L'inquiétude s'amplifie dans le monde

La Californie est devenue le premier État du pays à enregistrer plus de 3 millions d'infections à coronavirus Los Angeles, Californie, Etats-Unis (Photo, AFP).
La Californie est devenue le premier État du pays à enregistrer plus de 3 millions d'infections à coronavirus Los Angeles, Californie, Etats-Unis (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 25 janvier 2021

L'inquiétude s'amplifie dans le monde

  • En Europe, la grogne monte à propos des retards de livraison annoncés par AstraZeneca et Pfizer
  • L'agence européenne chargée des épidémies a relevé à «élevé / très élevé» le risque lié aux nouvelles variantes, prévoyant «une escalade rapide de la rigueur des mesures dans les semaines à venir»

PARIS: L'inquiétude montait dimanche face aux nouveaux variants du coronavirus qui continue de se propager à travers le monde.

Les Etats-Unis ont pourtant officiellement passé dimanche la barre des 25 millions de cas de Covid-19. Plus de 417 000 personnes ont succombé au virus dans le pays, le plus touché au monde en valeur absolue, et dont le nouveau président Joe Biden a voulu faire de la lutte contre le virus sa priorité.
Après un pic, la propagation du virus a pourtant décéléré partout cette semaine (634 200 nouveaux cas quotidiens en moyenne, soit -12%), sauf en Amérique latine, où la ville de Rio de Janeiro (Brésil) a renoncé à organiser cette année son traditionnel carnaval.
Deuxième pays le plus touché (au moins 216 445 morts) après les Etats-Unis, le Brésil commence tout juste sa campagne de vaccination.
Capitale de cet Etat du nord-ouest du pays, Manaus a déjà vécu plus de 3 000 enterrements durant ce funeste mois de janvier, le plus meurtrier depuis le début de la pandémie, où la flambée des contaminations a submergé les hôpitaux.
Il a fallu lancer des travaux d'extension dans le cimetière Nossa Senhora Aparecida, le plus grand de la ville, afin d'accueillir 2000 à 3000 morts de plus.

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Nossa Senhora Aparecida, où les victimes du COVID-19 sont enterrées, à Manaus, Brésil, le 22 janvier 2021 (Photo, AFP).

De nouvelles restrictions sont imposées dans de nombreux pays pour répondre à l'inquiétude face aux variants du coronavirus.
La France, déjà sous strict couvre-feu, a durci ses contrôles aux frontières et présentee un test PCR négatif est obligatoire pour les voyageurs venant de l'UE. La mesure s'appliquait déjà depuis mi-janvier aux voyageurs d'autres pays.
Mais «il faudra probablement aller vers un confinement» pour faire face aux variantes qui «changent complètement la donne sanitaire en France», a déclaré le président du conseil scientifique Jean-François Delfraissy.
La Suède a interdit pour trois semaines l'entrée sur son territoire depuis la Norvège après l'apparition d'un foyer de variante anglais du coronavirus près d'Oslo, tout en prolongeant la même mesure à l'égard du Royaume-Uni et du Danemark.
La Norvège avait annoncé des mesures de semi-confinement à Oslo et sa région, les plus strictes depuis le début de l'épidémie.

En Autriche, le port du masque FFP2 deviendra obligatoire lundi dans les transports publics et les magasins.

Manifestations face aux mesures de restriction

Le durcissement des mesures de restriction pour endiguer la pandémie a suscité en outre des manifestations dans plusieurs pays:
Dans plusieurs villes des Pays-Bas, des heurts avec la police et des pillages ont éclaté dimanche lors de manifestations contre le couvre-feu mis en place depuis samedi, tandis qu'au Danemark, la police a trois personnes suspectées d'avoir incendié un mannequin à l'effigie de la Première ministre lors d'une manifestation samedi soir à Copenhague.

Des milliers de personnes avaient aussi manifesté samedi à Madrid, dénonçant la «tromperie» d'un virus qui, selon certains manifestants, «n'existe pas».

