dispose d’un vaste réseau de décideurs et d’universitaires dans le monde entier, sera le premier directeur du bureau de Riyad.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'UE impose des règles renforcées au champion chinois du prêt à porter Shein

Shein, spécialiste de la "fast-fashion", qui a son siège social à Singapour, vend ses vêtements exclusivement en ligne, auprès d'une clientèle jeune très présente sur les réseaux sociaux. (Photo, AFP)
Shein, spécialiste de la "fast-fashion", qui a son siège social à Singapour, vend ses vêtements exclusivement en ligne, auprès d'une clientèle jeune très présente sur les réseaux sociaux. (Photo, AFP)
Short Url
  • L'application fondée en Chine en 2012, emblème des dérives sociales et environnementales de la mode à petits prix, devient la 23ème plateforme, aux côtés de X, TikTok, Google ou Facebook, à se voir imposer les règles de l'UE les plus strictes
  • Shein revendique chaque mois 108 millions d'utilisateurs de son site dans l'Union européenne, soit nettement plus que le seuil de 45 millions à partir duquel les acteurs peuvent être soumis à la régulation renforcée

BRUXELLES: Bruxelles a ajouté vendredi le champion du prêt-à-porter bon marché Shein à la liste des très grandes plateformes en ligne soumises à des contrôles renforcés dans le cadre de la nouvelle législation sur les services numériques (DSA).

L'application fondée en Chine en 2012, emblème des dérives sociales et environnementales de la mode à petits prix, devient la 23ème plateforme, aux côtés de X, TikTok, Google ou Facebook, à se voir imposer les règles de l'UE les plus strictes pour "protéger les consommateurs contre les contenus illégaux", a annoncé la Commission européenne dans un communiqué.

Shein, spécialiste de la "fast-fashion", qui a son siège social à Singapour, vend ses vêtements exclusivement en ligne, auprès d'une clientèle jeune très présente sur les réseaux sociaux. Elle revendique chaque mois 108 millions d'utilisateurs de son site dans l'Union européenne, soit nettement plus que le seuil de 45 millions à partir duquel les acteurs peuvent être soumis à la régulation renforcée.

Ces entreprises doivent notamment analyser les risques liés à leurs services en matière de diffusion de contenus ou produits illégaux et mettre en place les moyens pour les atténuer. Cette analyse doit faire l'objet d'un rapport annuel remis à la Commission européenne qui assume désormais un rôle de gendarme du numérique dans l'UE.

"Des mesures devront être mises en œuvre pour protéger les consommateurs contre l'achat de produits dangereux ou illégaux, en mettant particulièrement l'accent sur la prévention de la vente et de la distribution de produits qui pourraient être nocifs pour les mineurs", a expliqué la Commission.

Les très grandes plateformes doivent aussi fournir au régulateur un accès à leurs algorithmes pour que le respect du règlement puisse être contrôlé. Elles doivent se soumettre une fois par an à un audit externe indépendant, à leurs propres frais.

Ces obligations s'appliqueront à Shein à partir de fin août.

Les contrevenants aux règles peuvent se voir infliger des amendes jusqu'à 6% de leur chiffre d'affaires annuel mondial, voire une interdiction d'opérer en Europe en cas de violations graves et répétées.

Réagissant à sa désignation comme très grande plateforme vendredi, Shein a affirmé sa volonté de se conformer aux règles européennes. "Nous partageons l'ambition de la Commission de faire en sorte que les consommateurs de l'UE puissent faire leurs achats en ligne en toute sérénité et nous nous engageons à jouer notre rôle", a déclaré Leonard Lin, responsable mondial des affaires publiques du groupe.

Les très grandes plateformes concernées par les contrôles européens renforcés incluent aussi le géant du commerce en ligne Amazon et son concurrent AliExpress, filiale du géant chinois Alibaba.

Une autre application chinoise de e-commerce, Temu, devrait s'ajouter prochainement à cette liste après avoir annoncé en avril qu'elle comptait environ 75 millions d'utilisateurs mensuels dans l'Union européenne.

Le DSA a montré son efficacité cette semaine en imposant à TikTok de suspendre dans l'UE la fonctionnalité de sa nouvelle application TikTok Lite qui récompense les utilisateurs pour le temps passé devant les écrans.

La Commission craignait des risques d'addiction, notamment pour les adolescents, et a ouvert une enquête. Elle soupçonne le réseau social, propriété du groupe chinois ByteDance, de ne pas avoir conduit l'analyse obligatoire des risques, en particulier pour la santé mentale des utilisateurs.

Toujours dans le cadre du DSA, Bruxelles a aussi ouvert en décembre une enquête visant le réseau social X pour des manquements présumés aux obligations de modération des contenus.