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Madrid, Espagne, l'un des pays d'Europe les plus durement touchés par la pandémie (Photo, AFP).

 

L'Egypte vaccine

L'Egypte a entamé dimanche sa campagne de vaccination, en commençant par les professionnels de santé. Suivront les personnes atteintes de maladies chroniques et les personnes âgées.
Le pays, deuxième en Afrique à lancer une vaccination à grande échelle après les Seychelles, a opté pour le vaccin chinois de Sinopharm. Des doses du vaccin d'AstraZeneca-Oxford sont également attendues.
Plus de 63,5 millions de doses de vaccins ont été administrées dans au moins 68 pays ou territoires.

Maroc: Lancement de la campagne de vaccination

Les autorités marocaines ont ouvert les prises de rendez-vous pour la vaccination contre le nouveau coronavirus, première étape d'une campagne nationale gratuite et «graduelle» prévue dès la semaine prochaine. Les premières injections sont réservées en priorité aux professionnels de la santé de plus de 40 ans, aux autorités publiques, aux militaires, aux enseignants de plus de 45 ans, mais aussi aux plus de 75 ans.

Le royaume a reçu vendredi une première livraison de vaccins du britannique Astrazeneca, fabriqués en Inde, et il attend mercredi d'autres lots du groupe chinois SinoPharm.

Rabat, qui espère immuniser quelque 25 millions d'adultes, avait indiqué fin décembre avoir commandé 65 millions de doses de ces vaccins, les moins chers et plus faciles à conserver.

Le Maroc, pays de 35 millions d'habitants où l'état d'urgence sanitaire a été déclaré mi-mars, a enregistré plus de 465 000 cas de contamination, dont 8 100 décès.
Comme dans d'autres pays, la campagne, qui avait été annoncée dès le début du mois de novembre, a été retardée par les délais de livraison du vaccin.

En Europe, la grogne monte à propos des retards de livraison annoncés par AstraZeneca et Pfizer. Le président du Conseil européen, Charles Michel, a réclamé que les entreprises pharmaceutiques fassent preuve de «transparence».
Le ministre italien des Affaires étrangères Luigi Di Maio a précisé dimanche que de futures actions en justice annoncées par l'Italie viseront à «récupérer les doses» promesses par les deux laboratoires. Il s'agit de «récupérer les doses, nous nous moquons de l'argent», a-t-il déclaré.
Frappée de plein fouet par la résurgence de la pandémie, l'Allemagne sera de son côté la semaine prochaine le premier pays de l'UE à utiliser le traitement expérimental à base d'anticorps administré à l'ex-président américain Donald Trump lorsqu' il avait été contaminé.
Confiné depuis une semaine, le Portugal a voté dimanche lors d'une présidentielle hors norme. Le président sortant Marcelo Rebelo de Sousa a été réélu selon des projections.
Après les commerces et restaurants il y a dix jours, le gouvernement s'est résolu à vendredi fermer ses écoles, crèches et universités pour 15 jours. Mais de nouveaux records quotidiens de contaminations et de décès ont encore été battus samedi.
Avec plus de 85 000 contagions et près de 1 500 morts, le Portugal occupe sur la semaine écoulé le premier rang mondial en nombre de nouveaux cas et de décès par rapport à sa population, dépassé seulement par Gibraltar.
En Asie, Hong Kong a instauré un premier confinement ce week-end, dans un quartier pauvre et densément peuplé, tandis que Pékin testait la population de plusieurs quartiers où des cas ont été détectés.

La colchicine: Un «espoir important» pour la planète

Une étude québécoise montrant que la colchicine, anti-inflammatoire peu coûteux, peut réduire de façon significative les complications et la mortalité chez les malades du Covid-19, soulève un «espoir important» pour la planète, estime son auteur principal.

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(Photo, AFP).

Q: Quelles sont les principales conclusions de votre étude, réalisées sur 4 488 patients dans le monde entier depuis mars 2020?
R: L'étude Colcorona a fourni des résultats convaincants de réduction de plus de 20% des hospitalisations ou des décès reliés à la Covid-19 avec la colchicine. La raison pour laquelle les patients développent des complications dans la Covid, est l’inflammatoire exagérée que les globules blancs développent en réaction au virus.
Réduire cette réaction inflammatoire exagérée (tempête inflammatoire), avec un médicament puissant comme la colchicine pourrait prévenir les complications: une réduction de 25% des hospitalisations, de 50% du besoin de ventilation mécanique avec un respirateur et de 44% des décès.

Q: Pourquoi ces résultats vous semblent-ils si importants dans la lutte planétaire contre la pandémie?
R: La colchicine est un anti-inflammatoire puissant connu, découvert il y a 150 ans. Il est extrait d'une plante la colchique d'automne et c'est un médicament utilisé dans différentes maladies dont la goutte.
La colchicine est peu coûteuse et se prend sous forme de comprimé par la bouche. Elle est déjà disponible dans les pharmacies, puisqu'elle est utilisée de façon sécuritaire et peu dispendieuse dans plusieurs maladies.

Un variant plus mortel?

Ajoutant à l'inquiétude, le variant du coronavirus découvert en Grande-Bretagne pourrait être plus mortel, selon le Premier ministre britannique Boris Johnson.
Pour les hommes âgés d'une soixantaine d'années, le risque de mortalité est de 10 sur 1 000 avec le coronavirus, un chiffre qui atteint 13 à 14 sur 1 000 avec le nouveau variant, a report le conseiller scientifique du gouvernement, Patrick Vallance.
L'agence européenne chargée des épidémies a relevé à «élevé / très élevé» le risque lié aux nouvelles variantes, prévoyant «une escalade rapide de la rigueur des mesures dans les semaines à venir».


CIJ: l'impartialité de l'UNRWA suscite de «sérieux doutes» selon les Etats-Unis

En décembre, l'Assemblée générale des Nations unies avait adopté une résolution demandant à la CIJ de rendre un avis consultatif "à titre prioritaire et de toute urgence". (AFP)
En décembre, l'Assemblée générale des Nations unies avait adopté une résolution demandant à la CIJ de rendre un avis consultatif "à titre prioritaire et de toute urgence". (AFP)
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  • La CIJ, située à La Haye (Pays-Bas), a ouvert lundi sa semaine d'audiences plus de 50 jours après l'instauration d'un blocus total sur l'aide entrant dans la bande de Gaza ravagée par la guerre
  • Israël, qui ne participe pas à ces audiences, a dénoncé lundi une "persécution systématique" de la CIJ

LA HAYE: Un représentant des Etats-Unis a fait part mercredi à la Cour internationale de Justice de "sérieux doutes" concernant l'impartialité de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) lors d'audiences consacrées aux obligations humanitaires d'Israël envers les Palestiniens.

"L'impartialité de l'UNRWA suscite de sérieux doutes, du fait d'informations selon lesquelles le Hamas a utilisé les installations de l'UNRWA et que le personnel de l'UNRWA a participé à l'attentat terroriste du 7 octobre contre Israël", a déclaré Josh Simmons, de l'équipe juridique du département d'État américain.

La CIJ, située à La Haye (Pays-Bas), a ouvert lundi sa semaine d'audiences plus de 50 jours après l'instauration d'un blocus total sur l'aide entrant dans la bande de Gaza ravagée par la guerre.

Israël, qui ne participe pas à ces audiences, a dénoncé lundi une "persécution systématique" de la CIJ.

M. Simmons a déclaré aux juges qu'Israël avait "de nombreuses raisons" de mettre en doute l'impartialité de l'UNRWA.

"Il est clair qu'Israël n'a aucune obligation d'autoriser l'UNRWA à fournir une assistance humanitaire", a-t-il déclaré.

Israël a promulgué une loi interdisant à l'UNRWA, d'opérer sur le sol israélien, après avoir accusé certains membres du personnel d'avoir participé aux attaques du Hamas le 7 octobre 2023, qui a déclenché le conflit.

Une série d'enquêtes, dont l'une menée par l'ancienne ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna, a révélé des "problèmes de neutralité" à l'UNRWA, mais a souligné qu'Israël n'avait pas fourni de preuves de son allégation principale.

Philippe Lazzarini, directeur de l'UNRWA, a déclaré mardi que plus de 50 membres de son personnel à Gaza avaient été maltraités et utilisés comme boucliers humains alors qu'ils étaient détenus par l'armée israélienne.

Lors de sa déposition face à la Cour, Diégo Colas, représentant la France, a appelé Israël à lever "sans délai" son blocage de l'aide vers la bande de Gaza".

"L'ensemble des points de passage doivent être ouverts, le travail des acteurs humanitaires doit être facilité, et le personnel doit être protégé conformément aux droits internationaux", a-t-il déclaré .

"Conséquences mortelles" 

Israël contrôle tous les flux d'aide internationale, vitale pour les 2,4 millions de Palestiniens de la bande de Gaza frappés par une crise humanitaire sans précédent, et les a interrompus le 2 mars dernier, quelques jours avant l'effondrement d'un fragile cessez-le-feu après 15 mois de combats incessants.

"L'interdiction totale de l'aide et des fournitures humanitaires décrétée par les autorités israéliennes depuis le 2 mars a des conséquences mortelles pour les civils de Gaza", a déclaré dans un communiqué Claire Nicolet, responsable de la réponse d'urgence de l'ONG Médecins sans Frontières dans la bande de Gaza.

"Les autorités israéliennes utilisent l'aide non seulement comme une monnaie d'échange, mais aussi comme une arme de guerre et un moyen de punition collective pour plus de 2 millions de personnes vivant dans la bande de Gaza," a-t-elle ajouté.

En décembre, l'Assemblée générale des Nations unies avait adopté une résolution demandant à la CIJ de rendre un avis consultatif "à titre prioritaire et de toute urgence".

La résolution demande à la CIJ de clarifier les obligations d'Israël concernant la présence de l'ONU, de ses agences, d'organisations internationales ou d'États tiers pour "assurer et faciliter l'acheminement sans entrave des fournitures urgentes essentielles à la survie de la population civile palestinienne".

Les avis consultatifs de la CIJ ne sont pas juridiquement contraignants, mais celui-ci devrait accroître la pression diplomatique sur Israël.

En juillet dernier, la CIJ avait aussi rendu un avis consultatif jugeant "illégale" l'occupation israélienne des Territoires palestiniens, exigeant qu'elle cesse dès que possible.


Après la panne géante, les énergies renouvelables sur le banc des accusés en Espagne

Des passagers attendent avant de monter dans leur train à la gare de Sants à Barcelone, le 29 avril 2025, au lendemain d'une panne d'électricité massive qui a touché toute la péninsule ibérique et le sud de la France. (Photo par Josep LAGO / AFP)
Des passagers attendent avant de monter dans leur train à la gare de Sants à Barcelone, le 29 avril 2025, au lendemain d'une panne d'électricité massive qui a touché toute la péninsule ibérique et le sud de la France. (Photo par Josep LAGO / AFP)
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  • Deux jours après la panne géante qui a touché la péninsule, la nature du mix énergétique ibérique est au cœur de vifs débats mercredi en Espagne.
  • Dans le viseur de ces deux quotidiens, mais aussi des partis d'opposition, se trouve la politique énergétique mise en place depuis plusieurs années par le gouvernement du Premier ministre socialiste Pedro Sánchez.

MADRID : L'essor des énergies renouvelables a-t-il fragilisé le réseau électrique espagnol ? Deux jours après la panne géante qui a touché la péninsule, la nature du mix énergétique ibérique est au cœur de vifs débats mercredi en Espagne, malgré les messages rassurants des autorités.

« Le manque de centrales nucléaires et la multiplication par dix des énergies renouvelables ont mis à terre le réseau électrique », assure en une le quotidien conservateur ABC mercredi matin. « Les alertes sur les renouvelables depuis cinq ans » ont été « ignorées », regrette de son côté El Mundo, également classé à droite.

Dans le viseur de ces deux quotidiens, mais aussi des partis d'opposition, se trouve la politique énergétique mise en place depuis plusieurs années par le gouvernement du Premier ministre socialiste Pedro Sánchez, qui a fait de l'Espagne l'un des champions européens de la transition verte.

Selon le gestionnaire du réseau électrique espagnol REE, le solaire et l'éolien ont représenté en 2024 près de 40 % du mix électrique espagnol. C'est près de deux fois plus qu'en 2014, et près du double également de la part du nucléaire, tombée l'an dernier à 20 %. 

Cette évolution est défendue par l'exécutif, qui s'est engagé à fermer toutes les centrales nucléaires d'ici dix ans, mais elle est source de tensions dans le pays, plusieurs rapports ayant pointé ces derniers mois de possibles risques en l'absence de mesures fortes pour adapter le réseau.

- Une énergie « sûre » ?

Dans son document financier annuel publié fin février, Redeia, la maison-mère de REE, avait ainsi mis en garde contre « la forte pénétration de la production renouvelable sans les capacités techniques nécessaires à un comportement adéquat face aux perturbations ».

Cela pourrait « provoquer des coupures de production », qui « pourraient devenir sévères, allant jusqu'à entraîner un déséquilibre entre la production et la demande, ce qui affecterait significativement l'approvisionnement en électricité » de l'Espagne, avait-elle écrit. 

Un message relayé par l'organisme espagnol de la concurrence (CNMC) dans un rapport de janvier. « À certains moments, les tensions du réseau de transport d'électricité ont atteint des valeurs maximales proches des seuils autorisés, dépassant même ces seuils à certains moments », avait écrit l'organisme.

Après la coupure de lundi, certains experts du secteur se sont interrogés sur un éventuel déséquilibre entre production et demande (difficile à corriger dans un réseau où l'éolien et le solaire ont une place prépondérante) qui aurait pu contribuer à l'effondrement du système électrique espagnol.

Dans un entretien accordé mercredi matin à la radio Cadena Ser, Beatriz Corredor, la présidente de Redeia et REE (l'ex-députée socialiste) a cependant assuré que la production d'énergies renouvelables était « sûre ».

« Relier l'incident si grave de lundi à une pénétration des énergies renouvelables n'est pas vrai, ce n'est pas correct », a-t-elle insisté, en assurant que le rapport de février ne faisait que dresser la liste de risques potentiels, comme l'y oblige la législation. 

- « Ignorance » -

Mardi déjà, Pedro Sánchez avait lui aussi défendu le modèle énergétique mis en œuvre par son gouvernement, rappelant que la cause précise de la panne qui a provoqué le chaos au Portugal et en Espagne durant de longues heures lundi n'était toujours pas connue à ce stade.

« Ceux qui lient cet incident au manque de nucléaire mentent franchement ou démontrent leur ignorance », a assuré le dirigeant socialiste.

« Les centrales nucléaires, loin d'être une solution, ont été un problème » durant la panne, car « il a été nécessaire de rediriger vers elles de grandes quantités d'énergie pour maintenir leurs réacteurs stables », a insisté le chef du gouvernement. 

Plusieurs hypothèses ont été avancées pour expliquer la panne depuis deux jours, dont celle d'une cyberattaque. Mardi, la justice espagnole a ouvert une enquête pour déterminer si la panne avait été provoquée par un « sabotage informatique » susceptible d'être qualifié de « délit terroriste ».

REE estime cependant que cette hypothèse est peu crédible. « Au vu des analyses que nous avons pu réaliser avec l'aide notamment du Centre national du renseignement espagnol (CNI), nous pouvons écarter un incident de cybersécurité », a ainsi assuré le gestionnaire.

D'après REE, l'équivalent de 60 % de la consommation électrique de l'Espagne, soit 15 gigawatts, a disparu en l'espace de cinq secondes seulement lors de la panne survenue lundi à 12 h 33 (11 h 33 GMT), un phénomène qualifié d'« inédit » et « totalement extraordinaire ».


Des rapports internes concluent à un climat antisémite et anti-musulman à Harvard

Le rapport exhorte l'université pluricentenaire à "devenir leader dans la lutte contre l'antisémitisme et les positions anti-Israël". (AFP)
Le rapport exhorte l'université pluricentenaire à "devenir leader dans la lutte contre l'antisémitisme et les positions anti-Israël". (AFP)
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  • Harvard, comme d'autres universités américaines de renom, Columbia en particulier, est accusée par le président républicain d'avoir laissé prospérer l'antisémitisme sur son campus pendant les mouvements étudiants contre la guerre à Gaza menée par Israël
  • Un premier groupe de travail sur l'antisémitisme et les positions anti-Israël, composé principalement de membres du corps enseignant mais aussi d'étudiants

NEW YORK: Deux rapports distincts sur Harvard publiés mardi par l'université ont établi qu'un climat antisémite et anti-musulman s'était installé sur le campus de la prestigieuse université américaine, dans le viseur de Donald Trump, et la pressent d'agir pour y remédier.

Ces deux rapports de plusieurs centaines de pages, construits notamment à partir de questionnaires et de centaines de témoignages d'étudiants et d'encadrants menés depuis janvier 2024, sont rendus au moment où l'université implantée près de Boston (nord-est) s'est attiré les foudres de Donald Trump, qui l'a dernièrement dépeinte en "institution antisémite d'extrême gauche", "foutoir progressiste" et "menace pour la démocratie".

Harvard, comme d'autres universités américaines de renom, Columbia en particulier, est accusée par le président républicain d'avoir laissé prospérer l'antisémitisme sur son campus pendant les mouvements étudiants contre la guerre à Gaza menée par Israël après l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023.

Un premier groupe de travail sur l'antisémitisme et les positions anti-Israël, composé principalement de membres du corps enseignant mais aussi d'étudiants, a établi que les deux phénomènes "ont été alimentés, pratiqués et tolérés, non seulement à Harvard, mais aussi plus largement dans le monde universitaire".

Le rapport exhorte l'université pluricentenaire à "devenir leader dans la lutte contre l'antisémitisme et les positions anti-Israël".

Un autre groupe de travail distinct, lui consacré aux positions anti-musulmans, anti-arabes et anti-Palestiniens, a conclu à "un sentiment profondément ancré de peur parmi les étudiants, les enseignants et le personnel". Les personnes interrogées décrivent "un sentiment de précarité, d'abandon, de menace et d'isolement, ainsi qu'un climat d'intolérance omniprésent", écrivent ses auteurs.

"Harvard ne peut pas - et ne va pas - tolérer l'intolérance. Nous continuerons à protéger tous les membres de notre communauté et à les préserver du harcèlement", s'engage dans une lettre accompagnant les deux rapports le président de Harvard, Alan Garber, à l'initiative des deux rapports, en promettant de "superviser la mise en oeuvre des recommandations" préconisées.

Harvard, l'université la plus ancienne des Etats-Unis et une des mieux classées au monde, s'est distinguée en étant la première à attaquer en justice l'administration Trump contre un gel de plus de deux milliards de dollars de subventions fédérales, décidé après que la célèbre institution a refusé de se plier à une série d'exigences du président.

Donald Trump, qui reproche aux universités d'être des foyers de contestation progressiste, veut avoir un droit de regard sur les procédures d'admission des étudiants, les embauches d'enseignants ou encore les programmes.

L'accusation d'antisémitisme est fréquemment employée par son administration pour justifier ses mesures contre les établissements d'enseignement supérieur, ainsi que contre certains étudiants étrangers liés aux manifestations contre la guerre à Gaza.